Tout ce qui porte le mot Carmel (ou l’un de ses dérivés), en patronymie, toponymie ou dans d’autres domaines, a un lien, proche ou distant, avec le mont Carmel, une montagne d’Israël, en bord de Méditerranée, souvent mentionnée dans l’Ancien Testament.
L’ordre du Carmel est un ordre religieuxcatholiquecontemplatif. Ses membres sont appelés carmes (pour les hommes) et carmélites (pour les femmes). Leur père spirituel est le prophète Élie. Fondé par des ermites sur le mont Carmel en Palestine à la fin du XIIe siècle, les premiers Carmes quittent leurs ermitages au début du XIIIe siècle pour se réfugier en Europe. Après bien des tribulations, l’ordre érémitique se transforme en ordre monastique. Il connaît de nombreuses réformes dont la plus marquante est la réforme instituée par Thérèse d’Avila au XVIe siècle.
L’Ordre du Carmel est composé de trois branches :
les Frères Carmes, qui sont à l’origine de l’Ordre du Carmel au XIIIe siècle,
les laïcs, à travers l’Ordre séculier, ancien Tiers-Ordre né au XVe siècle.
Au XVIe siècle en Espagne, Thérèse de Jésus (d’Avila) et Jean de la Croix initient un renouveau qui aboutit à la séparation entre les nouveaux frères dits déchaussés (Ordre des Carmes Déchaux : o.c.d.) et ceux qui poursuivent l’« antique observance » (Ordre des Carmes : o. carm.).
Le Carmel s’est senti appelé dès ses origines à vivre une relation privilégiée avec la Vierge Marie.
Les Carmes eurent très vite l’intime conviction qu’il faut appartenir à Marie pour appartenir pleinement au Christ. Le Carmel va ainsi sans cesse associer le service de Marie à celui de Jésus, la consécration à Marie à la consécration au Christ réalisée par le baptême.
En vivant cette consécration à Marie dans l’Église, le Carmel va témoigner de la grâce que représente la consécration volontaire au service de la Mère du Sauveur pour vivre en vérité sa vie chrétienne. Nous pouvons découvrir à travers son histoire comment il n’a pas cessé d’approfondir la conscience qu’il avait de cette mission mariale. Nous nous laisserons enseigner ainsi le sens et la portée de la consécration à Marie pour notre marche à la suite de Jésus.
II – Le patronage de Marie sur le Mont Carmel ( XIIè et XIII ème siècles)
La petite église construite par les ermites latins du Mont Carmel au milieu de leurs cellules fut dédiée à Marie. Pour comprendre l’importance symbolique de ce fait, il faut nous resituer dans le contexte religieux et sociologique du Moyen-âge. Nous sommes dans une société féodale dans laquelle le petit peuple était consacré au service d’un seigneur (institution du servage) pour bénéficier en échange de sa protection.
Cette réalité sociale est transposée dans le domaine religieux : placer une église sous le patronage d’un(e) saint(e), c’est pour ceux qui desservent cette église, se mettre au service de ce saint ou de cette sainte afin d’obtenir sa protection. Servir signifie rendre un culte et honorer ainsi celui ou celle dont on espère appui et secours dans les épreuves.
Lors des Croisades, toute la Terre Sainte est considérée comme le domaine du Seigneur Jésus, mais aussi de Marie, Dame de la Terre Sainte. Partir en croisade constitue alors un moyen éminent de vivre cette consécration au Christ Jésus, qui est celle de tout chrétien en raison de son baptême. La Règle du Carmel exprime ce propos dès les premières lignes : « vivre dans la dépendance de Jésus-Christ et le servir d’un cœur pur et d’une bonne conscience. »
C’est dans ce contexte que nos ermites placent leur église sous le patronage direct de Marie, Mère de Jésus et Dame de la Terre Sainte. Ce faisant, ils choisissent de lui appartenir, de la servir, de lui rendre hommage afin de bénéficier de sa protection contre les puissances du mal et de pouvoir suivre fidèlement Jésus, leur Seigneur. Nous voulons souligner la force de cette appartenance à Marie. Il s’agit bien d’une consécration initiale à laquelle l’Ordre cherchera à être fidèle lorsque, ayant quitté la Terre Sainte et abandonné la petite église aux avatars des guerres et de l’usure du temps, il lutta pour obtenir d’être placé sous le patronage direct de celle qu’il désignera comme la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel.
Pour le moment, il honore essentiellement en Marie, « la Mère de Jésus », celle par qui le Fils de Dieu a pu recevoir une existence humaine, par qui il a été élevé dans ce village de Nazareth situé à quelques vingt kilomètres du Mont Carmel.
Il contemple en elle la femme, qui dans la pureté de son cœur fut à l’écoute de la Parole de Dieu et sut consentir à sa mission de mère du Messie. Les Carmes appartiennent au grand mouvement spirituel du XIIe siècle caractérisé par une grande attention à la dimension humaine de la personne de Jésus. Le pèlerinage en Terre Sainte repose sur le désir de connaître les lieux où Jésus a vécu pour mettre presque physiquement ses pas dans les siens. Marie est profondément liée à cette histoire humaine de Jésus. Nul ne l’a connu mieux qu’elle et nul ne peut mieux qu’elle introduire le croyant dans la connaissance de Jésus afin qu’il discerne en lui le mystère de la Parole de Dieu, le Verbe éternel, qui a pris chair de la Vierge Marie, « la Mère de Jésus ».
III – La protection mariale lors du retour en Europe
Durant les décennies du XIIIe siècle au cours desquelles les Carmes reviennent en Europe par groupes successifs, ceux-ci sont confrontés à la difficile question de leur intégration dans l’Église d’Occident. En cette période d’intense effervescence religieuse où les Franciscains et les Dominicains se développent de manière spectaculaire, l’Église cherche à limiter le foisonnement des ordres religieux.
Le Concile de Latran de 1215 reconnaît les ordres de Saint François et de Saint Dominique et interdit la naissance de nouveaux ordres. Honorius III, en 1226, admet que l’existence des Carmes puisse être antérieure à 1215. Le Concile de Lyon de 1274 supprime 22 ordres religieux nés après 1215, mais sursoit à la suppression des Carmes et des Ermites de Saint Augustin.
Les Carmes, qui avaient prié la Vierge Marie pour leur sauvegarde, attribuent à sa protection cette décision tant espérée, qui fut votée le 17 juillet 1274. Ils retiennent cette date du 17 juillet pour célébrer la fête de Notre-Dame du Mont Carmel en signe de reconnaissance envers celle, qui les a ainsi préservés de la disparition. Ce ne sera en fait qu’en 1298 que le Pape Boniface VIII transformera le décret du Concile de Lyon concernant le Carmel en acte d’approbation définitive de l’existence de l’Ordre.
IV – Le signe du scapulaire
C’est dans le contexte de menace et d’incertitude antérieur à 1274 que saint Simon Stock, prieur général de l’Ordre, aurait reçu de la Vierge Marie le scapulaire en signe de sa protection sur l’Ordre. Sans pouvoir nous prononcer sur les origines exactes de ce fait, ni sur ses circonstances, nous pouvons seulement constater que l’Ordre va rapidement imposer aux religieux le port de cette pièce d’étoffe, puis l’introduire finalement comme partie intégrante de l’habit religieux lui-même. Compte tenu de l’importance symbolique de l’habit religieux au Moyen-âge, sa modification était un acte grave, qui engageait l’autorité de l’Église. L’existence de ce fait supposait donc une reconnaissance par l’Ordre entier de ce que le scapulaire avait été le signe d’une grâce mariale de première importance. Il sera appelé l’habit de la Vierge et signifiera la consécration à Marie de la même manière que l’habit religieux signifie la consécration au Christ.
À travers le port du scapulaire comme ‘habit de la Vierge’, les Carmes expriment donc leur appartenance à Marie, en qui ils reconnaissent tout particulièrement leur Mère. Ils ont en effet bénéficié de sa maternelle protection à l’heure du danger le plus extrême. Marie peut donc encore protéger ceux qui se consacrent à elle dans les moments les plus difficiles et spécialement à l’heure de la mort. Elle peut communiquer à ses enfants la grâce du salut accompli par son Fils : « Marie, notre Mère » en vue de la vie éternelle.
C’est pourquoi, par la suite, le port du scapulaire sera compris également comme une protection contre les peines de purification encourues après la mort en vue de la vision de Dieu : le vêtement de Marie habille de la sainteté du Christ ceux et celles qui ont ainsi exprimé leur confiance en la Miséricorde divine que Dieu a voulu faire rayonner sur le visage de Marie. Par la suite, le scapulaire du Carmel va jouer un rôle considérable pour développer dans l’esprit du peuple chrétien le sens et la valeur de la consécration à Marie et donc le désir de lui appartenir corps et âme pour mieux suivre le Christ.
V- Notre Dame du mont Carmel , fête patronale de l’ordre ( XIVème siècle)
Le choix de la fête patronale de l’Ordre constitue également un signe important de sa consécration à Marie. Sa date fut changeante durant les XIIIe et XIVe siècles et variable également selon les régions. Ce fut toujours pourtant une fête de la Vierge avec une prépondérance notable des fêtes de l’Immaculée Conception et de l’Assomption de Marie. En 1374, à l’Université de Cambridge, les Carmes remportèrent une victoire importante dans un débat avec leurs opposants pour faire reconnaître le titre de ‘Frères de la Vierge’, qu’ils revendiquaient. Cet événement survenant tout juste cent ans après que le Concile de Lyon ait épargné l’Ordre, la coïncidence des dates n’a pas manqué de frapper les esprits.
Le Pape Urbain VI, en 1379, confirmait par ailleurs le titre « Ordre de la Bienheureuse Marie, Mère de Dieu, Notre-Dame du Mont Carmel », ainsi que celui de « Frères de la Bienheureuse Marie, Mère de Dieu, Notre-Dame du Mont Carmel
En reconnaissance pour tous ces bienfaits l’Ordre, en Angleterre d’abord puis sur le continent, décida de solenniser la fête de Notre-Dame du Mont Carmel. On y rattache également la célébration du don du scapulaire et de tous les bienfaits accordés par Marie à son Ordre. Lors de l’adoption de cette fête sur le continent, sa date fut déplacée au 16 juillet pour un motif que nous ignorons et elle devint la fête patronale de l’Ordre tout entier. Celui-ci retrouvait ainsi une expression de sa consécration initiale à Marie sur le Mont Carmel. En solennisant ainsi la fête de Notre-Dame du Mont Carmel, l’Ordre veut célébrer en elle « la Reine et la Beauté du Carmel ». Plus que jamais servie et honorée, elle est objet de contemplation, de joie, d’émerveillement : elle resplendit de la Gloire de son Fils et attire à lui ses enfants. En raison de la diffusion de la dévotion au scapulaire du Carmel dans tout le peuple chrétien, cette fête devint extrêmement populaire, spécialement aux XVIeet XVIIe siècles.
VI – L’apport de Thérèse d’Avila ( XVIème siècle)
À la suite des fondateurs de l’Ordre, la Réformatrice du Carmel voit en Marie « la Mère et la Souveraine de l’Ordre comme modèle d’oraison et d’abnégation dans le pèlerinage de la foi, elle qui le cœur et l’esprit tendus pour accueillir et contempler la Parole de Dieu, …, s’unit dans l’amour, la souffrance et la joie au mystère pascal du Christ. » (Constitutions des Carmes Déchaux n°48) Avec son attention à la relation entre « Marie et la Sainte Humanité du Christ », elle apparaît comme une parfaite héritière de la tradition mariale de l’Ordre, mais elle lui donne une impulsion nouvelle.
Elle étend sa contemplation de la Sainte Humanité du Christ à l’ensemble de la Sainte Famille et associe Marie et Joseph dans un même culte. Elle voit en Saint Joseph l’humble serviteur du Christ et de sa Mère, un modèle de communion priante avec Jésus et le protecteur très prévoyant de l’Ordre. Elle place presque toutes ses fondations sous son patronage et se trouve ainsi à l’origine du culte de Saint Joseph dans l’Église.
Elle met parallèlement en valeur l’enfance de Jésus, cette période cachée de la vie du Sauveur où il était soumis à Marie et à Joseph, grandissant en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes (cf. Lc.2,51s).
La dévotion à l’Enfant Jésus se diffuse ensuite à toute l’Europe au fur et à mesure que le Carmel réformé s’y implante. Le plus célèbre en France est l’Enfant Jésus vénéré au Carmel de Beaune, mais il fut surpassé en notoriété par le Saint Enfant Jésus de Prague, qui devint partout le porteur de la dévotion à l’Enfance de Jésus.
Cette contemplation de Jésus Enfant a pour but de nous aider à grandir dans la grâce de l’enfance spirituelle vécue par Jésus, en le suivant dans son obéissance confiante envers Marie et Joseph. Il s’agit d’accéder ainsi peu à peu à la confiance filiale envers Dieu reconnu comme le Père véritable de Jésus et notre Père. L’intuition sous-jacente à cette attitude spirituelle est que nous pouvons nous associer par la foi aux étapes de la croissance humaine de Jésus pour parvenir avec lui à la stature de l’homme parfait devant Dieu.
La Vierge Marie a su reconnaître dans la vie de son Fils la Parole que Dieu lui adressait et elle y a consenti jusqu’au bout. Notre consécration à Marie nous ouvre à cet accueil de la Parole de Dieu depuis sa conception dans le sein de la Vierge jusqu’à sa mort sur la Croix. La possibilité de cet accueil repose sur le lien profond existant entre « Marie et la Sainte Humanité du Christ. »
VII – L’expérience mariale de Marie de Sainte Thérèse ( XVII ème siècle)
Dans le cadre, non plus de la Réforme thérésienne, mais de la réforme dite de ‘Touraine’, qui eut lieu en France et demeura rattachée à la branche originelle du Carmel, nous rencontrons la figure de Marie Petyt (1623-1677).
Cette femme a une vie mystique profonde qu’elle vit dans le monde comme tertiaire du Carmel. Sa vie de prière est tout entière fondée sur sa consécration à Marie. Avant que Saint Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716) ne répande en France la doctrine de la vraie dévotion à la Vierge, cette femme avait laissé un très beau témoignage sur son expérience d’une vie de communion avec le Christ vécue par Marie, avec Marie, en Marie et pour Marie.
La communion avec la Vierge Marie, tout entière habitée par l’Esprit du Christ, nous donne de vivre comme elle sous la conduite de l’Esprit Saint. Elle nous entraîne par sa prière et son exemple vers une pleine conformité au Christ et ainsi vers une totale conformité avec Dieu.
La vie mariale n’est pas une dévotion particulière, une réalité ajoutée à la vie intérieure. Elle consiste en une considération de plus en plus fréquente et habituelle des vertus de la Vierge à partir de l’Évangile. A l’exemple de Marie, nous apprenons ainsi comment nous laisser guider intérieurement par les mouvements de la grâce. Marie est ainsi à la fois modèle et maîtresse de vie spirituelle.
L’amour pour Saint Joseph prend place dans la communion profonde à la vie de Marie. Cet amour a pleinement habité le cœur de Marie dans son chemin d’union à Dieu. En effet seul l’amour peut nous unir à Dieu et l’amour de Marie pour Joseph a pleinement fait partie de ce chemin. Dans la communion aux sentiments de Marie dans son union à Dieu, nous faisons place à l’amour qu’elle avait pour Joseph en vénérant à notre tour la personne de son époux.
La prière à Saint Joseph trouve ainsi sa juste place en ce qu’elle nous introduit dans cet amour commun, qui unissait Marie et Joseph dans le service et l’amour de Jésus. Plus cette communion avec Marie, l’épouse de Joseph, s’approfondit, plus elle conduit à la communion avec Dieu dans le Christ Jésus que Marie et Joseph ont aimé et servi dans la foi.
VIII – Le renouveau opéré par Thérèse de Lisieux ( XIXème siècle)
Une carmélite va renouveler de manière prophétique la spiritualité mariale dans l’Église. Elle avait bénéficié de la protection maternelle de Marie lors d’une maladie grave dans son enfance. Désirant suivre Jésus dans la solitude et le silence de la prière afin d’offrir sa vie pour l’Église et le salut des hommes, elle entre à l’âge de quinze ans dans l’Ordre de la Vierge. Tandis que la dévotion mariale de son époque plaçait la gloire de Marie à une hauteur inaccessible bien au-dessus des Saints et des Anges, Thérèse redécouvre combien Marie est humaine et proche de nous.
La nouveauté de la spiritualité mariale de Thérèse est qu’elle ne veut rien connaître d’autre sur Marie que ce que nous en disent les évangiles. Elle refuse toutes les extrapolations pieuses faites sur la base de suppositions et ne veut contempler Marie qu’à partir de l’Écriture : Marie a connu une vie toute simple, accomplissant les humbles travaux de sa vie familiale à Nazareth auprès de Joseph et de Jésus.
