Culte du coeur de Jésus

I – Le culte du cœur de Jésus 

Au cours des apparitions ( médaille miraculeuse de la rue du bac, vision de Tuy d’une des voyantes de Fatima, Estelle faguette à Pellevoisin) autant que dans les exercices de piété catholiques, il est souvent fait allusion au « cœur de Jésus ». Or, par deux reprises au moins, Jésus a manifesté l’importance de la dévotion à Son cœur, à Marguerite Alacoque et Faustine Kowalska. 

I – Les visions de Jésus Christ de Marguerite Alacoque 

Encerclé d’épines, figurant au revers de la médaille miraculeuse, le cœur de Jésus est porteur du symbole le plus fort du christianisme : la mort de Jésus par amour pour l’humanité. Marguerite Alacoque, en 1675, et Faustine Kowalska, le 21 Février 1931, seront les témoins privilégiées de la capacité d’amour et de miséricorde de ce cœur brûlant d’amour du Christ pour l’humanité. 

En religion soeur Marguerite-Marie, née le 22 juillet 1647 à Verosvres, et décédée le 17 octobre 1690 à Paray-le-Monial, est une religieuse de l’ordre de la Visitation mystique et inspiratrice du culte du Sacré-Cœur de Jésus et reconnue sainte par l’Église catholique. Elle a été béatifiée en 1864, puis canonisée en 1920.

Elle est la cinquième enfant de Claude Alacoque et Philiberte Lamyn, qui jouissent d’une bonne position sociale dans leur paroisse. Dès sa prime enfance, Marguerite fait preuve d’une dévotion particulière envers le Saint-Sacrement, et elle préfère le silence et la prière aux jeux de son âge. À cinq ans, lors d’un séjour chez sa marraine, dont la fille est religieuse, elle entend parler des vœux religieux et, à l’insu de tous, elle fait sa première consécration à la messe en prononçant ces mots : « Ô mon Dieu, je vous consacre ma pureté et vous fais vœu de perpétuelle chasteté ».

Marguerite Marie Alacoque

À l’âge de neuf ans, après sa première communion, elle pratique en secret des mortifications sévères de son corps, avant que la paralysie ne la cloue au lit pendant quatre ans. À la fin de cette période, ayant fait le vœu à la Vierge de se consacrer à la vie religieuse, elle se serait retrouvée guérie sur-le-champ.

En reconnaissance, le jour de sa confirmation par Mgr Jean de Maupeou, elle ajoute le prénom « Marie » à son prénom de baptême. Devenue orpheline de père, elle est recueillie avec sa mère chez des parents qui les tourmentent, leur ôtant tout contrôle de leurs biens et de leurs actes. Marguerite-Marie trouve son réconfort dans la prière, et c’est alors qu’elle aurait ses premières visions de Jésus-Christ.

Il lui apparaissait d’habitude sur la croix ou lors de l’épisode de l’Ecce Homo – Ecce homo est une expression latine signifiant «voici l’homme ». C’est l’expression prêtée à Ponce Pilate dans la traduction de la Vulgate de l’Évangile selon Jean (19:5) lorsqu’il présente Jésus à la foule, battu et couronné d’épines -et elle ne s’en étonnait pas, pensant que d’autres recevaient aussi ces visions.

Philippe de ChampaigneEcce homomusée national de Port-Royal des Champs.
Par Philippe de Champaigne — [3], Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3963824

Quand elle a dix-sept ans, sa famille peut récupérer son bien et sa mère lui confie son désir de l’établir dans le monde. Alors, bien que régulièrement meurtrie par les pénitences qu’elle s’impose, elle commence à participer aux activités mondaines. Une nuit, alors qu’elle revient d’un bal, elle aurait une vision du Christ pendant la flagellation : il lui reproche son infidélité après qu’il lui a donné tant de preuves d’amour. Pendant le reste de sa vie, Marguerite-Marie pleura deux « fautes » qu’elle avait commises en ce temps-là : avoir porté quelques ornements et mis un masque au carnaval pour faire plaisir à ses frères.

La flagellation du Christ

Elle visite plusieurs couvents, et en entrant dans celui de la Visitation de Paray-le-Monial, elle affirme qu’une voix intérieure lui dit « C’est ici que je te veux ». Le 25 mai 1671, à l’âge de 24 ans, elle entre au monastère et, en novembre 1672, elle prononce ses vœux perpétuels. De santé fragile, elle n’en continue pas moins ses flagellations, ainsi que les lacérations les plus extrêmes, voire les plus répugnantes, qu’elle mentionne elle-même dans ses Mémoires.

