3- 140 Rue du Bac, 1830

Classée par nous dans les Apparitions reconnues, même si pour des raisons diverses, elle n’a pas été formellement reconnue, compte tenu de ses liens forts avec les apparitions d’Amsterdam et de Rome 1842 et de la médaille miraculeuse. Par ailleurs, la voyante : Catherine Labouré, est canonisée. France / 1830

Notre dame de la médaille miraculeuse

I – Généralités

Pays de l’apparition

France 

Site 

Paris, 140 rue du Bac


L’immeuble 140 rue du Bac à Paris
Par Thesupermat — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=24886737

Désignation  

Notre Dame de la Médaille miraculeuse

Contexte historique

L’hiver est particulièrement froid en 1830 et une disette arrivera au Printemps ; l’épidémie de cholera qui se déclenche durera jusqu’en 1835. C’est aussi la conquête de l’Algérie et la révolution de Juillet ou des trois Glorieuses. Louis Philippe succède à Charles X. La disette provoque une série d’incendies, en particulier dans l’Ouest : les mendiants menaçant les paysans de brûler leurs chaumières s’ils ne leur fournissent pas du pain.

21 mars : dissolution de la Chambre.

5 juillet : prise d’Alger . Capitulation du dey Hussein. L’Algérie devient colonie française. L’envoi en Afrique et la concentration dans le sud de la France de nombreuses troupes ne peut que faciliter le succès d’une insurrection parisienne.

27 – 29 juillet : révolution de juillet ou les Trois Glorieuses (en référence aux journées d’émeutes des 27, 28, 29 juillet).

9 août : proclamation officielle de la monarchie de Juillet au Palais Bourbon. Le duc d’Orléans accepte la couronne et devient Louis-Philippe Ier. Il prête serment devant les Chambres.

16 octobre : L’Avenir, journal catholique libéral est fondé par LamennaisLacordaire et Montalembert.

3 novembre : inauguration de l’église Saint-Louis de La Roche-sur-Yon, alors appelée Bourbon-Vendée.

II – La voyante 

Catherine Labouré, en religion, sœur Catherine de la charité, est née le 2 mai 1806 et décédée le 31 décembre 1876 à Paris. Catherine est née à Fain-lès-Moutiers en Bourgogne, huitième des dix enfants du fermier Pierre Labouré et de son épouse Louise Gontard qui meurt le 9 octobre 1815. Ayant perdu sa mère à l’âge de neuf ans, Catherine, que sa famille appelle Zoé, développe une affection particulière pour la Vierge Marie. Étant donné les circonstances familiales, elle est placée chez sa tante avec sa sœur cadette Tonine, puis à douze ans, après sa communion reçue le 25 janvier 1818, elle revient à la ferme de son père où elle s’occupe du ménage, de la cuisine et des bêtes (traite des vaches, nourrissage des porcs et des 800 pigeons), si bien qu’elle ne va pas à l’école.

Saint Catherine Labouré (1806-1876), Marian visionary
Par Unidentified photographer — http://www.stcatherinelaboure.ie/images/St%20Catherine/St_Catherine_2.jpg, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9949292

Adolescente, elle désire comme sa sœur aînée Marie-Louise entrer chez les Filles de la Charité à la suite d’un rêve la faisant rencontrer un vieux prêtre qui l’encourage dans cette voie. Une cousine se propose de prendre Catherine à Châtillon-sur-Seine dans un pensionnat réputé qu’elle dirige et où elle apprend à lire et écrire. Elle est confirmée dans sa décision de devenir religieuse lorsqu’elle découvre dans la maison des sœurs de la Charité à Châtillon-sur-Seine un tableau de Vincent de Paul, qui a fondé cet ordre, en qui elle reconnaît le vieux prêtre. Son père qui désire la marier et la détourner de ce choix, l’envoie travailler à Paris, où un de ses frères tient une cantine pour ouvrier. Elle y découvre la misère du peuple, ce qui l’incite d’autant plus, à 18 ans, à entrer chez les religieuses de Saint Vincent de Paul.

Après trois mois de discernement à la maison des sœurs de la Charité à Châtillon-sur-Seine, elle commence son noviciat le 21 avril 1830 à la maison-mère située rue du Bac à Paris. Le 30 janvier 1831, elle prend l’habit et prononce ses vœux. Elle est envoyée le 5 février 1831 à l’hospice d’Enghien qui recueille les vieillards, notamment les anciens serviteurs de la Maison d’Orléans. L’hospice est situé dans le village de Reuilly au sud-est de Paris et elle y reste jusqu’à la fin de sa vie. Cette fille de paysan y fait preuve d’un caractère affirmé, voire un peu fruste, s’occupant également de la ferme de l’hospice, nourrissant les volailles et nettoyant l’étable. « Elle passait inaperçue » dira d’elle une religieuse.

Pieuse, elle est également sujette à des visions ou à des prémonitions qu’elle ne révèle qu’à son confesseur et à sa supérieure. Sa vie entière sera marquée par un profond silence. En 1870-1871, Catherine, comme tous les Parisiens, subit le siège de Paris par les troupes prussiennes, la famine puis les troubles de la Commune de Paris au cours de laquelle, dit-on, des révolutionnaires venaient demander des médailles au couvent. Catherine Labouré meurt le 31 décembre 1876, quarante-six ans après ses visions, sans jamais avoir révélé son secret à d’autres qu’à son directeur spirituel.

À l’occasion de sa béatification par le pape Pie XI le 28 mai 1933, son corps est exhumé de son cercueil constitué d’une bière en sapin emboîtée dans une caisse de plomb, le 21 mars 1933. Le corps est retrouvé en parfait état (personne myroblyte). Il est nettoyé, mis en habit de religieuse (avec notamment la cornette blanche aux larges ailes) et placé dans une châsse en bronze doré dans la chapelle de la Médaille miraculeuse au no 140 de la rue du Bac à Paris. Le corps de sainte Louise de Marillac, première supérieure des Filles de la Charité, repose aussi rue du Bac, à deux pas de la chapelle des Lazaristes où est exposé le corps de saint Vincent de Paul. Catherine Labouré est canonisée le 27 juillet 1947 par le pape Pie XII. Elle est fêtée localement le 25 novembre ou le 28 novembre.

