Depuis plus de trois siècles, le 21 novembre, les Vénitiens font leur pèlerinage en l’église de la Salute pour prier la Vierge Marie et pour lui rendre grâce. Comme leurs ancêtres l’ont toujours fait depuis la peste de 1630-1631 qui ravagea leur ville, ils traversent le grand canal sur un pont flottant qui relie directement San Marco à la Salute. Aujourd’hui, le pont votif de la fête de la Salute franchit le grand canal depuis le Campo del Tragheto (à côté du palazzo Gritti, dans le Sestier de San Marco) pour arriver en face, calle del Tragheto dans le Dorsoduro. Une foule énorme le traverse calmement pendant toute la journée, avec les poussettes d’enfants et les fauteuils roulants. Tous participent à ce rite qui les relie à leur histoire et à leur destin commun : c’est Venise tout entière qui se retrouve à la Salute, et qui défile devant la superbe icône de la Vierge noire trônant au dessus du maître autel. Cette icône est une icône byzantine du XIII ème siècle rapportée de Crète par Francesco Morosini en 1672, peu de temps après la conquête de la Crète par les Turcs. L’imposante église de la Salute dédiée à la Vierge Marie avec sa façade immaculée, ses deux campaniles et sa haute coupole flanquée d’une plus petite qui se voient de loin. Ainsi, l’église était un parfait symbole de grandeur et de puissance propre à redonner confiance aux Vénitiens durement éprouvés par la peste, et par la lutte pour maintenir leurs positions en orient.
Grandeur et style nouveau, voici la nouvelle Venise ayant vaincu la peste qui se dresse devant vous !
On y trouve tout ce qu’il faut pour les gourmands et les enfants. Fritelles (petits beignets) pinocade (gâteaux à l’anis avec des pignons), châtaignes grillées, nougats, friandises de toutes les couleurs qui ressemblent à de gros salamis, barbes à papa… Venise pleine de vie qui se retrouve à la sortie de la Salute, massée autour des marchands de toutes sortes de gourmandises qui font le plaisir des petits et des grands. Sans oublier les gros ballons gonflés à l’hélium aux formes les plus variées, les préférés des enfants, qui dominent toute cette foule de gens qui marchent tranquillement tout en riant et en bavardant avec ceux qu’ils retrouvent sur le chemin du retour.
Ensuite, on prend la première à gauche pour traverser le Campo San Gregorio. On passe alors sous un sotoportego qui débouche sur le ponte de l’Abazia, aux pieds de la Salute. Et là, les marchands de cierges de toutes tailles attendent la foule des pèlerins de pied ferme pour faire leurs affaires… Les cierges une fois achetés, les fidèles entrent lentement dans l’église.
La, depuis le matin, les messes se suivent en continu pendant toute la journée, et où ils pourront enfin les allumer en demandant la protection de la Madone pour tous ceux qui leur sont chers. Ils s’approchent en silence, serrés les uns contre les autres, leurs visages déjà éclairés par la lumière de tous ces cierges brûlant devant l’autel, chacun attendant de pouvoir joindre sa prière à toutes celles de ceux qui l’ont précédé en accomplissant le même rituel. Moment de recueillement qui renouvelle les liens profonds des Vénitiens avec leur passé et leur foi religieuse.
Le tableau comprend un registre supérieur, représentant le Paradis avec le Couronnement proprement dit et les anges et saints, et un registre inférieur montrant la Terre, le Purgatoire et l’Enfer.
Son thème est celui du salut de l’humanité grâce à l’intercession de la Vierge Marie. Le prix-fait précisait « le paradiz et en ce paradiz on doit voir la sainte trinité, et du père au fils ne doit avoir aucune différence, et le saint esperit en forme d’une colombe, et nostre dame devant à laquelle la sainte trinité mettra la couronne sur la teste ».
Le Père et le Fils sont représentés de la même forme, en quasi symétrie par rapport au Saint-Esprit, rappelant que le décret d’union Laetentur Coeli du 6 juillet 1439 avait proclamé que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils pour réconcilier les églises grecque et latine. Plusieurs chartreux ont participé aux débats, dont Niccolò Albergati.
Le tracé en cercles sécants permet de faire apparaître le sens symbolique du tableau.
Les apparitions de Marie jouent-elles un rôle dans le déroulement des évènements de l’histoire?
Non, pour la plupart, mais oui pour un certain nombre. Voir à ce sujet le numéro de Pèlerin du 13-20 Août 2020 N° 7185-7186, les anthropologues Elizabeth Claverie, Emma Aubin-Boltanski, William Christian, » la très petite image de Notre dame de Soufanieh »( archives des sciences sociales des religions) N° 174 , André Vauchez, « Prophètes et prophétisme » éditions du Seuil et « le Dictionnaire des Apparitions de la vierge Marie » de l’historien Joachim Bouflet, enfin, les 2 livres » La preuve de Dieu et » La nouvelle arche de Noé » de Jean Bretin chez Amazon.
Le but des apparitions mariales n’est pas de compléter le message de la Révélation du Christ comme le dit le Catéchisme de l’Eglise catholique mais d’aider à en vivre plus pleinement, à une certaine époque de l’Histoire ( CEC 67) Les voyants bénéficiaires de ces apparitions exercent une forme de prophétisme, explique Gilles Berceville dominicain professeur de spiritualité à l’Institut Catholique de Paris. Non seulement en annonçant mais aussi en témoignant à travers leur vie, comme les prophètes de la Bible !