Elle a répondu dans l’obscurité de la foi aux appels de Dieu pour accomplir jusqu’au bout la mission qui lui était confiée. Elle est un modèle accessible pour tout disciple de Jésus, modèle de confiance et d’humilité, modèle de simplicité et d’espérance, modèle de charité active dans les taches de la vie quotidienne.
Thérèse redécouvre l’intimité des Carmes avec Marie à travers l’écoute silencieuse de la Parole de Dieu, qui constitua le cœur de la vie de celle-ci. « Marie, notre Sœur dans la foi », est non seulement la Sœur des ‘Frères de la Vierge’, mais aussi celle de tout chrétien désireux de marcher avec elle jusqu’au bout sur le chemin de la confiance et de l’amour à la suite du Christ.
Dans plusieurs apparitions, Marie fait allusion au ciel, au purgatoire et à l’enfer. Elle emmène même avec elle, plusieurs fois, des voyantes, dans un voyage mystique où les visions de ces trois lieux leur provoquent félicité, crainte ou effroi. L’un des « points forts » du magistère de la Vierge est de rappeler ce que l’Eglise ne dit plus beaucoup :
Oui, le jugement qui suit directement la mort appelé « jugement particulier » par le Catéchisme, existe bien ; oui, ce jugement nous oblige, forcément, à veiller à l’état de la seule chose qui nous survit : l’âme ; oui, si nous ne veillons pas à tenir » pure » cette âme durant notre vie, nous perdrons toute vie sans même passer par le jugement, ou subirons une période de purification dans un lieu appelé » Purgatoire ». Cet article tiré du site catholique » Croire » nous en dit plus sur ce lieu » mystérieux ».
Quel lieu appelle-t-on le purgatoire ?
« Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel », est-il écrit au § 1030.
« L’Église appelle Purgatoire cette purification finale des élus qui est tout à fait distincte du châtiment des damnés », est-il précisé dans le paragraphe suivant pour éviter toute confusion avec l’enfer. Cette doctrine n’est pas reconnue par les protestants – les orthodoxes non plus mais ils pratiquent la prière pour les défunts.
Quand l’idée du purgatoire est-elle née ?
Si elle s’appuie sur une tradition ancienne autour de la prière pour les morts, le purgatoire naît vraiment durant le Moyen Âge, à la fin du XIIe siècle, selon l’historien Jacques Le Goff. Mais la définition de sa doctrine officielle par l’Église n’intervient que tardivement, aux XVe et XVIesiècles.
« L’Église a formulé la doctrine de la foi relative au Purgatoire surtout aux Conciles de Florence (en 1439) et de Trente (1545-1563) », indique le catéchisme. Mais si sa définition doctrinale est relativement récente, elle s’appuie sur la tradition du peuple juif, en particulier sur la pratique de la prière pour les défunts, évoquée notamment dans le deuxième Livre des Martyrs d’Israël (2 M 12, 46). « La prière pour les morts suppose qu’il y ait un temps intermédiaire, de l’ordre de la purification », assure le père Jean-Marc Bot, prêtre du diocèse de Versailles, auteur de plusieurs ouvrages sur les fins dernières.
Progressivement, en même temps que la doctrine s’affine, le purgatoire se « spatialise ». « On le situe souvent sous terre, comme une sorte de quasi-enfer, indique le père Jean-Marc Bot. Les représentations sont impressionnantes, angoissantes. Mais un écrivain génial, Dante, dans la Divine Comédie, opère une révolution de l’imaginaire du purgatoire, qui est comme la montagne de l’âme. Elle doit monter jusqu’au sommet pour décoller vers le paradis céleste.
Comment définir l’expérience du purgatoire ?
Entre quasi-enfer et feu miséricordieux, les représentations du purgatoire ont beaucoup évolué dans l’histoire.
Loin de toutes représentations spectaculaires ou imagées, parfois portées par la piété populaire, le magistère reste concis. Certains mystiques ont livré une version moins théorique, comme sainte Catherine de Gênes. Recevant une connaissance particulière de cette expérience, elle l’a décrit, dans son Traité sur le purgatoire paru en 1551, comme « un feu non extérieur mais intérieur » sur le chemin de la pleine communion avec Dieu. L’idée se développe d’un lieu, car il est toujours difficile de se représenter une idée en dehors de l’espace-temps, où les âmes vivraient dans un état paradoxal entre souffrance et joie.
« Le regard du Christ, le battement de son cœur, nous guérissent grâce à une transformation assurément douloureuse, comme “ par le feu ”, écrivait Benoît XVI dans son encyclique Spe Salvi (§ 47) parue en novembre 2007. Cependant, c’est une heureuse souffrance, dans laquelle le saint pouvoir de son amour nous pénètre comme une flamme, nous permettant à la fin d’être totalement nous-mêmes et par là totalement de Dieu. »
Qui connaîtra cette expérience ?
Sans présumer des mystères de la vie après la mort, le purgatoire semble, comme le rappelle le pape émérite, devoir être l’étape obligée pour le plus grand nombre. « Je perçois le purgatoire comme le chef-d’œuvre de la miséricorde de Dieu, une grande espérance », témoigne le père Jean-Marc Bot. C’est le salon de beauté du Saint-Esprit. Je le définis aussi comme une expérience mystique de purification passive, car tout est clos et c’est Dieu qui agit pour ce qui reste à accomplir. » Cette purification s’impose par la vertigineuse distance entre l’homme et le Royaume des cieux dont parle Jésus, entre le pécheur et le divin. « Le purgatoire ne doit pas être associé à la peur d’un châtiment, mais au juste sens de la disproportion entre Dieu et nous », insiste le père Jean-Marc Bot.
Comment expliquer l’effacement du purgatoire ?
La doctrine du purgatoire, étape vers le paradis, connaît depuis au moins un siècle un effacement des consciences et des représentations, même chez les catholiques pratiquants.
« Le purgatoire est confronté à une éclipse certaine », reconnaît le père Jean-Marc Bot. Une quasi-disparation racontée dans un livre intitulé Le crépuscule du purgatoire (Armand Colin) par l’historien Guillaume Cuchet. Ce dernier lie l’effacement du purgatoire avec la Grande Guerre et ses millions de victimes, pour qui le purgatoire semblait une nouvelle souffrance inutile.
« Les fins dernières, même parmi les catholiques, ont été largement évacuées, poursuit le père Jean-Marc Bot, qui se fait fort de remettre paradis, enferet purgatoire au goût du jour. Concernant le purgatoire en particulier, il n’existe pas de référence biblique facile à utiliser pour l’expliquer. Il s’agit davantage d’une déduction et d’une compréhension des textes. »
Son effacement aurait tendance, selon lui, à faire « bon marché de la grâce » et à « résumer le christianisme à une morale moyenne et horizontale »,
……faisant fi de l’enjeu du premier commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence. » Or, « le salut n’est pas joué d’avance », assure-t-il, rappelant aussi que les âmes du purgatoire ont besoin de la prière des vivants. Dans un livre d’entretiens paru en 1985, le cardinal Joseph Ratzinger assurait même : « Si le purgatoire n’existait pas, il faudrait l’inventer . »
Un lieu dédié aux âmes du purgatoire : le sanctuaire de Notre Dame de Montligeon.
Bien moins connu que Lourdes ou Lisieux, le sanctuaire Notre-Dame de Montligeon, à La Chapelle-Montligeon dans l’Orne, se présente comme un « centre mondial de prière pour les défunts ». « À Montligeon, nous prions pour les défunts, pour les âmes en purgatoire, afin que s’achève en eux l’œuvre de l’amour qui purifie », est-il expliqué sur le site Internet du sanctuaire situé dans le diocèse de Séez.
Le sanctuaire Notre-Dame de Montligeon propose également des temps de formation sur la foi lors de week-ends et de sessions. Les questions liées à la mort et à l’au-delà, à l’eschatologie chrétienne et à la vie éternelle y ont évidemment une place particulière.
La basilique Notre-Dame de Montligeon, consacrée à « Notre-Dame Libératrice des âmes du Purgatoire », est une église de pèlerinage, centre d’un sanctuaire dédié à la prière pour les défunts. Elle est située à La Chapelle-Montligeon, petite commune de la région du Perche, dans le sud-est du département de l’Orne.
La création du centre de pèlerinage est due à l’initiative et à la détermination infatigable de l’abbé Paul Buguet, curé de La Chapelle-Montligeon de 1878 à son décès en 1918. Préoccupé par la nécessité de prier pour les âmes des défunts ainsi que par celle de revitaliser l’économie de son village, il fonda en 1884 l’« Œuvre expiatoire pour la délivrance des âmes du purgatoire » et fut encouragé dans son action par le pape Léon XIII duquel il reçut, pour cela, le titre de protonotaire apostolique.
La basilique est un vaste édifice néo-gothique érigé de 1894 à 1911 par l’architecte Maître Tessier, qui rassemble nombre d’œuvres d’art (vitraux, mosaïques, statues). Ses vitraux, équipant tous les fenêtrages, sont réputés et possèdent la double particularité de constituer un panorama de l’art du verre de 1917 à 1971 et de n’aborder que le seul thème de l’Eschatologie et de la Communion des saints. Autour de la basilique s’étend un sanctuaire important comprenant notamment plusieurs bâtiments dédiés à ses diverses activités.
(1) Le purgatoire, Traverser le feu d’amour, Éditions de l’Emmanuel, 142 p., 9,90 €.
Allusion au purgatoire dans le livre » La Vierge des Derniers Temps » du père Laurentin et de François-Michel Debroise. Salvator 2014.
Le livre « La Vierge des Derniers Temps » de René Laurentin.
Dans ses écrits, Grignion de Montfort (1673-1716) prophétise la Vierge des derniers temps. Le siècle de Marie sera le prélude, selon lui, à un déluge du pur amour. Cette nouvelle pentecôte assurera le règne du Christ dans le coeur de tous les croyants et verra se lever les apôtres des derniers temps.
La Vierge, l’Enfant Jésus et sainte Anne (Santa Anna Metterza), aussi appelée La Vierge à l’Enfant avec sainte Anne, est un tableau de Léonard de Vinci, une peinture à l’huile sur panneau de peuplier qui est conservée au musée du Louvre à Paris.
Le début de la lente et complexe genèse du tableau remonterait à 1501, date de sa première mention dans la correspondance d’Isabelle d’Este. Léonard de Vinci ne cessa ensuite de perfectionner cette composition ambitieuse, qu’il laissa inachevée à sa mort en 1519.
Le thème
C’est celui de la « Sainte Anne trinitaire » où voisinent Sainte Anne, la Vierge Marie et l’enfant Jésus. D’après la tradition, Sainte Anne meurt avant la naissance de Jésus et le thème est donc plus symbolique, réunion de trois générations. Ce thème pictural apparaît au XIIIe siècle et connaît son apogée au xve siècle.
Un groupe de quatre personnages grandeur nature formant une pyramide avec une idée de spirale, composition géométrique dynamique chère à de Vinci : au centre, la Vierge assise sur les genoux de sainte Anne, sa mère. À ses pieds, sur la droite en bas du groupe, l’Enfant Jésus qui enlace et enjambe un agneau sacré, semble s’échapper des mains de sa mère.
Jeux de regards entre les protagonistes de la scène : Anne regarde Marie qui regarde Jésus qui la regarde à son tour, comme l’agneau qui le regarde.
Si sainte Anne est statique, hiératique, assise, campée sur ses jambes, un bras en appui sur la hanche, Marie adopte une pose plus dynamique, tendue vers Jésus l’enlaçant de ses bras. LLe décor proche est austère, composé de roches, d’un arbre feuillu (symbole de l’infécondité d’Anne ? Élément du paysage fleuri initial
La Technique
Le tableau est fait sur plusieurs planches de peuplier chevillées. La préparation est à base de colle animale et de sulfate de calcium. Il existe des traces de report d’un dessin préparatoire (technique du spolvero), fines perforations esquissant quelques points du dessin, et des traces de repentirs. Les couleurs utilisées sont le bleu de lapis-lazuli, le blanc de plomb, le brun des terres, le rouge de kermès, le vert de cuivre, le jaune de plomb et d’étain. L’œuvre comporte de très nombreuses couches de glacis. Les coups de pinceaux sont quasi invisibles, peut-être fondues par le doigt de l’artiste, comme l’atteste la présence de traces digitales.
Un constat d’état de l’œuvre révèle des soulèvements inquiétants de la matière picturale, causés par le vieillissement des couches de vernis, qui, en se rétractant, ont tiré la peinture originale. Une restauration fondamentale du tableau a été envisagée dès les années 1990, époque à laquelle sont effectués quelques tests de nettoyage assez concluants.
Esquisses de composition, dessins préparatoires, études de paysage et le magnifique carton (dit de Burlington House) de la National Gallery de Londres – jamais présenté à côté du tableau depuis la mort de Léonard – illustrent, entre autres, cette longue méditation et rendent compte des différentes solutions successivement envisagées par le maître.
La présentation d’autres œuvres peintes de Léonard de Vinci permet par ailleurs de montrer en quoi la Sainte Anne est le véritable aboutissement des multiples et diverses recherches de l’artiste sur la nature et l’art.
Afin de donner toute sa dimension au caractère novateur de cette œuvre, l’exposition l’a replacée dans la tradition iconographique liée à son sujet et s’intéresse à l’influence considérable qu’elle exerça, sur l’art italien du début du XVIe siècle.
Salvador mundi : le tableau le plus cher du monde…et au coeur des catholiques, quel que soit le prix !
Le rosaire est un exercice de piété catholique qui consiste à dire trois chapelets d’oraisons. Consacré à la Vierge Marie, Mère de Jésus-Christ, il tire son nom du latin ecclésiastique rosarium qui désigne la guirlande de roses dont les représentations de la Vierge sont couronnées.
Dominique se serait retiré ensuite pour prier dans la forêt de Bouconne, aux portes de Toulouse. Au terme de trois jours de prière, il aurait reçu le rosaire comme moyen de convertir les populations du pays toulousain adeptes du dualisme cathare. Cette légende ne fait que traduire l’attachement des dominicains à la récitation du rosaire, mais celui-ci ne s’est stabilisé que beaucoup plus tardivement, vers le xve siècle.
Sur un tableau de Bernardo Cavallino intitulé La vision de saint Dominique, le saint embrasse le rosaire que la Vierge Marie lui confie. Sinon, il est représenté tenant des lys, symbole de pureté et la Bible, pour sa prédication notamment l’Évangile selon Matthieu.
Dominique Nuñez de Guzman (en espagnol : Domingo Núñez de Guzmán), né vers 1170 à Caleruega, en Espagne, et mort le 6 août 1221 à Bologne, en Italie, est un religieux catholique, prêtre, fondateur de l’ordre des frères prêcheurs appelés couramment « dominicains ». Canonisé par l’Église en 1234, il est célèbre sous le nom de saint Dominique. Autrefois fêté le 4 août, puis le 6 août, jour de sa « naissance au ciel ». IL est fêté le 8 Août depuis le concile Vatican II.
Jean-Paul II priait tous les jours le rosaire et lui a consacré une lettre apostolique : Rosarium Virginis Mariae. Paul VI a lui aussi encouragé cette prière dans son exhortation apostolique « Marialis cultus ». C’est Jean-Paul II qui a ajouté les cinq mystères lumineux : baptême du Seigneur, noces de Cana, proclamation du Royaume, Transfiguration, institution de l’eucharistie.
Adrienne von Speyr, née le 20 septembre 1902 à La Chaux-de-Fonds et morte le 17 septembre 1967 à Bâle, est un médecin suisse, auteur de plus d’une soixantaine de livres sur la spiritualité et la théologie. Catholique, elle est stigmatisée à partir de 1942.
Seconde fille d’une famille protestante de quatre enfants, Adrienne von Speyr était très pieuse, du fait de sa proximité avec sa mère et sa grand-mère. Elle se marie en 1927 avec Emile Dürr, un historien veuf, père de deux jeunes enfants. Il meurt en 1934. Entre-temps, elle est devenue la première femme suisse à devenir médecin, aboutissement d’études entamées avant son mariage. En 1936, elle se remarie avec Werner Kaegi. Aucun enfant ne naît de ces deux unions.
Adrienne von Speyr reste très discrète sur sa vie mystique, elle craint qu’une curiosité sur ces phénomènes et ses propres états d’âmes ne détourne du mystère de la foi. A la demande de Balthasar, elle décrira les apparitions mariales qu’elle a eu dès l’âge de 15 ans :
« Je vis la Mère de Dieu entourée de différentes personnes (celles-ci se trouvaient un peu en retrait tandis qu’elle se trouvait au premier plan) ainsi que de quelques anges dont certains étaient aussi grands qu’elle, d’autres petits comme des enfants. L’ensemble était comme un tableau, cependant la Mère de Dieu était vivante, dans le ciel, et les anges changeaient de place. Cela dura, je crois, très longtemps ; je regardais comme dans une prière sans parole et j’étais stupéfaite d’admiration, je n’avais jamais rien vu d’aussi beau ; au début, toute la lumière était comme de l’or étincelant, puis elle pâlit peu à peu et, pendant qu’elle pâlissait, les traits de la Vierge Marie devinrent plus distincts. Je ne fus pas du tout effrayée, au contraire je fus remplie d’une joie nouvelle, forte et très douce. A aucun instant, l’ensemble ne me parut irréel, il ne me vint pas à l’esprit que je pouvais être victime d’une illusion.