Vincent de Paul ou Vincent de paul, né au village de Pouy près de Dax le 24 avril 1581 et mort le 27 septembre 1660 à Paris, est une figure du renouveau spirituel et apostolique du XVIIᵉ siècle français, prêtre, fondateur de congrégations qui œuvra tout au long de sa vie pour soulager la misère matérielle et morale. Wikipedia

Louise de Marillac (Paris12 août1591 – Paris15 mars1660) est une aristocrate française, fondatrice avec  saint Vincent de Paul des Filles de la Charité. Béatifiée en 1920, reconnue sainte par l’Église catholique et canonisée en 1934, elle a été proclamée Sainte Patronne des œuvres sociales en 1960. Wikipedia

III – L’Apparition (généralités) 

Date

La première apparition a lieu le 18 juillet 1830, jour de la fête du fondateur des Filles de la Charité : saint-Vincent de Paul. La seconde se produit le 27 novembre 1830 et la troisième en Décembre 1830.

Nombre et durée des apparitions

3 apparitions de Juillet à Décembre 1830.

Nature de l’Apparition 

Catherine Labouré fait part à son confesseur, seulement, des apparitions de la Vierge Marie qu’elle dit avoir eues en juillet et novembre 1830 durant son noviciat (appelé séminaire chez les Filles de la Charité) en la chapelle de son couvent de la rue du Bac à Paris. Cet événement est à l’origine de la diffusion de la « Médaille miraculeuse », portée aujourd’hui par de nombreux catholiques.

Emplacement des apparitions

Dans la chapelle de la rue du Bac située dans le quartier Saint-Thomas-d’Aquin du 7e arrondissement de Paris, au 140, rue du Bac, abritant la maison mère des Filles de la Charité. 

Récit 

A 24 ans, après l’avoir longtemps espéré, Catherine entre enfin chez les sœurs de la charité, rue du Bac à Paris, le 21 avril 1830. Le 18 juillet 1830, c’est la fête du fondateur des Filles de la Charité : saint-Vincent de Paul qu’elle aime tant. A 11 heures et demie du soir, elle s’entend appeler par son nom. Un mystérieux enfant est là, au pied de son lit et l’invite à se lever : « La Sainte Vierge vous attend». Catherine s’habille et suit l’enfant « portant des rayons de clarté partout où il passait.» Arrivée dans la chapelle, Catherine s’arrête près du fauteuil du prêtre placé dans le chœur sous le tableau de sainte Anne.

Elle entend alors  comme le froufrou d’une robe de soie. Son petit guide dit : « Voici la Sainte Vierge ». Elle hésite à le croire. Mais l’enfant répète d’une voix plus forte : « Voici la Sainte Vierge.» Catherine s’élance aux pieds de la Sainte Vierge assise dans un fauteuil et appuie les mains sur les genoux de la Mère de Dieu. 

Nef et assistance
Par Mbzt — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=32405287

« Là, il s’est passé un moment, le plus doux de ma vie. Il me serait impossible de dire ce que j’éprouvais. La Sainte Vierge m’a dit comment je devais me conduire envers mon confesseur et plusieurs autres choses. «  Mon enfant, le Bon Dieu veut vous charger d’une mission. Vous aurez bien de la peine, mais vous vous surmonterez en pensant que vous le faites pour la gloire du Bon Dieu… vous en serez tourmentée ; jusqu’à ce que vous l’ayez dit à celui qui est chargé de vous conduire; vous serez contredite. Mais vous aurez la grâce. Ne craignez pas, dites tout avec confiance et simplicité…  ».

Puis, la Sainte Vierge désigne de la main l’autel où repose le tabernacle et dit : « Venez au pied de cet autel. Là, les grâces seront répandues sur toutes les personnes qui les demanderont avec confiance et ferveur.» L’entretien roule ensuite sur la communauté  : «  Mon enfant, j’aime répandre mes grâces sur la communauté. Je l’aime heureusement. J’ai de la peine  : il y a de grands abus, la règle n’est pas observée, la régularité laisse à désirer. Il y a un grand relâchement dans les deux communautés. Dites-le à celui qui est chargé de vous…  » Elle descend ensuite dans les détails de la vie quotidienne pour corriger tout ce qui ne va pas  !

« C’est cela une vraie réforme ! (…) ». Enfin la Sainte Vierge en vient à parler de la France  : «  Les temps sont très mauvais, des malheurs vont fondre sur la France  ;  le trône sera renversé [dix jours après, c’était fait] ; le monde entier sera renversé par des malheurs de toutes sortes (la Sainte Vierge avait l’air très peinée en disant cela, note sœur Catherine). Mais venez au pied de cet autel, là les grâces seront répandues sur toutes les personnes qui les demanderont avec confiance et ferveur ; elles seront répandues sur les grands et sur les petits…   »Catherine reçoit aussi la demande de fondation d’une Confrérie d’Enfants de Marie. Cette dernière sera réalisée par le Père Aladel le 2 février 1840. 

Autel de la médaille miraculeuse
L’auteur n’a pas pu être identifié automatiquement. Il est supposé qu’il s’agit de : Gafia~commonswiki (étant donné la revendication de droit d’auteur). « Travail personnel » supposé, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1955321

Et la Sainte Vierge continua  : «  Le moment viendra où le danger sera grand ;on croira tout perdu ; là je serai avec vous, ayez confiance,vous reconnaîtrez ma visite et la protection de Dieu et celle de saint Vincent sur les deux communautés.   Il y aura bien des victimes, Monseigneur l’archevêque mourra. Mon enfant, la croix sera méprisée ; le sang coulera dans les rues [ici, note sœur Catherine, la Sainte Vierge ne pouvait plus parler, la peine était peinte sur son visage]. Mon enfant, me dit-elle,le monde entier sera dans la tristesse » À ces mots, je pensai   : quand est‑ce que ce sera  ? J’ai très bien compris  :« quarante ans.  »

Quarante ans après, jour pour jour, la guerre franco-allemande de 1870 sera déclarée, entraînant son cortège de calamités. C’est en pleurant que la Sainte Vierge prédit tout cela. Après avoir ainsi révélé l’avenir sous des couleurs si sombres, l’Immaculée voulut donner à ceux qui se réfugieraient auprès d’elle, un moyen accessible à tous, de passer à travers ces temps difficiles : la Médaille miraculeuse.