FATIMA (13 MAI 1917) l’attentat contre le pape Jean Paul II et la chute de l’URSS
Le pape Jean paul II reconnaît la vision prophétique annonçant son attentat en se rendant à Fatima le 12 Mai 1982 et remerciera la Vierge de l’avoir sauvé.
Consécration de La Russie au coeur de Marie
Dans la nuit du 13 juin1929, alors que sœur Lucie est en prière dans la chapelle du couvent de Tuy, elle aurait été témoin d’une apparition mariale. Au cours de cette apparition, la Vierge Marie, qui se tenait à côté de l’autel selon ses dires, lui aurait dit :
« Le moment est venu où Dieu demande au Saint-Père de faire, en union avec tous les évêques du monde, la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé, promettant de la sauver par ce moyen. Elles sont si nombreuses les âmes que la justice de Dieu condamne pour des péchés commis contre moi, que je viens demander réparation. Sacrifie-toi à cette intention et prie »
Dès 1930, le papePie XI est informé des demandes que la Vierge aurait faites aux trois bergers de Fátima, qu’elle aurait renouvelées auprès de Lucie devenue religieuse, mais il ne consacre pas la Russie au Cœur immaculé.
Le 1er août1935, le Christ aurait demandé à une mystique portugaise, la bienheureuseAlexandrina de Balazar, que le pape consacre le monde au Cœur immaculé de Marie. En septembre 1936, son confesseur, le Père Pinho, écrit une lettre au cardinalEugenio Pacelli, futur papePie XII. Toutefois, la demande n’est encore une fois pas exécutée par Pie XI. En décembre 1940, sœur Lucie, unique survivante des apparitions de Fátima, écrit une lettre au nouveau papePie XII, dans laquelle elle lui demande de « daigner étendre et de bénir cette dévotion [au Cœur Immaculé de Marie] dans le monde entier » ainsi que « la consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie, avec une mention spéciale de la Russie » . Il faudra attendre le 31 octobre1942, quand le papePie XII, au milieu de la Seconde Guerre mondiale, consacre solennellement le monde au Cœur immaculé de Marie, sans toutefois nommer la Russie, évènement retransmis par la radio.
Cette consécration est notamment renouvelée par le papeJean-Paul II le 25 mars1984, place Saint-Pierre devant 250 000 personnes, en union avec tous les évêques du monde, et en faisant une mention spéciale pour la Russie. Dans une lettre datée du 8 novembre1989, sœur Lucie, encore vivante, déclare que la consécration de 1984 est valide et complète. Un an après la consécration de Jean-Paul II débute la Perestroïka en Russie, qui amena à la chute de l’URSS en 1991 et à la destruction du mur de Berlin en 1989.
Pour une majorité de fidèles catholiques, la consécration du monde et de la Russie au Cœur immaculé en 1984 est à l’origine de la chute du communisme.
Medjugorje / 24 Juin 1981 et la guerre de Bosnie – Herzégovine 1992/1996
Le 24 Juin 1981 deux adolecentes s’éloignent du village pour fumer en cachette. Elles voient sur la colline une lueur qu’ellres identifient oey-u après comme la cilhouette de la vierge Marie. Le lendemain, le groupe de jeunes croates catholiqsues s’est étoffé. ils sont six, dont Marija, à retourner sur les lieux. A partir de ce moment, la Gospa ( notre dame en serbo croate) parle. Hormis les classiques appels à la prière et à la foi, Gospa dit à Marija seule : » le 26 juin, » Paix, paix, paix! réconciliez vous , allez dans la paix de Dieu ! » le 4 Août 1941 sur l’autre flanc de la colline plus de 500 chrétiens orthodoxes ont été massacrés par des miliciens oustachis dont certains venaient du hameau de Medjugorje ! 10 ans après ce message marial, les chrétiens serbes et croates s’entretuent ! la guerre civile de Bosnie fera 100 000 morts de 1992 à 1996. Malheureusement, le message initial a été brouillé par l’inflation de paroles rapportées par les voyants dans la décennie suivant les évènements de 1981. Gospa avait elle même annoncé la fin des apparitions pour le 3 Juillet 1981 !
Après beaucoup de controverses, Le 7 février 2020, le journaliste italien David Murgia, ayant eu connaissance du rapport final d’une trentaine de pages, demandé par le pape François, en divulgue sur son blog certains éléments qui sont repris dans la presse italienne. Le rapport, tenu secret depuis 2014, est publié le 21 février 2020 aux éditions italiennes San Paolo par le journaliste de Famiglia Cristiana, Saverio Gaeta. Selon le rapport publié, dont l’authenticité n’est pas confirmée par le Saint-Siège, « les sept premières apparitions apparaissent intrinsèquement crédibles », mais la Commission se montre réservée pour les apparitions suivantes, « qui constituent un vrai problème » mettant en doute « la vérité des apparitions répétées à présent de façon programmée». Le rapport critique également un « rapport ambigu avec l’argent » et « le manque d’accompagnement spirituel et humain » des voyants. La Commission se prononce pour la levée de l’interdiction des pélerinages et l’encadrement pontifical du sanctuaire. Nul doute que si l’on s’en était tenu au message initial, les apparitions auraient bénéficié d’une appréciation positive de l’évêque du lieu. ( Wikipedia)
DAMAS le 22 Novembre 1982 Myrna Nazzour et la guerre civile de Syrie
La Vierge se serait manifestée à deux reprises en décembre 1982 puis à trois reprises, en janvier, février et mars 1983 à une jeune femme grecque-catholique du nom de Myrna Nazzour, qui manifeste des stigmates. Une icône aurait aussi suinté de l’huile pure. L’archevêque syrien-catholique d’Hassaké-Nisibe, Jacques Georges Habib Hafouri, après une enquête confiée à des experts, a reconnu le caractère surnaturel des faits le 15janvier1987. Le thème majeur des apparitions est l’Unité des chrétiens d’Orient et d’Occident. L’Église catholique n’a pas reconnu ces apparitions.
