France / Février à Juillet 1858 Notre Dame de lourdes
I – Généralités
Pays de l’apparition
France
Site
Lourdes est une commune française située dans le département des Hautes-Pyrénées, en région Occitanie.
Désignation
Notre Dame de Lourdes
Contexte historique
L’Europe poursuit la colonisation du monde. L’Allemagne, avec la Prusse à l’œuvre, marche vers son unité.
26 – 27 juin : le traité de Tianjin renforce considérablement la puissance commerciale des Français et des Britanniques en Chine.
1er–2 septembre : la France débarque à Tourane (Da Nang – Viêt Nam).
15 décembre : Ferdinand de Lesseps crée la Compagnie universelle du canal maritime de Suez ; la France détient la moitié du capital, le khédive d’Égypte 44 %
18 février : première constitution ségrégationniste du Transvaal.
20 mai : en Mauritanie, le général français Faidherbe, gouverneur du Sénégal impose la souveraineté française aux tribus Trarza qui contrôlaient les escales du bas Sénégal et rançonnaient les commerçants.
31 mai, campagne de Cochinchine : une escadre française commandée par l’amiral Rigault de Genouilly mouille devant Tourane, pour protéger les missions catholiques tout en s’assurant des débouchés en Indochine.
6 septembre : prise de Jambi. Les Hollandais annexent les principautés côtières du nord-est de Sumatra.
27 janvier, Delhi : début du procès de l’empereur moghol Bahadur Shah II. Condamné pour trahison le 9 mars, il est déposé et exilé à Rangoon. Sa famille est décimée par le lieutenant William Hodson (en). Les Britanniques profitent de la révolte pour éliminer l’aristocratie indienne. La population indienne est massacrée et torturée sans distinction.
17mars : Irish Republican Brotherhood. La fraternité républicaine irlandaise, les Fenians, demandant la création d’une république indépendante et démocratique, est fondée à Dublin pour renverser le pouvoir britannique.
29 avril : le Portugal abolit l’esclavage dans un délai de 20 ans.
7 octobre : le prince Guillaume devient régent de Prusse. Il renverse Frédéric-Guillaume IV de Prusse, son frère, et inaugure une nouvelle ère : la Prusse mène désormais le combat pour l’unité allemande
II – La voyante
Bernadette Soubirous, de son vrai nom Marie-Bernarde Soubirous, née le 7 janvier 1844 à Lourdes, et morte le 16 avril 1879 à Nevers, est une sainte catholique française. Elle ne naît pas dans une famille pauvre mais qui va descendre dans la misère ; c’est une famille où l’on prie ; pas d’école pour Bernadette : il faut servir au cabaret de tante Bernarde. Pas de catéchisme : sa mémoire rebelle ne retient pas les formules abstraites. À 14 ans, elle ne sait ni lire, ni écrire, en souffre et se sent exclue. Pourtant si Bernadette est inculte, elle a une forte personnalité et les pieds sur terre. Elle ne parle pas le français mais le patois local.
Lors de sa première apparition, elle a 14 ans et se demande ce qui lui arrive ; sur le coup, elle fait preuve d’un bon sens et d’un discernement remarquables ; elle se frotte les yeux, essaie de comprendre, se tourne vers ses compagnes pour vérifier ses impressions, prend conseil en confession auprès de l’abbé Pomian : « J’ai vu quelque chose de blanc ayant la forme d’une dame.» Interrogée par le commissaire Jacomet, elle répond avec une assurance, une prudence et une fermeté qui surprennent chez une jeune fille sans instruction : « Aquero, je n’ai pas dit la Sainte Vierge… Monsieur, vous m’avez tout changé». Elle dit ce qu’elle a vu avec un détachement, une liberté étonnants : « Je suis chargée de vous le dire, pas de vous le faire croire. »
Elle raconte les Apparitions avec exactitude, sans rien ajouter ni retrancher. Elle désigne la Vierge par le terme aquero : « cette chose là » et part en courant en répétant sans cesse, sur le chemin, ces mots que lui a dits la Vierge et qu’elle ne comprend pas : « Que soy era immaculada councepciou« . (Je suis l’immaculée conception). La voyante n’est pas crue ; on la menace de prison. En l’espace de quelques mois, Bernadette Soubirous, alors âgée de 14 ans, était devenue une célébrité internationale, tandis que la vie dans cette bourgade des Pyrénées commençait à être transformée par l’affluence de pèlerins, de curieux et de journalistes.