Communauté monastique de la Visitation de Paray le Monial

Peu après son entrée au monastère, elle reçoit, d’après son propre témoignage, plusieurs apparitions privées du Christ. La plus célèbre de ces apparitions est celle de juin 1675 : Jésus lui montre son cœur en disant « Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes, […] jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour. Et pour reconnaissance, je ne reçois de la plupart qu’ingratitude ». Une autre fois, il lui dit « Mon divin Cœur est […] passionné d’amour pour les hommes, et pour toi en particulier ».

Dès lors, Marguerite-Marie se dit investie par le Christ de la mission d’établir une dévotion particulière envers le Sacré-Cœur. Selon elle, Il lui confie une autre mission : le 17 juin 1689, il demande au roi de France Louis XIV, la « consécration de la France à son Sacré-Cœur et sa représentation sur les étendards du royaume« . (Tout comme la demande de consécration de la Russie au Cœur immaculé de Marie, cette demande est restée lettre morte.)

Certains auteurs- notamment l’abbé Émile Bougaud, dans son Histoire de la Bienheureuse Marguerite-Marie, Poussielgue, 1874, ou le Chanoine Crépin, dans un article du Bulletin de l’Œuvre du Sacré-Cœur de Montmartre, Octobre 1915– ont observé que c’est exactement 100 ans plus tard, le 17 juin 1789, que le Tiers état se proclame Assemblée nationale, créant ainsi la rupture avec la France de Clovis. À l’inverse, le cardinal Billot, dans Le Figaro du 4 mai 1918, tout en rappelant l’excellence de la dévotion au Sacré-Cœur, fait part de ses doutes sur l’authenticité de cette demande particulière adressée à Louis XIV et surtout expose les obstacles théologiques et pratiques qu’elle impliquerait selon lui.

Ces manifestations lui valurent d’être mal considérée par le reste des membres de la communauté, qui la traitaient de « visionnaire », au point que sa supérieure lui intima l’ordre de se plier à la vie commune. Cependant, son obéissance, son humilité et sa charité envers ceux qui la persécutaient finirent enfin par l’emporter et sa mission vint à être reconnue par ceux-là même qui lui avaient montré la plus forte opposition. Avec l’aide du père Claude La Colombière, son « vrai et parfait ami », Marguerite-Marie fera connaître le message que Jésus lui aurait adressé. C’est le début du culte du Sacré-Cœur.

Marguerite-Marie établit la pratique de l’Heure Sainte, qui pour elle consiste à prier, étendue par terre, le visage contre le sol depuis onze heures du soir jusqu’à minuit le premier jeudi de chaque mois, afin de partager la tristesse mortelle qu’avait supportée le Christ, quand il fut abandonné à son agonie par ses Apôtres (Gethsémani), puis à recevoir le lendemain la Communion. Selon elle, le Christ lui aurait confié désirer que soit célébrée une fête en l’honneur de son Cœur le vendredi qui suit l’octave de la fête de son Corps ; et il aurait appelé la religieuse « disciple bien-aimée du Cœur Sacré » et héritière de tous ses trésors. La pratique de la dévotion des neuf premiers vendredis du mois tient son origine de la « grande promesse de Jésus à sainte Marguerite Marie Alacoque » :

Jésus à Gethsémani

« Je te promets dans l’excessive miséricorde de mon Cœur, que son amour tout-puissant accordera à tous ceux qui communieront les premiers vendredis du mois, neuf mois consécutifs, la grâce de la pénitence finale, ne mourant point dans ma disgrâce, ni sans recevoir les sacrements, mon divin Cœur se rendant leur asile assuré à ce dernier moment. »

À une époque où la communion sacramentelle des fidèles était très rare, la pratique des neuf premiers vendredis du mois contribua d’une manière significative à la reprise de la pratique plus fréquente des sacrements de la Pénitence et de l’Eucharistie. La dévotion des premiers vendredis du mois est censée apporter les fruits spirituels relatifs aux 12 promesses suivantes de Jésus-Christ :

1. Je leur donnerai toutes les grâces nécessaires à leur état.

2. Je mettrai la paix dans leur famille

3. Je les consolerai dans toutes leurs peines.

4. Je serai leur refuge assuré pendant la vie et surtout à la mort.

5. Je répandrai d’abondantes bénédictions sur toutes leurs entreprises.

6. Les pécheurs trouveront dans mon Cœur la source et l’océan infini de la miséricorde.

7. Les âmes tièdes deviendront ferventes.

8. Les âmes ferventes s’élèveront à une grande perfection.

9. Je bénirai moi-même les maisons où l’image de mon Sacré-Cœur sera exposée et honorée.

10. Je donnerai aux prêtres le talent de toucher les cœurs les plus endurcis.

11. Les personnes qui propageront cette dévotion auront leur nom écrit dans mon Cœur, où il ne sera jamais effacé.

12. Je te promets, dans l’excès de la miséricorde de mon Cœur, que son amour tout-puissant accordera à tous ceux qui communieront les premiers vendredis du mois, neuf fois de suite, la grâce de la pénitence finale, qu’ils ne mourront point dans ma disgrâce, ni sans recevoir leurs Sacrements, et que mon divin Cœur se rendra leur asile assuré à cette dernière heure.

