L’Hodigitria (du grec ancien οδηγεώ /odigeô : je conduis, je guide) est un des types d’icônes les plus répandus et populaires de la Vierge MarieMère de Dieu avec son fils Jésus, enfant. Elle a été peinte ainsi, selon la légende, par l’évangéliste Saint Luc. Elle est debout avec l’enfant Jésus sur la bras gauche. C’est la Vierge qui conduit, qui montre le chemin, selon l’étymologie du mot. Le terme peut désigner par extension, une église dédiée à la Vierge Odigitria ou en possédant une icône vénérée.

Icône byzantine Odigitria – début du xve siècle

L’enfant ou l’adolescent Jésus est assis dans les bras de la Mère de Dieu (appelée aussi Notre-Dame par les catholiques). Il bénit de la main droite, et tient un livre-rouleau de la main gauche. Cette représentation, ces gestes, correspondent à ceux du Christ pantocrator dans l’iconographie traditionnelle du Christ. Le plus souvent, la figure de Notre-Dame tient tout entière dans un cadre. Mais il existe des variantes révérées, comme Notre-Dame de Kazan, où le nimbe dépasse le cadre central. La taille et l’âge de Jésus peuvent également varier. Quand la Vierge porte son enfant sur le bras droit elle peut être appelée de Jérusalem (Ierousalimskaïa)3.

Les icônes représentant le même sujet mais appelées « Éléousas »(mot repris de la racine en grec ancien du mot έλεος/éléos, la compassion, la tendresse), sont assez proches des odigitrias mais la relation entre la mère et l’enfant devient le sujet principal de l’icône. Les éléousas expriment l’amour infini existant entre Marie et son fils Jésus. Les odigitrias donnent une place plus importante à Jésus lui-même plutôt qu’à ce lien mère-fils. Jésus apparaît dans ces dernières, davantage comme l’image centrale de la composition. Jésus s’y adresse au spectateur de l’icône. La Vierge Marie y est représentée de face et la tête droite ou très légèrement inclinée. Dans les deux types d’icônes, elle montre souvent son fils de la main droite. Comme pour guider les âmes vers son divin fils.

Au point de vue dogmatique cette imagerie représente le monde du « Christ Roi et Juge céleste » et fait référence à l’« enfant-Dieu et Roi » ou encore à l’Enfant Jésus. Source Wikipedia

Pourquoi prier Marie, puisque Jésus nous dit que pour aller vers le Père il faut passer par lui et qu’il est le seul chemin ?
Chapelle dédiée à la Vierge Marie MMANDREUPOLLET CC

Nous sommes juste après la Cène. Jésus prépare ses disciples à son départ. Il leur fait ses dernières recommandations. Et eux ne comprennent pas grand-chose. C’est Thomas qui, avec sa question : «Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ; comment pourrions-nous savoir le chemin ?», s’attire cette réponse un peu lasse de Jésus : «Personne ne va vers le Père sans passer par moi. Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie.»

Il sent monter l’inquiétude de ses amis et les invite à la paix : «Ne soyez donc pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. […] Pour aller où je m’en vais, vous savez le chemin.»

Jésus, la seule voie vers Dieu 

Dans un autre passage, à peine plus loin, Jésus réitère cet enseignement. À son disciple Philippe, qui lui demande, avec semble-t-il un peu d’impatience, de lui montrer le Père et que cela leur suffira, Jésus répond : «Voilà si longtemps que je suis avec vous et tu ne me connais pas Philippe ? Celui qui m’a vu a vu le Père» (14,9). Et de longuement développer par la suite la façon dont lui et le Père sont unis, le Père en lui et lui dans le Père. Et de  signifier encore plus loin : «Si vous me demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.»

Nous voilà donc avertis. Jésus affirme qu’il est seul digne que nous le suivions et qu’il est le seul à permettre la rencontre avec Dieu, son Père. Bien sûr, ce passage peut être lu comme une fermeture. Il paraît très exclusif. Si personne, à part Jésus, ne peut conduire au Père, pourquoi alors se tourner vers Marie et les saints pour connaître Dieu ?

On n’a pas tort de se poser la question de l’utilité de la dévotion mariale. Et d’ailleurs, bien des chrétiens dans l’histoire se la sont posée. 