Extrait du magazine Pèlerin du 13-20 Août 2020.
« Myrna habite le quartier de Soufanieh dans la banlieue nord de la capitale. La jeune femme es grecque catholique . Le 22 Novembre 1982, lors d’une réunion de prière pour sa belle soeur malade, ses mains exsudent de l’huile. Quelques jours plus tard, de l’huile coule également d’une reproduction bon marché d’une icône de la Vierge à l’enfant offerte par son mari, non croyant à l’époque. Des malades oints de cette huile guérissent. Myrna bénéficie de plusieurs apparitions de la Vierge jusqu’au 24 Mars 1983. Quelques mois avant, Hafez el Hassad a mis fin à la rébellion islamiste en lançant ses troupes spéciales sur Hama, la quatrième ville du pays, faisant 30 000 victimes. Hama est ville ‘origine de la mère de Myrna.
L’anthropologue Emma Aubin -Boltanski a enquêté sur les évènements en Syrie en 2006-2008. : » Aucune allusion n’est faite à la situation politique dans les messages transmis par la voyante. Ce sont des appels à prier, à espérer, à travailler à l’union des chrétiens. Mais la nouvelle de l’exsudation d’huile chez Myrna suscite une émotion considérable. On se presse à sa porte. Trois agents du renseignement font irruption . Ils manipulent l’image sans ménagement, l’essuient avec un chiffon, brisent son cadre plastique et exigent que Myrna se lave les mains en leur présence. Mais sous leurs yeux, l’huile coule à nouveau et ils repartent ébranlés. Myrna, elle se tient dans une attitude évangélique. » Le Vendredi saint 2011, on entendait des tirs dans Damas. Je ne le savais pas et me suis rendu chez elle. Nous avons prié. Je l’ai entendue affirmer simplement : » Jésus est du côté des faibles, des opprimés »., témoigne l’islamologue Pierre Lory , directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études.
L’ÎLE BOUCHARD / 8 Décembre 1947
» Dites aux petits enfants de prier pour la France »
L’année 1947 est d’une grande instabilité politique en France. En Avril, l’URSS a rejeté le plan Marshall d’aide à la reconstruction après la guerre. le mois suivant, les ministres communistes quittent le gouvernement. Grèves massives, attentats : le climat est insurrectionnel.
A l’Île Bouchard, ( Indre et Loire) le 8 Décembre, trois petites filles ( 12, 10, et 7 ans ) passent prier à l’église pour la fête de l’Immaculée Conception. Elles voient la Sainte Vierge et l’ange Gabriel qui la contemple, un genou à terre. A l’école, leur récit leur attire les moqueries des religieuses et du curé. Elles retournent à l’Eglise où avec une quatrième voyante, elles reçoivent ce message : » Dites aux petits enfants de prier pour la France qui en a grand besoin! »
KIBEHO / RWANDA / 28 Novembre 1981
Le 28 Novembre 1981, Alphonsine ( 16 ans) pensionnaire dans un établissement pauvre de Kibeho, au sud du Rwanda, est de service au réfectoire quand elle entend une voix l’appeler. Elle s’agenouille et se signe devant une femme d’une grande beauté qui se présente : » je suis la mère du Verbe ». Au cours des mois suivants, plusieurs autres visionnaires se manifestent. Les apparitions, tantôt publiques, tantôt privées , entrainent un renouveau spirituel dans le pays, des conversions nombreuses, des guérisons inexpliquées. Classiquement, les messages transmis par les voyants appellent à la foi, à la conversion, à la pénitence : » Repentez vous , repentez vous, repentez vous ! » » Convertissez -vous quand il est encore temps. » « Priez sans relâche pour l’Eglise, car de grandes tribulations l’attendent. » Mais aussi : » Soyez comme des petits-enfants avec moi, car moi aussi j’aime vous cajoler. »
Le 19 Août 1983, les voyants ont une apparition longue de près de 8 heures en présence de 20.000 personnes. On les voit trembler, pleurer, claquer des dents. Certains s’effondrent. » Les enfants voyaient des images terrifiantes , un fleuve de sang, des gens qui s’entretuaient, des cadavres abandonnés », rapporte un prêtre français en mission au Rwanda, dans un livre paru l’année suivante, cité par Joachim Bouflet.
Onze années plus tard, une folie meurtrière déferle sur le pays. 800.000 rwandais , en majorité tutsis, sont assassinés en l’espace de trois mois, entre le 7 Avril et le 17 juillet 1994. Une semaine après le début des massacres, plusieurs milliers de personnes qui cherchaient refuge dans l’église de Kibeho, y sont tuées. Avant ces évènements terribles, l’évêque du lieu avait reconnu le culte de la Vierge à Kibeho sous le vocable de Notre-Dame des Douleurs. En 2001, il a reconnu le caractère surnaturel des apparitions.
Mulevala / Mozambique / 18 Décembre 1987
Des manifestations de Notre Dame sont parfois signalées non pas avant mais en pleine crise, comme pour accompagner les croyants dans leurs épreuves. Ainsi au Mozambique, en 1987. A peine indépendant, le pays d’Afrique australe entre dans une longue guerre civile ( 1977 à 1992) au cours de laquelle 900.000 personnes perdent la vie. Le 18 Décembre 1987, des habitants de cinq villages du district de Mulevala voient simultanément la vierge Marie portant l’enfant Jésus et tenant un rosaire. L’apparition est silencieuse. Les témoins sont animistes, protestants ou catholiques. Deux missionnaires italiens ont recueilli 22 témoignages. Mulevala, dans les années suivantes, sera épargné par la guerre.