Le 27 novembre 1830, la Sainte Vierge apparaît de nouveau à Catherine dans la chapelle. Cette fois, c’est à 17 h 30, pendant l’oraison des novices, sous le tableau de saint Joseph. D’abord Catherine voit comme deux tableaux vivants qui passent, en fondu enchaîné, et dans lesquels la Sainte Vierge se tient debout sur le demi-globe terrestre, ses pieds écrasant le serpent. Dans le premier tableau, la Vierge porte dans ses mains un petit globe doré surmonté d’une croix qu’elle élève vers le ciel. Catherine entend : « Cette boule représente le monde entier, la France et chaque personne en particulier. » Dans le deuxième tableau, il sort de ses mains ouvertes, dont les doigts portent des anneaux de pierreries, des rayons d’un éclat ravissant.

Catherine entend au même instant une voix qui dit : « Ces rayons sont le symbole des grâces que je répandssur les personnes qui me les demandent. » Puis un ovale se forme autour de l’apparition et Catherine voit s’inscrire en demi-cercle cette invocation en lettres d’or : « O Marie conçue sans péché priez pour nous qui avons recours à vous. » Alors une voix se fait entendre : « Faites, faites frapper une médaille sur ce modèle.Les personnes qui la porteront avec confiance recevront de grandes grâces ». Enfin le tableau se retourne et Catherine voit le revers de la médaille : en haut une croix surmonte l’initiale de Marie, en bas deux cœurs, l’un couronné d’épines, l’autre transpercé d’un glaive. 

Au mois de décembre 1830, pendant l’oraison, Catherine entend de nouveau un froufrou, cette fois derrière l’autel. Le même tableau de la médaille se présente auprès du tabernacle, un peu en arrière. « Ces rayons sont le symbole des grâcesque la Sainte Vierge obtient aux personnes qui lui demandent…Vous ne me verrez plus ». «  Vous dire ce que j’ai éprouvé alors, et tout ce que j’ai appris au moment où la Sainte Vierge offrait le globe à Notre‑Seigneur, cela est impossible à le rendre.  » dira Catherine.  Elle écrira pourtant un jour, avec un lyrisme qui ne lui était pas coutumier  : «  Oh  ! Qu’il sera beau d’entendre dire   : “ Marie est la Reine de l’univers, particulièrement de la France ”, et les enfants s’écrieront avec joie et transport  : “ et de chaque personne en particulier »

Ce sera un temps de paix, de joie et de bonheur qui sera long ; elle sera portée en bannière et elle fera le tour du monde.  » Faire connaître et aimer cette “ Vierge au globe, reine de l’univers ”, sera, si l’on peut dire, le tourment de la vie de sainte Catherine Labouré ; elle dira même un jour son “ martyre ”. Ce n’est qu’en 1876, l’année même de sa mort, qu’elle obtiendra de ses supérieurs qu’une statue soit sculptée selon ses indications. (…) C’est la fin des apparitions. Catherine fait part à son confesseur, le Père Aladel, des requêtes de la Sainte Vierge. Il l’accueille fort mal, lui interdit d’y penser. Le choc est rude. Le 30 janvier 1831, Catherine prend l’habit. Le lendemain, elle part à l’hospice d’Enghien fondé par la famille d’Orléans 12 rue de Picpus, à Reuilly, à l’Est de Paris, dans un quartier de misère où elle servira les vieillards et les pauvres pendant 46 ans, incognito.

”. Ce sera un temps de paix, de joie et de bonheur qui sera long ; elle sera portée en bannière et elle fera le tour du monde.  » Faire connaître et aimer cette “ Vierge au globe, reine de l’univers ”, sera, si l’on peut dire, le tourment de la vie de sainte Catherine Labouré ; elle dira même un jour son “ martyre ”. Ce n’est qu’en 1876, l’année même de sa mort, qu’elle obtiendra de ses supérieurs qu’une statue soit sculptée selon ses indications. (…) C’est la fin des apparitions. Catherine fait part à son confesseur, le Père Aladel, des requêtes de la Sainte Vierge. Il l’accueille fort mal, lui interdit d’y penser. Le choc est rude. Le 30 janvier 1831, Catherine prend l’habit. Le lendemain, elle part à l’hospice d’Enghien fondé par la famille d’Orléans 12 rue de Picpus, à Reuilly, à l’Est de Paris, dans un quartier de misère où elle servira les vieillards et les pauvres pendant 46 ans, incognito.

Châsse de Catherine Labouré
Par André Leroux — « œuvre personnelle », Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1955295

Après deux ans d’enquête et d’observation de la conduite de Catherine, le prêtre informa l’archevêque de Paris, sans lui révéler l’identité de Catherine. La requête fut approuvée et les médailles furent frappées et devinrent extrêmement populaires, notamment durant l’épidémie de choléra de 1832. La Vierge avait en outre demandé à Catherine de rassembler une confrérie d’enfants de Marie. En 1837, les Filles de la Charité et les Lazaristes répondent à ce vœu en fondant les Enfants de Marie Immaculée. Bien que la foi en l’Immaculée Conception de la Vierge Marie fût largement répandue, la doctrine n’avait pas encore été définie et le dogme non encore proclamé.

La médaille avec les mots « conçue sans péché » conduisit le pape Pie IX (élu en 1846) à aller de l’avant : le 8 décembre 1854, il proclame solennellement le dogme de l’Immaculée Conception. En 1858, à Lourdes la Vierge Marie se  présentera à Bernadette Soubirous par ces mots « Je suis l’Immaculée Conception* » Catherine mourut 46 ans après les apparitions sans jamais avoir révélé son secret à d’autres qu’à son directeur. Son corps, parfaitement conservé, est dans la chapelle des apparitions, sous la statue de la Vierge au globe. 