Marie nous précède sur le chemin 

Mais encore faut-il s’interroger sur ce «chemin» à prendre, sur cette «vérité» à découvrir, cette «vie» à expérimenter, ce «Père» à connaître.

Jésus ne veut pas dire qu’il s’agit de rester là, béat d’admiration devant lui, sans questionnement. Toute sa prédication dément cette manière d’être. Jésus détestait l’immobilisme. Son seul désir est que nous avancions avec lui. Car qui dit chemin, dit dynamique de vie, comme d’ailleurs il en donne l’exemple à ses disciples juste avant ce dernier enseignement. Le maître quitte ses vêtements et se met, comme un serviteur, à laver les pieds des disciples attablés.

Pour voir Dieu vraiment, il faudrait donc faire comme lui, choisir le service de l’autre, humblement. Voilà le vrai chemin… Et ce n’est pas un chemin tranquille mais escarpé, tortueux, plein de surprises et de nouveautés aussi. Et c’est sur ce chemin que Marie intervient. Elle n’est pas le chemin, mais elle le connaît et accompagne le pèlerin.

Elle s’y est engagée bien avant lui, elle l’y précède, en connaît les découragements et les embûches. Marie est déjà au port. Dans les évangiles, sa présence est très discrète. Elle apprend, comme les apôtres, à suivre son Fils, parfois dans l’obscurité la plus totale («Mais où étais-tu ? Ton père et moi nous te cherchions… ») mais aussi parfois, au fur et à mesure que le temps passe, dans des éclairs de grande intelligence spirituelle. Son «faites tout ce qu’il vous dira» des Noces de Cana ne s’adresse pas qu’aux serviteurs, mais à nous tous. Elle a compris qu’en faisant «sa» volonté, on accédait à une autre dimension. 

«Dans les Évangiles, Marie n’a pas une place salvifique, mais elle est indicateur, elle nous aide à accéder au mystère du Christ», explique Agnès von Kirchbach, théologienne protestante. 

Une «maîtresse» intérieure

On comprend mieux alors pourquoi tant de grands saints, mais aussi tant de simples chrétiens, ont pour Marie une dévotion qui pourrait parfois sembler un peu trop familière à certains. Bien sûr, il y a ce rôle maternel, féminin, protecteur, que Jésus sur la croix lui a confié : «Mère, voici ton Fils, Fils, voici ta mère». Mais Marie n’est pas que le réceptacle de nos angoisses et de nos prières de demandes. Elle est mère certes, et en cela elle nous entend, mais d’une maternité qui n’exclut pas la fermeté. Elle est aussi une  «maîtresse» intérieure. On le sait, la Vierge fut au coeur de la spiritualité de Karol Wojtyla. Les notes personnelles du pape polonais lui font référence continuellement. Pour le jeune séminariste, tout comme pour le vieux pape affaibli par la maladie, Marie est celle qui lui a tout appris. Mais il n’est pas le seul. Dès les premiers siècles, Marie est à l’honneur.

Saint Bernard, saint Dominique, saint Louis-Marie Grignon de Montfort, entre autres, ont profondément marqué la foi chrétienne par leur dévotion mariale et ont fait de Marie une figure incontournable de la prière chrétienne.

«Ôtez ce soleil (le Christ) qui éclaire notre monde temporel : fera-t-il encore jour ? Ôtez Marie, cette étoile de la mer immense, que restera-t-il sinon la nuit profonde, l’ombre de la mort, les plus épaisses ténèbres ?» écrivait saint Bernard. 

Le père Maurice Zundel, grande figure spirituelle du XXe siècle, aimait à dire que «C’est toujours par Marie que le Christ entrera dans notre âme», et il ajoutait : «Marie est tout entière transparente à Dieu comme un ostensoir de Dieu, elle ne peut que conduire à Dieu parce qu’elle ne respire que Dieu». Dans ses nombreuses apparitions, Marie ne parle pas d’elle, mais de son Fils. À Lourdes, elle demande la construction d’une chapelle, à la rue du Bac elle dit souffrir du «mépris» dans lequel on tient la croix de son Fils. À Pontmain, c’est la phrase : «Mon Fils se laisse toucher» qui se détache sur la banderole avant que Marie ne présente un crucifix aux enfants.