Par l’insertion intégrale de cette promesse dans la Bulle de canonisation de Sainte Marguerite-Marie, en date du 13 mai 1920, le pape Benoît XV a encouragé la pratique des communions réparatrices des neuf premiers vendredis du mois, en l’honneur du Sacré-Cœur.

Au cours de sa dernière maladie, elle refuse tout soulagement, ne cessant de répéter « Ce que j’ai dans le Ciel et ce que je désire sur la terre, c’est toi seul, ô mon Dieu » et elle meurt en prononçant le nom de Jésus.

L’ouverture de l’enquête diocésaine en vue d’une béatification a lieu le 15 octobre 1714 sous le pontificat du pape Clément XI. La discussion au sujet de la mission et des vertus de Marguerite-Marie se poursuit pendant des dizaines d’années. On soumet à l’examen la totalité de ses actions, de ses révélations, de ses maximes spirituelles et de son enseignement concernant la dévotion au Sacré-Cœur, qu’elle avait exposé et dont elle était l’apôtre.

À terme, la Sacrée congrégation des rites émet un vote favorable et le 30 mars 1824, cent trente-quatre ans après sa mort, le pape Léon XII la proclame « Vénérable« . Le 19 août 1864, à la suite de la reconnaissance par l’Église de trois miracles, le bref de béatification est signé sous le pontificat de Pie IX. La cérémonie de béatification a lieu le 18 septembre 1864 à Rome. Marguerite-Marie Alacoque est canonisée par Benoît XV le 13 mai 1920.

Ses restes reposent dans la chapelle de la Visitation à Paray-le-Monial. En 1901, en hommage à Marguerite-Marie Alacoque, la religieuse mexicaine, Maria Guadalupe Garcia Zavala, fonda, avec son directeur spirituel, le Père Cipriano Iñiguez, la congrégation des Servantes de Sainte Marguerite-Marie et des pauvres. En 1925, l’église Santa Margherita Maria Alacoque dans le quartier de l’Esquilin à Rome près de la basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem, lui est dédiée.

II – Le scapulaire du sacré cœur 

Marguerite-Marie Alacoque, visitandine à Paray-le-Monial inaugure la coutume de porter sur sa poitrine une image du Sacré-Cœur. L’origine du scapulaire du Sacré-Cœur est due à Estelle Faguette, qui aurait eu 15 apparitions de la Vierge à Pellevoisin ; c’est lors de la 9e apparition que la Vierge montre le scapulaire ; dans les visions suivantes, elle encourage la dévotion au scapulaire du Sacré-Cœur. (voir plus loin en Annexes )

Scapulaire du sacré coeur
Par Michael Tav — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=49918049

III – Les visions de Jésus Christ de Faustine Kowalska 

En religion Maria Faustyna Kowalska (Głogowiec25 août 1905 –Cracovie5 octobre 1938) est une religieuse de Notre-Dame de la Miséricorde et mystique polonaise, dite Apôtre de la Miséricorde Divine.

Sœur Marie Faustine du Saint-Sacrement.
Photographie de Faustine Kowalska
Par http://www.marian.org/, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1972286

L’Église catholique lui reconnaît une « vie mystique d’une extrême richesse ». Béatifiée en 1993, canonisée en 2000, elle est fêtée le 5 octobre. Hélène Kowalska est née en 1905 dans le village de Głogowiec en Pologne, troisième des dix enfants d’une famille d’agriculteurs pauvres. Elle sent un appel à la vie religieuse dès l’âge de 7 ans (1912). À quinze ans, elle commence à travailler pour aider sa famille. À cette époque, elle sent la vocation et est persuadée que Dieu lui-même l’appelle à devenir religieuse. À cette époque, elle a une première apparition de Jésus, sous la forme du Christ souffrant. Hélène part pour Varsovie et tente d’être admise dans plusieurs couvents de la capitale, pour être à chaque fois refusée.