PONTMAIN / 1871
Mi janvier 1871, les troupes françaises sont défaites. Les prussiens approchent de Laval ( Mayenne). Le 17 Janvier , Marie apparaît dans un village du nord du département à Pontmain, à quatre enfants. Il fait nuit, la » belle dame », vêtue d’une tunique bleue semée d’étoiles et entourée de trois grosses étoiles, sourit. On appelle le curé. Le village eassemblé prie le chapelet et les litanies à Marie. Les enfants déchiffrent lettre après lettre l’inscription apparaissant en majuscules dans l’étincelant ciel d’hiver : » MAIS PRIEZ MES ENFANTS DIEU VOUS EXAUCERA EN PEU DE TEMPS MON FILS SE LAISSE TOUCHER ». L’évêque, informé une semaine plus tard, fait le rapprochement avec le retrait subit des Prussiens.
La Vierge à l’Enfant du trumeau du portail inférieur était réputée miraculeuse : Vers 1304, le théologienJean Duns Scot aurait prié devant cette statue, et elle aurait penché sa tête comme signe d’approbation de la théorie de l’Immaculée Conception enseignée par ce docteur.
La Sainte-Chapelle, dite aussi Sainte-Chapelle du Palais, est une chapelle palatine édifiée sur l’île de la Cité, à Paris, à la demande de saint Louis afin d’abriter la Sainte Couronne d’épines, un morceau de la Vraie Croix, ainsi que diverses autres reliques de la Passion qu’il avait acquises à partir de 1239. Elle est la première construite des Saintes chapelles, conçue comme une vaste châsse presque entièrement vitrée, et se distingue par l’élégance et la hardiesse de son architecture, qui se manifeste dans une élévation importante et la suppression quasi totale des murs au niveau des fenêtres de la chapelle haute. Bien qu’édifiée dans un bref délai ne dépassant pas sept ans, l’on n’a pas relevé de défauts de construction, et la décoration n’a pas été négligée. Elle fait notamment appel à la sculpture, la peinture et l’art du vitrail : ce sont ses immenses vitraux historiés d’origine qui font aujourd’hui la richesse de la Sainte-Chapelle,
Notre-Dame de Hanswijk (en néerlandais : Onze-Lieve-Vrouw van Hanswijk) est une basilique située à Malines en Belgique.
Histoire
Au Xe siècle, lorsque Hanswijk était un hameau de Malines, un bateau s’ensabla sur les berges de la Dyle. L’embarcation était chargée de marchandises, mais transportait également une statue de la Vierge Marie. Malgré les efforts des mariniers, il fut impossible de dégager l’embarcation, jusqu’à ce qu’une personne eut l’idée d’amener la statue de la Vierge sur la berge. Le bateau se dégagea et pu poursuivre sa route. Les habitants de Hanswijk y virent le souhait de la Sainte Vierge d’être honorée à cet endroit. La statue fut transportée à une chapelle tout proche, dédiée aux saints Lambert et Catherine.
Une épidémie de peste frappa la ville de Malines en 1272. Les habitants du hameau de Hanswijk transportèrent la statue de la Vierge à la cathédrale Saint-Rombaut. Peu après la peste fut vaincue. Depuis en reconnaissance de cet événement, une procession est organisée chaque année.
En 1738, une grande fête fut organisée pour les 750 ans de la dévotion à la Vierge Marie d’Hanswijk. Depuis, tous les 25 ans, défile un cortège historique appelé la cavalcade d’Hanswijk.
Notre-Dame de Hanswijk
La statue d’originie disparut au XVIe siècle. La statue actuelle, d’une hauteur de 1,45 m, est réalisée en noyer. Les tresses bouclées retombent dans le dos et partiellement devant les épaules. La Vierge Marie tient un sceptre dans la main droite, tandis qu’elle porte l’enfant Jésus dans son bras gauche. L’enfant se tient contre la poitrine de sa mère et tient une pomme dans la main droite.
La statue est en bon état et porte encore les traces de l’ancienne polychromie. Au dos de la statue figurent deux triangles emboîtés, le symbole d’un artiste resté jusqu’à ce jour anonyme.
La statue de la Vierge Marie est transportée chaque année lors de la procession de Hanswijk. Elle reçut le couronnement canonique le 30juillet1876 du cardinalVictor-Auguste Dechamps, au nom du pape Pie IX.
La Vierge se serait manifestée à deux reprises en décembre 1982 puis à trois reprises, en janvier, février et mars 1983 à une jeune femme grecque-catholique du nom de Myrna Nazzour, qui manifeste des stigmates. Une icône aurait aussi suinté de l’huile pure. L’archevêque syrien-catholique d’Hassaké-Nisibe, Jacques Georges Habib Hafouri, après une enquête confiée à des experts, a reconnu le caractère surnaturel des faits le 15janvier1987. Le thème majeur des apparitions est l’Unité des chrétiens d’Orient et d’Occident. L’Église catholique n’a pas reconnu ces apparitions.