Entre 1858 et 1866, Bernadette continue de vivre à Lourdes, où sa situation devient, cependant, de moins en moins tenable. Sans cesse sollicitée, tout en refusant de percevoir quoi que ce soit en rapport aux apparitions ou à sa célébrité, elle se pose la question d’une vie religieuse. En 1864, suivant la recommandation de l’évêque de Nevers, elle se décide à entrer chez les sœurs de la Charité. Deux ans plus tard, alors que la construction de la basilique est en cours, Bernadette a 22 ans et quitte Lourdes pour entrer au couvent Saint-Gildard, à Nevers. Elle y mène treize années d’une vie de « religieuse ordinaire », ayant néanmoins la particularité de recevoir la visite de nombre d’évêques, parmi ceux qui souhaitent se faire une opinion sur elle et sur les apparitions.
Souvent malade et de santé fragile, elle s’occupe de l’infirmerie, quand elle n’y est pas elle-même soignée. Aucun emploi n’est prévu pour elle : alors l’évêque lui donne l’emploi de prier. « Priez pour les pécheurs», avait dit la Dame. Elle y sera fidèle. « Mes armes, écrit-elle au pape, sont la prière et le sacrifice. » La maladie fait d’elle un pilier d’infirmerie. Elle fait ses vœux perpétuels en 1878, puis meurt le 16 avril 1879, à l’âge de 35 ans. Bernadette Soubirous est béatifiée le 14 juin 192puis canonisée le 8 décembre 1933 par le pape Pie XI.
Sa fête est célébrée le 16 avril (en France, le 18 février). Lorsqu’on ouvre son cercueil quelques années plus tard, le corps de Bernadette est dans un exceptionnel état de conservation. En 1868, paraissait le livre de Henri Lasserre, intitulé Notre-Dame de Lourdes, qui connaît un grand succès et est traduit en 80 langues. En 1869, le pape Pie IX écrira une lettre à l’auteur pour l’en féliciter, reconnaissant ainsi implicitement ces apparitions.
À la fin du XIXe siècle, la foule qui afflue à Lourdes intéresse nombre d’intellectuels. Parmi eux, Émile Zola (Lourdes), Joris-Karl Huysmans (Les Foules de Lourdes), François Mauriac (Les Pèlerins de Lourdes) ou encore Paul Claudel. L’ensemble des archives et des témoignages sur Bernadette Soubirous a fait l’objet d’un travail de recensement et d’édition critique par René Laurentin, dans les années 1960–70.
« Le secret de Lourdes c’est Bernadette ! » par le Père Laurentin, historien des apparitions de Lourdes.
L’abbé René Laurentin, né le 19 octobre 1917 à Tours et mort le 10 septembre 2017 (à 99 ans) dans le 7e arrondissement de Paris, est un prêtre, théologien et exégète français, spécialiste notamment des apparitions mariales. Il fut longtemps chroniqueur religieux au Figaro. Il a écrit de nombreux livres sur les apparitions mariales dans le monde. Il a publié une centaine d’ouvrages. Ancien expert au Concile Vatican II, Membre de l’Académie théologique pontificale « Pontificia Academia Mariana Internationalis » de Rome, professeur à l’université catholique de l’Ouest, il a été « visiting professor » dans plusieurs universités d’Amérique et d’Italie.