Si je me souviens bien, je n’en ai parlé à personne, sauf à Madeleine, à qui j’ai raconté la chose comme quelque chose de tout naturel. Mad répondit seulement : « J’aurais bien aimé aussi la voir ». Nous n’en parlâmes plus jamais. Le souvenir de cette apparition m’est resté très vivant, il m’accompagna longtemps comme un secret merveilleux ; d’une certaine manière, je possédais maintenant un lieu de refuge »
Marie identifiée à l’Eglise
L’apparition la plus importante pour Adrienne reste celle de la vision de l’Apocalypse où Marie est identifiée à l’Eglise qui enfante la vie du Fils. La vision de la femme enceinte dans le ciel, qui crie dans les douleurs de l’enfantement, attaquée par le dragon. Adrienne note dans son journal :
« Marie crie parce qu’elle prévoit le destin de son Fils. Elle ne crie pas pour ses souffrances, elle crie par anticipation dans la claire compréhension des souffrances de son Fils. Pendant qu’elle a les douleurs de l’enfantement, elle subit à l’avance une partie de la souffrance de son Fils. Et l’Eglise crie, mais sans voir d’avance. Elle crie pour les souffrances de ses enfants, qui ne peuvent pas être vues d’avance, simplement pour leur destin en général ; mais elle aussi, elle crie par anticipation. Par là les deux ne font qu’un »
Cette intuition de l’identité entre Marie et l’Eglise est une grande lumière pour la théologie et l’Ecclésiologie. Adrienne commente en détail la vie intérieure de Marie sans jamais séparer Marie et l’Eglise.
La prière d’Adrienne Von Spier
« Seigneur, je voudrais Te remercier de voir, en cette maison, la maison du Père, et d’y demeurer non pour être, avec le Père et l’Esprit loin de nous et caché, mais pour continuer à rester au milieu de nous comme la Voie qui conduit au Père, comme le Chemin qui nous fait entrer nous aussi, en possession de l’Esprit Saint. Amen. »
VINGTIÈME MESSAGE de Marie à Ida Peerdeman Amsterdam
De graves avertissements 16 décembre 1949
« La Dame donne à l’Europe de très graves avertissements : il faut qu’elle se convertisse et qu’elle marche dans l’équité, la charité et la justice. La Dame avertit d’abord l’Allemagne : « Pauvre, pauvre Allemagne. Prends donc les croix et plante-les au milieu ! Réveille donc les hommes d’Église ! Commence par en bas. Il faut ramener le petit peuple à Lui. Sache que ça fonctionne ainsi! »
De lourds nuages s’amoncèlent au-dessus de la basilique Saint-Pierre. La Dame dit : « Il faut à tout prix la protéger. L’autre esprit s’infiltre incroyablement[3]. » Ida entend une voix qui dit: « Un combat va s’engager. C’est violent, ça va s’embraser. Nous sommes encore loin d’être au bout. »
Ida voit ensuite le pape assis devant elle. La Dame a l’air grave ; elle tourne la tête de côté et dit : « Stimuler les sujets! Pas seulement les stimuler, mais ils doivent œuvrer dans le vrai esprit chrétien. Vous pensez que tout cela est bien, mais c’est par des actes qu’il convient d’œuvrer. Je suis suffisamment claire. Insister davantage sur les droits sociaux, l’équité et la charité. Cependant… agir, non en paroles, mais en actes ! Ce sont les actes qui pourront les conduire à la lumière que je vous ai montrée. »
Puis, montrant l’Europe, la Dame dit: « Europe, sois avertie ! Unissez-vous dans le bien. Il ne s’agit pas d’une simple lutte économique, c’est l’esprit que l’on cherche à corrompre. Lutte politico-chrétienne. Il faut que ça vienne d’en haut ; ils doivent donner des exemples. Mais hélas! le clergé aussi, ils doivent descendre au niveau des plus petits d’entre les miens. » Alors, au-dessus du pape et de la basilique Saint-Pierre, Ida voit les mots: « Charité, Équité » écrits en grosses lettres. La Dame dit : « C’est là, la grande erreur de ces temps. Si on ne les met pas en pratique, ça ne va cesser d’empirer et le monde va s’enfoncer, s’enfoncer. Chacun doit veiller personnellement à mettre cela en pratique. »
De nouveau Ida doit lire un tableau sur lequel il est écrit: « 50 – 51 – 53 » et la Dame dit: « Cette période verra un combat et des catastrophes. » La Dame dit encore avec autorité: « Cet esprit va continuellement essayer de s’infiltrer sous diverses formes, lentement, subtilement. Cela[4] va s’infiltrer si subtilement que les peuples ne les reconnaîtront pas. Une nouvelle fois, je t’avertis de transmettre cela. »
Enfin Ida voit une image rassurante : en Italie il y a un homme simple, sobre, un membre du clergé, en train de parler au milieu d’un grand nombre de gens. La Dame sourit et dit : « Ce Père Lombardi, il s’y prend bien. Il œuvre dans le sens que Nous voulons. »
Puis Ida voit deux rangées d’églises différentes qui tombent toutes ensemble et disparaissent. La Dame reprend alors: « Mon enfant, mon enfant, c’est le centre. » C’est la coupole de la basilique Saint-Pierre. La Dame insiste: « C’est le centre… Veillez à ce que cela reste le centre. Les esprits du monde sont en train de détruire ce centre. Je vous aiderai. » Et tout à coup, Ida aperçoit une grande patte noire aux longues griffes acérées qui fouille tout dans la basilique Saint-Pierre. Tout devient rose et rouge sous ses yeux et elle voit voler un aigle noir. À la droite d’Ida, voici l’Allemagne et la Dame dit: « Allemagne, tu es avertie! » Un triangle est tracé au-dessus de l’Allemagne. La Dame dit: « L’esprit du triangle essaie de s’infiltrer sous une autre forme. Les personnes sont bonnes, mais elles sont tiraillées de tous côtés et ne voient plus d’issue. Pauvre Allemagne! Elles vont être et elles sont victimes de l’autre grand. »
Ida voit alors de nouveau ce simple ecclésiastique avec des gens tout autour de lui. La Dame dit: « Il essaie d’apporter le vrai parmi les gens.. Tu dois diffuser cela, n’hésite pas à le dire! » Et la Dame a disparu.
[1] probablement l’URSS et les USA. [2] de l’authenticité des apparitions et de la véracité des messages, demandées avec insistance par les autorités ecclésiastiques dont dépendait Ida. [3] Déjà le pape Pie XII parlait des fumées de Satan qui s’étaient introduites au Vatican. [4] Ici il s’agit très certainement de la franc-maçonnerie, mais qui, à l’époque, s’en est aperçu? [5] Le Père Ricardo Lombardi s.j. commença en 1948 sa croisade de bonté. Il prêcha l’Évangile pendant de nombreuses années en termes simples et avec un zèle inlassable en centrant continuellement sa prédication sur l’amour de Dieu. Il ne se contentait pas d’appeler à une conversion individuelle, mais il cherchait aussi à traduire dans la communauté humaine les idéaux chrétiens, ce qui fit forte impression et toucha le cœur d’un grand nombre. [6] Le Père Lombardi.
Le père Riccardo Lombardi
Cité du Vatican, 24 Octobre 2016 Benoît XVI a voulu rendre hommage à la mémoire du grand jésuite, le père Riccardo Lombardi, souvent appelé « le microphone de Dieu », parce que dans l’après-guerre, il contribua de manière déterminante à la renaissance morale et religieuse de notre Pays avec une prédication capillaire, qui le porta à annoncer l’Évangile partout, même dans les plus petits centres. Oncle de Federico, porte-parole du Saint Siège et directeur de la Radio Vatican, le père Lombardi fonddans les années 50 le « Mouvement pour un monde meilleur », dont une délégation à l’occasion de l’audience générale était présente place Saint Pierre. Le Pape a salué les membres du « Service d’animation missionnaire communautaire – Mouvement pour un monde meilleur », suscité, a-t-il rappelé, « par le zèle sacerdotal de père Riccardo Lombard ». « Je les encourage – a dit le Saint Père – à poursuivre dans leur apostolat intense et capillaire, et souhaite que leur engagement contribue efficacement à la nouvelle évangélisation ».
Vers le mois de décembre 1882, la santé de Thérèse se dégrade étrangement : elle est prise continuellement de maux de tête, de douleurs au côté. Elle mange peu, dort mal ; des boutons apparaissent. Son caractère change également : elle se fâche parfois avec Marie, et se chamaille même avec Céline, pourtant si proche d’elle. Au parloir du carmel, Pauline s’inquiète pour sa jeune sœur, à qui elle prodigue conseils et réprimandes affectueuses.
Pendant les vacances de Pâques 1883, Louis Martin organise un voyage à Paris avec Marie et Léonie. L’oncle Guérin accueille de son côté Céline et Thérèse. Le 25 mars, soir de Pâques, on évoque au repas le souvenir de Zélie. Thérèse s’effondre alors en larmes et on doit la coucher. Elle passe une nuit très agitée ; son oncle inquiet fait appel le lendemain à un médecin. Celui-ci diagnostique « une maladie très grave dont jamais aucune enfant n’a été atteinte ». Devant la gravité de son état, on adresse un télégramme à Louis, qui revient en hâte de Paris..
Plusieurs fois par jour, elle souffre de tremblements nerveux, d’hallucinations et de crises de frayeur. Puis elle est prise d’un grand état de faiblesse et, bien qu’elle garde toute sa lucidité, on ne peut la laisser seule. Pourtant, la malade répète qu’elle veut assister à la prise d’habit de Pauline, prévue le 6 avril. Le matin du jour fatidique, après une crise particulièrement forte, Thérèse se lève comme par miracle et, apparemment guérie, se rend avec sa famille au carmel.
Elle passe ainsi toute la journée, pleine de gaieté et d’entrain. Mais le lendemain, c’est une rechute brutale : la malade délire et semble privée de sa raison. Le médecin, très inquiet, ne trouve toujours pas l’origine de son mal. Louis Martin se demande si sa « pauvre petite fille » ne va pas mourir ou sombrer dans la folie.
Toute la famille prie pour Thérèse, on fait dire une neuvaine de messes à l’église Notre-Dame des Victoires à Paris, on place dans sa chambre une statue de la Vierge. Mais la malade ne retrouve provisoirement la raison que lorsqu’elle reçoit une lettre de sa sœur carmélite, qu’elle lit et relit maintes fois.
Le 13 mai 1883, jour de la Pentecôte, Léonie, Marie et Céline tentent de calmer Thérèse qui ne les reconnaît pas. Impuissantes à la soulager, elles s’agenouillent au pied du lit et se tournent vers la statue de la Vierge. « Ne trouvant aucun secours sur la terre », la petite Thérèse se tourne elle aussi vers sa « Mère du Ciel ».
Thérèse est alors bouleversée par la beauté de la Vierge
…et surtout par le sourire qu’elle lui adresse : « Ah ! Pensais-je, la sainte Vierge m’a souri, que je suis heureuse … »
À ce moment, la malade se détend devant ses sœurs stupéfaites. Dès le lendemain, toute trace de la maladie disparaît, si ce n’est deux petites alertes dans le mois suivant. Thérèse demeure fragile, mais elle ne souffre à l’avenir d’aucune nouvelle manifestation de ces troubles. Le médecin ayant conseillé à la famille d’éviter à la fillette toute émotion forte, elle est désormais choyée à l’excès par son entourage.
Fin mai 1883, elle peut reprendre les visites à Pauline, au parloir du carmel. Questionnée par sa sœur Marie, Thérèse, qui s’était pourtant promis de garder le secret du sourire de la Vierge, finit par tout lui raconter. Les carmélites crient au miracle et la pressent de questions. Sa joie se change alors en souffrance : elle s’imagine avoir trahi la Vierge. D’autant qu’un doute insidieux s’infiltre en elle : n’a-t-elle pas simulé sa maladie ? : « Je me figurais avoir menti… je ne pouvais me regarder sans un sentiment de profonde horreur. Ah ! Ce que j’ai souffert, je ne pourrai le dire qu’au ciel ! » Le doute et la culpabilité la harcèlent ainsi pendant cinq années.
Thérèse aurait voulu être prêtre pour prêcher sur la Vierge !
(paroles recueillies par Mère Agnès de Jésus le 21 août 1897 – CJ 21.8.3) :
« Que j’aurais donc bien voulu être prêtre pour prêcher sur la Sainte Vierge ! Une seule fois m’aurait suffi pour dire tout ce que je pense à ce sujet. J’aurais d’abord fait comprendre à quel point on connaît peu sa vie. Il ne faudrait pas dire des choses invraisemblables ou qu’on ne sait pas ; par exemple que, toute petite, à trois ans, la Sainte Vierge est allée au Temple s’offrir à Dieu avec des sentiments brûlants d’amour et tout à fait extraordinaires ; tandis qu’elle y est peut-être allée tout simplement pour obéir à ses parents.
Pourquoi dire encore, à propos des paroles prophétiques du vieillard Siméon, que la Sainte Vierge, à partir de ce moment-là a eu constamment devant les yeux la passion de Jésus ? « Un glaive de douleur transpercera votre âme » avait dit le vieillard. Ce n’était donc pas pour le présent, vous voyez bien, ma petite Mère ; c’était une prédiction générale pour l’avenir.
Pour qu’un sermon sur la Ste Vierge me plaise et me fasse du bien, il faut que je voie sa vie réelle, pas sa vie supposée ; et je suis sûre que sa vie réelle devait être toute simple. On la montre inabordable, il faudrait la montrer imitable, faire ressortir ses vertus, dire qu’elle vivait de foi comme nous, en donner des preuves par l’Évangile où nous lisons : « Ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. » Et cette autre, non moins mystérieuse : « Ses parents étaient dans l’admiration de ce qu’on disait de lui. » Cette admiration suppose un certain étonnement, ne trouvez-vous pas, ma petite Mère ?
On sait bien que la Sainte Vierge est la Reine du Ciel et de la terre, mais elle est plus Mère que reine, et il ne faut pas dire à cause de ses prérogatives qu’elle éclipse la gloire de tous les saints, comme le soleil à son lever fait disparaître les étoiles. Mon Dieu ! que cela est étrange ! Une Mère qui fait disparaître la gloire de ses enfants ! Moi je pense tout le contraire, je crois qu’elle augmentera de beaucoup la splendeur des élus.
C’est bien de parler de ses prérogatives, mais il ne faut pas dire que cela, et si, dans un sermon, on est obligé du commencement à la fin de s’exclamer et de faire Ah ! ah ! on en a assez ! Qui sait si quelque âme n’irait pas même jusqu’à sentir alors un certain éloignement pour une créature tellement supérieure et ne se dirait pas : « Si c’est cela, autant aller briller comme on pourra dans un petit coin ! »
Ce que la Sainte Vierge a de plus que nous, c’est qu’elle ne pouvait pas pécher, qu’elle était exempte de la tache originelle, mais d’autre part, elle a eu bien moins de chance que nous, puisqu’elle n’a pas eu de Sainte Vierge à aimer ; et c’est une telle douceur de plus pour nous, et une telle douceur de moins pour elle ! Enfin j’ai dit dans mon Cantique : « Pourquoi je t’aime, ô Marie ! » tout ce que je prêcherais sur elle.O Marie, si j’étais la Reine du Cielet que vous soyez Thérèse,je voudrais être Thérèseafin que vous soyez la Reine du Ciel !
8 septembre 1897 (Thérèse écrivit ces lignes, les dernières de sa vie, au dos d’une image de la Sainte Vierge, le 8 septembre 1897, septième anniversaire de sa profession, cinq semaines avant sa mort.)
Être reconnue comme co-rédemptrice de l’Humanité est le cinquième dogme marial demandé par la Vierge, afin que la dévotion à la Mère de Dieu devienne un chemin supplémentaire de salut.
La révélation, selon André Gournelle, pasteur et théologien, implique quatre éléments :
Un acte, « quelque chose se passe » ;
Un événement ; un sujet agissant : « quelqu’un intervient » ;
Un objet communiqué ou contenu : « un secret est dévoilé, un mystère dissipé » ;
Un bénéficiaire le reçoit et est éclairé.
Dans le cas de « la » Révélation divine :
L’événement est l’incarnation et la résurrection de Jésus ;
Le sujet agissant est Dieu qui se rend présent au monde à travers l’histoire du peuple hébreu et la personne de son Fils ;
L’objet ou le contenu de cette révélation est le sauvetage et la réconciliation de Dieu avec l’humanité à travers le modèle de vie de Jésus et son sacrifice sur la croix ;
Les bénéficiaires sont l’humanité entière, à travers la propagation de l’évangile par les Apôtres et la pénétration de l’Esprit Saint dans les âmes, par la conscience morale et les sacrements de l’Eglise.