Par E melaney — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=22841909
Alors que le sang coule en Syrie depuis bientôt sept ans, l’huile de la Vierge Marie de Soufanieh continue à couler à Damas, la capitale syrienne, depuis plus de 35 ans. ( Site Aleteia)
C’est une histoire relativement peu connue en Occident. En novembre 1982, dans un modeste quartier du nord de Damas proche de « La porte de Thomas », une huile odorante a coulé d’une petite icône de la Vierge Marie portant l’enfant Jésus, une reproduction de la Vierge de Kazan. Cette huile est apparue pour la première fois sur les mains de la jeune mariée de la famille, Myrna Nazzour, le 22 novembre de la même année.
« N’aie pas peur ma fille, je suis avec toi. Ouvre les portes et ne prive personne de ma vue ! »
C’est en ces termes que la Vierge Marie est apparue pour la première fois à Myrna. Les larmes aux yeux et toute émue, la jeune fille a témoigné : « Surprise, peur, joie ou émotion, je ne peux décrire mes sentiments tellement j’étais confuse, mais la question qui rode depuis toujours dans ma tête : pourquoi moi ? ».
Soufanieh, c’est cette huile pure qui suinte de l’image de la Vierge, mais aussi des mains, des yeux et du front de Myrna. La jeune fille a également eu des stigmates sur ses mains, ses pieds et son front durant toute la Semaine sainte, lorsque la fête de Pâques des deux communautés chrétiennes, orthodoxes et catholiques, a été unifiée. Ce fut le cas à cinq reprises : 1984, 1987, 1990, 2001 et 2004.
Soufanieh, ce sont aussi ces messages délivrés par Jésus-Christ et la Vierge Marie pour la première fois en langue arabe. Des messages du même esprit que l’Évangile et la sainte Église, auxquels Myrna a avoué ne rien comprendre sur le moment mais qui sont devenus plus limpides par la suite, à la lumière des tragiques évènements.
Une statue de Notre-Dame, réalisée entre la fin du xve siècle et le début du XVIe siècle, fait dès l’origine l’objet d’une dévotion entraînant un afflux de pèlerins au Pouy.
Pendant les guerres de religion, Gabriel Ier de Montgommery et ses troupes se ruent sur la région, entraînant le saccage de lieux de cultes catholiques et de religieux. Le village du Pouy fait l’objet d’attaques en 1570 et la statue de Notre-Dame est cachée dans un marais voisin, échappant ainsi de peu à la destruction. Oubliée, elle y demeure cinquante ans, jusqu’à un jour de 1620 où un paysan, qui labourait son champs avec ses deux bœufs, voit ceux-ci s’arrêter pour lécher un rocher qui se révèle être la statue de la Vierge, enfoncée dans la vase et recouverte par les joncs. La statue est immédiatement sortie de là et déposée sur un autel improvisé (l’actuelle chapelle Notre-Dame de Buglose, dite « chapelle des miracles »), à l’endroit de sa découverte. Cette chapelle est aujourd’hui enchâssée dans une architecture moderne érigée pour le centenaire du couronnement de Notre-Dame. La chapelle aurait initialement dû être provisoire et la statue transportée jusqu’à l’église paroissiale de Pouy, mais les bœufs chargés de tirer le chariot où l’on avait déposé la statue refusèrent d’avancer plus loin que les vestiges de l’ancienne église. Voyant là un signe de la volonté divine, on décide alors de reconstruire le sanctuaire.
Une première chapelle est édifiée et inaugurée le lundi de Pentecôte 1622 par Mgr du Sault, évêque de Dax, au milieu d’une foule immense. La notoriété de Buglose grandit rapidement et se répand, attirant des pèlerins en quête de miracles venant du diocèse de Dax et des diocèses voisins d’Aire, Bordeaux, Auch, Lescar ou Oloron1.Même la reine douairière d’Espagne, Marie-Anne de Neubourg, vint prier à Buglose en 1709 et obtint la guérison.
Devenue trop petite et vétuste, la chapelle primitive est remplacée au XIXe siècle par l’édifice actuel. La première pierre est posée le 30 juillet 1850, la bénédiction et l’inauguration ont lieu en 1855, alors que les travaux ne prennent réellement fin qu’en 1865.
Le chanoine Maisonnave invente la machine à carillonner encore en fonction actuellement. La fonte des cloches est confiée à la maison Paccard d’Annecy. Inauguré le 8 septembre 1895, avec 23 cloches, le carillon est complété ultérieurement jusqu’en 1926, et comprend 60 cloches pour 34 notes de nos jours.
Cent ans après sa construction, l’église Notre-Dame de Buglose est consacrée par Mgr Lefebvre, archevêque de Bourges, le 6 septembre 1965. À la demande de Mgr Bezac, évêque d’Aire et Dax de 1963 à 1978, le pape Paul VI accorde en septembre 1966 à l’église du Sanctuaire Notre-Dame de Buglose le titre de Basilique mineure, lors des fêtes du centenaire du couronnement de la statue.
Homélie du Saint-Père / Messe dans la Basilique de Guadalupe
BASILIQUE DE GUADALUPE / Samedi 13 février 2016
Nous avons entendu comment Marie a été à la rencontre de sa cousine Elisabeth. En hâte, sans hésiter, sans tarder, elle va assister sa parente dans les derniers mois de sa grossesse.
La rencontre avec l’ange ne retient pas Marie, car elle ne s’est pas sentie privilégiée, ni ne devait s’éloigner de la vie de ses proches. Au contraire, cette rencontre a ravivé et suscité une attitude qui fait et fera se souvenir toujours de Marie : la femme du oui, un oui du don d’elle-même à Dieu, et en en même temps, un oui du don à ses frères. C’est le oui qui l’a poussée à donner le meilleur en se mettant en route vers les autres.
