Marie Co-rédemptrice.

Être reconnue comme co-rédemptrice de l’Humanité est le cinquième dogme marial demandé par la Vierge, afin que la dévotion à la Mère de Dieu devienne un chemin supplémentaire de salut

La révélation, selon André Gournelle, pasteur et théologien, implique quatre éléments : 

  • Un acte, « quelque chose se passe » ;
  • Un événement ; un sujet agissant : « quelqu’un intervient » ; 
  • Un objet communiqué ou contenu : « un secret est dévoilé, un mystère dissipé » ; 
  • Un bénéficiaire le reçoit et est éclairé. 

Dans le cas de « la » Révélation divine : 

  • L’événement est l’incarnation et la résurrection de Jésus ; 
  • Le sujet agissant est Dieu qui se rend présent au monde à travers l’histoire du peuple hébreu et la personne de son Fils ; 
  • L’objet ou le contenu de cette révélation est le sauvetage et la réconciliation de Dieu avec l’humanité à travers le modèle de vie de Jésus et son sacrifice sur la croix ; 
  • Les bénéficiaires sont l’humanité entière, à travers la propagation de l’évangile par les Apôtres et la pénétration de l’Esprit Saint dans les âmes, par la conscience morale et les sacrements de l’Eglise. 

Pour le cardinal Ratzinger, futur pape Benoît XVI, le critère pour la vérité et la valeur d’une révélation privée est son orientation vers le Christ lui-même ». Ce type de message est crédible uniquement s’il renvoie « à l’unique révélation publique » qui est Jésus-Christ. Il ajoute que dans les révélations privées reconnues par l’Église, leur but est de nous aider à comprendre les signes des temps et trouver, pour eux, une juste réponse dans la foi.

Première révélation du livre : la Personne de la Vierge et de son magistère

Mon livre  » Marie, nouvelle arche de Noé » a pour première révélation ce que nous dit l’analyse des apparitions mariales de la personne de la Vierge. De nombreux livres ont été écrits sur telle ou telle apparition mariale, appuyant parfois leur succès sur la dimension supra naturelle de l’événement ; bien peu, à notre connaissance, ont fait la synthèse de toutes les Apparitions mariales. 

  • L’événement déclencheur ici, ce sont les 18 ou 20 plus grandes apparitions de Marie ; 
  • Le sujet agissant, c’est bien entendu la mère de Dieu ; 
  • L’objet révélé, ce sont la personne de la Vierge et son magistère ; 
  • Les bénéficiaires, ce sont en premier chef, les voyantes et voyants, tous ceux qui croient en Marie et, au-delà, tous les hommes. 

La première partie du livre a développé cette première révélation qui répond bien aux deux exigences posées aux « révélations privées » par le cardinal Ratzinger : être orientée vers le Christ et aider à comprendre les signes des temps pour trouver une juste réponse dans la Foi. 

Deuxième révélation : Marie co-rédemptrice de l’humanité 

Mais c’est à une deuxième révélation que la Vierge vous invite à travers son Apparition à Ida Peerdeman, à Amsterdam : celle de Marie, co-rédemptrice de l’humanité.

  • L’événement, c’est l’institution de Marie mère de l’humanité par Jésus, au pied de la croix : « Femme, voici ton fils ; fils, voici ta mère ». 
  • Le sujet agissant, c’est Marie ; 
  • L’objet ou contenu de la révélation, c’est que Marie veut être reconnue comme un agent actif, avec l’Esprit saint, du Salut du monde. Aux deux premiers enfantements : spirituel, Dieu donne son fils au Monde ; physique : Marie donne Jésus au Monde, correspond un troisième enfantement, sensible et spirituel : Jésus donne Marie au monde, sachant que la dimension salvatrice de Marie cohabite avec sa dimension sensible de Mère.
  • Les bénéficiaires, ce sont tous les peuples de la Terre. 

Après le Sinaï et le calvaire, avant la Parousie ouvrant les portes de la Jérusalem céleste, Marie, notre mère, vient nous visiter et insiste vigoureusement pour nous rappeler que le salut n’est pas donné sans que nous y participions activement. Après Dieu, qui envoie « Dieu sauve* », Jésus envoie sa mère pour l’associer à sa mission de salut** ; elle en a la capacité : n’est-elle pas déjà reine des cieux et de la Terre, premier personnage de l’Humanité future, et quatrième personnage de la Jérusalem céleste, après la Trinité ?

Pourtant Jean de la croix a prévenu : Dieu, à travers son fils qui est Sa parole, « nous a tout dit à la fois et d’un seul coup en cette seule Parole***.» Les apparitions mariales ne complètent pas la Révélation, mais comme le précise le catéchisme de l’église catholique****, une révélation privée comme celle de la Vierge « nous aide à en vivre plus pleinement (la Révélation)  à une certaine époque de l’histoire. »

* Jésus signifie « Dieu sauve »

** « Le Saint Esprit ne vient que si vous le demandez. Depuis le début, Il est. Mais maintenant, le temps est venu.
Le monde ne sait plus vers quoi aller. Eh bien ! Peuples, faites confiance à votre Mère, elle qui n’a jamais abandonné ses enfants. Il lui est donné de venir sous ce nouveau titre : co-rédemptrice, Médiatrice, Avocate.» (Amsterdam, Le 31 Mai 1955)

*** « Il n’y a pas de salut en dehors de Jésus Christ ; car aussi il n’y a point d’autre nom sous le ciel, qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faille être sauvés. » (Actes 4.12). « Dès lors qu’Il nous a donné son Fils, qui est sa Parole, Dieu n’a pas d’autre parole à nous donner. Il nous a tout dit à la fois et d’un seul coup en cette seule Parole […]; car ce qu’il disait par parties aux prophètes, Il l’a dit tout entier dans son Fils […]….Voilà pourquoi celui qui voudrait maintenant l’interroger, ou désirerait une vision ou une révélation, non seulement ferait une folie, mais ferait injure à Dieu, en ne jetant pas les yeux uniquement sur le Christ, sans chercher autre chose en quelque nouveauté » (CÉC, n. 65: S. Jean de la Croix, Montée au Carmel, 2, 22).