*  » Immaculée conception » : privilège selon lequel, en vertu d’une grâce exceptionnelle, la Vierge Marie est née préservée du péché originel. Le dogme de l’Immaculée conception a été proclamé par Pie IX en 1854. À ne pas confondre avec la conception virginale de Jésus par Marie. 

Péché originel : le péché originel désigne spécifiquement l’acte par lequel l’homme a fait pour la première fois rupture avec Dieu. Il désigne par extension notre refus, sous de multiples formes, d’être conduit par Dieu. L’homme veut être son propre maître, sa propre fin et prendre la place de Dieu, il brise alors sa relation au Dieu Créateur. 

«L’Immaculée Conception», huile sur toile (Hauteur. 198 cm ; largeur. 124 cm) de Pierre Paul Rubens. – Œvre executée vers 1628-1629, appartenant au musée du Prado. – Ref. Nº Cat. P1627, photographiée lors de l’exposition temporaire « Rubens et son Temps » au musée du Louvre-Lens.
User:Jean-Pol GRANDMONT (2013), Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=27224135

IV – Analyse de l’Apparition

Apparence de la Vierge

À la chapelle, Catherine est à peine agenouillée qu’elle entend le froufrou d’une robe de soie. La sainte Vierge est là, resplendissante. La figure de la vierge, bien découverte, est si belle que la voyante n’en pouvait dépeindre ou exprimer la beauté ravissante.  Quand elle priait, dit Catherine, sa figure était si belle, si belle, qu’on ne pourrait la dépeindre.  

Attitudes de la Vierge

Le 18 Juillet 1830, Marie s’asseoit dans le fauteuil de l’aumônier ; Catherine se jette à ses genoux. Et pendant deux heures, la Vierge Marie parle à Catherine comme une mère qui se confie à son enfant. Catherine a les mains jointes sur les genoux de Marie ! Le 27 Novembre 1830, la Sainte Vierge revient. Catherine l’aperçoit, debout, les pieds posés sur un globe terrestre, où s’agite un serpent de couleur verdâtre. La Vierge avait le pied posé sur la bête immonde. La Vierge tenait entre ses mains un globe plus petit surmonté d’une croix d’or. Elle l’offrait à Dieu d’un geste suppliant. (symbole de sa médiation universelle) Tout à coup les doigts de ses mains se remplissent d’anneaux porteurs de diamants qui jettent des rayons de tous côtés. 

Les yeux de la vierge, tantôt élevés vers le ciel, tantôt baissés, sont le symbole scripturaire de la piété, et du recours à Dieu. Dans un des tableaux  relatés par Catherine, les mains de la Vierge se sont étendues, dans l’attitude reproduite par la médaille miraculeuse. C’est cette attitude que reproduira la Sainte Vierge, à Lourdes, au jour de la grande apparition (25 mars 1858) ; c’est celle que Marie prendra encore, durant l’apparition de Pontmain (17 janvier 1871), au témoignage réitéré de Joseph Barbedette. C’est de voir Marie implorer la Miséricorde divine qui a le plus ravi Catherine Labouré : «  Ses traits étaient alors empreints d’une gravité mêlée de tristessequi disparaissait lorsque le visage s’illuminait, surtout à l’instant de sa prière  ».

Evoquant les futurs évènements tragiques et le sang qui coulera dans les rues, note sœur Catherine, la Sainte Vierge ne pouvait plus parler, la peine était peinte sur son visage. Que faut-il entendre par cette boule d’or, surmontée d’une petite croix d’or, que Marie portait dans ses mains et offrait à Dieu? « Cette boule que vous voyez représente le monde entier, la France particulièrement et chaque personne en particulier. » Ne serait-elle point la terre virginale, bénie par Marie, sur lequel est planté l’arbre de la croix, par opposition à la terre maudite, qui est sous les pieds de l’apparition, terre qu’enveloppe de ses replis tortueux l’infernal serpent? 

Paroles de la Vierge

« Mon enfant, le Bon Dieu veut vous charger d’une mission. Vous aurez bien de la peine, mais vous vous surmonterez en pensant que vous le faites pour la gloire du Bon Dieu… vous en serez tourmentée, jusqu’à ce que vous l’ayez dit à celui qui est chargé de vous conduire,vous serez contredite. Mais vous aurez la grâce. Ne craignez pas, dites tout avec confiance et simplicité. » « Mon enfant, j’aime répandre mes grâces sur la communauté. Je l’aime heureusement. J’ai de la peine  : il y a de grands abus, la règle n’est pas observée, la régularité laisse à désirer. Il y a un grand relâchement dans les deux communautés. Dites-le à celui qui est chargé de vous…  ». « Les temps sont très mauvais, des malheurs vont fondre sur la France  ;  le trône sera renversé [dix jours après, c’était fait] ;

le monde entier sera renversé par des malheurs de toutes sortes, mais venez au pied de cet autel, là les grâces seront répandues sur toutes les personnes qui les demanderont avec confiance et ferveur, elles seront répandues sur les grands et sur les petits…  » «  Le moment viendra où le danger sera grand ;on croira tout perdu, là je serai avec vous, ayez confiance ;vous reconnaîtrez ma visite et la protection de Dieu et celle de saint Vincent sur les deux communautés.   Il y aura bien des victimes, Monseigneur l’archevêque mourra. Mon enfant, la Croix sera méprisée ; le sang coulera dans les rues. Mon enfant, le monde entier sera dans la tristesse. À ces mots, je pensai  : quand est‑ce que ce sera  ? J’ai très bien compris  :« quarante ans.  » 

Messages de la Vierge  

La Vierge regrette que la règle ne soit pas observée dans les deux communautés de saint Vincent de Paul et des filles de la Charité. Marie insistera plusieurs fois, dans ses apparitions, sur l’importance de l’obéissance.