Marie : la femme du « OUI »
Ecouter ce passage évangélique dans cette maison a une saveur spéciale. Marie, la femme du oui, a voulu également visiter les habitants de cette terre d’Amérique à travers la personne de l’indio saint Juan Diego. Tout comme elle a parcouru les routes de Judée et de Galilée, de la même manière, elle a sillonné le Tepeyac, revêtant ses costumes, utilisant sa langue, pour servir cette grande Nation. Tout comme elle a offert sa compagnie durant la grossesse d’Elisabeth, de même elle a accompagné et accompagne la gestation de cette terre mexicaine bénie. Tout comme elle s’est fait présente au petit Juan, de la même manière, elle continue d’être présente à nous tous ; surtout à ceux qui, comme lui, sentent « qu’ils ne valaient rien » (cf. Nican Mopohua, 55). Ce choix particulier, disons préférentiel, n’a été contre personne mais en faveur de tous. Le petit indio Juan qui se désignait lui-même comme « mecapal, cacaxtle, queue, aile, entièrement dépendant d’autrui » (cf. Ibid, 55), devenait « l’ambassadeur, vraiment digne de confiance ».
Ce matin de décembre 1531, se produisait le premier miracle qui sera ensuite la mémoire vivante de tout ce que Sanctuaire protège. Ce matin-là, lors de cette rencontre, Dieu a éveillé l’espérance de son enfant Juan, l’espérance de son peuple. Ce matin, Dieu a réveillé et réveille l’espérance des petits, des souffrants, des déplacés et des marginalisés, de tous ceux qui sentent qu’ils n’ont pas une place digne sur cette terre. Ce matin, Dieu s’est approché et s’approche du cœur souffrant mais endurant de tant de mères, pères, grands-parents, qui ont vu leurs enfants partir, se perdre, voire être arrachés de manière criminelle.
Ce matin-là, le petit Juan expérimente dans sa propre vie ce qu’est l’espérance, ce qu’est la miséricorde de Dieu. Il est choisi pour superviser, soigner, protéger et encourager la construction de ce Sanctuaire. A plusieurs occasions, il a dit à la Vierge qu’il n’était pas la personne indiquée, qu’au contraire, si elle voulait mener à bien cette œuvre, elle devrait choisir d’autres personnes, puisqu’il n’était pas cultivé, instruit ou qu’il ne faisait pas partie de ceux qui pouvaient le faire. Marie, obstinée – de cette obstination qui naît du cœur miséricordieux du Père – lui dit non, qu’il sera, lui, son ambassadeur.
Le sanctuaire de Dieu est la vie de Tous, surtout les oubliés
Ainsi, elle réussit à éveiller une chose qu’il ne savait pas exprimer, un vrai étendard d’amour et de justice : dans la construction de cet autre sanctuaire, celui de la vie, celui de nos communautés, de nos sociétés et de nos cultures, personne ne peut être marginalisé. Nous sommes tous nécessaires, surtout ceux qui normalement ne comptent pas parce qu’ils ne sont pas ‘‘à la hauteur des circonstances’’ ou n’ ‘‘apportent pas le capital nécessaire’’ à ces constructions. Le Sanctuaire de Dieu est la vie de ses enfants, de tous et dans toutes leurs conditions, surtout celle des jeunes sans avenir, exposés à d’interminables situations douloureuses, risquées, et celle des personnes âgées non reconnues, oubliées à tant d’endroits. Le Sanctuaire de Dieu, ce sont nos familles qui ont besoin du minimum nécessaire pour pouvoir se construire et grandir. Le Sanctuaire de Dieu, c’est le visage de tant de personnes qui croisent nos chemins…
En venant à ce Sanctuaire, il peut nous arriver la même chose qu’à Juan Diego. Regarder la Mère avec nos douleurs, nos peurs, nos désespoirs, nos tristesses et lui dire : ‘‘Que puis-je apporter si je ne suis pas instruit ?’’ Regardons la mère avec des yeux qui disent : les situations qui nous ôtent la force sont si nombreuse, qui font sentir qu’il n’y a pas de place pour l’espérance, pour le changement, pour la transformation.
Voilà pourquoi, un peu de silence peut nous faire du bien ; tout comme la regarder, elle, la regarder longuement et calmement, et lui dire comme l’a fait l’autre enfant qui l’aimait beaucoup : ‘‘te regarder simplement – Mère -, laisser ouvert uniquement le regard ; te regarder entièrement sans rien te dire, tout te dire, sans paroles et avec respect. Ne pas perturber le vent de ton visage ; uniquement bercer ma solitude violée, dans tes yeux de Mère amoureuses et dans ton nid de terre transparente.
Que se passe-t-il mon fils le plus petit ?
Les heures s’évanouissent ; secoués, les hommes insensés mordent les déchets de la vie et de la mort, bruyamment. Te regarder, Mère ; rien que te contempler, le cœur muet dans ta tendresse, dans ton silence chaste de lys’’ (Hymne liturgique). Et dans cette contemplation, l’écouter une fois de plus nous redire : ‘‘que se passe-t-il mon fils le plus petit ? qu’est-ce qui attriste ton cœur’’ (cf. Nican Mopohua, 107.118) ‘‘Ne suis-je pas ici moi, moi qui ai l’honneur d’être ta mère ?’’ (Ibid, 119).
Elle nous dit qu’elle a l’‘honneur’’ d’être notre mère. Cela nous donne la certitude que les larmes de ceux qui souffrent ne sont pas stériles. Elles sont une prière silencieuse qui monte vers le ciel et qui trouve toujours chez Marie une place sous son manteau. En elle et avec elle, Dieu se fait frère et compagnon de route, partage avec nous la croix pour que ne soyons pas écrasés par nos douleurs.
