Critères de reconnaissance

Une apparition mariale, appelée aussi  mariophanie, est un phénomène surnaturel se rapportant spécifiquement à une vision de Marie, mère de Jésus. Mais « les voyants », s’ils viennent à être béatifiés ou canonisés, ne le sont pas au motif d’avoir vu la Vierge, mais à celui de la sainteté et de l’exemplarité de leur vie. 

Statue de Notre Dame de Fatima
Par L’auteur n’a pas pu être identifié automatiquement. Il est supposé qu’il s’agit de : Manuel González Olaechea (étant donné la revendication de droit d’auteur). — La source n’a pas pu être reconnue automatiquement. « Travail personnel » supposé (étant donné la revendication de droit d’auteur)., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1242298

Critères de reconnaissance d’une apparition mariale

Les apparitions non reconnues sont en étude ou considérées par l’Église catholique comme pouvant être ou non l’œuvre du diable, ou le fruit de l’imagination des « voyants », ou l’invention de mythomanes se faisant passer pour voyants. Une centaine sont dans l’état d’« étude en cours » par l’ordinaire du lieu (l’évêque)  puis par l’Église catholique.

Pour prononcer un tel jugement, l’Église se fonde sur quatre critères principaux :

  • la conformité du message avec la Sainte Écriture (La Bible chrétienne)
  • la communion avec l’Église ( la conformité avec les enseignements de l’église catholique) 
  • la cohérence entre messagers et message.
  • les fruits spirituels de conversion.
Vitrail de l’église d’Etais-la-Sauvain représentant Notre-Dame de Fátima apparaissant aux petits bergers
Par David GESTALDER — Travail personnel, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7384413

La tradition populaire rapporte de nombreuses apparitions mariales et l’Église catholique n’en a reconnu qu’une vingtaine. L’Église copte orthodoxe a également reconnu quelques apparitions au cours du xxe siècle. L’événement prend généralement le nom de la ville (ou du lieu) où il se produit.

Il est parfois rapporté que les apparitions mariales se reproduisent sur le même site sur une longue période. Dans la majorité des apparitions mariales, une seule personne ou quelques personnes ont déclaré avoir été témoins de l’apparition.

D’une manière générale, pour le catholicisme, les « apparitions »ne constituent pas un « article de foi ».

Le cardinal Roger Etchegaray a rappelé que la croyance en la réalité des apparitions mariales ne fait pas partie du dépôt de la foi : « Nul chrétien n’est obligé en conscience de croire à une apparition, même officiellement reconnue. L’Église ne se gouverne pas à coups d’apparitions et de révélations particulières. L’Église ne cautionne jamais des voyants mais des croyants ; elle reconnaît des lieux de pèlerinage et de renouveau de la foi mais se prononce très rarement sur l’authenticité des apparitions qui les ont fait naître. ». Les voyants, s’ils viennent à être béatifiés ou canonisés, ne le sont pas au motif d’avoir vu la Vierge, mais à celui de la sainteté et de l’exemplarité de leur vie.

La procédure d’enquête canonique amenant (ou non) à une reconnaissance d’une apparitions s’est mise en place progressivement au cours des siècles. Aujourd’hui, l’Église catholique met en place une équipe pluridisciplinaire regroupant divers spécialistes (historiens, sociologues, médecins, …) ainsi que des théologiens pour examiner aussi bien le (ou les) voyant(s) que les faits et paroles rapportés. L’enquête est généralement portée par l’évêque du lieu, et à sa demande, par la conférence des évêques du pays, ou carrément par la Congrégation pour la doctrine de la foi.

L’Église peut « reconnaitre l’apparition comme vraie », ou simplement « autoriser la dévotion des fidèles et l’organisation de pèlerinages » sans pour autant de prononcer sur « la vérité de l’apparition ». Cette situation représente le plus grand nombre de cas, créant parfois une « confusion » parmi les fidèles (entre les apparitions reconnues et celles ne l’étant pas).

Un certain nombre d’apparitions, avant même leur reconnaissance officielle, entrainent la création d’associations de fidèles, voire de communautés religieuses, de pèlerinages ou d’actions caritatives et sociales.

Les « apparitions » ont également un impact économique sur la ville et la région, par la construction de lieux de cultes, mais également des infrastructures nécessaires à l’accueil des pèlerins et fidèles (hébergement, restauration, voyages, …) lors que « la dévotion se développe ».

Basilique souterraine saint Pie X à Lourdes
Par Luc Viatour — Rechargé depuis http://commons.wikimedia.org/w/index.php?title=File:Basilique_Saint-Pie_X_Luc_Viatour.jpg après délétionTravail personnel www.lucnix.beNikon case D300 optical Sigma 10-20mm F4,5-5,6, Image non libre, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?curid=4082411

De forme ellipsoïdale, sa longueur est de 201 mètres, sa largeur de 81 mètres pour une hauteur au centre de seulement 10 mètres. Elle couvre une superficie de 12 000 m2, et peut accueillir jusqu’à 25 000 personnes.

Au niveau politique, les « apparitions » peuvent être l’objet de « tensions voire de répression » de la part des gouvernements, lorsqu’elles se produisent dans pays ayant des régimes ouvertement anticléricaux (communistenazi, etc.).

Une contestation de la « décision de l’Église » (de ne pas reconnaitre l’apparition comme vraie) nait parfois parmi les fidèles, ceux-ci continuant leurs marques de dévotion malgré l’interdiction des autorités de l’Église, et allant jusqu’à bâtir des lieux de culte « contre la volonté de l’évêque » du lieu. Beaucoup plus rarement, ce sont des prêtres ou religieux, qui, en conflit avec leur évêque, peuvent se retrouver démis de leurs fonctions et réduits à l’état laïque.

L’église Saint-Jacques de Međugorje
Par gnuckx — Saint James Church (St. Jakov) Medjugorje – Hotel Pansion Porta – Bosnia Herzegovina – Creative Commons by gnuckx, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=24526388gnuckx (@) gmail.com

Au cours de ces dernières décennies, le développement d’Internet et des médias amène une « prolifération de sites web et de blogs » autour de ces phénomènes d’apparitions, certains « voyants » n’hésitant pas à se mettre en scène en réalisant des conférences, émissions de radio et de télévision, aidés par les réseaux sociaux.

Enfin, la mise en place de « fausses apparitions mariales » peuvent être l’outil d’escroqueries, voire de fondation de sectes pour certaines personnes peu scrupuleuses, en profitant de la naïveté ou de l’enthousiasme de fidèles. Il y a eu plusieurs exemples retentissants au cours du xxe siècle.