**** Mais le Catéchisme de l’Église catholique dit à ce sujet : « Même si la Révélation est achevée, elle n’est pas complètement explicitée ; il restera à la foi chrétienne d’en saisir graduellement toute la portée au cours des siècles » (n. 66)..« Au fil des siècles, il y a eu des révélations dites “privées”, dont certaines ont été reconnues par l’autorité de l’Église. […] Leur rôle n’est pas […] de “compléter” la Révélation définitive du Christ, mais d’aider à en vivre plus pleinement, à une certaine époque de l’histoire 

Chapître II : Dieu à la rencontre de l’Homme. Article 1 – La révélation de Dieu – III – Le Christ Jésus « médiateur et Plénitude de toute Révélation » DV2 N° 65 à 67.

Les Pères de l’Église qui ont étudié, sous l’aspect théologique, la Vierge Mère du Christ, sont tous orientaux et appartiennent presque tous à la zone géographique de l’Asie mineure, lieu de l’apostolat de l’apôtre Paul, et à la zone palestinienne. La maternité vraie et virginale de Marie fut considérée comme une doctrine de foi et mise au service du salut apporté par le Christ. Les contestations extérieures et intérieures n’entamèrent en rien cette réalité de foi. Avec Ignace, Justin et Irénée, la figure de Marie a été ancrée définitivement dans l’œuvre du salut : Marie a dans l’histoire du Salut une présence et une fonction nécessaire et centrale. Sa contribution est libre et responsable. Ces premiers théologiens ont l’intuition et ont fait comprendre à l’Église que la Mère et le Fils sont inséparables et agissent l’un pour l’autre. 

Messages de la Vierge à Ida Peerdeman à Amsterdam demandant sa reconnaissance comme co-rédemptrice 

30e Message – 1er avril 1951

La Dame poursuit : « À présent, je vais te réexpliquer, écoute-moi bien. Essaie de comprendre le contenu de ce message. Je me tiens devant la croix, la tête, les mains et les pieds pareils à ceux d’un être humain. Mon corps comme appartenant à l’Esprit. Pourquoi est-ce que je me présente ainsi ? Mon corps a été élevé, pareillement au Fils. Maintenant, je me tiens en offrande devant la croix. C’est que j’ai souffert avec mon Fils, spirituellement et plus encore physiquement. Ce sera un dogme très contesté.»

Je dis que ce message me fait peur. La Dame dit alors :  « Mon enfant, transmets cela et dis : avec lui la série des dogmes mariaux sera complétée. » Tout en disant cela, la Dame fait une sorte de rond ou de cercle qu’elle ferme pour ainsi dire avec un cadenas. «Tu n’as rien d’autre à faire qu’à transmettre cela. J’ai dit : il faut que la théologie cède le pas à la cause de mon Fils. Je veux dire par là : théologiens, pour sa cause, le Fils recherche toujours ce qui est petit et simple. Croyez-vous à ce qui est petit et simple, ainsi que vous l’enseignez vous-mêmes aux autres ? Une foi simple ! Nous n’avons pas le temps d’attendre longtemps. Ce temps, c’est notre temps. »

À présent, la Dame reste un long moment devant moi sans rien dire ; elle me regarde en souriant. Puis, elle s’écarte de la croix et je ressens les mêmes vives douleurs qu’auparavant….Tout d’un coup, je vois la Dame qui se tient de nouveau devant la croix et les douleurs cessent…la Dame me dit : « Mon enfant, de même qu’Il a souffert, de même j’ai souffert en tant que Mère du Fils de l’Homme. Répète bien cela ! ».

Message du 15 Avril 1951

Maintenant, la Dame se tient de nouveau distinctement devant la croix ; elle dit : « Écoute bien, comprends bien ce que je vais t’expliquer à présent ! Une fois encore, je te dis : le Fils est venu en ce monde comme Rédempteur des hommes ; l’œuvre rédemptrice, ce fut la croix. Il a été envoyé par le Père. Maintenant cependant, le Père et le Fils veut (note 42– intentionnellement la Dame emploie le temps « veut » pour désigner le Père et le Fils, comme en d’autres endroits des messages) envoyer la Dame dans le monde entier. C’est que, dans le passé aussi, elle a précédé et suivi le Fils. Voilà pourquoi je me tiens à présent sur le monde, sur le globe. La croix y est solidement fixée, plantée. » 

« La Dame vient à présent se placer devant, comme la Mère du Fils qui, avec Lui, a accompli cette œuvre de rédemption. Cette image parle d’elle-même et doit être, dès maintenant, portée dans le monde, car le monde a de nouveau besoin de la croix. La Dame, cependant, se tient devant la croix en tant que Co-rédemptrice et Avocate. Ce sera l’objet de bien des luttes. L’Église, Rome, ne doit cependant pas craindre de s’engager dans cette lutte. Elle ne peut que consolider et affermir l’Église. Je dis cela à l’adresse des théologiens. Je leur dis de plus : prenez cette cause au sérieux. Je le dis une fois encore : le Fils cherche toujours ce qui est petit et simple pour sa cause. Mon enfant, j’espère que tu auras bien compris cela et que tu sauras le défendre. »

