Tiré du journal » Le Figaro »: par Marie-Noëlle Tranchant et Jean TalabotPublié le 14/08/2017 à 15:32, mis à jour le 14/08/2017 à 16:27
Mater Dei de Don Emilio Cordero (1950)
Une vie de la Vierge pieusement reconstituée à partir des sources bibliques, et qui témoigne de la dévotion populaire. Il part de la chute originelle et se prolonge au-delà de l’Assomption, par l’évocation de la présence surnaturelle de Marie et de ses représentations dans l’art. Tourné par un jeune prêtre à destination d’un public chrétien, ce film ingénu fait partie du patrimoine parce qu’il s’agit du premier film en couleurs italien. Comme tel il a mérité une restauration du Centro sperimentale di Cinematografia en 2005.
Don Camillo Monseigneur de Camine Gallone (1961)
C’est la quatrième comédie de la série très populaire des Don Camillo, avec Fernandel et Gino Cervi, et elle fait une place particulière à la Madone. Devenus respectivement évêque et sénateur, Don Camillo et Peppone reprennent leurs anciennes querelles lorsque Peppone prétend construire une Maison du peuple à la place d’une petite chapelle consacrée à la Vierge. Pas si facile de la faire disparaître du paysage…
L’Évangile selon Saint Matthieu de Pier Paolo Pasolini (1964)
Dans ce beau film austère, Pasolini a fait le choix émouvant de confier à sa propre mère, très aimée, le rôle de Marie. Et, peut-être en souvenir des peines qu’elle a connues, il insiste surtout sur la femme éprouvée. La Mater dolorosa, qui souffre et accepte. Jusqu’à l’annonce de la Résurrection, où la joie éclate.
La Voie lactée de Luis Bunuel (1969)
Sur le chemin de Compostelle, deux vagabonds (Laurent Terzieff et Paul Frankeur) rencontrent diverses figures de l’Église à travers les âges. Dans cette comédie satirique qui dénonce le dogmatisme et le fanatisme religieux, Bunuel fait une place à part à Marie : celle de la pure simplicité du cœur, de la foi sans calcul, de l’amour sans réserve. Son apparition convertit des incroyants, touchés au cœur. «Il n’y a pas de mystère plus profond et plus doux que celui de la Vierge Marie», dit un des personnages.
● Jésus de Nazareth de Franco Zeffirelli (1977)
Cette vie de Jésus devenue un grand classique du cinéma religieux a offert au cinéma une très harmonieuse image de Marie, sous les traits d’Olivia Hussey. Elle est à la fois très belle et très réservée, d’une sensibilité vibrante et d’une intériorité profonde, d’une grande expressivité (dans la joie du Magnificat ou dans le cri devant son fils mort) et d’une constante dignité.
La Passion du Christ de Mel Gibson (2003)
Au cœur de la méditation tourmentée du cinéaste, la vision de Marie au Calvaire est une des plus impressionnantes par son ampleur tragique et sa profondeur théologique : d’abord prostrée, comme enfoncée en terre, Marie se redresse en même temps que s’élève la croix de son Fils, pour devenir, debout (stabat mater), la mère de Jean et de l’Église.
La Vierge, les Coptes et moi de Namir Abdel Messeeh (2012)
D’une famille copte émigrée en France, le réalisateur revient en Égypte pour enquêter sur les apparitions de la Vierge à Zeitoun, en 1968. Le documentaire se transforme en fiction, Namir décidant de faire apparaître Marie à l’écran, chose plus facile avec une actrice qu’avec la Vierge. Étrangement, les cousins et les voisins du village, qui ont participé au film et connaissent ses trucages, découvrent la scène avec une gravité émerveillée. Magie du cinéma ou présence de l’invisible? Une comédie fine et drôle pour y songer.
Le 13e jour de Ian et Dominic Higgins (2015)
Le récit des apparitions de Marie aux trois petits bergers du village portugais de Fatima, en 1917. Une lecture historique riche de nombreux détails factuels. Et une évocation poétique des bouleversements de l’ordre naturel, notamment avec la célèbre «danse du soleil», dont furent témoins des centaines de gens.