Finalement, elle est admise au couvent de la congrégation des Sœurs de Notre-Dame de la Miséricorde à l’âge de 20 ans, le 1eraoût 1925, sous le nom de sœur Marie Faustine. Elle y prononce ses vœux le 30 avril 1926, et prend le nom de sœur Marie Faustine du Saint-Sacrement. Pendant ses 13 années de religieuse, Faustine remplit les modestes charges de cuisinière, jardinière et sœur portière dans les différentes maisons de la congrégation (Varsovie,Płock,Vilnius,Cracovie). Comme beaucoup de saints, elle vécut la nuit de la foi, porta des stigmates invisibles et eut le don de bilocation*.

SaintSacrement est un nom donné à l’Eucharistie par l’Église catholique, et par extension à l’hostie consacrée. L’adoration du SaintSacrement est l’adoration de l’hostie consacrée, présentée dans un ostensoir ou un tabernacle.

À la demande de son directeur spirituel, le bienheureux Père Michel Sopocko, Sainte Faustine écrit le Petit Journal. Dans ce livre, elle décrit ses expériences mystiques et précise les demandes que le Christ lui transmet. Sœur Marie Faustine raconte qu’elle a vu, dans le Purgatoire, Jésus et Marie, à plusieurs reprises et qu’elle leur a parlé. Par la suite, la future sainte Faustine écrivit dans son journal que Jésus lui demanda de faire connaître au monde la profondeur de la miséricorde divine, et ce particulièrement à travers quatre dévotions qu’il recommanda de propager :

On parle de bilocation (terme forgé par le poète et parapsychologue britannique Frederic W.H. Myers) lorsqu’une personne est aperçue ou prétend être présente simultanément en deux lieux distincts. Chez les métapsychistes ou les occultistes, on parle de « dédoublement fluidique »

1 – Réciter le chapelet de la Miséricorde :

D’après sainte Faustine, Jésus lui dit : « Cette prière sert à calmer ma colère. Tu la réciteras pendant neuf jours avec un chapelet du Rosaire de la façon suivante : d’abord tu réciteras « le Notre Père », le « Je Vous Salue Marie » et « le Credo ». Puis, sur les graines du Notre Père, tu diras les paroles suivantes : « Père Éternel, je vous offre le Corps et le Sang, l’Âme et la Divinité de votre Fils bien Aimé et notre Seigneur Jésus Christ, en expiation de nos péchés et de ceux du monde entier ». Sur les grains des « Je Vous Salue Marie », tu réciteras les paroles suivantes : « pour sa douloureuse passion, ayez miséricorde de nous et du monde entier. Enfin, tu réciteras trois fois ces paroles : Dieu Saint, Dieu Fort, Dieu Immortel, aie pitié de nous.» (Petit Journal, 474-476) « Ma miséricorde enveloppera les âmes qui réciteront ce chapelet pendant leur vie et surtout à l’heure de la mort »(P. J. 753) « A l’heure de la mort Je défends comme ma propre gloire chaque âme qui récite ce chapelet elle-même, ou bien si d’autres le récitent près de l’agonisant – l’indulgence est la même. Quand on récite ce chapelet auprès de l’agonisant, la colère divine s’apaise, une miséricorde insondable s’empare de son âme » (P. J. 811). Même les pécheurs les plus endurcis, s’ils récitent ce chapelet une seule fois, obtiennent la grâce de mon infinie miséricorde. » (P. J. 687)

2 – Honorer l’image de Jésus Miséricordieux : 

À Plock, le 22 février 1931, Jésus lui est apparu, portant un vêtement blanc, comme le « Roi de la Miséricorde divine ». Sa main droite se levant en signe de bénédiction et l’autre touchant le vêtement sur la poitrine. Dessous ses vêtements sortent deux grands rayons, l’un rouge, l’autre blanc. Se conformant aux ordres qu’elle dit avoir reçus du Christ, Faustine fait peindre une représentation de cette vision. Jésus promet à Faustine de défendre l’âme qui aura honoré cette image. « Mon regard sur cette image est le même que celui que j’avais sur la croix. » (P. J. 326)

Avec l’aide du Père Michel Sopocko, son confesseur, Faustine entreprend la mission confiée par Jésus lors de ses apparitions. Elle distribue à Cracovie et à Wilno, des images devant lesquelles les gens commencent à prier. Elle écrit ensuite un journal intime, malgré son peu d’instruction. Son journal devait être publié sous le titre Miséricorde divine dans mon âme : le journal de sainte Faustina. Elle tente vainement de trouver une « Congrégation qui proclamât la Miséricorde de Dieu envers le monde et l’obtînt pour le monde par ses prières », mais ne reçut jamais de son couvent la permission de le quitter.