Message du 29 Avril 1951

«Je me tiens ici en tant que Co-rédemptrice et Avocate. Toutes les pensées vont se porter sur cela. Répète après moi : le nouveau dogme sera le dogme de la Co-rédemptrice. Je mets tout particulièrement l’accent sur le “co”. J’ai dit : ce sera l’objet de bien des luttes. Je te dis une fois encore : l’Église, Rome le fera aboutir et le défendra. L’Église, Rome se heurtera à des résistances et leur résistera. L’Église, Rome se consolidera et s’affermira au fur et à mesure qu’elle résistera dans cette lutte. Ce que je te demande, la mission que je te confie, c’est seulement d’inciter l’Église, les théologiens à mener cette lutte. En effet, le Père, le Fils, l’Esprit veut apporter la Dame – elle-même élue pour apporter le Rédempteur – comme Co-rédemptrice et Avocate en ce monde. »

38e Message du 31 décembre 1951

Revoici la Dame. Elle me sourit et reste ainsi, debout devant moi, un long moment. La Dame se met alors à parler et dit : « Mon enfant, regarde bien et écoute ce que je viens te dire aujourd’hui. Une fois encore, je dis : je ne viens pas apporter une nouvelle doctrine, il y a déjà une doctrine. Je viens apporter un autre message. Transmets bien cela ! » Voilà que la Dame me fait voir son image une nouvelle fois bien distinctement. J’ai l’impression qu’elle s’avance, puis elle me dit :  «Transmets bien ce qui suit. Le Père, le Seigneur et Maître, a amené dans le monde la Servante du Seigneur en tant que Miryam ou Marie.

Elle a été choisie parmi toutes les femmes pour être Co-rédemptrice, Médiatrice et Avocate. Dis à vos théologiens : elle a été faite Co-rédemptrice dès le début. La Dame de tous les Peuples se tient debout devant la croix au milieu du monde. Elle vient sous ce nom en tant que Co- rédemptrice, Médiatrice et Avocate, en ce temps. Elle sera accueillie sous ce titre dans l’histoire mariale. Le nouveau et dernier dogme de l’histoire mariale sera le dogme de la Co- rédemptrice et Médiatrice. » 

Message du 15 Juin 1952 

La Dame reste alors un long moment à regarder au loin. Puis elle reprend : « La Dame qui fut un jour Marie… Ce n’est qu’au départ du Seigneur Jésus-Christ qu’a commencé la co-rédemption. C’est seulement au départ du Seigneur Jésus-Christ qu’elle est devenue Médiatrice et Avocate. C’est au départ du Seigneur Jésus-Christ qu’Il a donné aux peuples, la Dame de tous les Peuples. Le temps est maintenant venu pour elle d’apporter ce titre au monde. » 

Message 43 du 5 Octobre 1952

« Le Père a envoyé le Seigneur Jésus-Christ comme Rédempteur pour tous les peuples. Rédempteur, le Seigneur Jésus-Christ l’était dès le début. Il l’est devenu par son sacrifice et quand Il est parti auprès du Père, Miryam ou Marie est devenue la Servante du Seigneur, choisie par le Père et le Saint Esprit. De par cette élection, elle a été, dès le début, la Co-rédemptrice, Médiatrice et Avocate de tous les Peuples.

C’est seulement au moment du départ de l’Homme-Dieu, le Seigneur Jésus-Christ, qu’elle est devenue la Co- rédemptrice, Médiatrice et Avocate. Au moment du départ du Seigneur Jésus-Christ, Il a donné, d’un seul geste, Miryam ou Marie aux peuples ; Il l’a donnée comme “la Dame de tous les Peuples”. N’a-t-il pas prononcé ces mots : “Femme, voici ton fils ; fils, voici ta Mère” ? Un seul geste, et Miryam ou Marie a reçu ce nouveau titre. »

Message 49 du 4 Avril 1954 

La Dame me regarde et dit sur un ton insistant : « C’est la dernière fois que la Dame parle de ce dogme ! Elle va revenir, mais pour d’autres choses. Dis cependant à vos théologiens qu’ils ont maintenant tout en mains. Il leur faut maintenant accomplir la volonté du Seigneur Jésus-Christ. Ce dogme doit constituer la clef de voûte de la pensée mariale. Dis aux théologiens que la Dame de tous les Peuples en verra la réalisation. »

Les expériences eucharistiques d’Ida Peerdeman confirment la place éminente de la Vierge, car «C’est elle qui devra sauver le monde. »

Pendant l’Offertoire la Lumière éclaire l’autel, le prêtre, puis lentement les assistants. Au moment de la communion, d’une très vive Lumière surgit une grande Colombe blanche, toute spiritualisée. Ida entend: « Suis-Moi! ».  Ida suit la Colombe et arrive dans une plaine où se dresse une église avec un clocher. Du ciel, la Voix dit : « Voyez, mes fidèles, ce qui arrivera. » Le ciel s’ouvre ; une grande épée en sort et tranche l’église en deux moitiés qui s’écartent l’une de l’autre. Dans la partie gauche, des lettres apparaissent et forment le mot : « Éphraïm ». ( le mot symbolise les non juifs donc les non chrétiens). 