«Une place sous son manteau»

Certes, seul le Christ mène au Père, mais Marie nous introduit, de tout son être et de toute son intelligence, dans le mystère divin. Elle instruit, conduit, explique, enseigne, éclaire. La spiritualité orthodoxe, très mariale, a depuis l’origine représenté Marie montrant la voie vers Jésus. L’icône de la Vierge «hodigitria», «elle qui conduit», date de 1535 et se trouve au monastère d’Iveron au Mont Athos. Elle est bien connue aujourd’hui dans notre monde occidental. 

La Vierge, mère de Dieu, «mater theou» comme le dit l’inscription, apparaît portant l’Enfant Jésus sur le bras et le désignant de l’autre main comme «voie, vérité et vie». Son geste semble dire à chacun : «C’est lui le chemin». Il invite à le regarder,  à l’aimer à demeurer en sa présence, à faire «tout ce qu’il dira».

Bien sûr, la relation à Jésus est unique et qu’elle seule est source de salut. Mais cela ne veut pas dire que Marie est absente de cette relation. Elle y participe à sa manière, maternelle et sage. Profondément humaine et absolument maternelle, elle nous a été donnée par le Christ pour que nous comprenions que « les larmes de ceux qui souffrent ne sont pas stériles. Elles sont une prière silencieuse qui monte vers le ciel et qui trouve toujours chez Marie une place sous son manteau. En elle et avec elle, Dieu se fait frère et compagnon de route, partage avec nous la croix
pour que ne soyons pas écrasés par nos douleurs » (pape François). 

Sophie de Villeneuve( Site Croire.fr

https://croire.la-croix.com/Abonnes/Formation-biblique/Nouveau-Testament/Pourquoi-prier-Marie

Saint Bernard de clairvaux ( 1090/1153)

à la Sainte Vierge


 « Le nom de la Vierge était Marie » 


« Marie est la noble étoile, dont les rayons illuminent le monde entier, dont la splendeur brille dans les cieux et pénètre les enfers ;

Elle illumine le monde et échauffe les âmes, Elle enflamme les vertus et consume les vices. Elle brille par ses mérites et éclaire par ses exemples.

Ô toi qui te vois ballotté dans le courant de ce siècle, au milieu des orages et des tempêtes de manière plus périlleuse que si tu marchais sur terre, ne détourne pas les yeux de l’éclat de cet astre si tu ne veux pas sombrer dans les tempêtes.

Si les vents de la tentation s’élèvent, si tu rencontres les récifs des tribulations, regarde l’étoile, invoque Marie. Si tu es submergé par l’orgueil, l’ambition, le dénigrement et la jalousie, regarde l’étoile, crie vers Marie.

Si la colère, l’avarice ou les fantasmes de la chair secouent le navire de ton esprit, regarde Marie.

Si, accablé par l’énormité de tes crimes, confus de la laideur de ta conscience, effrayé par l’horreur du jugement, tu commences à t’enfoncer dans le gouffre de la tristesse, dans l’abîme du désespoir, pense à Marie.

Que son nom ne quitte pas tes lèvres, qu’il ne quitte pas ton cœur et, pour obtenir la faveur de ses prières, n’oublies pas les exemples de sa vie.

En suivant Marie, on ne dévie pas, en la priant on ne désespère pas, en pensant à elle, on ne se trompe pas. Si elle te tient par la main, tu ne tomberas pas ;

si elle te protège, tu ne craindras pas ; si elle te guide, tu ne connaîtras pas la fatigue ; si elle est avec toi, tu es sûr d’arriver au but : ainsi tu comprendras, par ta propre expérience, combien cette parole est juste : « Le nom de la Vierge était MARIE » (Lc 1, 27). Amen ! »



Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153)