Jésus Miséricordieux
Tableau peint en présence de sainte Faustine (par E. Kazimirowski, Vilnius, 1934)

3 – Célébrer le Dimanche de la Miséricorde :

Jésus demanda : « Je désire que le premier dimanche après Pâques soit la Fête de la Miséricorde.»(P. J. 299) « Qui s’approchera, ce jour là, de la source de vie, obtiendra la rémission de ses fautes et de leurs châtiments. » (P. J. 300)

4 – Vénérer l’heure de la miséricorde : 

Jésus demanda à Faustine que l’on vénère l’heure de sa mort sur la Croix, soit 15 heures. D’après le Petit Journal, Jésus lui a dit « A trois heures, implore Ma Miséricorde, tout particulièrement pour les pécheurs. Et ne fût-ce que pour un bref instant, plonge-toi dans Ma Passion, en particulier au moment où j’ai été abandonné lors de Mon agonie ! C’est là une heure de grande Miséricorde pour le monde entier. Je te laisserai partager ma mortelle tristesse ; en cette heure, Je ne saurais rien refuser à l’âme qui prie par Ma Passion ». (P. J. 1319) C’est l’Heure de la Miséricorde.

Sœur Faustine Kowalska visita l’Enfer, introduite selon son témoignage par un ange. En 1936, Faustine tomba gravement malade, sans doute de la tuberculose, et fut transférée à l’hôpital de Pradnik. Elle passa beaucoup de temps en prière, récitant le chapelet de la Miséricorde divine, et priant pour la conversion des pécheurs. Elle passa les deux dernières années de sa vie à rédiger son journal. En juin 1938, elle ne fut plus capable d’écrire, et il devint évident qu’elle n’avait plus longtemps à vivre. Elle mourut le 5 octobre. Quand la supérieure fit nettoyer sa chambre, elle ouvrit le tiroir et trouva des peintures de la Miséricorde divine.

IV- Le  Sacré cœur à Montmartre (Paris)

La basilique du Sacré cœur de Montmartre est l’une des cinq basiliques mineures de Paris. vouée à l’adoration perpétuelle du Saint-Sacrement – 

Saint-Sacrement est un nom donné à l’Eucharistie par l’Église catholique, et par extension à l’hostie consacrée. L’adoration du Saint-Sacrement est l’adoration de l’hostie consacrée, présentée dans un ostensoir ou un tabernacle – la basilique est le « sanctuaire de l’adoration eucharistique et de la miséricorde divine ». Depuis 1885, des fidèles – hommes, femmes et enfants de toutes conditions et de tous horizons- se relayent dans la basilique pour réciter une prière ininterrompue, de jour comme de nuit.

Cette prière est la mission que la basilique a reçu à sa consécration : une mission d’intercession constante pour l’Église et le monde. Charles de Foucauld passa une nuit de prière avec Louis Massignon en avril 1909 dans la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre ;

les statuts de son association du Sacré-Cœur furent tous déposés à Montmartre, et là les premiers Petits frères de Jésus de René Voillaume reçurent leur habit. Depuis 1995, la congrégation des bénédictines du Sacré-Cœur de Montmartre assure, à la demande du cardinal Lustiger, archevêque de Paris, l’animation spirituelle et matérielle de la basilique. 

Soeur bénédictine du Sacré coeur

À l’instigation de Monseigneur Charles, après Vatican II, Montmartre a pris progressivement une dimension nationale de réflexion et de formation afin d’apporter des réponses efficaces à la crise des années 1970. Différents mouvements d’évangélisation et de jeunesse, ainsi que des retraites spirituelles et conférences sont organisés par Mgr Charles. Une nouvelle impulsion au chemin de croix traditionnel est donnée, tandis que le pèlerinage de Chartres est relancé de manière consensuelle (à partir du noyau du centre Richelieu) ;

enfin, des cahiers théologiques vulgarisés sont diffusés, à l’exemple du père de Guérandel qui en fut un des auteurs. Dans le cadre de la redynamisation de la foi et en réponse aux hésitations des fidèles souvent influencés par des vagues médiatiques, les mouvements de la basilique s’efforcent de changer le regard vers les autres de toutes conditions et religions ; des carrefours de rencontres et approfondissement chez l’habitant sont dirigés par le père Morand et se disséminent dans la région parisienne, puis au-delà;


Monseigneur Maxime Charles (né à Ribérac (Dordogne) le 26 mai 1908
, mort à Saint-Raphaël (Var) le 29 août 1993
), est un ecclésiastique français du xxe siècle. Il était prêtre du diocèse de Paris et prélat de Sa Sainteté. Mgr Charles fut le fondateur du centre Richelieu, puis recteur de la basilique de Montmartre, pendant trente ans.