Pour le cardinal Ratzinger, futur pape Benoît XVI, le critère pour la vérité et la valeur d’une révélation privée est son orientation vers leChristlui-même ». Ce type de message est crédible uniquement s’il renvoie « à l’unique révélation publique » qui est Jésus-Christ. Il ajoute que dans les révélations privées reconnues par l’Église, leur but est de nous aider à comprendre les signes des temps et trouver, pour eux, une juste réponse dans la foi.
Première révélation du livre : la Personne de la Vierge et de son magistère
Mon livre » Marie, nouvelle arche de Noé » a pour première révélation ce que nous dit l’analyse des apparitions mariales de la personne de la Vierge. De nombreux livres ont été écrits sur telle ou telle apparition mariale, appuyant parfois leur succès sur la dimension supra naturelle de l’événement ; bien peu, à notre connaissance, ont fait la synthèse de toutes les Apparitions mariales.
L’événement déclencheur ici, ce sont les 18 ou 20 plus grandes apparitions de Marie ;
Le sujet agissant, c’est bien entendu la mère de Dieu ;
L’objet révélé, ce sont la personne de la Vierge et son magistère ;
Les bénéficiaires, ce sont en premier chef, les voyantes et voyants, tous ceux qui croient en Marie et, au-delà, tous les hommes.
La première partie du livre a développé cette première révélation qui répond bien aux deux exigences posées aux « révélations privées » par le cardinal Ratzinger : être orientée vers le Christ et aider à comprendre les signes des temps pour trouver une juste réponse dans la Foi.
Deuxième révélation : Marie co-rédemptrice de l’humanité
Mais c’est à une deuxième révélation que la Vierge vous invite à travers son Apparition à Ida Peerdeman, à Amsterdam : celle de Marie, co-rédemptrice de l’humanité.
L’événement, c’est l’institution de Marie mère de l’humanité par Jésus, au pied de la croix : « Femme, voici ton fils ; fils, voici ta mère ».
Le sujet agissant, c’est Marie ;
L’objet ou contenu de la révélation, c’est que Marie veut être reconnue comme un agent actif, avec l’Esprit saint, du Salut du monde. Aux deux premiers enfantements : spirituel, Dieu donne son fils au Monde ; physique : Marie donne Jésus au Monde, correspond un troisième enfantement, sensible et spirituel : Jésus donne Marie au monde, sachant que la dimension salvatrice de Marie cohabite avec sa dimension sensible de Mère.
Les bénéficiaires, ce sont tous les peuples de la Terre.
Après le Sinaï et le calvaire, avant la Parousie ouvrant les portes de la Jérusalem céleste, Marie, notre mère, vient nous visiter et insiste vigoureusement pour nous rappeler que le salut n’est pas donné sans que nous y participions activement. Après Dieu, qui envoie « Dieu sauve* », Jésus envoie sa mère pour l’associer à sa mission de salut** ; elle en a la capacité : n’est-elle pas déjà reine des cieux et de la Terre, premier personnage de l’Humanité future, et quatrième personnage de la Jérusalem céleste, après la Trinité ?
Pourtant Jean de la croix a prévenu : Dieu, à travers son fils qui est Sa parole, « nous a tout dit à la fois et d’un seul coup en cette seule Parole***.» Les apparitions mariales ne complètent pas la Révélation, mais comme le précise le catéchisme de l’église catholique****, une révélation privée comme celle de la Vierge « nous aide à en vivre plus pleinement (la Révélation) à une certaine époque de l’histoire. »
* Jésus signifie « Dieu sauve »
** « Le Saint Esprit ne vient que si vous le demandez. Depuis le début, Il est. Mais maintenant, le temps est venu. Le monde ne sait plus vers quoi aller. Eh bien ! Peuples, faites confiance à votre Mère, elle qui n’a jamais abandonné ses enfants. Il lui est donné de venir sous ce nouveau titre : co-rédemptrice, Médiatrice, Avocate.» (Amsterdam, Le 31 Mai 1955)
*** « Il n’y a pas de salut en dehors de Jésus Christ ; car aussi il n’y a point d’autre nom sous le ciel, qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faille être sauvés. » (Actes 4.12). « Dès lors qu’Il nous a donné son Fils, qui est sa Parole, Dieu n’a pas d’autre parole à nous donner. Il nous a tout dit à la fois et d’un seul coup en cette seule Parole […]; car ce qu’il disait par parties aux prophètes, Il l’a dit tout entier dans son Fils […]….Voilà pourquoi celui qui voudrait maintenant l’interroger, ou désirerait une vision ou une révélation, non seulement ferait une folie, mais ferait injure à Dieu, en ne jetant pas les yeux uniquement sur le Christ, sans chercher autre chose en quelque nouveauté » (CÉC, n. 65: S. Jean de la Croix, Montée au Carmel, 2, 22).
**** Mais le Catéchisme de l’Église catholique dit à ce sujet : « Même si la Révélation est achevée, elle n’est pas complètement explicitée ; il restera à la foi chrétienne d’en saisir graduellement toute la portée au cours des siècles » (n. 66)..« Au fil des siècles, il y a eu des révélations dites “privées”, dont certaines ont été reconnues par l’autorité de l’Église. […] Leur rôle n’est pas […] de “compléter” la Révélation définitive du Christ, mais d’aider à en vivre plus pleinement, à une certaine époque de l’histoire
Chapître II : Dieu à la rencontre de l’Homme. Article 1 – La révélation de Dieu – III – Le Christ Jésus « médiateur et Plénitude de toute Révélation » DV2 N° 65 à 67.
Les Pères de l’Église qui ont étudié, sous l’aspect théologique, la Vierge Mère du Christ, sont tous orientaux et appartiennent presque tous à la zone géographique de l’Asie mineure, lieu de l’apostolat de l’apôtre Paul, et à la zone palestinienne. La maternité vraie et virginale de Marie fut considérée comme une doctrine de foi et mise au service du salut apporté par le Christ. Les contestations extérieures et intérieures n’entamèrent en rien cette réalité de foi. Avec Ignace, Justin et Irénée, la figure de Marie a été ancrée définitivement dans l’œuvre du salut : Marie a dans l’histoire du Salut une présence et une fonction nécessaire et centrale. Sa contribution est libre et responsable. Ces premiers théologiens ont l’intuition et ont fait comprendre à l’Église que la Mère et le Fils sont inséparables et agissent l’un pour l’autre.
Messages de la Vierge à Ida Peerdeman à Amsterdam demandant sa reconnaissance comme co-rédemptrice
30e Message – 1er avril 1951
La Dame poursuit : « À présent, je vais te réexpliquer, écoute-moi bien. Essaie de comprendre le contenu de ce message. Je me tiens devant la croix, la tête, les mains et les pieds pareils à ceux d’un être humain. Mon corps comme appartenant à l’Esprit. Pourquoi est-ce que je me présente ainsi ? Mon corps a été élevé, pareillement au Fils. Maintenant, je me tiens en offrande devant la croix. C’est que j’ai souffert avec mon Fils, spirituellement et plus encore physiquement. Ce sera un dogme très contesté.»
Je dis que ce message me fait peur. La Dame dit alors : « Mon enfant, transmets cela et dis : avec lui la série des dogmes mariaux sera complétée. » Tout en disant cela, la Dame fait une sorte de rond ou de cercle qu’elle ferme pour ainsi dire avec un cadenas. «Tu n’as rien d’autre à faire qu’à transmettre cela. J’ai dit : il faut que la théologie cède le pas à la cause de mon Fils. Je veux dire par là : théologiens, pour sa cause, le Fils recherche toujours ce qui est petit et simple. Croyez-vous à ce qui est petit et simple, ainsi que vous l’enseignez vous-mêmes aux autres ? Une foi simple ! Nous n’avons pas le temps d’attendre longtemps. Ce temps, c’est notre temps. »
À présent, la Dame reste un long moment devant moi sans rien dire ; elle me regarde en souriant. Puis, elle s’écarte de la croix et je ressens les mêmes vives douleurs qu’auparavant….Tout d’un coup, je vois la Dame qui se tient de nouveau devant la croix et les douleurs cessent…la Dame me dit : « Mon enfant, de même qu’Il a souffert, de même j’ai souffert en tant que Mère du Fils de l’Homme. Répète bien cela ! ».
Message du 15 Avril 1951
Maintenant, la Dame se tient de nouveau distinctement devant la croix ; elle dit : « Écoute bien, comprends bien ce que je vais t’expliquer à présent ! Une fois encore, je te dis : le Fils est venu en ce monde comme Rédempteur des hommes ; l’œuvre rédemptrice, ce fut la croix. Il a été envoyé par le Père. Maintenant cependant, le Père et le Fils veut (note 42– intentionnellement la Dame emploie le temps « veut » pour désigner le Père et le Fils, comme en d’autres endroits des messages) envoyer la Dame dans le monde entier. C’est que, dans le passé aussi, elle a précédé et suivi le Fils. Voilà pourquoi je me tiens à présent sur le monde, sur le globe. La croix y est solidement fixée, plantée. »
« La Dame vient à présent se placer devant, comme la Mère du Fils qui, avec Lui, a accompli cette œuvre de rédemption. Cette image parle d’elle-même et doit être, dès maintenant, portée dans le monde, car le monde a de nouveau besoin de la croix. La Dame, cependant, se tient devant la croix en tant que Co-rédemptrice et Avocate. Ce sera l’objet de bien des luttes. L’Église, Rome, ne doit cependant pas craindre de s’engager dans cette lutte. Elle ne peut que consolider et affermir l’Église. Je dis cela à l’adresse des théologiens. Je leur dis de plus : prenez cette cause au sérieux. Je le dis une fois encore : le Fils cherche toujours ce qui est petit et simple pour sa cause. Mon enfant, j’espère que tu auras bien compris cela et que tu sauras le défendre. »
Message du 29 Avril 1951
«Je me tiens ici en tant que Co-rédemptrice et Avocate. Toutes les pensées vont se porter sur cela. Répète après moi : le nouveau dogme sera le dogme de la Co-rédemptrice. Je mets tout particulièrement l’accent sur le “co”. J’ai dit : ce sera l’objet de bien des luttes. Je te dis une fois encore : l’Église, Rome le fera aboutir et le défendra. L’Église, Rome se heurtera à des résistances et leur résistera. L’Église, Rome se consolidera et s’affermira au fur et à mesure qu’elle résistera dans cette lutte. Ce que je te demande, la mission que je te confie, c’est seulement d’inciter l’Église, les théologiens à mener cette lutte. En effet, le Père, le Fils, l’Esprit veut apporter la Dame – elle-même élue pour apporter le Rédempteur – comme Co-rédemptrice et Avocate en ce monde. »
38e Message du 31 décembre 1951
Revoici la Dame. Elle me sourit et reste ainsi, debout devant moi, un long moment. La Dame se met alors à parler et dit : « Mon enfant, regarde bien et écoute ce que je viens te dire aujourd’hui. Une fois encore, je dis : je ne viens pas apporter une nouvelle doctrine, il y a déjà une doctrine. Je viens apporter un autre message. Transmets bien cela ! » Voilà que la Dame me fait voir son image une nouvelle fois bien distinctement. J’ai l’impression qu’elle s’avance, puis elle me dit : «Transmets bien ce qui suit. Le Père, le Seigneur et Maître, a amené dans le monde la Servante du Seigneur en tant que Miryam ou Marie.
Elle a été choisie parmi toutes les femmes pour être Co-rédemptrice, Médiatrice et Avocate. Dis à vos théologiens : elle a été faite Co-rédemptrice dès le début. La Dame de tous les Peuples se tient debout devant la croix au milieu du monde. Elle vient sous ce nom en tant que Co- rédemptrice, Médiatrice et Avocate, en ce temps. Elle sera accueillie sous ce titre dans l’histoire mariale. Le nouveau et dernier dogme de l’histoire mariale sera le dogme de la Co- rédemptrice et Médiatrice. »
Message du 15 Juin 1952
La Dame reste alors un long moment à regarder au loin. Puis elle reprend : « La Dame qui fut un jour Marie… Ce n’est qu’au départ du Seigneur Jésus-Christ qu’a commencé la co-rédemption. C’est seulement au départ du Seigneur Jésus-Christ qu’elle est devenue Médiatrice et Avocate. C’est au départ du Seigneur Jésus-Christ qu’Il a donné aux peuples, la Dame de tous les Peuples. Le temps est maintenant venu pour elle d’apporter ce titre au monde. »
Message 43 du 5 Octobre 1952
« Le Père a envoyé le Seigneur Jésus-Christ comme Rédempteur pour tous les peuples. Rédempteur, le Seigneur Jésus-Christ l’était dès le début. Il l’est devenu par son sacrifice et quand Il est parti auprès du Père, Miryam ou Marie est devenue la Servante du Seigneur, choisie par le Père et le Saint Esprit. De par cette élection, elle a été, dès le début, la Co-rédemptrice, Médiatrice et Avocate de tous les Peuples.
C’est seulement au moment du départ de l’Homme-Dieu, le Seigneur Jésus-Christ, qu’elle est devenue la Co- rédemptrice, Médiatrice et Avocate. Au moment du départ du Seigneur Jésus-Christ, Il a donné, d’un seul geste, Miryam ou Marie aux peuples ; Il l’a donnée comme “la Dame de tous les Peuples”. N’a-t-il pas prononcé ces mots : “Femme, voici ton fils ; fils, voici ta Mère” ? Un seul geste, et Miryam ou Marie a reçu ce nouveau titre. »
Message 49 du 4 Avril 1954
La Dame me regarde et dit sur un ton insistant : « C’est la dernière fois que la Dame parle de ce dogme ! Elle va revenir, mais pour d’autres choses. Dis cependant à vos théologiens qu’ils ont maintenant tout en mains. Il leur faut maintenant accomplir la volonté du Seigneur Jésus-Christ. Ce dogme doit constituer la clef de voûte de la pensée mariale. Dis aux théologiens que la Dame de tous les Peuples en verra la réalisation. »
Les expériences eucharistiques d’Ida Peerdeman confirment la place éminente de la Vierge, car «C’est elle qui devra sauver le monde. »
Pendant l’Offertoire la Lumière éclaire l’autel, le prêtre, puis lentement les assistants. Au moment de la communion, d’une très vive Lumière surgit une grande Colombe blanche, toute spiritualisée. Ida entend: « Suis-Moi! ». Ida suit la Colombe et arrive dans une plaine où se dresse une église avec un clocher. Du ciel, la Voix dit : « Voyez, mes fidèles, ce qui arrivera. » Le ciel s’ouvre ; une grande épée en sort et tranche l’église en deux moitiés qui s’écartent l’une de l’autre. Dans la partie gauche, des lettres apparaissent et forment le mot : « Éphraïm ». ( le mot symbolise les non juifs donc les non chrétiens).
