A de multiples reprises au cours de l’exposé des apparitions, la vierge fait allusion au « Rosaire ». De quoi s’agit-il ?
Le mot rosaire tire son nom du latin ecclésiastique rosarium qui désigne la guirlande de roses dont les représentations de la Vierge sont couronnées. Pour les chrétiens de confession catholique, c’est une forme de dévotion mariale qui consiste à réciter trois chapelets, composés chacun de cinq dizaines de grains ; à chaque grain correspond une prière soit : 50 prières x 3 = 150 prières en tout.
Depuis le pontificat de Jean-Paul II, un quatrième chapelet a été ajouté, portant le total à vingt dizaines. Le chapelet comprend vingt dizaines de petits grains appelés Ave, précédées chacune d’un grain plus gros appelé Pater. Partant de l’un des grains plus gros, une branche terminale comporte trois petits grains (Ave), un gros (Pater) et un crucifix.
Les appellations Ave et Pater correspondent au premier mot de la version latine des prières récitées.
Les prières récitées dans un chapelet sont : sur la croix : le Credo. Sur les gros grains : le Notre Père (Pater Noster). Sur les petits grains : le Je vous salue Marie (Ave Maria). À la fin d’une dizaine : le Gloire au Père (Gloria Patri).
Formule du « CREDO » ( je crois en latin), symbole des apôtres; c’est la profession de foi chrétienne.
Je crois en Dieu, le Père tout-puissant,
créateur du ciel et de la terre.
Et en Jésus-Christ, son Fils unique,
notre Seigneur,
qui a été conçu du Saint-Esprit,
est né de la Vierge Marie,
a souffert sous Ponce Pilate,
a été crucifié, est mort et a été enseveli,
est descendu aux enfers,
le troisième jour est ressuscité des morts,
est monté aux cieux,
est assis à la droite de Dieu
le Père tout-puissant,
d’où il viendra juger les vivants et les morts.
Je crois en l’Esprit Saint,
à la sainte Église catholique
à la communion des saints,
à la rémission des péchés,
à la résurrection de la chair,
à la vie éternelle.
Prière du « Je vous salue Marie »
Je vous salue, Marie pleine de grâce ;
Le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes
Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
Priez pour nous pauvres pécheurs,
Maintenant et à l’heure de notre mort. Amen
Prière du » Notre Père »
Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal. Amen
Prière du « Gloire au Père »
Dans le catholicisme, le « Gloire au Père » ou « Gloire soit au Père » est une doxologie, c’est-à-dire une prière qui glorifie la Sainte-Trinité. Par opposition à la prière du Gloire à Dieu, elle est parfois qualifiée de petite doxologie. Elle est notamment dite pendant la messe et durant la prière du Rosaire. Elle est souvent chantée.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit. Comme il était au commencement, maintenant et toujours, pour les siècles des siècles.
Ces quinze dizaines permettent de méditer sur des « mystères » liés à Marie et à Jésus.
Méditer le Rosaire consiste à confier nos fardeaux au Christ et à sa Mère. « Décharge ton fardeau sur le Seigneur ; il prendra soin de toi » (Ps 55, 23). Les mystères appartiennent initialement à trois catégories :
Les « mystères joyeux » : l’Annonciation, la Visitation, la Nativité, la Présentation de Jésus au Temple, le Recouvrement de Jésus lors d’un pèlerinage à Jérusalem ;
les « mystères douloureux » : l’agonie de Jésus, la Flagellation, le Couronnement d’épines, le Portement de la Croix, la Crucifixion ;
enfin, les « mystères glorieux » : la Résurrection, l’Ascension, la Pentecôte, l’Assomption, le Couronnement de Marie.
Lors de l’année du Rosaire (octobre 2002 – octobre 2003), le pape Jean-Paul II a ajouté une quatrième catégorie de cinq mystères, plus spécifiquement christologiques : les « mystères lumineux ».
Ils comprennent le Baptême du Christ, les Noces de Cana, la proclamation du Royaume, la Transfiguration et l’institution de l’Eucharistie. Dans une volonté d’œcuménisme, ces mystères lumineux portent sur des épisodes de la vie de Jésus qui intègrent les préoccupations des Églises réformées, soucieuses de voir mettre l’accent sur son message. L’Église catholique recommande de méditer sur les mystères lumineux le jeudi.
« Le rosaire, c’est la liturgie du pauvre », a écrit Sylvie Germain dans Songes du Temps.
Le dizainier est un anneau constitué d’une croix et de 10 grains, que l’on fait glisser entre les doigts en récitant un Je vous salue, Marie pour chaque grain. Ces 10 prières peuvent être précédées d’un Notre Père, correspondant à la croix. Le dizainier rappelle, avec des dimensions plus réduites, le chapelet (5 dizaines) ou le rosaire (20 dizaines). C’est un outil passe-partout d’aide à la prière et à la méditation.
Notre Dame du Rosaire est, dans le catholicisme, une des nombreuses dénominations de la Vierge Marie, donnée depuis qu’elle s’est présentée sous ce vocable à saint Dominique, au xiiie siècle à Prouille. L’Ordre dominicain en fut un ardent propagateur. Le 13 octobre 1917 à Fátima, Portugal, elle s’est aussi présentée sous ce nom.
Prière du Rosaire ( dévotion populaire) et Fête du Rosaire, solennité liturgique, fêtée le 7 Octobre.
La fête se rattache initialement à le Confrérie du Rosaire, d’inspiration dominicaine, qui se proposait de diffuser la dévotion au chapelet. En 1571, le pape saint Pie V institua une fête de Notre-Dame de la Victoire, en action de grâce pour la victoire de Lépante ( qui unit l’Espagne, la république de Venise et les États pontificaux ) par don Juan d’Autriche sur les Turcs, victoire attribuée à la récitation du chapelet.
Grégoire XIII changea en 1573 le nom de cette fête locale en fête du saint Rosaire et la fixa au premier dimanche d’octobre. Obligatoire pour les seules églises où se trouvait érigée la confrérie du Rosaire, elle fut étendue à toute l’Espagne par Clément X. Sous Clément XI, elle devint universelle (1716), en mémoire de deux nouvelles victoires remportées sur les Turcs.
La fête de Notre Dame du Rosaire a été instituée pour méditer les mystères mariaux ( voir plus haut) et s’unir à la vie de la Vierge, ainsi que pour se souvenir secondairement de la libération de l’Occident devant la menace ottomane. Saint Pie X en fixe la fête le 7 octobre en 1913. Saint Jean XXIII change une nouvelle fois son nom en Notre-Dame du Rosaire en 1960.
Pèlerinage du Rosaire à Lourdes
Chaque année, depuis 1908, au début du mois d’octobre ( Notre Dame du Rosaire est fêtée le 7 Octobre), le pèlerinage de la famille dominicaine, ou pèlerinage du Rosaire, rassemble à Lourdes plus de 20 000 pèlerins de tout âges et de tout milieux sociaux (dont 2 000 jeunes, 3 500 bénévoles, 1 500 «malades») venus de toute la France et des DOM-TOM.