Elle annonce que pendant les évènements difficiles qui s’annoncent (journées de Juillet et guerre franco allemande de 1870) elle sera présente et dispensera ses grâces. Elle invite grands et petits à venir « au pied de cet autel recevoir les grâces qui seront répandues sur toutes les personnes qui les demanderont avec confiance et ferveur ! » (L’iconographie de la médaille miraculeuse montre la vierge mains tendues répandre ses grâces sur le monde et à contrario elle explique l’absence de rayons du fait des grâces qu’on ne lui demande pas !) 

L’apparition de la rue du Bac inaugure le rôle que Marie ambitionne de jouer : celle de médiatrice de toutes les grâces. C’est à dire d’intermédiaire entre Dieu et les hommes pour leur faire obtenir la grâce de Dieu*.

* La grâce désigne la bienveillance absolument gratuite que, de toute éternité, Dieu témoigne à l’homme en l’appelant à partager sa propre vie. C’est « intimité » avec Dieu est donnée par le baptême et renouvelée par les sacrements. C’est par grâce que Dieu nous sauve.

Autres Visions et/ou éléments supra-naturels

Catherine est également sujette à des visions ou à des prémonitions. Elle reconnaît Vincent de Paul en le vieillard qui lui a dicté sa vocation.Catherine Labouré aurait eu également la vision d’une « Croix de la Victoire* » : un monument qu’il se serait agi d’édifier à Paris. Surtout, l’apparition de la rue du Bac est célèbre pour avoir donné naissance à la « médaille miraculeuse ». 

* La croix de la Victoire

Quelques mois après la fin de la Révolution de 1848, Catherine Labouré aurait eu la vision d’une « Croix de la Victoire », d’un monument qu’il se serait agi d’édifier à Paris : elle s’empresse, bien sûr, d’aller le dire à M. Aladel [son confesseur], deux fois, et même de le mettre par écrit, à chaud, dès le 30 juillet 1848, de crainte d’oublier un détail : « Il y aura des ennemis de la religion qui chercheront et promèneront une Croix couverte d’un voile noir qui portera la terreur dans les esprits. Mais la Croix triomphera. Il y aura une croix que l’on appellera la Croix de la Victoire, qui portera la livrée de la nation ; elle sera plantée du côté de Notre-Dame, sur la place des victimes. La voici : une Croix sera faite d’un bois précieux, étranger. Elle sera garnie. Elle aura des pommes d’or aux extrémités. Le Christ sera grand ; la tête penchée du côté du cœur, la plaie du côté droit où coule beaucoup de sang. La livrée de la nation dans le haut de la colonne. Le blanc, c’est l’innocence, voltigeant sur la couronne d’épines. Le rouge représente le sang ; le bleu, c’est la livrée de la Sainte Vierge. » Et de continuer : « Cette croix sera appelée la Croix de la Victoire. Elle sera en grande vénération. De toute la France et des pays les plus éloignés, et même de l’étranger, les uns y viendront par dévotion, les autres en pèlerinage, et d’autres par curiosité. Enfin, il se fera des protections toutes particulières qui tiendront du miracle. Il ne viendra pas une personne à Paris qui ne vienne voir et visiter cette croix, comme une œuvre d’art. » […] « Sur le pied de la Croix, il sera représenté toute cette révolution, telle qu’elle s’est passée. Le pied de la croix m’a paru avoir de 10 à 12 pieds [environ 3,5 mètres] en carré, et la croix de 15 à 20 pieds [de 4,5 à 6 mètres] en hauteur. Et, une fois élevée, elle m’apparaissait à peu près de 30 pieds [9 mètres] de hauteur. Sous cette croix, il reposera une partie des morts et des blessés pendant les événements si pénibles… » […] « Ici, un bras paraît, une voix se fait entendre : « le sang coule ! » En montrant du doigt le sang : « L’innocent meurt, le pasteur donne sa vie. » » […] « La croix m’apparut de toute beauté. Notre-Seigneur était comme s’il venait de mourir. La couronne d’épines sur sa tête, les cheveux épars dans la couronne par-derrière, la tête penchée du côté du cœur.»Mais l’abbé Aladel, son confesseur, n’en tint pas compte. C’est pourquoi, elle lui écrivit peu après cette lettre : « […] Je vous parle de cette croix, après avoir consulté le Bon Dieu, la Sainte Vierge et notre bon père saint Vincent, le jour de sa fête et tout l’octave où je me suis abandonnée toute à Lui, et le priai qu’Il m’ôte toute pensée singulière à ce sujet et à tant d’autres. Au lieu de me trouver soulagée, je me suis sentie de plus en plus pressée de vous donner tout par écrit. Ainsi par obéissance, je me soumets. Je pense que je n’en serai plus inquiétée. Je suis, avec le plus profond respect, votre fille toute dévouée au sacré-Cœur de Jésus et de Marie. » Cette croix n’est, à ce jour, toujours pas érigée.

Ce que dit« La médaille miraculeuse » 

Les deux faces de la médaille miraculeuseconçue par l’orfèvre parisien Adrien Vachette.
Par Xhienne — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2169454

Iconographie de l’avers : la face lumineuse

Les mots et dessins gravés sur l’avers de la médaille expriment divers messages :

La forme de la médaille est ovale.

– La Vierge Marie est représentée en pied, les bras légèrement détachés du corps et les mains ouvertes, étendues vers la terre, en geste d’ouverture et de don.

Le serpent : la Vierge écrase la tête du serpent   : «  un serpent de couleur verdâtre avec des taches jaunes   », précisera la sœur ;cela rappelle l’image de la Genèse(Gen. 3:15): « je mettrai l’hostilité entre toi et la femme […] Celle-ci te meurtrira à la tête et toi, tu la meurtriras au talon »

Mais d’un point de vue théologique, cette version ne correspond pas au texte hébreu, dans lequel ce n’est pas la femme, mais sa lignéeson descendant,qui écrase la tête du serpent ; le texte n’attribue donc pas à Marie, mais à son Fils, la victoire sur Satan.Toutefois, comme la conception biblique instaure une solidarité profonde entre un parent et sa descendance, la représentation de l’Immaculée qui écrase le serpent, non par sa propre vertu, mais par la grâce du Fils, est cohérente avec le sens original du passage.