Elles sont animés par des jeunes formés dans la basilique. Les fruits ont été visibles pendant la première partie du pontificat de Jean-Paul II. Ces initiatives évangélisatrices, perpétuées par les successeurs de monseigneur Charles (dont Mgr de Vorges), ont marqué le rayonnement permanent de la basilique. Depuis 1995, l’accompagnement se fait de manière différente et la basilique n’organise plus de pèlerinage à Chartres. De même la communion ne se fait plus à genoux, ce qui était une particularité de la basilique jusqu’en 1995.

La basilique du Sacré Coeur à Montmartre ( Paris)
Par Tonchino — File:Le sacre coeur (paris – france).jpg, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=17108487

5 – Sainte Gertrude d’Helfta, une des initiatrices de la dévotion au Sacré Coeur.

Sainte Gertrude d’Helfta (ou Gertrude la Grande), née le 6 janvier 1256 et décédée le 17 novembre 1301 ou 1302 au monastère de Helfta (Allemagne), est une moniale cistercienne allemande. Gratifiée de grandes faveurs mystiques elle compte parmi les figures majeures de la Mystique rhénane et est considérée comme une des initiatrices de la dévotion au Sacré-CœurLiturgiquement, elle est commémorée le 16 novembre.

Chez Gertrude, dévotion au Saint-Sacrement et dévotion au Sacré-Cœur
vont de pair
Par Photo: Andreas Praefcke — Photographie personnelle, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6855450

6 – L’iconographie du revers de la médaille miraculeuse

Médaille miraculeuse est le nom que la dévotion populaire catholique a donné à une médaille créée à la suite des événements de 1830, au 140 de la rue du Bac, à Paris où une novice d’origine Bourguignonne du couvent Parisien des sœurs de la charité de Saint Vincent de Paul nommée Catherine Labouré (en religion sœur Catherine de la Charité) raconta à son confesseur avoir vu la Vierge Marie. Selon la tradition catholique, cette médaille fut frappée à la demande expresse de la Mère de Dieu, faite au cours de la deuxième apparition (27 novembre 1830) comme un témoignage d’amour, gage de protection et source de grâce.

Les deux faces de la médaille miraculeuse
Par Xhienne — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2169454

Sur le revers de la Médaille miraculeuse , la Vierge se révèle de façon univoque comme la Co-rédemptrice, et cela par le biais de quatre symboles, les plus forts que l’on puisse trouver dans l’Ecriture Sainte en rapport avec la Co-rédemption, à savoir : la croix, le “M” pour Marie, deux cœurs transpercés et les douze étoiles de la Femme de l’apocalypse. 

La croix exprime pleinement tout le mystère de la Rédemption. La barre et la Croix symbolisent l’épreuve. Au centre, la lettre ‘M’ pour Marie est surmontée par la croix et entrelace une barre transversale qui soutient le pied de la Croix. Les deux signes entrelacés montrent le rapport indissoluble qui lie le christ à sa mère ; Marie est associée à la mission du salut de l’humanité qu’accomplit son fils et participe par sa compassion (souffrir avec ) à l’acte même du sacrifice rédempteur du Christ. Ce symbolisme reflète la relation étroite de Marie et de Jésus dans l’histoire du Salut. La Dame d’Amsterdam revendiquera d’ailleurs que l’Eglise consacre ce rôle en reconnaissant dans un nouveau dogme sa qualité de « co-rédemptrice ».

Les deux cœurs blessés l’un entouré d’épines et l’autre transpercé par un glaive, sont le plus beau symbole de l’amour rédempteur. Le cœur de Jésus* et le cœur de Marie sont représentés l’un à côté de l’autre ! A la question de sœur Catherine, qui demandait s’il fallait écrire un texte sur le revers de la Médaille, la Vierge Marie répondait : « Le “M” et les deux cœurs en disent assez. »De fait   ! Aimer est le monogramme de Marie ! Ce cœur nous fait penser à celui montré par la Vierge à sœur Lucie, un des trois voyants de Fatima, dans la vision de Tuy* : alors que la Vierge se tient sous le bras droit de la croix,  elle tient dans sa main droite un cœur « avec une couronne d’épines et des flammes… ». Voir l’apparition de Fatima.