Dans la partie droite apparaît le buste d’un pape. Ida voit des vagues arriver et l’eau emporte la moitié gauche de l’église. La moitié droite se dresse toujours sur la plaine et peu à peu devient une église entière. Vient alors l’image de la Dame de tous les peuples flottant sur l’unique église. Un troupeau arrive : « Elles avaient été égarées, dissipées. Écoutez, c’est Elle qui devra sauver le monde. (Et tout disparut, sauf la Lumière qui ne partit qu’après la bénédiction du prêtre) Le salut du monde est lié à Marie. La Dame n’abandonne pas ses enfants. » 

A de très nombreuses reprises, la voix recommande de suivre les instructions de la Dame de tous les peuples : le 31 Mars 1960 et le 15 Août 1977, la Voix dit : « Faites ce que la Dame vous a dit » ; le 31/05/1965 : « Il faut construire l’église demandée par la Dame » ( à l’évêque) ; le 31/05/10971, l’apôtre Jean porte le tableau de la Dame de tous les peuples et le place sous le calice ; Ida voit les 3 coupoles de l’église demandée par la Dame ; le 8/09/1972, « Prêtres et laïcs, continuez la lutte pour Elle par qui je devins ; par la mère vient la vie » ; le 31/07/10973 : « Ne vous lassez pas de prier devant son image et moi j’accomplirai des miracles ! » ;

Le 15/08/1976 : « Conduisez les peuples vers celle que j’ai envoyée » ; le 2/02/1974 : « Ramenez votre jeunesse vers celle que j’ai envoyée » ; le 31/05/1980 : « Le saint Père proclamera la Dame co-rédemptrice, avocate et médiatrice » ; le 25/03/1980, 35 ans après la première apparition, le tableau de la Dame est baigné de lumière ;  le 8/12/1976 : « Elle est la Dame de tous les peuples qui vous assistera » ; le 31/07/1977, au fond d’un jardin, Ida aperçoit la Dame en gloire (au ciel) ; un arbre merveilleux pousse «  Quand l’épuration aura eu lieu » ;

Le 8/12/1975 : «  C’est Elle qui devra sauver le monde ! » ;  « Le salut du monde est lié à Marie »  ; les 25/02/1974 et 31/05/1974 : « Elle est avec vous tous ! » ; le 15/08/1974 : « Le monde est en détresse, apportez Celle qui devait tout précéder dans le monde » ; le 8/09/1974 : « Vous suivez le mauvais chemin ; revenez, la Dame en fait partie » ; le 11/12/1975 : « Dites la prière et elle sera et aura le pouvoir d’être votre Avocate » ;

Le 25/03/1975 : « Je vous laisse le consolateur, le Saint Esprit, et la Dame de tous les peuples » ;

Le 8/12/1977, au moment de l’élévation (quand Jésus vient « habiter l’hostie » au cours de la messe), au dessus de l’autel, se forme un grand «  M » brillant ;  le 31/05/1980, La Dame apparaît « en gloire » (c’est à dire en majesté, devant Ida ; le 8/09/1980, du tableau de la Dame, émane un délicieux parfum ; le 11/12/1979, la Lumière sort du tableau de la Dame ;

Le 7/10/1978, se forme un grand «  M » et une colombe se pose dessus ; Ida entend la voix qui dit : « C’est la Victoire de Celle que j’ai envoyée » ; cette image suit celle d’un serpent à 7 têtes se tordant dans tous les sens. Le 25 mars 1984, comme cela arrivait de temps en temps depuis le 15 août 1981, la Lumière seule vint dans la Chapelle où Ida assistait à la célébration eucharistique. Mais ce jour-là, exceptionnellement, elle eut une vision céleste et entendit la Voix : 

« Le temps de la Dame de tous les peuples comme Co-Rédemptrice va commencer. » Puis, raconte Ida, « une musique céleste se fit entendre à mes oreilles et je vis une couronne magnifique, scintillante comme des diamants. Puis tout disparut de mes yeux et la Lumière s’en alla lentement. »  

Messages de la Vierge à L’Escorial (Madrid) plaidant pour sa reconnaissance de co-rédemptrice

7 Janvier 1989 

La Vierge : « Je suis Co-rédemptrice avec le Christ, et en ces temps si graves, Il m’a placée comme une ancre de salut pour les âmes. Malheur si après tant d’avertissements et tant de grâces, elles ne se repentent pas et continuent à vivre dans l’hypocrisie. »

1er Janvier 1994

« Le Rédempteur des âmes a voulu que je fusse co-rédemptrice avec Lui. Je suis la Vierge des Douleurs ; dis à tous, ainsi qu’aux prêtres, que je désire, en ce lieu, une chapelle en mon honneur, pour que l’on y vienne de toutes les parties du monde partager avec moi ces douleurs que j’endure pour toute l’humanité. Que l’on vienne à cette chapelle, méditer la Passion de mon Fils.  Dis-leur à tous que lorsque la chapelle sera édifiée, elle sera appelée chapelle Notre Dame des douleurs. » 

Le débat autour de la reconnaissance du dogme de Marie co-rédemptrice

Quelques lignes séparent, dans l’évangile de Luc (Lc 2,22-40), l’annonce par le vieillard Siméon, le jour de la purification au Temple, du salut du monde en la personne de l’enfant jésus et celle de la souffrance de Marie, sa mère, dont « un glaive traversera l’âme », liant indissociablement le salut du Monde au sacrifice de Jésus sur la croix et à la souffrance de sa mère !

Il est intéressant de noter que « La révélation de Jésus Christ », autre appellation du livre de l’Apocalypse de Jean, met en scène de manière symbolique la lutte eschatologique qui oppose Dieu, le Christ et son peuple, à Satan, le serpent, qui combat la descendance de la Femme.

La Dame de tous les peuples révélée à Amsterdam, n’a de cesse de nous associer à sa lutte afin d’arracher le monde aux attaques du Mal, et réaliser la prophétie selon laquelle, à la fin du monde, c’est grâce à son enfantement, que Satan, en la personne de Jésus, sera vaincu ! La Vierge « qui connaît son église », annonce que cette reconnaissance sera difficile : « Ce dogme sera l’objet de beaucoup de luttes ! Co-rédemptrice, avocate et médiatrice : les trois notions et pas une seule comme le veulent certains ! » 

Pour convaincre les hommes d’église, Marie aligne les arguments :

– Marie rassure les théologiens en leur disant que tout est déjà dans les écritures : Marie doit écraser la tête du serpent (Satan),  non par sa propre force, mais par la grâce de son fils ; « Les théologiens peuvent tout trouver dans les livres. » Dans Gn 3,9-15 : Alors le Seigneur dit au serpent : « Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance ; celle ci te meurtriras la tête et toi, tu lui meurtriras le talon. »

– La Vierge avance aussi que Jésus choisit toujours ce qui est petit et modeste pour faire passer ses messages (et non des théologiens, ni même des membres du clergé : Ida Peerdeman à Amsterdam ; les enfants de Fatima, en 1917, pour le dogme de l’immaculée conception… 

– Elle justifie ce titre en rappelant qu’elle a souffert avant, pendant et après la vie de son fils et sous entend que sa souffrance s’est jointe à celle de son fils pour la rédemption des péchés des hommes. 