Pour l’anecdote, dans le chapître XVII du Livre pour sortir au jour, ou Livre des morts, « le Grand Chat qui est dans l’Héliopolis », écrase de l’une de ses pattes avant, Apophis, un serpent géant, ennemi du soleil, qui habite dans les profondeurs de Noun, le chaos originel, et qui chaque nuit, à la septième heure, attaque la barque solaire pour la faire échouer et interrompre ainsi le processus de création ! (Historia, Décembre 2017 )

– Des 15 anneaux de ses doigts (5 par doigt) surgissent des rayons de lumière symbolisant les grâces qui sont obtenues par son intercession La Vierge porte, à chaque main, quinze anneaux*, revêtus d’autant de pierreries, d’où jaillissent de toutes parts des rayons proportionnés, « de manière que l’on ne voyait plus les pieds de la Sainte-Vierge. » Ces rayons, ce sont les grâces que la Vierge accorde si on prie son intercession. Les anneaux qui ne brillent pas sont, à l’inverse, « les grâces qu’on oublie de me demander ! » On peut y voir aussi un symbole des quinze mystères du Rosaire**. 

* Dans bien des foyers, on conserve, dans le coffret des souvenirs de famille, un anneau semblable à ceux qui paraient les doigts de la Vierge de la rue du Bac. C’est le chapelet dont se servait un lointain aïeul. (Les scouts ont repris cet usage. Ils portent, pendu à leur ceinture, cet anneau-chapelet moins encombrant que les cinquante grains). 

Anneau chapelet

Anneau-chapelet

En 1830, c’était l’instrument dont on se servait pour compter les Ave du Rosaire. L’on passait à l’index de la main droite cet anneau recouvert de dix grains ou perles, et avec le pouce de la même main, on le faisait tourner pour scander les dizaines. C’était donc bien un rosaire complet de quinze dizaines (3 anneaux-chapelets à chacun des 5 doigts) que Notre-Dame portait à chacune de ses mains. Et par conséquent c’est à la prière du Rosaire que doit s’appliquer le symbolisme de cette scène. Le Rosaire lui plaît tellement qu’elle s’en revêt comme d’une parure. Par-dessus toutes les autres prières il a tant d’efficacité « qu’il fait jaillir des mains de la Médiatrice sur nos âmes une immense pluie de grâces. »(ibib.p.7) 

La prière « O Marie conçue sans péché*, priez pour nous qui avons recours à vous » circule le long du bord de la médaille, entourant la Vierge Marie. ‘Marie conçue sans péché’ est l’esquisse d’un titre, plus théologique, qui sera consacré à Lourdes en 1858 : « Je suis l’Immaculée Conception ». Cette phrase confirme que la Vierge à qui on demande de « prier pour nous » est bien notre meilleur Avocate auprès de Dieu. Comme le disent les paroles du « Je vous salue Marie » : « …Priez pour nous, maintenant et à l’heure de notre mort. », la Vierge peut nous aider en priant pour nous à deux moments : dans notre vie terrestre et lors de notre mort, afin d’assurer notre salut. 

La fête de l’Immaculée Conception est liturgiquement fixée au 8 décembre.  Si l’Église orthodoxe célèbre la fête de la Conception de Marie et nomme Marie « l’Immaculée », elle ne reconnaît cependant pas ce dogme de l’Immaculée Conception, de même que les protestants ou les autres Églises chrétiennes.

– La date « 1830 », est l’année des trois apparitions successives de la Vierge Marie à Catherine Labouré.

La robe : la Vierge est habillé de blanc vêtue d’une robe de soie « blanche aurore », montante, manches plates, taillée « à la Vierge », c’est-à-dire dans la simplicité qui épouse au cou, aux épaules, aux bras, directement les formes du corps.

La couleur Aurore

Aurore est un nom de couleur attesté au XVIIe siècle dans le domaine de la mode, qui se réfère à la couleur du ciel au lever du soleil. Historiquement, c’est un jaune orangé ; aujourd’hui le nom aurore désigne parfois un rose.

– Un voile blanc couvrait la tête de l’apparition et descendait de chaque côté jusqu’aux pieds. L’usage du voile, dans l’Eglise, est spécialement réservé aux vierges qui se donnent à Dieu dans la vie religieuse. La figure est bien découverte, si belle que la voyante n’en pouvait dépeindre ou exprimer la beauté ravissante. 

Les mains sont étendues. C’est cette attitude que reproduira la Vierge, à Lourdes, au jour de la grande apparition (25 mars 1858) ; c’est celle que Marie prendra encore, durant l’apparition de Pontmain (17 janvier 1871), au témoignage réitéré de Joseph Barbedette, l’un des petits voyants devenu Oblat de Marie Immaculée. Que signifie cette attitude? Marie, à n’en pas douter, veut affirmer sa médiation. 

Iconographie du revers : la face douloureuse 

Sur le revers de la Médaille, la Vierge se révèle de façon univoque comme la Co-rédemptrice, et cela par le biais de quatre symboles, les plus forts que l’on puisse trouver dans l’Ecriture Sainte en rapport avec la Co-rédemption, à savoir : la croix, le “M” pour Marie, deux cœurs transpercés et les douze étoiles de la Femme de l’apocalypse. 

La croix exprime pleinement tout le mystère de la Rédemption. La barre et la Croixsymbolisent l’épreuve. Au centre, la lettre ‘M’ pour Marie est surmontée par la croix et entrelace une barre transversale qui soutient le pied de la Croix. Les deux signes entrelacés montrent le rapport indissoluble qui lie le christ à sa mère ; Marie est associée à la mission du salut de l’humanité qu’accomplit son fils et participe par sa compassion (souffrir avec ) à l’acte même du sacrifice rédempteur du Christ. Ce symbolisme reflète la relation étroite de Marie et de Jésus dans l’histoire du Salut. La Dame d’Amsterdam revendiquera d’ailleurs que l’Eglise consacre ce rôle en reconnaissant dans un nouveau dogme sa qualité de « co-rédemptrice ».