Dans la partie droite apparaît le buste d’un pape. Ida voit des vagues arriver et l’eau emporte la moitié gauche de l’église. La moitié droite se dresse toujours sur la plaine et peu à peu devient une église entière. Vient alors l’image de la Dame de tous les peuples flottant sur l’unique église. Un troupeau arrive : « Elles avaient été égarées, dissipées. Écoutez, c’est Elle qui devra sauver le monde. (Et tout disparut, sauf la Lumière qui ne partit qu’après la bénédiction du prêtre) Le salut du monde est lié à Marie. La Dame n’abandonne pas ses enfants. »
A de très nombreuses reprises, la voix recommande de suivre les instructions de la Dame de tous les peuples : le 31 Mars 1960 et le 15 Août 1977, la Voix dit : « Faites ce que la Dame vous a dit » ; le 31/05/1965 : « Il faut construire l’église demandée par la Dame » ( à l’évêque) ; le 31/05/10971, l’apôtre Jean porte le tableau de la Dame de tous les peuples et le place sous le calice ; Ida voit les 3 coupoles de l’église demandée par la Dame ; le 8/09/1972, « Prêtres et laïcs, continuez la lutte pour Elle par qui je devins ; par la mère vient la vie » ; le 31/07/10973 : « Ne vous lassez pas de prier devant son image et moi j’accomplirai des miracles ! » ;
Le 15/08/1976 : « Conduisez les peuples vers celle que j’ai envoyée » ; le 2/02/1974 : « Ramenez votre jeunesse vers celle que j’ai envoyée » ; le 31/05/1980 : « Le saint Père proclamera la Dame co-rédemptrice, avocate et médiatrice » ; le 25/03/1980, 35 ans après la première apparition, le tableau de la Dame est baigné de lumière ; le 8/12/1976 : « Elle est la Dame de tous les peuples qui vous assistera » ; le 31/07/1977, au fond d’un jardin, Ida aperçoit la Dame en gloire (au ciel) ; un arbre merveilleux pousse « Quand l’épuration aura eu lieu » ;
Le 8/12/1975 : « C’est Elle qui devra sauver le monde ! » ; « Le salut du monde est lié à Marie » ; les 25/02/1974 et 31/05/1974 : « Elle est avec vous tous ! » ; le 15/08/1974 : « Le monde est en détresse, apportez Celle qui devait tout précéder dans le monde » ; le 8/09/1974 : « Vous suivez le mauvais chemin ; revenez, la Dame en fait partie » ; le 11/12/1975 : « Dites la prière et elle sera et aura le pouvoir d’être votre Avocate » ;
Le 25/03/1975 : « Je vous laisse le consolateur, le Saint Esprit, et la Dame de tous les peuples » ;
Le 8/12/1977, au moment de l’élévation (quand Jésus vient « habiter l’hostie » au cours de la messe), au dessus de l’autel, se forme un grand « M » brillant ; le 31/05/1980, La Dame apparaît « en gloire » (c’est à dire en majesté, devant Ida ; le 8/09/1980, du tableau de la Dame, émane un délicieux parfum ; le 11/12/1979, la Lumière sort du tableau de la Dame ;
Le 7/10/1978, se forme un grand « M » et une colombe se pose dessus ; Ida entend la voix qui dit : « C’est la Victoire de Celle que j’ai envoyée » ; cette image suit celle d’un serpent à 7 têtes se tordant dans tous les sens. Le 25 mars 1984, comme cela arrivait de temps en temps depuis le 15 août 1981, la Lumière seule vint dans la Chapelle où Ida assistait à la célébration eucharistique. Mais ce jour-là, exceptionnellement, elle eut une vision céleste et entendit la Voix :
« Le temps de la Dame de tous les peuples comme Co-Rédemptrice va commencer. » Puis, raconte Ida, « une musique céleste se fit entendre à mes oreilles et je vis une couronne magnifique, scintillante comme des diamants. Puis tout disparut de mes yeux et la Lumière s’en alla lentement. »
Messages de la Vierge à L’Escorial (Madrid) plaidant pour sa reconnaissance de co-rédemptrice
7 Janvier 1989
La Vierge : « Je suis Co-rédemptrice avec le Christ, et en ces temps si graves, Il m’a placée comme une ancre de salut pour les âmes. Malheur si après tant d’avertissements et tant de grâces, elles ne se repentent pas et continuent à vivre dans l’hypocrisie. »
1er Janvier 1994
« Le Rédempteur des âmes a voulu que je fusse co-rédemptrice avec Lui.Je suis la Vierge des Douleurs ; dis à tous, ainsi qu’aux prêtres, que je désire, en ce lieu, une chapelle en mon honneur, pour que l’on y vienne de toutes les parties du monde partager avec moi ces douleurs que j’endure pour toute l’humanité. Que l’on vienne à cette chapelle, méditer la Passion de mon Fils. Dis-leur à tous que lorsque la chapelle sera édifiée, elle sera appelée chapelle Notre Dame des douleurs. »
Le débat autour de la reconnaissance du dogme de Marie co-rédemptrice
Quelques lignes séparent, dans l’évangile de Luc (Lc 2,22-40), l’annonce par le vieillard Siméon, le jour de la purification au Temple, du salut du monde en la personne de l’enfant jésus et celle de la souffrance de Marie, sa mère, dont « un glaive traversera l’âme », liant indissociablement le salut du Monde au sacrifice de Jésus sur la croix et à la souffrance de sa mère !
Il est intéressant de noter que « La révélation de Jésus Christ », autre appellation du livre de l’Apocalypse de Jean, met en scène de manière symbolique la lutte eschatologique qui oppose Dieu, le Christ et son peuple, à Satan, le serpent, qui combat la descendance de la Femme.
La Dame de tous les peuples révélée à Amsterdam, n’a de cesse de nous associer à sa lutte afin d’arracher le monde aux attaques du Mal, et réaliser la prophétie selon laquelle, à la fin du monde, c’est grâce à son enfantement, que Satan, en la personne de Jésus, sera vaincu ! La Vierge « qui connaît son église », annonce que cette reconnaissance sera difficile : « Ce dogme sera l’objet de beaucoup de luttes ! Co-rédemptrice, avocate et médiatrice : les trois notions et pas une seule comme le veulent certains ! »
Pour convaincre les hommes d’église, Marie aligne les arguments :
– Marie rassure les théologiens en leur disant que tout est déjà dans les écritures : Marie doit écraser la tête du serpent (Satan), non par sa propre force, mais par la grâce de son fils ; « Les théologiens peuvent tout trouver dans les livres. » Dans Gn 3,9-15 : Alors le Seigneur dit au serpent : « Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance ; celle ci te meurtriras la tête et toi, tu lui meurtriras le talon. »
– La Vierge avance aussi que Jésus choisit toujours ce qui est petit et modeste pour faire passer ses messages (et non des théologiens, ni même des membres du clergé : Ida Peerdeman à Amsterdam ; les enfants de Fatima, en 1917, pour le dogme de l’immaculée conception…
– Elle justifie ce titre en rappelant qu’elle a souffert avant, pendant et après la vie de son fils et sous entend que sa souffrance s’est jointe à celle de son fils pour la rédemption des péchés des hommes.
– Elle avance qu’elle a déjà joué ce rôle de salvatrice de l’humanité l’année 1945, en faisant triompher les alliés.
– A Amsterdam Marie a composé spécialement une prière destinée à faire retomber, comme des flocons de neige, l’Esprit saint dans le cœur de tous les peuples. « Image et prière tomberont dans les cœurs comme flocons de neige. J’aiderai ; présentez donc vos demandes à la Dame de tous les peuples ; il faut diffuser l’image et la prière, sinon le monde se détruira. »
– C’est au titre d’avocate, de co-rédemptrice et de médiatrice qu’elle a choisi de se faire appeler « Notre Dame de tous les peuples » : une image d’elle, debout, les pieds sur le globe, avec des brebis à ses pieds, les mains ouvertes projetant des rayons de paix, symbolisent ce rôle qu’elle souhaite jouer « officiellement ».
– Elle joue le rôle de co-rédemptrice depuis le jour où le Christ en croix l’a missionnée par ces mots : « Femme voici ton fils, Fils voici ta mère ! ». Ce fils, c’est l’apôtre Jean, symbole des peuples du monde. Par ces mots, Jésus sur la croix, confieles hommes à sa Mère instituée co-rédemptrice, médiatrice et avocate. C’est au départ du Fils qu’a commencé la co-rédemption. Par ses mots, Jésus voulait signifier aussi : « Vous n’êtes pas seuls, vous pour qui j’ai donné ma vie, vous avez maintenant une mère à laquelle vous pouvez avoir recours dans toutes vos nécessités. »
– A L’Escorial ( sous réserve) Marie dit : « Ma fille, je suis votre Mère et vous apporte paix à la Terre. Mais les hommes fomentent la guerre. Je viens emplie de douleur, mais je viens aussi emplie de miséricorde et d’amour pour tous mes enfants. Je verse des grâces à toute l’humanité, mais l’humanité me répond par toutes sortes de péchés, de crimes et de moqueries. Je veux, ma fille, que tous se sauvent ; c’est pour cela que mon Fils descendit sur Terre, afin qu’ils le raillent et le mettent à mort par la Croix, afin que vous puissiez obtenir le Ciel. Il m’envoie en messagère pour sauver l’humanité et je répands des grâces dans les coeurs. Je m’offre Co-rédemptrice de mon Fils pour le genre humain. Je suis Co-rédemptrice avec le Christ, et en ces temps si graves, Il m’a placée comme une ancre de salut pour les âmes. »
– « Jésus veut accorder une grande faveur au monde et c’est la parole, la voix de leur Mère. » (Amsterdam)
– Marie et son Fils Jésus ont la souffrance en partage : « de même qu’Il a souffert, j’ai souffert » ; la Dame se tient devant la croix en tant que co-rédemptrice et avocate ; dès le moment où le père l’a élue, elle a été co-rédemptrice ; la mère a souffert tant spirituellement que physiquement ; elle L’a toujours précédé. « J’ai précédé le Christ vers la Croix. »
– Cette demande de reconnaissance faite à Amsterdam était annoncée depuis longtemps déjà, à Paris rue du Bac : en effet, les deux faces de la médaille miraculeuse, annoncent déjà ses trois titres mariaux :
Co-rédemptrice : le M de Marie entrelacé avec la croix.
Médiatrice de toutes les grâces : les rayons des anneaux sortant des paumes de ses mains.
Avocate : la phrase inscrite « priez pour nous ».
Faire connaître et aimer cette “ Vierge au globe, reine de l’univers ”, sera, si l’on peut dire, le tourment de la vie de sainte Catherine Labouré. Or, cette reine de l’Univers précède clairement « la Dame de tous les peuples », qui se révèlera à Ida Peerdeman, à d’Amsterdam, de 1945 à 1958. L’image que la Vierge commandera, à Amsterdam, à Ida Peerdeman, reprend les trois thèmes de la médaille miraculeuse, à travers une seule image :
Co-rédemptrice, cette vierge placée devant la croix ;
Médiatrice, ces mains ouvertes projetant des rayons de grâces ;
Avocate au nom du titre dont elle se réclame « Notre Dame de tous les peuples du Monde ».
De cette image, Marie dit à Ida : «Elle est la signification et la représentation du nouveau dogme.» (8.12.1952). Ce souhait de nouveau dogme de la vierge équivaut à la placer juste après la Trinité et non plus seulement comme le modèle de l’humanité future. Il choque de nombreux théologiens et explique que l’Eglise n’ait pas encore reconnu ce dogme. On en reparle plus loin.
Dans ses messages, Jésus semble apporter son appui à la demande de Sa mère.
Messages de Jésus à Gladys Quiroga de Motta, à San Nicolas de los Arroyos
« Marie est la nouvelle arche de Noé. Dans le passé, le monde a été sauvé par l’arche de Noé. Aujourd’hui, l’arche, c’est ma Mère. Qui refuse ma Mère me refuse” (décembre 1989).
« Les âmes viendront à moi par son cœur Immaculé…. Ma mère doit être acceptée. Ma mère doit être entendue dans la totalité de ses messages. (19 mars 1986). Le monde doit découvrir la richesse qu’elle apporte aux chrétiens. J’ai choisi le cœur de ma mère afin que ce que je demande soit achevé. Si cette génération ne veut pas écouter ma mère, elle périra. Je demande à tout le monde de l’écouter. » (2 mars 1986)
Messages de Jésus à Luz Amparo Cuevas à L’Escorial (Madrid)
22 Novembre 1980
« La Vierge vous ouvre les portes du ciel. Je ne puis voir ma mère souffrir ainsi… Demande qu’ils n’outragent plus le coeur de Jésus et qu’ils prient (demandent) par l’intercession de ma divine et très pure Mère, dont le coeur est transpercé de douleur à cause de tant d’offenses faites à son Fils. Qu’ils récitent tous les jours le Rosaire pour la paix du monde et qu’ils fassent beaucoup de sacrifices….Croyez en elle, car elle vous ouvrira les portes du ciel ; c’est ma Mère qui retient ce châtiment par ses larmes et ses douleurs.
Marie est haïe de Satan car c’est en Marie et par Marie, en raison du « oui » qu’elle prononça, que le salut est venu dans le monde. C’est elle qui a porté la lumière en son sein. C’est elle qui a apporté le salut des hommes. Comment les hommes sont-ils capables de la mépriser et de l’outrager? Je veux que dans tous les foyers règne le coeur Immaculé de Marie. La Mère doit être à côté du Fils et le Fils à côté de la Mère. Moi Je suis toujours à côté de ma mère parce que Je l’aime. »
Qu’en pense l’Eglise ?
Les titres donnés à Marie, tant par la théologie que par la piété populaire, sont nombreux. L’Église a défini quatre dogmes mariaux :
la maternité divine de Marie (en 431, à Éphèse) ;
sa virginité perpétuelle (en 649) ;
l’Immaculée Conception (1854)
et l’Assomption (1950)
La mariologie réfléchit sur la convenance ou non d’autres termes et le sens exact qu’il faut leur attribuer. Ce fut le cas pour l’expression Marie co-rédemptrice.
Cette notion, née au XVe siècle, a fait l’objet de débats notamment au cours de la première moitié du XXe siècle, avant d’être rejetée comme contraire à la foi (il n’y a qu’un seul Rédempteur : Jésus-Christ), après débat, lors du concile Vatican II, qui ne l’emploie pas.
Avant le concile Vatican II, le titre fut utilisé par plusieurs papes (Pie XI, Pie XII, voir Miravalle, op. cit, p. 16 à 20). Pie XI s’exprime ainsi dans le texte de la prière de la clôture solennelle du Jubilé de la Rédemption, le 28 avril 1935 : « Ô Mère aimante et miséricordieuse (…) vous vous êtes tenue debout près de Lui, souffrant avec Lui comme Co-rédemptrice... ».
Pie XII utilise également ce mot : « Pour avoir été associée avec le Roi des Martyrs dans son ineffable œuvre de la rédemption humaine, comme Mère et comme co-rédemptrice... ».
Ce titre n’est pas utilisé comme tel dans les documents du concile Vatican II, bien qu’une discussion assez intense ait eu lieu à ce sujet. Le Concile précise : « La bienheureuse Vierge est invoquée dans l’Église sous les titres d’avocate, auxiliatrice, secourable, médiatrice, tout cela cependant entendu de telle sorte que nulle dérogation, nulle addition n’en résulte quant à la dignité et à l’efficacité de l’unique Médiateur, le Christ ».
Le Concile tenait en effet à replacer la dévotion mariale dans le mystère de l’Église et à présenter clairement le Christ comme unique Sauveur du genre humain. Les Pères du Concile ont donc rappelé que Marie est, elle aussi, rachetée de façon radicale par son Fils.
Après Vatican 2, l’Académie pontificale mariale internationale a commenté en ces termes la réponse de la commission : « La réponse de la Commission, intentionnellement brève, fut unanime et précise : il n’est pas opportun d’abandonner le chemin tracé par le concile de Vatican II et de procéder à la définition d’un nouveau dogme. » Elle se déclare même surprise par la demande de définition du titre de co-rédemptrice, « à l’égard duquel le magistère nourrit des réserves et qu’il écarte systématiquement ».
Le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a développé ce point en précisant : « Le concept de co-rédemptrice s’écarte aussi bien de l’Écriture que des écrits patristiques. […] Tout vient [du Christ], comme le soulignent les épîtres aux Éphésiens et aux Colossiens. Marie, aussi, est tout ce qu’elle est par lui. Le terme de co-rédemptrice obscurcirait cette donnée originelle. Une bonne intention s’exprime dans un mauvais vocable. Dans le domaine de la foi, la continuité avec la langue de l’Écriture et des Pères est essentielle. La langue n’est pas manipulable à volonté. »
En septembre 2008, Mgr. Charles Scicluna , promoteur de Justice pour la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, s’est adressé au 22e Congrès Mariologique de Lourdes, en France, sur le thème des normes 1978 de l’Église concernant les apparitions et les révélations présumées. A propos d’Amsterdam, il argumente que puisque la peinture de la Dame de toutes les Nations dépeint Marie devant une croix de bois, avec le corps du Christ notablement absent, celle ci semblerait avancer une interprétation de Marie comme co-rédemptrice et qu’il semblait qu’un quatrième élément, ou une personne, s’ajoutait à l’un des fondements de la théologie chrétienne à savoir : la Trinité « . Proposer un nouveau dogme dans ce contexte serait, à tout le moins, problématique.
A notre avis, souligner l’absence de Jésus sur la Croix comme argument est proprement » incroyable » de la part d’un prélat du niveau de Mgr Charles Scicluna !
Ce débat illustre la place que l’Eglise accorde à la Vierge, dans l’Eglise, ces derniers temps et annonce un « recadrage » contre les excès de « sentimentalisme ».
Ces dernières années, sans pour autant désavouer le culte à la Vierge, l’Église s’est efforcée d’en contenir certains excès. Le concile Vatican II considère comme légitime et nécessaire la dévotion à la Vierge, mais met en garde les fidèles, comme le rappelle le pape Jean-Paul II : « Le concile engage les théologiens et les prédicateurs à éviter toute exagération comme toute attitude minimaliste dans la façon de considérer la dignité de Marie. Car, en vénérant l’image, on honore la personne de la Mère de Dieu. L’authentique doctrine mariale, dans la fidélité à l’Écriture et à la Tradition, se réfère au Christ: en Marie, tout vient du Christ et est orienté vers Lui.
Enfin, les Pères conciliaires mettent en garde contre la vaine crédulité et la prédominance des sentiments. La dévotion mariale authentique pousse à une affection filiale envers la Vierge et suscite la ferme décision d’imiter ses vertus. »
Qu’en conclure ?