– Elle avance qu’elle a déjà joué ce rôle de salvatrice de l’humanité  l’année 1945, en faisant triompher les alliés. 

– A Amsterdam Marie a composé spécialement une prière destinée à faire retomber, comme des flocons de neige, l’Esprit saint dans le cœur de tous les peuples. « Image et prière tomberont dans les cœurs comme flocons de neige. J’aiderai ; présentez donc vos demandes à la Dame de tous les peuples ; il faut diffuser l’image et la prière, sinon le monde se détruira. » 

– C’est au titre d’avocate, de co-rédemptrice et de médiatrice qu’elle a choisi de se faire appeler « Notre Dame de tous les peuples » : une image d’elle, debout, les pieds sur le globe, avec des brebis à ses pieds, les mains ouvertes projetant des rayons de paix, symbolisent ce rôle qu’elle souhaite jouer « officiellement ». 

– Elle joue le rôle de co-rédemptrice depuis le jour où le Christ en croix l’a missionnée par ces mots : « Femme voici ton fils, Fils voici ta mère ! ». Ce fils, c’est l’apôtre Jean, symbole des peuples du monde. Par ces mots, Jésus sur la croix, confie les hommes à sa Mère instituée co-rédemptrice, médiatrice et avocate. C’est au départ du Fils qu’a commencé la co-rédemption. Par ses mots, Jésus voulait signifier aussi : « Vous n’êtes pas seuls, vous pour qui j’ai donné ma vie, vous avez maintenant une mère à laquelle vous pouvez avoir recours dans toutes vos nécessités. »

– A L’Escorial ( sous réserve) Marie dit : « Ma fille, je suis votre Mère et vous apporte paix à la Terre. Mais les hommes fomentent la guerre. Je viens emplie de douleur, mais je viens aussi emplie de miséricorde et d’amour pour tous mes enfants. Je verse des grâces à toute l’humanité, mais l’humanité me répond par toutes sortes de péchés, de crimes et de moqueries. Je veux, ma fille, que tous se sauvent ; c’est pour cela que mon Fils descendit sur Terre, afin qu’ils le raillent et le mettent à mort par la Croix, afin que vous puissiez obtenir le Ciel. Il m’envoie en messagère pour sauver l’humanité et je répands des grâces dans les coeurs. Je m’offre Co-rédemptrice de mon Fils pour le genre humain. Je suis Co-rédemptrice avec le Christ, et en ces temps si graves, Il m’a placée comme une ancre de salut pour les âmes. »

– « Jésus veut accorder une grande faveur au monde et c’est la parole, la voix de leur Mère. » (Amsterdam) 

– Marie et son Fils Jésus ont la souffrance en partage : « de même qu’Il a souffert, j’ai souffert » ;  la Dame se tient devant la croix en tant que co-rédemptrice et avocate ; dès le moment où le père l’a élue, elle a été co-rédemptrice ; la mère a souffert tant spirituellement que physiquement ; elle L’a toujours précédé. « J’ai précédé le Christ vers la Croix. »

– Cette demande de reconnaissance faite à Amsterdam était annoncée depuis longtemps déjà, à Paris rue du Bac : en effet, les deux faces de la médaille miraculeuse, annoncent déjà ses trois titres mariaux :

  • Co-rédemptrice : le M de Marie entrelacé avec la croix. 
  • Médiatrice de toutes les grâces : les rayons des anneaux sortant des paumes de ses mains. 
  • Avocate : la phrase inscrite « priez pour nous ». 
Les deux faces de la Médaille miraculeuse ( Paris / Rue du Bac)
Par Xhienne — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2169454

Faire connaître et aimer cette “ Vierge au globe, reine de l’univers ”, sera, si l’on peut dire, le tourment de la vie de sainte Catherine Labouré. Or, cette reine de l’Univers précède clairement « la Dame de tous les peuples », qui se révèlera à Ida Peerdeman, à d’Amsterdam, de 1945 à 1958. L’image que la Vierge commandera, à Amsterdam, à Ida Peerdeman, reprend les trois thèmes de la médaille miraculeuse, à travers une seule image : 

  • Co-rédemptrice, cette vierge placée devant la croix ; 
  • Médiatrice, ces mains ouvertes projetant des rayons de grâces ;
  • Avocate au nom du titre dont elle se réclame « Notre Dame de tous les peuples du Monde ». 
Notre Dame de tous les peuples (Amsterdam)
Par Judgefloro (shifted, cropped & recoloured by Rabanus Flavus) — File:09894jfRoads Bigte Virgen Flores Quasi Parish Church Norzagaray villagesfvf 06.JPG, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=52287376

De cette image, Marie dit à Ida : «Elle est la signification et la représentation du nouveau dogme.» (8.12.1952). Ce souhait de nouveau dogme de la vierge équivaut à la placer juste après la Trinité et non plus seulement comme le modèle de l’humanité future. Il choque de nombreux théologiens et explique que l’Eglise n’ait pas encore reconnu ce dogme. On en reparle plus loin. 

Dans ses messages, Jésus semble apporter son appui à la demande de Sa mère.