Les deux cœurs blessés l’un entouré d’épines et l’autre transpercé par un glaive, sont le plus beau symbole de l’amour rédempteur. Le cœur de Jésus* et le cœur de Marie sont représentés l’un à côté de l’autre ! A la question de sœur Catherine, qui demandait s’il fallait écrire un texte sur le revers de la Médaille, la Vierge Marie répondait : « Le “M” et les deux cœurs en disent assez. »De fait  ! Aimer est le monogramme de Marie ! Ce cœur nous fait penser à celui montré par la Vierge à sœur Lucie, un des trois voyants de Fatima, dans la vision de Tuy* : alors que la Vierge se tient sous le bras droit de la croix,  elle tient dans sa main droite un cœur « avec une couronne d’épines et des flammes… ». Voir l’apparition de Fatima.

Les 12 étoiles sur la médaille indiquent la vocation universelle de la Vierge Marie en tant que Mère de tous les hommes. Les douze étoilessont les douze tribus d’Israëlet les douze apôtres. Il convient de noter que dans ce qu’elle a révélé, Catherine Labouré n’a jamais parlé d’étoiles (ni de leur nombre). Cette couronne d’étoiles nous rappelle immanquablement la Femme de l’Apocalypse**, revêtue de soleil et couronnée d’étoiles, qui crie de douleurs. C’est en tant que Co-rédemptrice du monde et de toute la création qu’elle souffre dans le travail de l’enfantement, afin que le Christ soit enfanté dans le cœur de chaque homme. Le créateur du drapeau européen***

*** Arsène Heitz, a choisi les douze étoiles en invoquant le même symbole biblique que la Médaille. Elles ont été placées par le graveur au revers de la médaille, alors qu’elles auraient dû couronner la tête de la Sainte Vierge.

Drapeau européen
Un cercle de 12 étoiles sur fond d’azur

** La Femme de l’Apocalypse est un personnage biblique qui apparaît au chapitre 12 du livre de l’Apocalypse : « Un signe grandiose apparut au ciel : une Femme ! Le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête ; 2- elle est enceinte et crie dans les douleurs et le travail de l’enfantement. 3-  Puis un second signe apparut au ciel : un énorme Dragon rouge feu, à sept têtes et dix cornes, chaque tête surmontée d’un diadème. 4- Sa queue balaie le tiers des étoiles du ciel et les précipite sur la terre. En arrêt devant la Femme en travail, le Dragon s’apprête à dévorer son enfant aussitôt né. 5-  Or la Femme mit au monde un enfant mâle, celui qui doit mener toutes les nations avec un sceptre de fer ; et son enfant fut enlevé jusqu’auprès de Dieu et de son trône, 6- – tandis que la Femme s’enfuyait au désert, où Dieu lui a ménagé un refuge pour qu’elle y soit nourrie mille deux cent soixante jours. 7- Alors, il y eut une bataille dans le ciel : Michel et ses Anges combattirent le Dragon. Et le Dragon riposta, avec ses Anges. 8-  mais ils eurent le dessous et furent chassés du ciel. […] 13-  Se voyant rejeté sur la terre, le Dragon se lança à la poursuite de la Femme, la mère de l’Enfant mâle. 14- Mais elle reçut les deux ailes du grand aigle pour voler au désert jusqu’au refuge où, loin du Serpent, elle doit être nourrie un temps et des temps et la moitié d’un temps. 15- Le Serpent vomit alors de sa gueule comme un fleuve d’eau derrière la Femme pour l’entraîner dans ses flots. 16-  Mais la terre vint au secours de la Femme : ouvrant la bouche, elle engloutit le fleuve vomi par la gueule du Dragon. 17-  Alors, furieux contre la Femme, le Dragon s’en alla guerroyer contre le reste de ses enfants, ceux qui gardent les commandements de Dieu et possèdent le témoignage de Jésus18-  Et je me tins sur la grève de la mer. »

** En Octobre 2017 le parti politique français « Les insoumis » a soulevé une polémique en demandant la suppression du drapeau européen de l’hémicycle de l’Assemblée nationale en partie en raison de la suspicion tenant à son « origine chrétienne ». Il faisait allusion aux douze étoiles entourant le drapeau européen figurant déjà sur la médaille miraculeuse ! 

Eléments conformes aux autres apparitions 

La lumière qui baigne la Vierge. La présence d’un ange ; Les éléments de l’iconographie : serpent, étoiles, globe, lumière…L’attitude maternelle et douce de la Vierge ; la réprimande vis à vis des communautés ; le devoir d’obéissance ; la Vierge apparaît dans une chapelle comme à Rome et Akita. La Vierge apparait à une jeune femme très pauvre et presque inculte. Les guérisons nombreuses (médaille miraculeuse); les prédictions qui se réalisent. Le corps retrouvé intact quelques années après l’inhumation. Un enfant ( ange) la guide vers La chapelle, comme lors de l’apparition de Kibeho ( Japon)

Eléments spécifiques

La rue du Bac inaugure, à travers la création d’une médaille, un moyen moderne d’apostolat, à côté des autres : source, lieux de prière (églises et chapelles) et guérisons miraculeuses. La Vierge demande à Catherine de rassembler une confrérie d’enfants de Marie. En 1837, les Filles de la Charité et les Lazaristes répondent à ce vœu en fondant les Enfants de Marie Immaculée.  La Vierge n’apparaît pas dans un décor champêtre ou près d’un élément paysager (arbre ou jardin). Pas de demande de construction d’une chapelle ou d’une église.  La vierge est assise dans un fauteuil

Lien avec d’autres apparitions 

Cette apparition élargit le travail d’apostolat de la vierge et de conversion des pécheurs, à travers la diffusion d’une médaille ; cette médaille entraînera, à Rome, la conversion d’Alphonse Ratisbonne ; la Vierge de la rue du Bac annonce le dogme de l’Immaculée conception confirmé à Bernadette Soubirous à Lourdes. Le cœur ensanglanté de Marie placé près de celui du Christ sur la médaille miraculeuse, apparaîtra plus tard à sœur Lucie, un des trois voyants de Fatima, dans la vision de Tuy et annonce la demande de Marie, à Ida Peerdeman, à Amsterdam, de lui voir reconnue le dogme de co-rédemptrice de l’humanité.  