Sois mon ambassadeur !
Ne suis-je moi, ta mère ? Ne suis-je pas présente ? Ne te laisse pas vaincre par tes douleurs, tes tristesses, nous dit-elle. Aujourd’hui, elle nous envoie de nouveau ; aujourd’hui, elle nous redit: sois mon ambassadeur, sois mon envoyé pour construire de nombreux et nouveaux sanctuaires, pour accompagner de nombreuses vies, pour essuyer de nombreuses larmes. Va simplement par les chemins du voisinage, de ta communauté, de ta paroisse comme mon ambassadeur ; bâtis des sanctuaires en partageant la joie de savoir que nous ne sommes pas seuls, qu’elle chemine avec nous. Sois mon ambassadeur, nous dit-elle, en donnant à manger à l’affamé, à boire à celui qui a soif, accueille celui qui est dans le besoin, habille celui qui est nu et visite le malade. Va au secours du prisonnier, pardonne à celui qui t’a offensé, console celui qui est triste, sois patient avec les autres et surtout supplie et prie notre Dieu.
‘‘Ne suis-je pas ta mère ? Ne suis-je pas là ?’’, nous redit Marie. Va construire mon sanctuaire, aide-moi à bâtir la vie de mes enfants, tes frères.
L’Hodigitria (du grec ancien οδηγεώ /odigeô : je conduis, je guide) est un des types d’icônes les plus répandus et populaires de la Vierge Marie, Mère de Dieu avec son fils Jésus, enfant. Elle a été peinte ainsi, selon la légende, par l’évangéliste Saint Luc. Elle est debout avec l’enfant Jésus sur la bras gauche. C’est la Vierge qui conduit, qui montre le chemin, selon l’étymologie du mot. Le terme peut désigner par extension, une église dédiée à la Vierge Odigitria ou en possédant une icône vénérée.
L’enfant ou l’adolescent Jésus est assis dans les bras de la Mère de Dieu (appelée aussi Notre-Dame par les catholiques). Il bénit de la main droite, et tient un livre-rouleau de la main gauche. Cette représentation, ces gestes, correspondent à ceux du Christ pantocrator dans l’iconographie traditionnelle du Christ. Le plus souvent, la figure de Notre-Dame tient tout entière dans un cadre. Mais il existe des variantes révérées, comme Notre-Dame de Kazan, où le nimbe dépasse le cadre central. La taille et l’âge de Jésus peuvent également varier. Quand la Vierge porte son enfant sur le bras droit elle peut être appelée de Jérusalem (Ierousalimskaïa)3.
Les icônes représentant le même sujet mais appelées « Éléousas »(mot repris de la racine en grec ancien du mot έλεος/éléos, la compassion, la tendresse), sont assez proches des odigitrias mais la relation entre la mère et l’enfant devient le sujet principal de l’icône. Les éléousas expriment l’amour infini existant entre Marie et son fils Jésus. Les odigitrias donnent une place plus importante à Jésus lui-même plutôt qu’à ce lien mère-fils. Jésus apparaît dans ces dernières, davantage comme l’image centrale de la composition. Jésus s’y adresse au spectateur de l’icône. La Vierge Marie y est représentée de face et la tête droite ou très légèrement inclinée. Dans les deux types d’icônes, elle montre souvent son fils de la main droite. Comme pour guider les âmes vers son divin fils.
Au point de vue dogmatique cette imagerie représente le monde du « Christ Roi et Juge céleste » et fait référence à l’« enfant-Dieu et Roi » ou encore à l’Enfant Jésus. Source Wikipedia
Pourquoi prier Marie, puisque Jésus nous dit que pour aller vers le Père il faut passer par lui et qu’il est le seul chemin ?
Nous sommes juste après la Cène. Jésus prépare ses disciples à son départ. Il leur fait ses dernières recommandations. Et eux ne comprennent pas grand-chose. C’est Thomas qui, avec sa question : «Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ; comment pourrions-nous savoir le chemin ?», s’attire cette réponse un peu lasse de Jésus : «Personne ne va vers le Père sans passer par moi. Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie.»
Il sent monter l’inquiétude de ses amis et les invite à la paix : «Ne soyez donc pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. […] Pour aller où je m’en vais, vous savez le chemin.»
Jésus, la seule voie vers Dieu
Dans un autre passage, à peine plus loin, Jésus réitère cet enseignement. À son disciple Philippe, qui lui demande, avec semble-t-il un peu d’impatience, de lui montrer le Père et que cela leur suffira, Jésus répond : «Voilà si longtemps que je suis avec vous et tu ne me connais pas Philippe ? Celui qui m’a vu a vu le Père» (14,9). Et de longuement développer par la suite la façon dont lui et le Père sont unis, le Père en lui et lui dans le Père. Et de signifier encore plus loin : «Si vous me demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.»
Nous voilà donc avertis. Jésus affirme qu’il est seul digne que nous le suivions et qu’il est le seul à permettre la rencontre avec Dieu, son Père. Bien sûr, ce passage peut être lu comme une fermeture. Il paraît très exclusif. Si personne, à part Jésus, ne peut conduire au Père, pourquoi alors se tourner vers Marie et les saints pour connaître Dieu ?
On n’a pas tort de se poser la question de l’utilité de la dévotion mariale. Et d’ailleurs, bien des chrétiens dans l’histoire se la sont posée.
Marie nous précède sur le chemin
Mais encore faut-il s’interroger sur ce «chemin» à prendre, sur cette «vérité» à découvrir, cette «vie» à expérimenter, ce «Père» à connaître.