Toutce que nous savons des Apparitions et du Message de Lourdes nous vient de Bernadette. Elle seule a vu. Qui est-elle donc ? On peut distinguer trois périodes dans sa vie : les années de son enfance au sein d’une famille pauvre ; une vie « publique » au temps des Apparitions et du témoignage ; enfin, une vie « cachée » comme religieuse, à Nevers.
Avant les apparitions
Quand on raconte les apparitions, Bernadette est souvent présentée comme une fille pauvre, malade et ignorante, logée misérablement au Cachot. Sans doute, mais il n’en a pas toujours été ainsi. Lorsqu’elle naît le 7 janvier 1844, au Moulin de Boly, elle est le premier enfant, l’héritière, de François Soubirous et Louise Castérot qui se sont mariés par amour. Bernadette grandit dans une famille unie où l’on s’aime et où l’on prie. Dix ans de bonheur en ces années décisives de son enfance qui vont forger sa forte personnalité et lui donner un bel équilibre. La descente dans la misère qui suivra n’effacera pas cette richesse humaine. Il reste que Bernadette, à 14 ans, mesure 1m 40. Elle a des crises d’asthme. Elle a une nature vive, spontanée, volontaire, prompte aux réparties, incapable de dissimuler.
Elle a de l’amour-propre, ce qui n’a pas échappé à la mère Vauzou, à Nevers, qui disait d’elle : «Caractère raide, très susceptible.» Bernadette se désolait de ses défauts et les combattait énergiquement. Une forte personnalité mais inculte. Pas d’école pour Bernadette : il faut servir au cabaret de tante Bernarde. Pas de catéchisme : sa mémoire rebelle ne retient pas les formules abstraites. À 14 ans, elle ne sait ni lire, ni écrire et en souffre, elle se sent exclue. Alors elle réagit. Septembre 1857 : on l’envoie à Bartrès. Le 21 janvier 1858, Bernadette rentre à Lourdes : elle veut faire sa première communion. Elle la fera le 3 juin 1858, durant les apparitions.
La vie publique
Les apparitions débutent le 11 février 1858. Pour aider ses parents, Bernadette se chargeait notamment d’aller chercher du bois mort sur les berges du Gave. La voici confrontée au mystère. Un bruit « comme un coup de vent », une lumière, une présence. Sa réaction ? Elle fait preuve d’un bon sens et d’un discernement remarquables ; croyant se tromper, elle mobilise toutes ses ressources humaines : elle regarde, elle se frotte les yeux, elle essaie de comprendre. Ensuite, elle se tourne vers ses compagnes pour vérifier ses impressions : « Avez-vous rien vu ? ».
Elle se tourne ensuite vers Dieu : elle prie son chapelet. Elle se tourne vers l’Église et prend conseil en confession auprès de l’abbé Pomian : « J’ai vu quelque chose de blanc ayant la forme d’une dame. » Interrogée par le commissaire Jacomet, elle répond avec une assurance, une prudence et une fermeté qui surprennent chez une jeune fille sans instruction : « Aquero, je n’ai pas dit la Sainte Vierge… Monsieur, vous m’avez tout changé». Elle dit ce qu’elle a vu avec un détachement, une liberté étonnants : « Je suis chargée de vous le dire, pas de vous le faire croire.
Elle raconte les Apparitions avec exactitude, sans rien ajouter ni retrancher. Une seule fois, effrayée par la rudesse de l’abbé Peyramale, elle ajoute un mot : « Monsieur le curé, la Dame demande toujours la chapelle… même toute petite.» Dans son Mandement sur les Apparitions, Mgr Laurence souligne «la simplicité, la candeur, la modestie de cette enfant… elle raconte tout sans affectation, avec une ingénuité touchante… et, aux nombreuses questions qu’on lui adresse, elle fait, sans hésiter, des réponses nettes, précises, empreintes d’une forte conviction ». Insensible aux menaces comme aux offres avantageuses, «la sincérité de Bernadette est incontestable : elle n’a pas voulu tromper ».