On peut dire que déjà, rue du Bac, Marie fait allusion sur les deux faces de la médaille aux trois titres mariaux de Co-rédemptrice, (le M et la croix), Médiatrice de toutes les grâces (les rayons des anneaux) et Avocate (la phrase inscrite « priez pour nous », qu’elle révèlera à Amsterdam à travers une seule image dont elle dira : « Elle est la signification et la représentation du nouveau dogme. » (8.12.1952). Faire connaître et aimer cette “ Vierge au globe, reine de l’univers ”, sera, si l’on peut dire, le tourment de la vie de sainte Catherine Labouré ; or, cette reine de l’Univers précède clairement « la Dame de tous les peuples », qui se révèlera à Ida Peerdeman, à d’Amsterdam, de 1945 à 1958. 

 P. Paul Maria Sigl, Die Frau aller Völker ‘Miterlöserin Mittlerin Fürsprecherin’  Amsterdam – Rome, 25 mars 1998

Les répercussions de la médaille de Paris et de l’image d’Amsterdam 

En 1832, les 2000 premières médailles étaient frappées en France, exactement dans les mois où sévissait une épidémie de choléra : dans la seule ville de Paris on comptait 20 000 morts. Les Sœurs de la Charité distribuèrent la Médaille de Marie aux malades qui séjournaient dans leurs hôpitaux. Et aussitôt de nombreuses guérisons miraculeuses se produisirent – si nombreuses que la Médaille de l’Immaculée fut surnommée ‘La Médaille miraculeuse » – nom qui lui est resté jusqu’à aujourd’hui. Trois ans plus tard, un million de médailles avaient déjà été distribuées.

« Lors du décès de Catherine Labouré, en 1876, on en comptait déjà un milliard.»  Ce que Dieu a réalisé à l’échelle mondiale avec la Médaille miraculeuse, Il veut l’opérer avec plus de puissance encore par la diffusion mondiale de la prière et de l’Image de la Dame de tous les peuples d’Amsterdam. Le grand Miracle, promis ici, est l’effusion de l’Esprit Saint qui doit venir sur le monde entier à travers la récitation d’une prière. (1.04.1951)

Notre Dame de toutes les nations ( apparitions à Ida Peerdeman à Amsterdam, ( 1945 à 1959) montre de fortes similitudes avec Notre dame de la médaille miraculeuse.
By Judgefloro (shifted, cropped & recoloured by Rabanus Flavus) – File:09894jfRoads Bigte Virgen Flores Quasi Parish Church Norzagaray villagesfvf 06.JPG, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=52287376

La statue d’après « l’autre vision » de Sainte Catherine

Catherine a vu la vierge prendre au moins deux attitudes ; dans la première elle apparaît avec un voile sur la tête couronnée de douze étoiles et dans les mains de Marie une boule d’or surmontée d’une croix. Le globe qu’elle tient s’éclaire d’une vive lumière. La sainte Vierge, avec une tendresse maternelle, regarde cette pauvre terre et par moment elle tient les yeux élevés vers le Ciel, car elle offre à Dieu ce globe de la terre. Sous ses pieds se trouvait un autre globe tel qu’il est représenté sur la Médaille Miraculeuse. Dans une autre apparition, elle apparaît avec des anneaux aux doigts recouverts de pierreries, plus belles les unes que les autres: les unes plus grosses et les autres plus petites, qui jettent des rayons illuminant la terre sous les pieds de la Vierge. Les rayons absents « ce sont les grâces qu’on oublie de me demander » explique la sainte Vierge Marie.

La Vierge au Globe mise de côté

Quand il a fallu frapper les premières médailles, cette représentation n’a pas été retenue. Les raisons qui ont dicté le choix d’une Vierge avec les mains tendues vers le bas sont les suivantes :

– Cette représentation de la Vierge avec un globe n’est pas nouvelle mais elle est rare et inusitée, et M. Aladel, confesseur de la sainte, a préféré choisir une Vierge classique de l’Immaculée Conception ;

– La présence de deux globes sur la statue, un dans les mains l’autre sous les pieds, laissait perplexes les supérieurs ;

– l’orfèvre avait des difficultés pour représenter la Vierge au globe ; des essais avaient été tentés mais ils furent peu satisfaisants.

Succès de la Vierge aux mains tendues

Pour autant le Ciel n’en a pas tenu rigueur puisque la Médaille Miraculeuse a obtenu un succès immédiat et foudroyant. C’est par centaine de millions que les Médailles Miraculeuses selon la représentation classique de l’Immaculée Conception, ont été distriubées à travers le monde.

V- Reconnaissance et sanctuaires 

Reconnaissance

L’apparition elle même n’a pas fait l’objet d’une reconnaissance officielle, mais la canonisation de sa voyante Catherine Labouré présume de la réalité de son récit. Catherine Labouré est canonisée le 27 juillet 1947 par le pape Pie XII. Elle est fêtée localement le 25 novembre ou le 28 novembre. Catherine  présente les marques de la sainteté son corps est exhumé retrouvé en parfait état (personne myroblyte).

Sanctuaire 

La chapelle Notre-Dame de la Médaille miraculeuse, ou chapelle de la rue du Bac, est une chapelle située dans le quartier Saint-Thomas-d’Aquin du 7e arrondissement de Paris, au 140, rue du Bac, desservant la Maison des Filles de la Charité. Lieu de l’apparition mariale présumée à Catherine Labouré, cette chapelle est devenue un lieu de pèlerinage très fréquenté avec deux millions de visiteurs par an environ. Il fait partie des dix lieux culturels les plus visités à Paris.

Statue de saint Vincent de Paul dans La Chapelle de la médaille miraculeuse
qui est à l’origine de la vocation de Catherine
Par Mbzt — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=32405289
ex votos en remerciement de toutes les « grâces » reçues par les ayant invoqué la vierge de la médaille miraculeuse
Par André Leroux — « œuvre personnelle », Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=22586698