Jean Paul II avait beaucoup d’affection envers la Vierge et s’est rendu sur de nombreux lieux d’apparition ; il a raison de condamner les excès de sentimentalité à son endroit, mais, selon moi, cette prévention ne doit pas contrarier l’oreille attentive qu’on doit prêter à la Vierge lorsqu’elle s’exprime au nom du Fils. Marie mérite au moins autant d’attention que les femmes reconnues docteurs de l’Eglise (Thérèse d’Avila, Catherine de Sienne, Hildegarde de Bingen et Thérèse de Lisieux). « Je demande à tout le monde de l’écouter » nous dit Jésus dans un de ses messages…
Que signifie l’expression utilisée par Jésus désignant sa mère de « nouvelle arche de Noé ».
Marie co-rédemptrice ou co-salvatrice ? Jésus dans ses messages n’utilise pas explicitement le terme de co-rédemptrice, même s’il demande qu’on écoute la Vierge « dans la totalité de ses messages ». Mais Jésus utilise pour sa mère l’expression de «nouvelle arche de Noé » de l’humanité. Pour comprendre l’usage de cette expression par Jésus, il faut mettre en relation deux évènements : l’arche de Noé* et la mort de Jésus sur la croix.
C’est quoi cette histoire d’arche de Noé ? Selon le récit biblique, La « première humanité » trompée par Satan a voulu, par orgueil, se croire l’égale de Dieu. Elle a commis ce que les chrétiens appellent « le péché originel** ». Dieu a donc décidé de la détruire, à l’exception d’un échantillon de l’espèce humaine (la famille de Noé) et de toutes les espèces animales, qui sera sauvée du Déluge exterminateur de Dieu en se réfugiant dans une grande Arche construite par Noé.
Augustin d’Hippone (354-430), dans La Cité de Dieu, chapître XXVI, postule que « Tout de qui est dit de l’arche de Noé dans la genèse figure Jésus christ et l’Eglise. » Par sa mort sur la croix, Jésus effectue un double sauvetage : il « rachète » la faute de l’homme contre Dieu que les chrétiens appellent « péché originel » ; c’est la Rédemption, dont le terme signifie « rachat ».
Mais Jésus, Rédempteur par sa mort, sauve aussi l’Homme de l’esclavage du mal et du péché par son enseignement. A ce deuxième titre, Il est Salvateur. Au total, on a donc un Christ à la fois Rédempteur et Salvateur. Et si Jésus utilise, à propos de sa mère, le terme de « nouvelle arche de Noé », c’est que notre humanité, comme le répète avec insistance la Vierge, court tout droit à sa perdition. C’est à dire qu’on retrouve une situation que l’humanité a déjà connue ( à l’exception de l’effacement du péché originel, qui lui est définitif, et a ré-ouvert à l’homme les portes du Paradis – Avant la mort de Jésus, tous les morts allaient soit au purgatoire soit en enfer).
Enfin, c’est à une autre arche, aussi, que Jésus pense en utilisant ce mot : l’arche sainte, présente dans toutes les synagogues, tournée vers Jérusalem, et qui contient la Torah, le message divin transmis par Dieu à Moïse. Près d’elle brûle une lumière perpétuelle. Marie est bien cette nouvelle arche sainte qui, comme une lumière perpétuelle, vient régulièrement sur terre rappeler aux hommes les commandements de Dieu et les éclairer de ses conseils de Mère.
Marie, co-salvatrice plutôt que co-rédemptrice ?
Marie est la nouvelle arche de Noé dans la mesure où elle vient, comme Noé, sauver un monde en perdition en rappelant le message du Fils et en nous proposant une arche de conversion à Dieu* faite de prières, de sacrifices et d’actes d’amour, seule susceptible de sauver une humanité corrompue.
C’est donc tout naturellement que Jésus a utilisé ce thème de « Nouvelle arche » pour désigner la mission qu’il assigne désormais à la Vierge : être la messagère qui vient sauver un monde corrompu au point que Satan a même pénétré l’Eglise ! Marie utilise le terme de co-rédemptrice, mais puisque Jésus est à la fois rédempteur et salvateur, le terme de co-salvatrice de l’humanité conviendrait sans doute mieux. Et ferait sans doute taire l’hostilité déclarée des tenants de la confession protestante pour qui il n’y a qu’un seul sauveur : Jésus Christ ; sa mort seule ayant suffi à racheter tous les hommes « définitivement », quels que soient leurs actes, au nom du solus Christus.
Co- rédemptrice ou co-salvatrice ? Certainement de vaines arguties aux yeux de la Vierge !
Comment, sauf par un très grand orgueil, dénuer à la Vierge la capacité à distinguer entre ces deux termes ? « Le terme n’est pas manipulable à volonté » argumente le cardinal Ratzinger futur Benoît XVI. Il s’en expliquera devant Marie qui, à Amsterdam, a répété fermement à Ida Peerdeman que les trois termes doivent lui être reconnus « ensemble » : Avocate, Médiatrice des grâces et Co-rédemptrice » !
Ceci dit, comme je ne suis pas théologien, à choisir entre les thèses des théologiens et la thèse de Marie, je me range définitivement du côté de Marie. Comme elle le dit, l’Eglise mettra du temps à lui reconnaître ce dogme de co-rédemptrice, mais finira par l’admettre.
Au sens large, le terme « patriarche » désigne tous les personnages bibliques de la Genèse à partir d’Adam. On parle alors de « patriarches antédiluviens » (d’avant le déluge). Selon le récit biblique, Noé a une femme et trois fils : Sem, Cham et Japhet. Sous les ordres de Dieu, il bâtit une arche afin d’échapper au Déluge. Lui et sa famille étant les seuls humains épargnés, Noé et sa femme sont considérés par la tradition comme les ancêtres de toute l’humanité. La Genèse lui attribue une vie de 950 ans.
L’arche de Noé
L’arche de Noé est, d’après la Bible, un navire construit sur l’ordre de Dieu afin de sauver Noé, sa famille (ses trois fils ainsi que leurs épouses) et ainsi qu’un couple (ou sept couples) de toutes les espèces animales pour les sauver du Déluge sur le point d’advenir. L’histoire figure dans le livre de la Genèse, du chapitre 6 au chapitre 9, correspondant à la Parasha Noah.
Les écrivains du début de l’ère chrétienne s’essayèrent à des interprétations allégoriques assez élaborées de l’histoire de l’arche. Jérôme de Stridon (347–420), s’intéressant à la figure du corbeau qui partit et ne revint pas, surnomma ce volatile « l’infect oiseau de la corruption », qu’il convient d’expulser de soi par le baptême. De façon plus durable, la colombe et la branche d’olivier en vinrent à symboliser le Saint-Esprit, puis l’espoir du salut et, finalement, la paix.
Saint Augustin démontre que les proportions de l’arche correspondent à celles du corps humain, qui est aussi le corps du Christ, qui est aussi l’Église. L’identification de l’arche à l’Église peut se retrouver dans le rite anglican du baptême, lequel consiste à demander à Dieu, « qui dans [Sa] grande pitié a sauvé Noé », de recevoir au sein de l’Église l’enfant qu’on lui présente.
*** La généalogie conduisant à Noé selon la « sainte Généalogie » d’après le Livre de la Caverne des trésors ou Livre de l’ordre de succession des générations : un écrit syriaque daté du Ve ou VIe siècle attribué à Éphrem de Nisibe :
Adam engendra Seth de sa femme Eve ; Seth engendra Enos de sa femme Aklemia qui était née avec Abel ; Enos engendra Kenan de sa femme Hanna, fille de Jubal, fille de Hoh, fille de Seth. Kenan engendra Mahlaleel de sa femme Peryath, fille de Kotun, fille de Yarbal. Mahlaleel engendra Jared de sa femme Sehatpar, fille de Henos ; Jared engendra Henoc de sa femme Sehatpar, fille de Enos ; Mahlaleel engendra Jared de sa femme Sehatpar, fille de Enos ; Jared engendra Henoc de sa femme Zebhidha, fille de Kuhlon, fille de Kenan ; Henoc engendra Methuselah de sa femme Zadhkin, fille de Topih, fille de Mahlaleel ; Methuselah engendra Lamech de sa femme Sakhut, fille de Sokhin ; Lamech engendra Noah de sa femme Kipar, fille de Tuthath, fille de Methuselah ; Noah engendra Shem, Ham et Japhet, de sa femme Haykal, fille de Namus
** Péché originel
L’homme a été créé par Dieu « à son image » c’est à dire immortel et sans défaut. Mais il était libre ! Influencé par Satan, le principe du Mal, il a voulu se faire l’égal de Dieu son Père et s’émanciper de cette filiation divine. En conséquence, Dieu l’a rendu mortel et a perdu l’accès à l’éternité. Pour la lui ré-ouvrir, il faudra que le Fils de Dieu, Jésus, souffre et meurt sur la croix. La Création voulue par Dieu pour Lui, est également devenue « hostile » à l’Homme.
En même temps que les voyantes «communiquent avec la Vierge », certaines reçoivent des messages de Jésus. Je mets de côté les incroyables visions d’Ida Peerdeman, dites « expériences eucharistiques », qui appartiennent, elles aussi, à une supra naturalité qui nous dépasse. Mais qui « parlent » pourtant à qui veut bien les lire. Ici, ce n’est plus Marie qui inscrit ses pas dans ceux de son fils Jésus ; c’est Jésus qui confirme les propos de Sa mère !
Les propos mis dans la bouche de Jésus par les voyantes sont bien entendu plus sujets à caution que ceux de la Vierge émis au cours d’ Apparitions reconnues ayant fait l’objet d’une enquête.
Les Messages de Jésus à Luz Amparo Cuevas à L’Escorial (Madrid)
1 – Il faut prier et se nourrir de mon corps
« Fille, prie pour la paix du monde et pour la conversion des pécheurs, car le monde est en grand danger. Fille, n’aie pas peur. Prie pour la paix du monde et pour la conversion des pécheurs. Prie beaucoup, ma fille, pour la paix en Espagne et dans le monde entier ; les évêques, les prêtres, les ministres du Christ négligent la prière dans l’Eglise. Priez pour ceux qui ne prient pas, et faites des sacrifices pour ceux qui n’en font pas ; les hommes, en effet, vivent dans le confort, (pour eux) le sacrifice n’existe pas ; ils ont oublié la prière et la foi disparaît de plus en plus des foyers. Je demande la prière ; que la prière sorte du plus profond de votre coeur ; qu’elle ne soit pas mécanique. Priez ! Accourez à ce lieu, mes enfants, vous recevrez des grâces pour vivre en état de grâce. Ne vous relâchez pas dans les sacrements. Approchez-vous chaque jour de l’Eucharistie. Fortifiez-vous de Moi, mes enfants. Mon corps est une vraie nourriture et un vrai breuvage ; nourrissez-vous de mon corps. Changez vos vies. Priez, faites des sacrifices. Apprenez-leur à se nourrir de l’Eucharistie, car J’ai dit : « Je serai avec vous jusqu’à la fin du monde », et encore : « Celui qui mangera mon corps et qui boira mon Sang aura la vie éternelle ».
2 – La Russie est le fléau de l’humanité
« Beaucoup d’âmes se sauvent par le Rosaire, continuez à le réciter avec dévotion en l’offrant pour la conversion de la Russie, car la Russie est le fléau de l’Humanité. Fais beaucoup de pénitences et offre-les pour la Russie.
3 – La souffrance sauve les âmes et mène au royaume de Dieu.
« Tu vas recevoir des épreuves de douleur. Ma fille, c’est la passion du Christ. C’est une épreuve. Tu dois la subir toute entière. Tu peux sauver beaucoup d’âmes par tes douleurs. Fais beaucoup de sacrifices et demande à tous de le faire. Il est important de souffrir parce que, par la souffrance, on parvient au Royaume de Dieu. Ces mêmes souffrances, Je les supporte moi-même sans cesse à cause de la perversité de tous les pécheurs. Oui, Ma fille, cela est très dur, mais il faut que tu souffres. Pense que c’est celle que j’aime le plus, qui souffre le plus. Aide-Moi à sauver beaucoup d’âmes. En union avec moi, chaque jour, je te donnerai deux heures d’agonie ; n’aie crainte de souffrir; la souffrance est un trésor et bientôt, tu en recevras la récompense. Je promets que grâce à toutes tes souffrances, toutes ces calomnies et toute cette persécution, beaucoup d’âmes reviendront à mon bercail. »
4 – Avertissement aux prêtres
« En union avec moi, chaque jour, je te donnerai, deux heures d’agonie ; offre-les pour les prêtres, car je souffre constamment pour eux. Dis-leur de se consacrer à leur ministère, de ne pas être des salariés, car il y a beaucoup de travail dans l’Eglise. Beaucoup de prêtres refusent d’enseigner la justice de Dieu et, par orgueil, refusent de croire aux apparitions. Votre orgueil vous empêche de reconnaître que la Divine Majesté de Dieu a le pouvoir de faire et défaire ce qu’elle veut. Mais beaucoup d’entre vous avez volé la place de Dieu ; si le Monde est dans les conditions où il se trouve, mes enfants, c’est parce que beaucoup, parmi vous, êtes les premiers à ne pas enseigner aux hommes la vérité de l’Evangile.
Mes enfants, votre superbe et votre orgueil vous empêchent de reconnaître que Dieu peut se manifester où Il veut, quand Il veut, et à qui Il veut. Dis-leur que Dieu pourchassera tous ceux qui publient des doctrines fausses. Que le prêtre ou le religieux fasse voeu de pauvreté, chasteté et obéissance, et qu’ils respectent ces vœux ; s’ils ne le font pas, alors Je viendrai et ils rendront compte. Dans mon Eglise, il n’y a que de la politique, et la politique détruit ma religion catholique. Il vous faut apporter la joie et la sympathie aux autres par votre comportement. Ce que l’on a dans le coeur doit se refléter sur le visage ; il y a beaucoup de demeures dans le royaume du Père. Regarde ces prêtres et ces curés, ma fille. Ils souffriront des années et des années au purgatoire. Et c’est par une grâce très spéciale qu’ils ne sont pas tombés en Enfer. Ne soyez pas des fonctionnaires, votre fonction est dans l’Église, mes enfants. Obéissez aux évêques. Obéissez au Saint Père.
Quelle tristesse a éprouvée mon coeur lorsque beaucoup de pasteurs qui n’ont pas été fidèles aux vérités de l’Évangile sont arrivés en ma présence, et que J’ai dû leur dire : « Je ne te connais pas ». Je veux que vous jouissiez tous de la vie éternelle. Beaucoup de pasteurs se laissent contaminer par l’Ennemi et dans leur sotte érudition ils mêlent la Parole de Dieu, qui est la Vérité, avec le mensonge. Mes enfants, ne soyez pas des salariés, ni des travailleurs du monde ; œuvrez pour l’Eglise et dans l’Eglise. Il y a un si grand besoin de prêcher la parole de Dieu, de prêcher un Dieu miséricordieux et juste, qui, au dernier jour, jugera les hommes selon leurs œuvres et selon l’entreprise pour laquelle ils auront travaillé. Mes enfants, travaillez pour mon entreprise, car il y a beaucoup d’âmes qui ont un désir ardent de Dieu, mais ils en ont une très grande méconnaissance.
Ah ! Pasteurs de mon Eglise si aimés de mon Cœur, qui n’êtes pas capables de veiller sur votre troupeau pour qu’il soit gouverné par un seul pasteur et par une seule Eglise, l’Eglise qu’a fondée Jésus-Christ ! Vous restez au niveau de l’humain, je le répète, mes enfants, et vous écartez tout le divin. De même que le signe du chrétien est la Sainte Croix, le signe du prêtre est l’habit, comment l’avez-vous abandonné ? »
5 – Avertissement aux hommes
« S’ils ne confessent pas leurs fautes et ne se repentent pas, le Père Eternel les enverra dans le lac de souffre pour toute l’éternité. Que les hommes se repentent, avant que n’arrive l’heure du châtiment. Dis-leur qu’il n’y a pas d’amour qui rende heureux, s’il n’est greffé sur mon amour. Pense que l’enfer est rempli de pécheurs et que c’est pour toute une éternité. La société est proche des châtiments les plus terribles. Il y aura beaucoup de morts, de maladies, de grandes guerres. Le Père va envoyer deux châtiments très grands : l’un sous forme de guerre, de révolutions et dangers révolutionnaires. Et l’autre sera envoyé par le ciel. II viendra sur la terre une obscurité intense qui durera trois jours et trois nuits. Des millions d’hommes mourront à la guerre ; des millions d’autres mourront de mort imprévue. Cela surviendra lorsqu’il semblera que l’Eglise a perdu tous les moyens humains pour faire face à la persécution.