Jésus ne veut pas dire qu’il s’agit de rester là, béat d’admiration devant lui, sans questionnement. Toute sa prédication dément cette manière d’être. Jésus détestait l’immobilisme. Son seul désir est que nous avancions avec lui. Car qui dit chemin, dit dynamique de vie, comme d’ailleurs il en donne l’exemple à ses disciples juste avant ce dernier enseignement. Le maître quitte ses vêtements et se met, comme un serviteur, à laver les pieds des disciples attablés.
Pour voir Dieu vraiment, il faudrait donc faire comme lui, choisir le service de l’autre, humblement. Voilà le vrai chemin… Et ce n’est pas un chemin tranquille mais escarpé, tortueux, plein de surprises et de nouveautés aussi. Et c’est sur ce chemin que Marie intervient. Elle n’est pas le chemin, mais elle le connaît et accompagne le pèlerin.
Elle s’y est engagée bien avant lui, elle l’y précède, en connaît les découragements et les embûches. Marie est déjà au port. Dans les évangiles, sa présence est très discrète. Elle apprend, comme les apôtres, à suivre son Fils, parfois dans l’obscurité la plus totale («Mais où étais-tu ? Ton père et moi nous te cherchions… ») mais aussi parfois, au fur et à mesure que le temps passe, dans des éclairs de grande intelligence spirituelle. Son «faites tout ce qu’il vous dira» des Noces de Cana ne s’adresse pas qu’aux serviteurs, mais à nous tous. Elle a compris qu’en faisant «sa» volonté, on accédait à une autre dimension.
«Dans les Évangiles, Marie n’a pas une place salvifique, mais elle est indicateur, elle nous aide à accéder au mystère du Christ», explique Agnès von Kirchbach, théologienne protestante.
Une «maîtresse» intérieure
On comprend mieux alors pourquoi tant de grands saints, mais aussi tant de simples chrétiens, ont pour Marie une dévotion qui pourrait parfois sembler un peu trop familière à certains. Bien sûr, il y a ce rôle maternel, féminin, protecteur, que Jésus sur la croix lui a confié : «Mère, voici ton Fils, Fils, voici ta mère». Mais Marie n’est pas que le réceptacle de nos angoisses et de nos prières de demandes. Elle est mère certes, et en cela elle nous entend, mais d’une maternité qui n’exclut pas la fermeté. Elle est aussi une «maîtresse» intérieure. On le sait, la Vierge fut au coeur de la spiritualité de Karol Wojtyla. Les notes personnelles du pape polonais lui font référence continuellement. Pour le jeune séminariste, tout comme pour le vieux pape affaibli par la maladie, Marie est celle qui lui a tout appris. Mais il n’est pas le seul. Dès les premiers siècles, Marie est à l’honneur.
Saint Bernard, saint Dominique, saint Louis-Marie Grignon de Montfort, entre autres, ont profondément marqué la foi chrétienne par leur dévotion mariale et ont fait de Marie une figure incontournable de la prière chrétienne.
«Ôtez ce soleil (le Christ) qui éclaire notre monde temporel : fera-t-il encore jour ? Ôtez Marie, cette étoile de la mer immense, que restera-t-il sinon la nuit profonde, l’ombre de la mort, les plus épaisses ténèbres ?» écrivait saint Bernard.
Le père Maurice Zundel, grande figure spirituelle du XXe siècle, aimait à dire que «C’est toujours par Marie que le Christ entrera dans notre âme», et il ajoutait : «Marie est tout entière transparente à Dieu comme un ostensoir de Dieu, elle ne peut que conduire à Dieu parce qu’elle ne respire que Dieu». Dans ses nombreuses apparitions, Marie ne parle pas d’elle, mais de son Fils. À Lourdes, elle demande la construction d’une chapelle, à la rue du Bac elle dit souffrir du «mépris» dans lequel on tient la croix de son Fils. À Pontmain, c’est la phrase : «Mon Fils se laisse toucher» qui se détache sur la banderole avant que Marie ne présente un crucifix aux enfants.
«Une place sous son manteau»
Certes, seul le Christ mène au Père, mais Marie nous introduit, de tout son être et de toute son intelligence, dans le mystère divin. Elle instruit, conduit, explique, enseigne, éclaire. La spiritualité orthodoxe, très mariale, a depuis l’origine représenté Marie montrant la voie vers Jésus. L’icône de la Vierge «hodigitria», «elle qui conduit», date de 1535 et se trouve au monastère d’Iveron au Mont Athos. Elle est bien connue aujourd’hui dans notre monde occidental.
La Vierge, mère de Dieu, «mater theou» comme le dit l’inscription, apparaît portant l’Enfant Jésus sur le bras et le désignant de l’autre main comme «voie, vérité et vie». Son geste semble dire à chacun : «C’est lui le chemin». Il invite à le regarder, à l’aimer à demeurer en sa présence, à faire «tout ce qu’il dira».
Bien sûr, la relation à Jésus est unique et qu’elle seule est source de salut. Mais cela ne veut pas dire que Marie est absente de cette relation. Elle y participe à sa manière, maternelle et sage. Profondément humaine et absolument maternelle, elle nous a été donnée par le Christ pour que nous comprenions que « les larmes de ceux qui souffrent ne sont pas stériles. Elles sont une prière silencieuse qui monte vers le ciel et qui trouve toujours chez Marie une place sous son manteau. En elle et avec elle, Dieu se fait frère et compagnon de route, partage avec nous la croix pour que ne soyons pas écrasés par nos douleurs » (pape François).