Les 12 étoiles sur la médaille indiquent la vocation universelle de la Vierge Marie en tant que Mère de tous les hommes. Les douze étoiles sont les douze tribus d’Israël et les douze apôtres. Il convient de noter que dans ce qu’elle a révélé, Catherine Labouré n’a jamais parlé d’étoiles (ni de leur nombre). Cette couronne d’étoiles nous rappelle immanquablement la Femme de l’Apocalypse**, revêtue de soleil et couronnée d’étoiles, qui crie de douleurs. C’est en tant que Co-rédemptrice du monde et de toute la création qu’elle souffre dans le travail de l’enfantement, afin que le Christ soit enfanté dans le cœur de chaque homme.Le créateur du drapeau européen***Arsène Heitz, a choisi les douze étoiles en invoquant le même symbole biblique que la Médaille. Elles ont été placées par le graveur au revers de la médaille, alors qu’elles auraient dû couronner la tête de la Sainte Vierge.

** La Femme de l’Apocalypse est un personnage biblique qui apparaît au chapitre 12 du livre de l’Apocalypse : « Un signe grandiose apparut au ciel : une Femme ! Le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête ; 2- elle est enceinte et crie dans les douleurs et le travail de l’enfantement. 3-  Puis un second signe apparut au ciel : un énorme Dragon rouge feu, à sept têtes et dix cornes, chaque tête surmontée d’un diadème. 4- Sa queue balaie le tiers des étoiles du ciel et les précipite sur la terre.

En arrêt devant la Femme en travail, le Dragon s’apprête à dévorer son enfant aussitôt né. 5-  Or la Femme mit au monde un enfant mâle, celui qui doit mener toutes les nations avec un sceptre de fer ; et son enfant fut enlevé jusqu’auprès de Dieu et de son trône, 6- – tandis que la Femme s’enfuyait au désert, où Dieu lui a ménagé un refuge pour qu’elle y soit nourrie mille deux cent soixante jours. 7- Alors, il y eut une bataille dans le ciel : Michel et ses Anges combattirent le Dragon. Et le Dragon riposta, avec ses Anges. 8-  mais ils eurent le dessous et furent chassés du ciel. […] 13-  Se voyant rejeté sur la terre, le Dragon se lança à la poursuite de la Femme, la mère de l’Enfant mâle. 

14- Mais elle reçut les deux ailes du grand aigle pour voler au désert jusqu’au refuge où, loin du Serpent, elle doit être nourrie un temps et des temps et la moitié d’un temps. 15- Le Serpent vomit alors de sa gueule comme un fleuve d’eau derrière la Femme pour l’entraîner dans ses flots. 16-  Mais la terre vint au secours de la Femme : ouvrant la bouche, elle engloutit le fleuve vomi par la gueule du Dragon. 17-  Alors, furieux contre la Femme, le Dragon s’en alla guerroyer contre le reste de ses enfants, ceux qui gardent les commandements de Dieu et possèdent le témoignage de Jésus18-  Et je me tins sur la grève de la mer. »

** En Octobre 2017 le parti politique français « Les insoumis » a soulevé une polémique en demandant la suppression du drapeau européen de l’hémicycle de l’Assemblée nationale en partie en raison de la suspicion tenant à son « origine chrétienne ». Il faisait allusion aux douze étoiles entourant le drapeau européen figurant déjà sur la médaille miraculeuse ! 

7 – La vision de Tuy du Jeudi 13 Juin 1929

Le 20 juillet 1926, sœur Lucie, l’un des trois voyants de Fatima et la seule survivante,  quitte le couvent de Pontevedra pour entrer au noviciat des Dorothées, installé à Tuy, petite cité espagnole. Après sa prise d’habit le 2 octobre 1926, elle prononçait ses premiers vœux le 3 octobre 1928. En 1929, l’humble Maria das Dores poursuit à Tuy sa vie cachée, si bien cachée que la plupart de ses compagnes ignorent encore qu’elle est la voyante de Fatima.

Elle met en pratique le message de Notre-Dame, vivant sa règle à la perfection dans le don total aux saints Cœurs de Jésus et de Marie. La messagère était prête. Alors se réalisa la promesse du grand Secret   : «  Je viendrai demander la consécration de la Russie…  ».  Écoutons sœur Lucie raconter l’événement  :

«  (…) Ce fut à cette époque que Notre-Seigneur m’avertit que le moment était venu où il voulait que je fasse connaître à la sainte Église son désir de la consécration de la Russie et sa promesse de la convertir… La communication s’est produite ainsi  :

«  (13 / 6 / 1929). J’avais demandé et obtenu la permission de mes supérieures et de mon confesseur de faire une heure sainte de 11 heures à minuit, dans la nuit du jeudi au vendredi de chaque semaine. «  Me trouvant seule une nuit, je m’agenouillai près de la balustrade, au milieu de la chapelle, pour réciter, prosternée, les prières de l’Ange. Me sentant fatiguée, je me relevai et continuai à les réciter les bras en croix. La seule lumière était celle de la lampe [du sanctuaire].