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La Prière de Saint Bernard de Clairvaux : « SOUVENEZ-VOUS, ô très miséricordieuse Vierge Marie »
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La Prière de Saint Bernard de Clairvaux : « Invoquez Marie »
La Prière de Saint Bernard de Clairvaux « Ô toi, qui que tu sois, appelle Marie »
La Prière de Saint Bernard de Clairvaux : « Le nom de la Vierge était Marie »
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La Prière de Saint Bernard de Clairvaux « Mère du Christ, Fils unique et souverain du Père suprême »
La Prière de confession de Saint Bernard de Clairvaux « Ô seigneur Jésus, je Vous confesse tous mes péchés »
La Prière de St Bernard de Clairvaux « Cœur du souverain Roi, attirez à Vous mon amour »
La Prière de St Bernard de Clairvaux « Tête ensanglantée couronnée d’épines, ne me dédaignez pas, moi qui ne suis qu’un pécheur »
La Prière de Saint Bernard de Clairvaux du Christ qui parle à l’homme du haut de sa Croix « Homme, vois ce que je souffre pour toi »
La Prière de Saint Bernard de Clairvaux « Mon Dieu, je T’aimerai autant que Tu m’en donneras le pouvoir »
La Prière de Saint Bernard de Clairvaux « Je Te remercie du Regard de splendeur que Tu m’adresses »
La Prière de Saint Bernard de Clairvaux « Laisse-toi combler par Dieu avant de pouvoir partager avec les autres »
La Prière Mariale de Saint Bernard de Clairvaux « Mère de miséricorde »
La Prière pour Noël de Saint Bernard de Clairvaux « Seigneur, voici que la Paix n’est plus promise mais envoyée »
La Prière de l’Abbé de Clairvaux « Ô Notre-Dame Médiatrice couronnée de douze Étoiles, revêtue du Soleil avec la lune sous Tes pas »
La Prière de l’Abbé de Clairvaux pour l’Assomption de Notre-Dame « Que par Toi, Reine clémente, Jésus-Christ, ton fils, Notre-Seigneur, accorde les dons de sa Grâce »
La Prière de Saint Bernard de Clairvaux « Ô mon Dieu et mon Amour, que Vous m’aimez ! »

Les 5 Mystères Douloureux du Chapelet de Saint Bernard de Clairvaux :
« L’Agonie de Jésus-Christ » avec Saint Bernard de Clairvaux
« La Flagellation de Jésus-Christ » avec Saint Bernard de Clairvaux
« Le Couronnement d’épines de Jésus-Christ » avec Saint Bernard de Clairvaux
« Le Portement de la Croix de Jésus-Christ » avec Saint Bernard de Clairvaux
« Le Crucifiement de Jésus-Christ » avec Saint Bernard de Clairvaux

Et aussi :
Le Mystère Joyeux de l’ « Annonciation » avec Saint Bernard de Clairvaux
Le Mystère Joyeux de la « Nativité » avec Saint Bernard de Clairvaux

Et enfin :
Le Sermon XXXIV sur l’humilité et la patience de Saint Bernard de Clairvaux « Humble est celui qui tourne l’humiliation en humilité »
La Méditation de Saint Bernard de Clairvaux sur la Miséricorde de la Très Sainte Vierge Marie « Qui donc pourra de Ta miséricorde, ô Bénie, mesurer la longueur et la largeur, la sublimité et la profondeur ? »



« Le sourire de Marie »

C’est le 13 mai 1883, qu’au terme d’une neuvaine de messes à Notre-Dame des Victoires, demandée par son père, Monsieur Martin, Thérèse, âgée alors de 10 ans, fut guérie d’une grave maladie par le sourire de la Vierge Marie. Comme elle l’écrira dans son premier manuscrit :
« Ce qui me pénétra jusqu’au fond de l’âme ce fut le « ravissant sourire de la Sainte Vierge ». Alors toutes mes peines s’évanouirent, deux grosses larmes jaillirent de mes paupières et coulèrent silencieusement sur mes joues. Il fallait un miracle et ce fut Notre-Dame des Victoires qui le fit. »

« Ce sourire de Marie est pour tous ; il s’adresse cependant tout spécialement à ceux qui souffrent. Ce sourire, vrai reflet de la tendresse de Dieu, est la source d’une espérance invincible.

Dans le sourire de la Vierge se trouve mystérieusement cachée la force de poursuivre le combat contre la maladie et pour la vie. En cette manifestation toute simple de tendresse qu’est un sourire, nous saisissons que notre seule richesse est l’amour que Dieu nous porte et qui passe par le cœur de celle qui est devenue notre Mère.

Marie vous confie son sourire, pour que vous deveniez vous-mêmes, dans la fidélité à son Fils, source d’eau vive. Puissiez-vous porter son sourire à tous ! » Benoit XVI

Notre Dame des victoires