Mais ne s’est-elle pas trompée elle-même… victime d’une hallucination ? – se demande l’évêque. Il évoque alors le calme de Bernadette, son bon sens, l’absence chez elle de toute exaltation et aussi le fait que les Apparitions ne dépendent pas de Bernadette : elles ont lieu alors que Bernadette ne s’y attendait pas, et dans la quinzaine, par deux fois, alors que Bernadette se rendait à la Grotte, la Dame n’y était pas. Pour en arriver à ces conclusions, Bernadette a dû répondre aux curieux, admirateurs, journalistes et autres, comparaître devant des commissions d’enquête civiles et religieuses. La voilà tirée de l’ombre et projetée au premier plan de l’actualité : « une tempête médiatique » s’abat sur elle. Il lui aura fallu de la patience et de l’humour pour lui résister et préserver la pureté de son témoignage.
Elle n’accepte rien : « Je veux rester pauvre. » Elle ne bénit pas les chapelets qu’on lui présente : « Je ne porte pas l’étole. » Elle ne vendra pas de médailles : « Je ne suis pas marchande. » Et, devant les images à dix sous qui la représentent, elle lance : « Dix sous, c’est tout ce que je vaux ! ». Dans ces conditions, au Cachot la vie n’est plus possible, il faut protéger Bernadette.
Le curé Peyramale, et le maire Lacadé se mettent d’accord : Bernadette sera admise comme « malade indigente » à l’hospice tenu par les Sœurs de Nevers ; elle y arrive le 15 juillet 1860. À 16 ans, elle apprend à lire et à écrire. On peut voir encore aujourd’hui, à l’église de Bartrès, les « bâtons » tracés de sa main ! Par la suite, elle écrira souvent à sa famille et même au pape ! Elle rend visite à ses parents qui ont été relogés à la « maison paternelle ». Elle soigne quelques malades, mais surtout elle cherche sa voie : bonne à rien et sans dot, comment être religieuse ? Finalement, elle entre chez les Sœurs de Nevers « parce qu’on ne m’y a pas attirée ». Dès lors, une vérité s’impose à son esprit : « À Lourdes, ma mission est finie. » Maintenant, elle doit s’effacer pour laisser toute la place à Marie.
La vie cachée à Nevers
C’est elle-même qui emploie cette expression : « Je suis venue ici pour me cacher. » À Lourdes, elle était Bernadette, la voyante. A Nevers, elle devient Sœur Marie-Bernard, la sainte. On a souvent parlé de la sévérité des supérieures à son égard, mais il faut bien comprendre que Bernadette était un cas : il fallait la soustraire à la curiosité, la protéger, et protéger aussi la congrégation. Bernadette fera le récit des Apparitions devant la communauté des sœurs réunies, dès le lendemain de son arrivée ; ensuite, elle ne devra plus en parler. On la gardera à la Maison-mère, alors qu’elle aurait tant aimé soigner les malades. Au jour de sa profession, aucun emploi n’est prévu pour elle : alors l’évêque lui donne « l’emploi de prier ». « Priez pour les pécheurs », avait dit la Dame. Elle y sera fidèle. « Mes armes, écrit-elle au pape, sont la prière et le sacrifice. »
La maladie fait d’elle un pilier d’infirmerie, et puis il y a ses interminables séances au parloir : « Ces pauvres évêques, ils feraient mieux de rester chez eux. » Lourdes est bien loin… revenir à la Grotte, jamais ! Mais, tous les jours, elle y fait son pèlerinage en esprit. Elle ne parlera pas de Lourdes, elle en vivra. « Vous devez être la première à vivre le message », lui dit le Père Douce, son confesseur. Et, de fait, après avoir été aide-infirmière, elle entre peu à peu dans l’état de malade. Elle en fera « son emploi », acceptant dans un acte d’amour parfait toutes les croix, pour les pécheurs : « Après tout, ce sont nos frères. »
Au cours des longues nuits sans sommeil, s’unissant aux messes qui sont célébrées dans le monde entier, elle s’offre comme une « crucifiée vivante » dans le gigantesque combat des ténèbres et de la lumière, associée, avec Marie, au mystère de la Rédemption, les yeux fixés sur le crucifix : « C’est là que je puise ma force. » L’Église l’a proclamée sainte le 8 décembre 1933, non pour avoir été favorisée des Apparitions, mais pour la manière dont elle y a répondu.