Les persécuteurs de l’Eglise du Christ et tous les hommes adonnés au péché mourront. Combien mon Père est indigné contre eux, contre vous et maintenant, rien n’est capable d’arrêter son bras. Ni la vue de ma croix, ni le spectacle de mes souffrances ne peuvent faire cesser sa colère, mes enfants. Vous avez perdu la présence de Dieu parce que Je ne suis présent, mes enfants, ni dans ce que vous dites, ni dans ce que vous écoutez, ni dans vos promenades, ni dans vos occupations. Vous m’avez écarté de toutes vos actions, mes enfants ; je viens vous rappeler d’observer l’Evangile. Si vous le respectiez, mes enfants, Je ne viendrais pas vous apporter tous ces messages, que vous refusez. Si l’homme ne regarde pas vers Dieu, le monde sera détruit par le manque d’amour entre les hommes. »
6 – Dieu est miséricordieux mais il y aura bien jugement !
« Celui qui craint Dieu recevra sa récompense au ciel. Celui qui le méprise et le blasphème n’entrera pas au royaume des cieux. Je donne beaucoup d’occasions de se sauver. Je suis en train de donner des preuves pour qu’ils se sauvent. J’ai donné ma vie pour les racheter tous, qu’ils ne soient pas aussi ingrats ! S’ils ne confessent pas leurs fautes et ne se repentent pas, le père éternel les enverra dans le lac de souffre pour l’éternité. Ils n’auront pas le temps de se repentir. Si je ne vous avais pas avertis, vous auriez moins de responsabilité. Certains pensent : comment est-il possible que Dieu si miséricordieux puisse leur envoyer ce châtiment ? Oui, mon Père est miséricordieux, mais il est juste et donne à chacun ce qu’il mérite. La société est proche des châtiments les plus terribles. »
7 – Détachement des biens
« Les hommes ne veulent pas m’écouter parce que leur cœur est trop attaché aux biens de la Terre. Mortifiez votre chair, mes enfants, il faut mortifier vos sens sinon vous n’arriverez pas jusqu’à moi. La Divine Majesté de Dieu veut que tous les hommes aillent au Paradis que Dieu a préparé pour le premier couple. Voilà pourquoi Je vous demande, mes enfants, de ne pas vous attacher autant aux biens matériels, afin que vous puissiez vivre tous ensemble en ce lieu! Vous devez lutter contre vous-mêmes. Renoncez aux appétits charnels que vous montre Satan.
Et vous, les catholiques, apprenez de ma pauvreté. Je vous ai appris le Notre Père, qui le respecte, mes enfants ? Vos greniers sont remplis. Malheur à vous quand vous vous présenterez devant Dieu, car vous ne vous êtes pas souvenus des pauvres et des nécessiteux et, comme le riche avare, vous ne pensez qu’à compter et à conserver. Hélas, la parole ne sert à rien sans les œuvres, mes enfants ! Ne remuez pas tant les lèvres, ne vous laissez pas tromper par l’ennemi, ce sont les œuvres qui plaisent à Dieu, votre créateur, et à votre mère du ciel. Détachez-vous de vos biens, donnez-les aux pauvres et suivez-Moi. Or vous ne le faites pas et vous empêchez les autres de le faire. Ah, ne soyez pas comme le jeune homme riche qui, lorsqu’il entendit mes paroles et mon conseil de tout laisser aux pauvres et de me suivre, partit en pleurant, triste et avec amertume ! Venez à Moi, et Je vous pardonnerai toutes vos fautes. L’âme de beaucoup d’entre vous est défigurée par l’attachement aux biens matériels. »
8 – L’humilité est le fondement pour parvenir au ciel
« Et savez-vous pourquoi vous n’avez pas atteint l’Amour ? Parce que vous n’êtes pas parvenus à l’humilité. Soyez humbles, et vous verrez comme vous atteindrez l’Amour. Vous vous croyez des dieux, et c’est pourquoi vous n’acceptez pas mes conseils. Combien de fois vous ai-je dit que Je me cache aux puissants et me manifeste aux humbles, parce qu’ils me comprennent mieux que vous ? Sois humble, car l’humilité est le fondement principal pour parvenir au ciel. »
9 – Les familles se détruisent
« Il n’y a pas de paix entre les parents et les enfants parce que la famille, sous l’impulsion de l’Ennemi (Satan) et des lois humaines, a commencé à se détruire. « L’ennemi » est venu diviser la famille qui a commencé de se détruire elle-même lorsque les lois ont été promulguées. (contraception, avortement, mariage pour tous, je suppose…) les parents qui n’ont pas élevé leurs enfants dans l’amour de Dieu en rendront compte. Les familles doivent retrouver les lois de l’amour entre leurs membres, se pardonner et prier ensemble.
C’est la foi qui amène la paix et le respect dans les familles. Sans elle, il n’y a pas de paix entre les parents et les enfants ; ils ne se comprennent pas, car Dieu est absent de ces foyers. La majorité des ménages est détruite parce qu’ils ne se respectent pas les uns les autres. Les enfants commencent par ne pas respecter leurs parents et les époux à ne pas se respecter entre eux. Les hommes en arrivent comme au temps de Sodome et Gomorrhe : rien n’est péché. Ne laissez pas vos enfants entrer dans le monde où les entraîne le démon et la chair. Veillez sur eux, vous les parents. Vous devrez rendre un compte très spécial devant Dieu pour vos enfants ! La majorité des ménages est détruite parce qu’ils ne se respectent pas les uns les autres. Donnez le bon exemple de la sainteté dans vos foyers pour que vos enfants soient comme vous. »
10 – Les malheurs du monde naissent de l’absence de Dieu
« Dans le monde, il y a des guerres, des discordes, des crimes, la corruption, le désordre, parce que Dieu n’y est pas Et comment pouvez-vous, mes enfants, aller contre ceux qui sont avec moi et rechercher ceux qui sont contre moi. Profitez des fruits, mes enfants, et réunissez-vous tous pour être plus forts, mais ne vous laissez pas contaminer par le mal que Satan est en train de semer aujourd’hui dans l’humanité. »
Jésus en profite pour rappeler d’autres vérités
– Dieu doit être premier servi
« Vous aimez davantage les créatures, Je vous le répète, en oubliant votre Créateur. Votre Créateur passe d’abord, et ensuite la créature. »
– Aimez vous les uns les autres, car c’est là mon signe !
« Aimez vous les uns les autres, car c’est là mon signe : on vous reconnaîtra à l’amour. »
– Le fondement du bonheur est dans l’Amour, donc « en moi »
« Il n’y a pas d’amour qui rende heureux en dehors de mon amour. Priez, mes enfants, et aimez-vous les uns les autres, tel est le commandement que les hommes ont oublié : le commandement de l’amour. »
– L’ingratitude des hommes et la malice des chrétiens me font souffrir !
« Mon cœur victime est las de l’ingratitude de mes enfants bien-aimés. Je ne te parle pas de la méchanceté des impies, mais de la malice des chrétiens. Mais ils ne veulent rien, ce sont des ingrats. J’ai fait pour tous, ce que j’aurais fait pour mes propres enfants, ma fille ; ils n’en sont pas dignes du tout. J’ai donné ma vie pour les racheter tous, qu’ils ne soient pas aussi ingrats ! Mais s’ils ne le veulent pas, ma fille, Je viendrai comme juge, Je ne viendrai pas comme ami. Jusques à quand, mes enfants, aurez-vous le cœur si endurci ? Moi Je vous donne tout ce dont vous avez besoin, mes enfants. Vous demandez la pluie, et vous l’obtenez en abondance. Vous me demandez le pardon de vos péchés, et je me tiens les bras ouverts pour vous les pardonner, mes enfants. Comment êtes-vous si ingrats avec moi ? »
– Repentez vous et ma miséricorde est acquise
« Venez repentis et contrits, vous efforçant de vaincre les mauvaises tendances de vos passions et des séductions que le monde, le démon et la chair vous présentent, comme il le fit un jour au Paradis avec vos premiers parents naturels. Leur orgueil les a conduits à vouloir être plus que Dieu et à ne pas laisser le créateur diriger ses créatures. Je donne mes trésors de grâce à qui Je veux, mes enfants. Qui êtes-vous donc, pour imposer des limites à un Dieu ? Dieu n’a pas de limites. Renoncez à la matière et vivez davantage de l’esprit. Priez beaucoup et arrachez l’ivraie que vous portez au fond de votre coeur. Et lorsque, vous aurez changé de vie, Moi, les bras ouverts, je vous embrasserai fraternellement et avec amour, et Je comblerai votre âme de grâces. Je demande aux hommes de bonne volonté de changer de vie et de venir à mon cœur, car mon cœur les attend. Aussi grands que soient leurs péchés, plus grande est ma miséricorde. »
– L’enfer c’est être privé de Dieu
« Le plus grand bonheur du Ciel, c’est d’être avec Dieu, ma fille, de même que le plus grand malheur de l’enfer est d’être dépourvu de la présence de Dieu. Il n’est pas besoin dans l’enfer d’une autre peine qui procure plus de tourments que celle-là. » Ceci dit, au Paradis, on ne s’ennuie pas ! « Ici personne ne s’ennuie ! » ( nous dit Jésus, de manière étonnante ! )
J’avoue que la personnalité de Marie m’a beaucoup étonné et finalement séduit ! Je croyais entendre, et voir, une sorte de « super religieuse » aux accents sérieux et sages et à la langue mesurée, une « notre Dame de Lourdes » plus imposante et plus bavarde ; et je découvre une personnalité forte, qui ne mâche pas ses mots, dit ce qu’elle a à dire, tout en restant éminemment sensible et tendre ; bref, qui parle en patronne de l’Eglise ; exit la petite Marie de Nazareth. Beaucoup plus tard, à Nevers, sainte Bernadette Soubirous dira à Sœur Émilienne : « La Sainte Vierge aime à se faire prier ! Ce n’est qu’à la 18e (sic, pour 16e) fois, qu’Elle m’a dit son nom ! » Et ça c’est une vraie découverte pour moi.
Une prophétesse moderne
De plus, je découvre une « femme » moderne et pragmatique, tout à fait au courant des vicissitudes de ce monde, nous faisant complètement oublier qu’elle est née il y a plus de 2000 ans dans une petite bourgade de Galilée occupée par les romains ! Marie nous rejoint dans notre temps humain et nous rappelle l’urgence de rester fidèles à une Vérité qui, elle, ne passe pas ! De toutes les Apparitions, j’avoue que celle d’Amsterdam m’a littéralement scotché. Les messages qu’elle nous transmet sont si denses, si documentés, et ses prédictions si justes, qu’on ne peut qu’être séduits.
Une avocate simple, puissante et pragmatique
Quant à l’image d’elle même qu’elle demande à Ida Peerdeman à Amsterdam, je la trouve étonnamment juste, bien loin de nos reproductions et projections : une femme qui ressemble à une jeune fille juive, mais qui en mettant le monde sous ses pieds nus, nous laisse deviner la puissance qu’elle a reçue du Seigneur ; le dos appuyé à la croix du Fils et ses jolies mains ouvertes et dirigées vers le monde, projetant des rayons de grâces, elle semble dire aux moutons blancs et noirs que nous sommes et qui paissent en bas du tableau :
« Adressez moi vos prières et je les ferai passer au Fils qui les exaucera rapidement, car il se laisse toucher », selon la formule employée devant les enfants de Pontmain. Enfin, le pragmatisme de la Vierge est étonnant ! La Vierge est une personne très concrète : comme à Amsterdam, la Vierge montre à Gladys les plans du sanctuaire qu’elle souhaite voir édifier. Pour toutes ces raisons, bravo Marie. Je vous suis !
La Vierge est une personne très souriante
Marie sourit beaucoup : à Banneux, on notera cette phrase des voyantes : « La Vierge souriante, comme à l’ordinaire… ». Marie, lorsque son visage ne prend pas la tonalité de son message, parfois tragique, sourit le plus souvent et fait même preuve de gaieté : à Pontmain, lorsque monsieur le curé dit : « Chantons notre cantique à Marie » et que les paroles s’élèvent joyeuses vers le ciel, au début, la Vierge sourit, lève les mains à hauteur de ses épaules et agite les doigts au rythme du cantique ; après que son visage se soit teinté de tristesse et même de douleur, alors que le crucifix rouge disparaît, la Vierge reprend l’attitude du début. Le sourire, un sourire plus grave, revient sur ses lèvres.
La Vierge est une vierge de tendresse.
Une des attitudes les plus touchantes de la Vierge est celle qu’elle aura avec Catherine Labouré, lors de l’apparition de la rue du Bac à Paris, le 18 Juillet 1830, où Marie s’assied dans le fauteuil de l’aumônier qui se trouve dans la chapelle des sœurs et permet à Catherine, pendant deux heures, de joindre ses mains sur ses genoux et lui parle comme une mère à son enfant.
A l’Île Bouchard, la Vierge baisse le bras vers les enfants : « Donnez-moi votre main à embrasser ». Laura et Jeannette sont trop petites. Jacqueline les soulève sans aucun effort. Les quatre enfants ont senti le doux contact et la tiédeur des lèvres de Notre-Dame.
A Akita, la vierge adopte un ton très affectueux vis à vis de sœur Agnès ; elle l’appelle « sa fille » et même « ma fille chérie », s’enquiert de savoir si ses oreilles et sa main lui font mal ; l’invite à prier avec elle.
A Kibeho, la vierge dit à Alphonsine : «Il ne faut pas avoir peur de sa maman». Une autre fois, Alphonsine explique qu’elle entendit une voix qui l’appelait avec tendresse en disant : « Mwana » (enfant).
Les postures de la Vierge explicitent son rôle.
Et d’abord celui d’être « l’aube du Salut », comme le chante le merveilleux cantique « Couronnée d’étoiles* ».
Posture de Combattante de Satan: le 27 Novembre 1830, Catherine Labouré l’aperçoit, debout, les pieds posés sur un globe terrestre, où s’agite un serpent de couleur verdâtre. La Vierge avait le pied posé sur la bête immonde, symbole de son combat contre Satan.
Posture demédiatrice : rue du bac, elle tenait entre ses mains un globe plus petit surmonté d’une croix d’or. « Cette boule que vous voyez représente le monde entier » lui dit la Vierge, « la France particulièrement et chaque personne en particulier. » Elle l’offrait à Dieu d’un geste suppliant, symbole de sa médiation universelle. » Le rôle de Marie dispensatrice de grâces est souvent souligné dans les attitudes de la Vierge ; Catherine Labouré raconte : « Tout à coup les doigts de ses mains se remplissent d’anneaux porteurs de diamants qui jettent des rayons de tous côtés, symbole des grâces que Marie nous dispense.. A Catherine Labouré qui lui demande pourquoi certains des anneaux qu’elle porte aux doigts n’émettent pas de rayons, La Vierge répond : « Ce sont les grâces que l’on oublie de me demander. »
Posture d’accueil maternel, de soutien et réconfort: bras tendus bas, mains grandes ouvertes vers l’extérieur, constituent une des postures que la Vierge affectionne. C’est cette attitude que reproduira la Vierge, à Lourdes, au jour de la grande apparition (25 mars 1858) ; c’est celle que Marie prendra encore, durant l’apparition de Pontmain (17 janvier 1871), au témoignage réitéré de Joseph Barbedette. Enfin c’est cette attitude que la Vierge demandera à Ida Peerdeman de reproduire dans l’image d’elle même qu’elle lui a commandée.
Marie dira d’ailleurs : « Viens devant cette image (la sienne) et présente tes demandes autant que tu peux. » On ne peut dire plus ! A Amsterdam toujours, Ida Peerdeman raconte : « la Vierge tenait les bras légèrement écartés. Une autre fois, elle se tenait debout, les bras tendus vers le bas et les paumes des mains tournées vers l’extérieur, tournées vers moi. »
* Couronnée d’étoiles
Nous te saluons, ô toi Notre Dame Marie Vierge Sainte que drape le soleil Couronnée d’étoiles, la lune est sous tes pas. En toi nous est donnée, l’aurore du salut
La Vierge Marie est une femme sensible, aidante et pédagogue
La peine et la tristesse, soulignées parfois par ses pleurs, sont des sentiments courants que nous montre la Vierge.
Evoquant les futurs évènements tragiques et le sang qui coulera dans les rues de Paris – siège de Paris par les Prussiens et commune de Paris en 1870/71- note sœur Catherine Labouré,la Vierge ne pouvait plus parler, la peine était peinte sur son visage.
Les pleurs très abondants émanant des yeux de la statue en bois d’Akita, traduisent, avec éloquence, une des constantes des messages de Marie : son désarroi devant un monde qui court à sa perte, et sans doute, devant le nombre d’âmes condamnées à vivre en enfer.
Agnès continue : « Je me trouvais au presbytère quand la nouvelle me fut annoncée précipitamment : la statue de la Vierge pleure ! Cette fois-ci, les larmes ne s’écoulaient plus par accumulation et débordement, elles ruisselaient les unes après les autres. Elles affluaient, affluaient… en un flux continuel ; elles formaient des filets sur les joues, le menton, jusque sur la poitrine, et tombaient goutte à goutte. »
Agnès Sasagawa leva les yeux et vit l’ange qui lui dit : « Marie est encore plus triste que lorsqu’elle versait du sang. Essuie la sueur. » Après le dîner, on retourne voir la statue ; elle est à nouveau en sueur*. Cette sueur nous rappelle celle de Jésus au jardin de Gethsémani, le soir de sa Passion.