Soudain, toute la chapelle s’éclaira d’une lumière surnaturelle et, sur l’autel, apparut une croix de lumière qui s’élevait jusqu’au plafond. Dans une lumière plus claire, on voyait sur la partie supérieure de la croix, une face d’homme, avec un corps jusqu’à la ceinture  ; sur sa poitrine une colombe, également lumineuse, et cloué à la croix, le corps d’un autre homme. Un peu en dessous de la ceinture (de celui-ci), suspendu en l’air, on voyait un calice et une grande hostie sur laquelle tombaient quelques gouttes de sang qui coulaient sur les joues du Crucifié et d’une blessure à la poitrine. Coulant sur l’Hostie, ces gouttes tombaient dans le Calice. 

Sous le bras droit de la Croix se trouvait Notre-Dame avec son cœur Immaculé dans la main… C’était Notre-Dame de Fatima avec son Cœur Immaculé,… dans la main gauche… sans épée ni roses, mais avec une couronne d’épines et des flammes… 

Sous le bras gauche [de la Croix], de grandes lettres, comme d’une eau cristalline qui aurait coulé au-dessus de l’autel, formaient ces mots  : “ Grâce et Miséricorde ”. Je compris que m’était montré le mystère de la très Sainte Trinité, et je reçus sur ce mystère des lumières qu’il ne m’est pas permis de révéler.

La vision de la Trinité à Tuy

«  Ensuite, Notre-Dame me dit  : “ Le moment est venu où Dieu demande au Saint-Père de faire, en union avec tous les évêques du monde, la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé, promettant de la sauver par ce moyen. Elles sont si nombreuses les âmes que la justice de Dieu condamne pour des péchés commis contre moi, que je viens demander réparation. Sacrifie-toi à cette intention et prie. ”«  Je rendis compte de cela à mon confesseur, qui m’ordonna d’écrire ce que Notre-Seigneur voulait que l’on fasse.  »

Dans les deux lettres qu’elle adressa en mai 1930 au P. Gonçalves, son confesseur, la voyante exprima les demandes du Ciel en unissant étroitement la dévotion réparatrice des cinq premiers samedis à la consécration de la Russie   : «  Le bon Dieu promet de mettre fin à la persécution en Russie, si le Saint-Père daigne faire, et ordonne aux évêques du monde catholique de faire également, un acte solennel et public de réparation et de consécration de la Russie aux très saints Cœurs de Jésus et de Marie, et si Sa Sainteté promet, moyennant la fin de cette persécution, d’approuver et de recommander la pratique de la dévotion réparatrice indiquée ci-dessus.  »

  Hélas, c’était peine perdue… aucun pape ne fera rien ! Voilà pourquoi, plus tard (en août 1931), le Seigneur se plaignant, dit : »Ils n’ont pas voulu écouter ma demande. Comme le roi de France, ils s’en repentiront, et ils le feront, mais ce sera tard !La Russie aura déjà répandu ses erreurs dans le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église : le Saint-Père aura beaucoup à souffrir ».(révélation de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à Sœur Lucie, en août 1931, lors d’un séjour de convalescence à Rianjo, une petite ville proche de Pontevedra).

Pourquoi Notre Seigneur fait-il référence au roi de France ? Tout simplement parce qu’en 1689, Jésus-Christ se révéla à sainte Marguerite-Marie en ces termes : »Fait savoir au fils aîné de mon Sacré-Cœur (donc, au roi Louis XIV) que, comme sa naissance temporelle a été obtenue par la dévotion aux mérites de ma sainte Enfance, de même il obtiendra sa naissance de gloire éternelle par sa consécration à mon Cœur adorable.

Mon Cœur veut régner dans son palais, être peint sur ses étendards et gravé dans ses armes pour les rendre victorieuses de tous ses ennemis et de tous ceux de la sainte Église. Mon Père veut se servir du roi pour l’exécution de Son dessein, qui est la construction d’un édifice public où serait placé le tableau de mon Cœur pour y recevoir les hommages de toute la France ».Notre Seigneur promettait donc à la France, Sa « fille aînée, comme Il l’appelait, sa toute puissante protection moyennant trois choses :

  1. – Mettre Son Sacré Cœur sur les armes du roi et les étendards de la France ;
  2. – Lui élever une Église nationale ;
  3. – Que dans cette Église la France Lui soit solennellement consacrée par son souverain.