III – L’Apparition (généralités)
Date
Entre le 11 février et le 16 juillet 1858. Soit les 11,14, 18, 19, 20, 21, 23, 24, 25, 27 et 28 Février ; les 1,2,3,4 et 25 Mars ; les 7 Avril et 16 Juillet, Aucun des jours de la semaine n’est privilégié.
Nombre et durée des apparitions
Bernadette Soubirous aura 18 Apparitions pendant 5 mois dont 12 les premiers quinze jours.Bernadette employait surtout le terme occitan« aquerò » (c’est-à-dire « cela ») pour désigner l’objet de sa vision.
Emplacement des apparitions
Une grotte dans un rocher situé le long du Gave, un torrent de montagne, au lieu dit « Massabielle », près de Lourdes.
Récit des Apparitions
Du 14 Février 1858 au 16 juillet 1858
1ère apparition : Jeudi 11 février 1858.
Pour aider ses parents, Bernadette se chargeait notamment d’aller chercher du bois mort sur les berges du Gave. Accompagnée de sa sœur et d’une amie, Bernadette se rend à Massabielle, le long du Gave, pour ramasser des os et du bois mort. Enlevant ses bas pour traverser le ruisseau et aller dans la Grotte, elle entend un bruit qui ressemblait à un coup de vent ; elle lève la tête vers la grotte qui se trouvait là et y apercevra une forme blanche : la Vierge. « J’aperçus une dame vêtue de blanc : elle portait une robe blanche, un voile blanc également, une ceinture bleue, et une rose jaune sur chaque pied. » Elle fait le signe de la Croix et récite le chapelet avec la Dame.
La prière terminée, la Dame disparaît brusquement.
2ème apparition : Dimanche 14 février 1858.
Bernadette ressent une force intérieure qui la pousse à retourner à la Grotte malgré l’interdiction de ses parents. Sur son insistance, sa mère l’y autorise ; après la première dizaine de chapelet, elle voit apparaître la même Dame. Elle lui jette de l’eau bénite. La Dame sourit et incline la tête. La prière du chapelet terminée, elle disparaît.
3ème apparition : Jeudi 18 février 1858.
Pour la première fois, la Dame parle. Bernadette lui présente une écritoire et lui demande d’écrire son nom. Elle lui dit : « Ce n’est pas nécessaire. » et elle ajoute : « Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde mais dans l’autre. Voulez-vous avoir la grâce de venir ici pendant quinze jours
4ème apparition : Vendredi 19 février 1858.
Bernadette vient à la Grotte avec un cierge béni et allumé. C’est de ce geste qu’est née la coutume de porter des cierges et de les allumer devant la Grotte.
5ème apparition : Samedi 20 février 1858.
La Dame lui a appris une prière personnelle. A la fin de la vision, une grande tristesse envahit Bernadette.
6ème apparition : Dimanche 21 février 1858.
La Dame se présente à Bernadette le matin de bonne heure. Une centaine de personnes l’accompagne. Elle est ensuite interrogée par le commissaire de police Jacomet. Il veut lui faire dire ce qu’elle a vu. Bernadette ne lui parle que d’ « aquero » (cela)
7ème apparition : Mardi 23 février 1858
Entourée de cent cinquante personnes, Bernadette se rend à la Grotte. L’Apparition lui révèle un secret « rien que pour elle ».
8ème apparition : Mercredi 24 février 1858
Message de la Dame : « Pénitence! Pénitence! Pénitence! Priez Dieu pour les pécheurs ! Allez baiser la terre en pénitence pour les pécheurs ! »
Neuvième Apparition : Jeudi 25 Février 1858.