* La « sueur » de Jésus : Luc, qui est médecin, ne précise pas en quel sens la sueur de Jésus est devenue « comme des gouttes de sang » (Luc 22:44). Il parle peut-être de manière figurée, comparant la sueur de Jésus au sang qui coule goutte à goutte d’une blessure. Dans la revue médicale The Journal of the American Medical Association (JAMA), le docteur William Edwards présente une autre hypothèse : « Bien qu’il s’agisse d’un phénomène très rare, il peut arriver de suer du sang (l’hématidrose […]) sous le coup d’une émotion intense […]. Lorsqu’il y a hémorragie au niveau des glandes sudoripares, la peau devient fragile et délicate. »
A Pontmain, les enfants, joyeux jusque là, deviennent subitement tout tristes : c’est que la Vierge, elle aussi, est devenue toute triste. Elle ne pleure pas, mais un frémissement au coin des lèvres marque l’intensité de sa douleur devant la croix d’un rouge vif apparue devant elle, nous signifiant que le temps n’a pas amoindri la vive douleur que lui a causée la mort de son fils crucifié.
A La Salette, Mélanie raconte : « À ce moment, la clarté mystérieuse s’entrouvrit et une « belle Dame » apparut, assise sur les pierres superposées, dans l’attitude d’une inconsolable affliction, la tête dans ses mains et les coudes sur ses genoux… ; Maximin avait deviné, à l’accent désolé de la voix, qu’il s’agissait d’une âme affligée, « d’une maman que ses enfants auraient battue et qui se serait ensauvée dans la montagne pour pleurer à son aise ! » Mélanie vit aussi des larmes qui tombaient des yeux de la Sainte Vierge pour s’évanouir dans la lumière « comme des étincelles de feu ». .
Ida Peerdeman , à Amsterdam, verra aussi la Vierge pleurer (31- 32) à plusieurs reprises, et s’effondrer aux pieds de la croix en enlaçant les pieds de son fils de ses deux bras (32).
A L’Escorial, Le 14 Juin 1981, des larmes silencieuses coulent sur les joues de Marie comme elle pleurera à Amsterdam en évoquant l’état de corruption de l’Humanité. ( sous réserve)
Toujours au registre de la sensibilité, La vierge a une relation intime avec les voyantes et voyants.
A l’Île Bouchard, en faisant baiser la croix et le chapelet, en se laissant baiser la main, en baisant elle-même la main des enfants, Marie montre son côté simple et sensible, maternel et chaleureux.
En demandant des nouvelles de la construction de la grotte, la Vierge fait aussi certainement d’humour car elle sait que le temps écoulé est trop court et que son apparition fait encore débat.
A Fatima, elle leur parle de leur destinée et, presque à chaque fois, leur révèle un secret « rien que pour eux » et qu’ils ont ordre de garder ! C’est elle aussi qui leur conseille de ne pas s’imposer de trop lourdes mortifications et accompagne le petit Francisco Marto, agonisant..
Presque toujours, Marie promet son aide aux voyantes et voyants en appui de la mission qu’elle leur a confiés. A Champion, la Vierge dit à Adèle Brise : « Vas et ne crains rien. Je t’aiderai ! » Elle nous rappelle la phrase de Jésus disant à ses Apôtres avant de partir vers son Père : « Je serai avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »
La Vierge montre aussi une pédagogie pleine de douceur.
A Amsterdam, « soudain, la forme s’est mise à me parler ; elle a dit : “Répète après moi.” Je me suis donc mise à répéter mot à mot ce qu’elle disait. Elle parlait très lentement. Elle souriait en disant ces mots. La Dame de tous les Peuples lui dictait des paroles empreintes d’une grande douceur. En prononçant ces mots, “la Dame” a avancé légèrement la tête vers moi et joignit les mains comme si elle voulait nous montrer comment prier.
La Vierge montre aussi qu’elle est restée très humaine.
Ida Peerdeman note le découragement de la Vierge : « la Dame regarde alors le globe terrestre et, l’air triste, secoue la tête de gauche à droite. « À présent, je le demande : cela a-t-il servi à quelque chose ? »
Femme sensible, Marie est « mère » avec la plénitude que ce terme implique.
Elle est attentive à tous et d’abord aux plus pauvres. A Tepeyac, ne nous dit-elle pas : « je suis votre mère aimante et miséricordieuse attentive à vos peines. Je veux que soit construite une église pour vous montrer mon amour. »
A Champion, Pontmain, Banneux, L’île Bouchard, Betania : Marie se veut mère protectrice et encore plus de ceux qui souffrent. A Champion, elle est mère aidante. A Banneux, Marie se déclare « Vierge des Pauvres. » A San Nicolas de los Arroyos, Marie souhaite que personne ne soit condamné. Mère attentive, elle l’est à Pontmain, vis à vis de la « fille aînée de l’Eglise ». A l’Escorial, Marie nous rappelle qu’elle a partagé notre condition : « Il faut me croire ! Votre mère a été humaine avant vous….Votre mère sait ce qu’est la vie ; le chemin, elle l’a emprunté avant vous ; vous êtes comme un enfant qui réclame un feu d’artifice mais la vraie lumière, le vrai feu, vous ne le voyez pas ; la Vierge n’ignore pas qu’elle a des êtres humains devant elle. »
Mais Marie a besoin de notre amour et de notre confiance
A Beauraing, la Vierge réclame qu’on l’aime et même qu’on se sacrifie pour elle, parce qu’elle fait « Un » avec son Fils. ( cf co-rédemptrice). A Banneux, Marie demande « qu’on croit en Elle. »
La Vierge n’a pas toujours besoin de paroles pour s’exprimer
Soit son message transperce l’âme de celui à qui elle s’adresse comme Alphonse Ratisbonne à Rome, qui raconte : « La Vierge m’a fait signe, de la main, de m’agenouiller ; une force irrésistible m’a poussée vers elle ; la Vierge a semblé me dire : c’est bien ! Elle ne m’a point parlé, mais j’ai tout compris.»,
Ou comme à Lourdes,lors de la quatorzième apparition, quandBernadette Soubirous,qui s’est rendue dès 7 h le matin à la grotte, n’a pas droit à une apparition, mais entend « l’invitation intérieure de la Dame », après l’école.
Elle peut également se servir de « banderoles où s’inscrivent ses messages », comme à Pontmain, ou sur la médaille miraculeuse, ou bien à Amsterdam…..
La Vierge, sauf dans quelques apparitions privées, est très avare de mots. Outre le fait qu’elle est muette dans un certain nombre d’apparitions, à Lourdes elle ne parle qu’à la troisième apparition etil faut attendre la seizième apparition pour que la vision révèle enfin son nom.
La Vierge prie, fait prier et distribue même des formules de prière
Marie demande assez souvent aux voyants de prier à l’aide de formules de prière qu’elle leur communique.
A Lourdes, elle fait le signe de croix et récite le chapelet avec Bernadette ; à la cinquième apparition, la Dame a appris une prière personnelle à Bernadette.
Rue du Bac à Paris, les yeux de la vierge, tantôt élevés vers le ciel, tantôt baissés, sont le symbole de sa piété et du recours à Dieu ; c’est de voir Marie implorer la Miséricorde divine qui a le plus ravi Catherine Labouré : « Ses traits étaient alors empreints d’une gravité mêlée de tristesse qui disparaissait lorsque le visage s’illuminait, surtout à l’instant de sa prière. »
A Amsterdam, Ida Peerdeman raconte : « Je vois la Dame joindre tout à coup les mains dans un geste gracieux. Elle s’arrête de parler et, des yeux, attire mon attention sur ce qui se passe au loin…. La Dame regarde en direction de l’autel dans une expression de fervente piété. On dirait qu’une éclatante lumière descend sur elle. » (31 Mai 1955)
Lors de l’apparition de l’Île Bouchard, la Dame fait glisser les grains blancs du chapelet, mais on n’entend pas sa voix. Elle invite les voyantes à embrasser la croix de son chapelet et à chanter le « Je vous salue Marie ». Le 12 Décembre, elle leur fait chanter et rechanter le « Je vous salue Marie », de manière lente et douce, leur fait baiser sa main. Puis, elle fait réciter une dizaine, les bras en croix, par toute la foule et bénit l’assistance d’un grand signe de croix.
La Vierge utilise une gestuelle empruntée à Jésus
A Champion, elle utilise ses bras et ses mains en signe de bénédiction ; Adèle raconte : « Juste avant de partir, Notre Dame éleva les mains comme pour implorer une bénédiction sur les personnes présentes et disparut lentement. »
A Banneux,la Vierge étend ses mains et de la main droite bénit l’enfant ; une autre fois encore, avant de la quitter, elle lui impose les mains.
A Pontmain, alors qu’est apparu sur une croix, Jésus, d’un rouge plus foncé, la Vierge prend la croix à deux mains et la présente aux enfants.
A Giertzwald, le 8 septembre 1877, la Vierge bénit une source où les pèlerins vont depuis se procurer de l’eau pour les personnes souffrantes.
La gestuelle de la Vierge accompagne aussi des phénomènes;
A Fatima, la vierge utilise ses mains ouvertes pour « engloutir » de lumière les 3 voyants, pénétrant en eux par la poitrine jusqu’au plus intime de leur âme ; elle s’en sert aussi pour pénétrer le centre de la terre pour y découvrir l’enfer. Elle s’en sert enfin pour déclencher le miracle du soleil tournoyant : « Ouvrant alors les mains, elle les fit se refléter dans le soleil, puis, pendant qu’elle s’élevait, le reflet de sa propre lumière continua à se projeter dans le soleil ».
Le geste d’accueil est une constante chez Marie : la Vierge fait souvent signe d’avancer aux voyantes et voyants auxquels elle se manifeste ;
à Pontmain, Eugène Barbedette voit une « Belle Dame » qui tend les bras comme dans un geste d’accueil et qui lui sourit.
A Beauraing, elle se tient mains jointes et ne les écarte que lorsqu’elle disparaît, comme pour dire « venez à moi. »
A Banneux, la Dame tend les mains à Mariette Beco et lui fait signe de la suivre. (Comme Jésus le fit avec Zachée l’invitant à descendre de son arbre).
La Vierge disparait chaque fois en écartant les bras.
A Betania, Marie dit : « Il y a quelques secondes, vous m’avez vue monter au ciel, les bras ouverts, sous une pluie de roses rouges, représentant le cœur de mon divin fils. » (15/8 /89).
A l’Île Bouchard, Notre-Dame bénit l’assistance d’un grand signe de croix.
Comme Jésus, lors de l’Ascension, à Gietrzwald et Fatima, Marie manifeste son départ en s’élevant en direction du levant, « jusqu’à disparaître dans l’immensité du firmament. »
Comme son fils Jésus, Marie est une bonne pédagogue et adapte ses messages
La Vierge, selon les apparitions, s’adapte à la sensibilité religieuse de l’époque ainsi qu’à la « capacité des voyants à recevoir ses messages » ; d’où des niveaux de complexité très différents entre les messages donnés à Ida Peerdeman à Amsterdam et ceux donnés aux enfants de Lourdes ou Fatima.
A Amsterdam, Marie envoie des messages au pape par l’intermédiaire d’Ida qui doit les faire passer à son sacristain et à son évêque.
Elle prend les moyens de diffuser son message, comme Jésus le faisait des paraboles : confection d’un tableau la représentant, construction d’une église de notre Dame de tous les peuples à Amsterdam, diffusion de son image et de sa prière, soutien aux dominicains chargés de diffuser son dogme.
Marie fait preuve du tempérament qui convient à la « reine de la Terre et des cieux«
Loin de la personne douce et effacée sous laquelle on présente souvent Marie, les Apparitions révèlent une femme de caractère, qui sait ce qu’elle veut, défend avec force ses arguments, n’a pas peur d’employer des mots sévères, bref, une femme utilisant un verbe digne de sa position de mère de l’église, reine de la Terre et des cieux.
Par exemple, Marie refuse presque toujours de céder aux demandes de miracles qui lui sont adressées. A l’Île Bouchard, la Vierge refuse de faire un miracle comme on le lui demande, mais consent seulement à ce qu’un vif et bref rayon de soleil traverse la nef de l’église et à guérir les yeux de Jacqueline ; elle n’emportera pas non plus les fleurs qu’on lui tend mais les bénira, ou bien ne se montrera pas à tout le monde et fait réciter le chapelet à la foule.
Mais c’est surtout à Amsterdam que la personnalité « forte » de la Vierge se révèle : la plupart des apparitions nous avaient habitués à une personnalité douce, pieuse, plutôt effacée et prononçant très peu de mots. Ici c’est une vraie personnalité qui se révèle. Le ton est affirmé voire percutant et directif ; le langage est moderne et direct ; elle se permet de faire la leçon aux théologiens, de mettre en garde tel ou tel pays ; elle s’adresse au pape, à l’évêque du lieu ; elle appuie ses propos, souvent vifs, de gestes amples, se sert souvent de sa tête pour dire non, quand ce qu’elle voit n’est pas bon, tout en gardant son sourire et une attitude « d’empathie » vis à vis d’Ida.
La Vierge sait ce qu’elle veut : elle tient fermement à ce que le pape et ses évêques lui reconnaissent un dernier dogme marial : Marie co-rédemptrice, avocate et médiatrice de l’humanité. Elle insiste bien pour qu’on garde ces 3 qualificatifs sachant que celui de co-rédemptrice fait problème aux théologiens !
Ce même tempérament se révèle en d’autres occasions ; Ida Peerdeman raconte : « à la fin de la sainte Messe du matin, dans l’église Saint-Thomas, j’entends soudain la voix de la Dame, pressante et nette. Elle dit : «Je viens aujourd’hui. Demande à ton évêque de ramener le tableau à l’église avant que la troisième heure ne soit là. » (Un an auparavant, le curé de saint Thomas avait remisé le tableau dans la cure. L’évêque d’Amsterdam Haarlem ayant décidé de suspendre l’autorisation de l’exposition, le temps de vérifier l’authenticité des apparitions). Je réponds : « Je ne le ferai pas. De toute façon, ils ne me croient pas. ».
La Dame dit alors d’un ton très fâché : « Fais ce que je te dis ! » La voyante avait promis à son directeur spirituel de ne pas venir à saint Thomas ce jour là. Sur l’insistance d’Ida, le directeur spirituel fit porter le message de la Dame à l’évêque qui répondit qu’elle devait suivre les instructions de son directeur spirituel.
« Dans l’après-midi, nous prions en famille le chapelet. Au troisième mystère glorieux, à trois heures précises, j’entends tout à coup la voix de la Dame. Elle dit : « Va au Wandelweg. » (le terrain où la vierge a demandé qu’on construise une chapelle ) Je sursaute et je dis : « Je ne le ferai pas. Je dois obéir au Père Frehe ; je lui ai donné ma parole. Faites autre chose, car il faut que vous nous aidiez. »
Le soir, vers huit heures et demie, j’entends de nouveau la voix de la Dame. Elle dit : « Je viens quand même aujourd’hui. ». Je demande : « Où donc ? » La Dame répond : « Ici. Avertis-les et dis-le à ton curé. ». Je dis : « Je ne le ferai pas parce que je ne peux rien faire sans le Père Frehe.» Effectivement, je ne l’ai pas fait. (Message du 31 Mai 1956).
A San Nicolas de Los Arroyos, la Vierge dit : « Ma fille, il faut lire lentement mes messages pour les assimiler comme je le veux !»
Surtout, la Vierge refuse toujours de céder aux sollicitations de miracles qui lui sont formulés. A lourdes, le rosier (ou églantier) sur lequel elle pose les pieds au cours de ses Apparitions ne fleurira pas….malgré les demandes réitérées de Bernadette, poussée par le curé du lieu.
A l’Île Bouchard, à propos des fleurs que lui tendent les enfants : « Je les embrasserai, mais je ne veux pas les prendre. Vous les emporterez. »
L’impatience que Marie manifeste notamment à Amsterdam souligne son tempérament de femme d’action : elle répète souvent qu’il faut agir, admoneste même un peu les prêtres, pousse à l’unité des églises autour de Rome dont elle rappelle la position unique ; elle dit à plusieurs reprises que Rome doit faire preuve de souplesse, si la doctrine est préservée. « les lois peuvent être changées » dit-elle « si la doctrine reste. »
Elle semble s’impatienter du fait que l’église ne change pas assez vite pour gagner à la cause du Christ tous ceux qui sont en dehors, alors que « l’Autre, ou l’autre esprit » (Satan) est encore très fort et progresse, souvent de manière insidieuse, y compris au sein du clergé. La corruption progresse. Elle désigne même ses adversaires : l’humanisme (non chrétien), le communisme, le socialisme, le matérialisme. »