Messages de Jésus  à  Gladys Quiroga de Motta, à San Nicolas de los Arroyos 

« Marie est la nouvelle arche de Noé. Dans le passé, le monde a été sauvé par l’arche de Noé. Aujourd’hui, l’arche, c’est ma Mère. Qui refuse ma Mère me refuse” (décembre 1989). 

« Les âmes viendront à moi par son cœur Immaculé…. Ma mère doit être acceptée. Ma mère doit être entendue dans la totalité de ses messages. (19 mars 1986). Le monde doit découvrir la richesse qu’elle apporte aux chrétiens. J’ai choisi le cœur de ma mère afin que ce que je demande soit achevé. Si cette génération ne veut pas écouter ma mère, elle périra. Je demande à tout le monde de l’écouter. »  (2 mars 1986)

L’Arche de Noé
Par Edward Hicks, American, 1780 – 1849 (1780 – 1849) – Artist/Maker (American)Lieu de naissance : Langhorne, Pennsylvania, United States. Lieu de décès : Newtown, Pennsylvania, United States.Détails concernant l’artiste sur Google Art Project — aQFz9qNv8QS26Q sur l’Institut culturel Google résolution maximale, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=21886421

Messages de Jésus à Luz Amparo Cuevas à L’Escorial (Madrid) 

22 Novembre 1980

« La Vierge vous ouvre les portes du ciel. Je ne puis voir ma mère souffrir ainsi… Demande qu’ils n’outragent plus le coeur de Jésus  et qu’ils prient (demandent) par l’intercession de ma divine et très pure Mère,  dont le coeur est transpercé de douleur  à cause de tant d’offenses faites à son Fils. Qu’ils récitent tous les jours le Rosaire pour la paix du monde et qu’ils fassent beaucoup de sacrifices….Croyez en elle, car elle vous ouvrira les portes du ciel ; c’est ma Mère qui retient ce châtiment par ses larmes et ses douleurs. 

Marie est haïe de Satan car c’est en Marie et par Marie, en raison du « oui » qu’elle prononça, que le salut est venu dans le monde. C’est elle qui a porté la lumière en son sein. C’est elle qui a apporté le salut des hommes. Comment les hommes sont-ils capables de la mépriser et de l’outrager? Je veux que dans tous les foyers règne le coeur Immaculé de Marie. La Mère doit être à côté du Fils et le Fils à côté de la Mère. Moi Je suis toujours à côté de ma mère parce que Je l’aime. » 

Qu’en pense l’Eglise ? 

Les titres donnés à Marie, tant par la théologie que par la piété populaire, sont nombreux. L’Église a défini quatre dogmes mariaux :

  • la maternité divine de Marie (en 431, à Éphèse) ;
  • sa virginité perpétuelle (en 649) ;
  • l’Immaculée Conception (1854)
  • et l’Assomption (1950)
  • La mariologie réfléchit sur la convenance ou non d’autres termes et le sens exact qu’il faut leur attribuer. Ce fut le cas pour l’expression Marie co-rédemptrice.

Cette notion, née au XVe siècle, a fait l’objet de débats notamment au cours de la première moitié du XXe siècle, avant d’être rejetée comme contraire à la foi (il n’y a qu’un seul Rédempteur : Jésus-Christ), après débat, lors du concile Vatican II, qui ne l’emploie pas.

Avant le concile Vatican II, le titre fut utilisé par plusieurs papes (Pie XI, Pie XII, voir Miravalle, op. cit, p. 16 à 20). Pie XI s’exprime ainsi dans le texte de la prière de la clôture solennelle du Jubilé de la Rédemption, le 28 avril 1935 : « Ô Mère aimante et miséricordieuse (…) vous vous êtes tenue debout près de Lui, souffrant avec Lui comme Co-rédemptrice... ».

Pie XII utilise également ce mot : « Pour avoir été associée avec le Roi des Martyrs dans son ineffable œuvre de la rédemption humaine, comme Mère et comme co-rédemptrice... ». 

Ce titre n’est pas utilisé comme tel dans les documents du concile Vatican II, bien qu’une discussion assez intense ait eu lieu à ce sujet. Le Concile précise : « La bienheureuse Vierge est invoquée dans l’Église sous les titres d’avocate, auxiliatrice, secourable, médiatrice, tout cela cependant entendu de telle sorte que nulle dérogation, nulle addition n’en résulte quant à la dignité et à l’efficacité de l’unique Médiateur, le Christ ».

Le Concile tenait en effet à replacer la dévotion mariale dans le mystère de l’Église et à présenter clairement le Christ comme unique Sauveur du genre humain. Les Pères du Concile ont donc rappelé que Marie est, elle aussi, rachetée de façon radicale par son Fils. 

Après Vatican 2, l’Académie pontificale mariale internationale a commenté en ces termes la réponse de la commission : « La réponse de la Commission, intentionnellement brève, fut unanime et précise : il n’est pas opportun d’abandonner le chemin tracé par le concile de Vatican II et de procéder à la définition d’un nouveau dogme. » Elle se déclare même surprise par la demande de définition du titre de co-rédemptrice, « à l’égard duquel le magistère nourrit des réserves et qu’il écarte systématiquement ».