Trois cents personnes sont présentes. « Allez boire à la fontaine et vous y laver. Vous mangerez de cette herbe qui est là. » Bernadette raconte : « elle me dit d’aller boire à la source (…) je ne trouvai qu’un peu d’eau vaseuse. Au quatrième essai je pus boire ; elle me fit également manger une herbe qui se trouvait près de la fontaine puis la vision disparut et je m’en allai » Devant la foule qui lui demande: « Sais-tu qu’on te croit folle de faire des choses pareilles ? » Elle répond seulement: « C’est pour les pécheurs. »
10ème apparition : Samedi 27 février 1858.
Huit cents personnes sont présentes. L’Apparition est silencieuse. Bernadette boit l’eau de la source et accomplit les gestes habituels de pénitence.
11ème apparition : Dimanche 28 février 1858.
Plus de mille personnes assistent à l’extase. Bernadette prie, baise la terre et rampe sur les genoux en signe de pénitence. Elle est ensuite emmenée chez le juge Ribes qui la menace de prison.
12ème apparition : Lundi 1er mars 1858.
Plus de mille cinq cents personnes sont rassemblées et parmi elles, pour la première fois, un prêtre. Dans la nuit, Catherine Latapie, une amie lourdaise, se rend à la Grotte, elle trempe son bras déboîté dans l’eau de la source : son bras et sa main retrouvent leur souplesse.
13ème apparition : Mardi 2 mars 1858.
La foule grossit de plus en plus. La Dame lui demande : « Allez dire aux prêtres qu’on vienne ici en procession et qu’on y bâtisse une chapelle. » Bernadette en parle à l’abbé Peyramale, curé de Lourdes. Celui-ci ne veut savoir qu’une chose : le nom de la Dame. Il exige en plus une preuve: voir fleurir le rosier, ou églantier, de la grotte. (on est en hiver)
14ème apparition : Mercredi 3 mars 1858.
Dès 7 heures le matin, en présence de trois mille personnes, Bernadette se rend à la Grotte, mais la vision n’apparaît pas. Après l’école, elle entend l’invitation intérieure de la Dame. Elle se rend à la Grotte et lui redemande son nom. La réponse est un sourire. Le curé Peyramale lui redit : « Si la Dame désire vraiment une chapelle, qu’elle dise son nom et qu’elle fasse fleurir le rosier de la Grotte. «
15ème apparition : Jeudi 4 mars 1858.
La foule toujours plus nombreuse (environ huit mille personnes) attend un miracle à la fin de cette quinzaine. La vision est silencieuse. Le curé Peyramale campe sur sa position. Pendant 20 jours, Bernadette ne va plus se rendre à la Grotte, elle n’en ressent plus l’irrésistible invitation.
16ème apparition : Jeudi 25 mars 1858.
La vision révèle son nom, mais le rosier (ou églantier) sur lequel elle pose les pieds au cours de ses Apparitions ne fleurit pas. Bernadette raconte : « Elle leva les yeux au ciel, joignant en signe de prière ses mains qui étaient tendues et ouvertes vers la terre et me dit : « Je suis l’Immaculée Conception » [« que soy era immaculada councepciou »] La jeune voyante part en courant et répète sans cesse, sur le chemin, des mots qu’elle ne comprend pas. Ces mots troublent le brave curé. Bernadette ignorait cette expression théologique. Quatre ans plus tôt, en 1854, le pape Pie IX en avait fait une vérité certaine de la foi catholique : un dogme.
17ème apparition : Mercredi 7 avril 1858.
Pendant cette Apparition, Bernadette tient son cierge allumé. La flamme entoura longuement sa main sans la brûler. Ce fait est immédiatement constaté par le médecin, le docteur Douzous.
18ème apparition et dernière apparition : jeudi 16 juillet 1858.