Le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a développé ce point en précisant : « Le concept de co-rédemptrice s’écarte aussi bien de l’Écriture que des écrits patristiques. […] Tout vient [du Christ], comme le soulignent les épîtres aux Éphésiens et aux Colossiens. Marie, aussi, est tout ce qu’elle est par lui. Le terme de co-rédemptrice obscurcirait cette donnée originelle. Une bonne intention s’exprime dans un mauvais vocable. Dans le domaine de la foi, la continuité avec la langue de l’Écriture et des Pères est essentielle. La langue n’est pas manipulable à volonté. » 

Le Pape Benoit XVI ( ex cardinal Ratzinger)
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En septembre 2008, Mgr. Charles Scicluna , promoteur de Justice pour la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, s’est adressé au 22e Congrès Mariologique de Lourdes, en France, sur le thème des normes 1978 de l’Église concernant les apparitions et les révélations présumées.  A propos d’Amsterdam, il argumente que puisque la peinture de la Dame de toutes les Nations dépeint Marie devant une croix de bois, avec le corps du Christ notablement absent, celle ci semblerait avancer une interprétation de Marie comme co-rédemptrice et qu’il semblait qu’un quatrième élément, ou une personne, s’ajoutait à l’un des fondements de la théologie chrétienne à savoir : la Trinité « .  Proposer un nouveau dogme dans ce contexte serait, à tout le moins, problématique. 

A notre avis, souligner l’absence de Jésus sur la Croix comme argument est proprement  » incroyable » de la part d’un prélat du niveau de Mgr Charles Scicluna !

Ce débat illustre la place que l’Eglise accorde à la Vierge, dans l’Eglise, ces derniers temps et annonce un « recadrage » contre les excès de « sentimentalisme ».

Ces dernières années, sans pour autant désavouer le culte à la Vierge, l’Église s’est efforcée d’en contenir certains excès. Le concile Vatican II considère comme légitime et nécessaire la dévotion à la Vierge, mais met en garde les fidèles, comme le rappelle le pape Jean-Paul II : « Le concile engage les théologiens et les prédicateurs à éviter toute exagération comme toute attitude minimaliste dans la façon de considérer la dignité de Marie. Car, en vénérant l’image, on honore la personne de la Mère de Dieu. L’authentique doctrine mariale, dans la fidélité à l’Écriture et à la Tradition, se réfère au Christ : en Marie, tout vient du Christ et est orienté vers Lui.

Enfin, les Pères conciliaires mettent en garde contre la vaine crédulité et la prédominance des sentiments. La dévotion mariale authentique pousse à une affection filiale envers la Vierge et suscite la ferme décision d’imiter ses vertus. » 

Qu’en conclure ?

Jean Paul II avait beaucoup d’affection envers la Vierge et s’est rendu sur de nombreux lieux d’apparition ;  il a raison de condamner les excès de sentimentalité à son endroit, mais, selon moi, cette prévention ne doit pas contrarier l’oreille attentive qu’on doit prêter à la Vierge lorsqu’elle s’exprime au nom du Fils. Marie mérite au moins autant d’attention que les femmes reconnues docteurs de l’Eglise (Thérèse d’Avila, Catherine de Sienne, Hildegarde de Bingen et Thérèse de Lisieux).  « Je demande à tout le monde de l’écouter » nous dit Jésus dans un de ses messages… 

Que signifie l’expression utilisée par Jésus désignant sa mère de « nouvelle arche de Noé ». 

Marie co-rédemptrice ou co-salvatrice ? Jésus dans ses messages n’utilise pas explicitement le terme de co-rédemptrice, même s’il demande qu’on écoute la Vierge « dans la totalité de ses messages ».  Mais Jésus utilise pour sa mère l’expression de «nouvelle arche de Noé » de l’humanité.  Pour comprendre l’usage de cette expression par Jésus, il faut mettre en relation deux évènements : l’arche de Noé* et la mort de Jésus sur la croix.

C’est quoi cette histoire d’arche de Noé ? Selon le récit biblique, La « première humanité » trompée par Satan a voulu, par orgueil,  se croire l’égale  de Dieu. Elle a commis ce que les chrétiens appellent « le péché originel** ». Dieu a donc décidé de la détruire, à l’exception d’un échantillon de l’espèce humaine (la famille de Noé) et de toutes les espèces animales, qui sera sauvée du Déluge exterminateur de Dieu en se réfugiant dans une grande Arche construite par Noé.

Augustin d’Hippone (354-430), dans La Cité de Dieu, chapître XXVI, postule que « Tout de qui est dit de l’arche de Noé dans la genèse figure Jésus christ et l’Eglise. »  Par sa mort sur la croix, Jésus effectue un double sauvetage : il « rachète » la faute de l’homme contre Dieu que les chrétiens appellent « péché originel » ; c’est la Rédemption, dont le terme signifie « rachat ».

Mais Jésus, Rédempteur par sa mort, sauve aussi l’Homme de l’esclavage du mal et du péché par son enseignement. A ce deuxième titre, Il est Salvateur. Au total, on a donc un Christ à la fois Rédempteur et Salvateur. Et si Jésus utilise, à propos de sa mère, le terme de « nouvelle arche de Noé », c’est que notre humanité, comme le répète avec insistance la Vierge, court tout droit à sa perdition. C’est à dire qu’on retrouve une situation que l’humanité a déjà connue ( à l’exception de l’effacement du péché originel, qui lui est définitif, et a ré-ouvert à l’homme les portes du Paradis – Avant la mort de Jésus, tous les morts allaient soit au purgatoire soit en enfer).

Enfin, c’est à une autre arche, aussi, que Jésus pense en utilisant ce mot : l’arche sainte, présente dans toutes les synagogues, tournée vers Jérusalem, et qui contient la Torah, le message divin transmis par Dieu à Moïse. Près d’elle brûle une lumière perpétuelle. Marie est bien cette nouvelle arche sainte qui, comme une lumière perpétuelle, vient régulièrement sur terre rappeler aux hommes les commandements de Dieu et les éclairer de ses conseils de Mère.

Marie, co-salvatrice plutôt que co-rédemptrice ?

Marie est la nouvelle arche de Noé dans la mesure où elle vient, comme Noé, sauver un monde en perdition en rappelant le message du Fils  et en nous proposant une arche de conversion à Dieu* faite de prières, de sacrifices et d’actes d’amour, seule susceptible de sauver une humanité corrompue.

C’est donc tout naturellement que Jésus a utilisé ce thème de « Nouvelle arche » pour désigner la mission qu’il assigne désormais à la Vierge : être la messagère qui vient sauver un monde corrompu au point que Satan a même pénétré l’Eglise ! Marie utilise le terme de co-rédemptrice, mais puisque Jésus est à la fois rédempteur et salvateur, le terme de co-salvatrice de l’humanité conviendrait sans doute mieux. Et ferait sans doute taire l’hostilité déclarée des tenants de la confession protestante pour qui il n’y a qu’un seul sauveur : Jésus Christ ; sa mort seule ayant suffi à racheter tous les hommes « définitivement », quels que soient leurs actes, au nom du solus Christus.

Co- rédemptrice ou co-salvatrice ? Certainement de vaines arguties aux yeux de la Vierge !  

Comment, sauf par un très grand orgueil, dénuer à la Vierge la capacité à distinguer entre ces deux termes ? « Le terme n’est pas manipulable à volonté » argumente le cardinal Ratzinger futur Benoît XVI. Il s’en expliquera devant Marie qui, à Amsterdam, a répété fermement à Ida Peerdeman que les trois termes doivent lui être reconnus « ensemble » : Avocate, Médiatrice des grâces et Co-rédemptrice » !

Ceci dit, comme je ne suis pas théologien, à choisir entre les thèses des théologiens et la thèse de Marie, je me range définitivement du côté de Marie. Comme elle le dit, l’Eglise mettra du temps à lui reconnaître ce dogme de co-rédemptrice, mais finira par l’admettre.

Noé

On classe Noé parmi les patriarches bibliques***. Le Coran présente Noé comme un prophète. Au sens strict, le terme patriarches désigne les trois pères fondateurs du peuple juif, qui sont présentés dans le Livre de la Genèse. Il s’agit d’Abraham, d’Isaac et de Jacob.

Au sens large, le terme « patriarche » désigne tous les personnages bibliques de la Genèse à partir d’Adam. On parle alors de « patriarches antédiluviens » (d’avant le déluge).  Selon le récit biblique, Noé a une femme et trois fils : SemCham et Japhet. Sous les ordres de Dieu, il bâtit une arche afin d’échapper au Déluge. Lui et sa famille étant les seuls humains épargnés, Noé et sa femme sont considérés par la tradition comme les ancêtres de toute l’humanité. La Genèse lui attribue une vie de 950 ans. 

L’arche de Noé 

L’arche de Noé est, d’après la Bible, un navire construit sur l’ordre de Dieu afin de sauver Noé, sa famille (ses trois fils ainsi que leurs épouses) et ainsi qu’un couple (ou sept couples) de toutes les espèces animales pour les sauver du Déluge sur le point d’advenir. L’histoire figure dans le livre de la Genèse, du chapitre 6 au chapitre 9, correspondant à la Parasha Noah

Les écrivains du début de l’ère chrétienne s’essayèrent à des interprétations allégoriques assez élaborées de l’histoire de l’arche. Jérôme de Stridon (347420), s’intéressant à la figure du corbeau qui partit et ne revint pas, surnomma ce volatile « l’infect oiseau de la corruption », qu’il convient d’expulser de soi par le baptême. De façon plus durable, la colombe et la branche d’olivier en vinrent à symboliser le Saint-Esprit, puis l’espoir du salut et, finalement, la paix.

Saint Augustin démontre que les proportions de l’arche correspondent à celles du corps humain, qui est aussi le corps du Christ, qui est aussi l’Église. L’identification de l’arche à l’Église peut se retrouver dans le rite anglican du baptême, lequel consiste à demander à Dieu, « qui dans [Sa] grande pitié a sauvé Noé », de recevoir au sein de l’Église l’enfant qu’on lui présente. 

*** La généalogie conduisant à Noé selon la « sainte Généalogie » d’après le Livre de la Caverne des trésors ou Livre de l’ordre de succession des générations : un écrit syriaque daté du Ve ou VIe siècle attribué à Éphrem de Nisibe :

Adam engendra Seth de sa femme Eve ; Seth engendra Enos de sa femme Aklemia qui était née avec Abel ; Enos engendra Kenan de sa femme Hanna, fille de Jubal, fille de Hoh, fille de Seth. Kenan engendra Mahlaleel de sa femme Peryath, fille de Kotun, fille de Yarbal. Mahlaleel engendra Jared de sa femme Sehatpar, fille de Henos ; Jared engendra Henoc de sa femme Sehatpar, fille de Enos ; Mahlaleel engendra Jared de sa femme Sehatpar, fille de Enos ; Jared engendra Henoc de sa femme Zebhidha, fille de Kuhlon, fille de Kenan ; Henoc engendra Methuselah de sa femme Zadhkin, fille de Topih, fille de Mahlaleel ; Methuselah engendra Lamech de sa femme Sakhut, fille de Sokhin ; Lamech engendra Noah de sa femme Kipar, fille de Tuthath, fille de Methuselah ; Noah engendra Shem, Ham et Japhet, de sa femme Haykal, fille de Namus

** Péché originel

L’homme a été créé par Dieu « à son image » c’est à dire immortel et sans défaut. Mais il était libre ! Influencé par Satan, le principe du Mal, il a voulu se faire l’égal de Dieu son Père et s’émanciper de cette filiation divine. En conséquence, Dieu l’a rendu mortel et a perdu l’accès à l’éternité. Pour la lui ré-ouvrir, il faudra que le Fils de Dieu, Jésus, souffre et meurt sur la croix. La Création voulue par Dieu pour Lui, est également devenue « hostile » à l’Homme.