Bernadette ressent le mystérieux appel de la Grotte, mais son accès est interdit et fermé par une palissade. Elle se rend donc en face, de l’autre côté du Gave. Elle voit le Vierge qui se présente à elle sous l’apparence de Notre Dame du Mont Carmel*. « Il me semblait que j’étais devant la grotte, à la même distance que les autres fois, je voyais seulement la Vierge, jamais je ne l’ai vue aussi belle ! »
* Notre Dame du mont Carmel
Notre-Dame du Mont-Carmel (ou Notre-Dame du Carmel) est l’un des divers noms de la Vierge Marie. Sa dénomination procède du mont Carmel, en Terre Sainte.
Le mont Carmel, en hébreu Har HaKarmel, littéralement en français « le vignoble de Dieu », est une montagne côtière d’Israël surplombant la mer Méditerranée. La ville de Haïfa se trouve en partie sur le flanc du mont Carmel, ainsi que quelques petites villes, comme Nesher ou Tirat Carmel. Dès le douzième siècle, des hommes vivent en ermites à la recherche de Dieu dans les grottes du Mont Carmel. Les premiers ermites consacrèrent à la Vierge Marie la petite église qu’ils construisaient « au milieu de leurs cellules », signifiant ainsi qu’ils choisissaient Marie comme « patronne » de leur communauté naissante. Et peu de temps après leur arrivée en Europe, ils se firent appeler « Frères de Sainte-Marie du Mont Carmel ». La famille carmélitaine comprend les Frères Carmes, qui sont à l’origine de l’Ordre du Carmel au XIIIe siècle, les moniales Carmélites, fondées au XVe siècle, des laïcs, des congrégations religieuses de style varié, et aussi des associations et communautés diverses. Aux XVIe siècle en Espagne, Thérèse de Jésus (d’Avila) et Jean de la Croix initient une réforme qui aboutit à la séparation entre les réformés (ou déchaussés) et ceux qui poursuivent l’« antique observance ». Sainte Thérèse d’Avila définit l’Ordre du Carmel comme « l’Ordre de Notre-Dame ».
IV – Analyse de l’Apparition
Apparence de la Vierge
« J’aperçus une dame vêtue de blanc : elle portait une robe blanche, un voile blanc également, une ceinture bleue et une rose jaune sur chaque pied. » A la dix huitième apparition, Bernadette raconte : « Il me semblait que j’étais devant la grotte, à la même distance que les autres fois, je voyais seulement la Vierge, jamais je ne l’ai vue aussi belle ! ».
Attitudes de la Vierge
Bernadette fait le signe de la croix et récite le chapelet avec la Dame. Deuxième apparition. Quand Bernadette lui jette de l’eau bénite, la Dame sourit et incline la tête. A la cinquième apparition, la Dame a appris une prière personnelle à Bernadette. A la septième apparition, l’Apparition lui révèle un secret « rien que pour elle « . A la dixième apparition, la Vierge reste silencieuse. Elle ne parlera qu’à la troisième apparition. A la onzième apparition, sans doute à la demande de la Vierge, Bernadette prie, baise la terre et rampe sur les genoux en signe de pénitence. A la quatorzième apparition, dès 7 h le matin, Bernadette se rend à la Grotte, mais la vision n’apparaît pas ! Après l’école, elle entend l’invitation intérieure de la Dame. Elle se rend à la Grotte et lui redemande son nom. La réponse est un sourire.
A la quinzième apparition, la foule toujours plus nombreuse (environ huit mille personnes) attend un miracle à la fin de cette quinzaine, mais la Vierge est silencieuse. Pendant vingt jours, Bernadette ne va plus se rendre à la Grotte. A la seizième apparition, la vision révèle enfin son nom, mais le rosier (ou églantier) sur lequel elle pose les pieds au cours de ses Apparitions ne fleurit toujours pas. (c’est une demande de miracle qu’on lui avait faite ) Bernadette raconte : « Elle leva les yeux au ciel, joignant en signe de prière ses mains qui étaient tendues et ouvertes vers la terre, et me dit : Que soy era immaculada councepciou« .
Paroles de la Vierge
Marie parle très peu et seulement lors de 7 apparitions sur un total de 18 ! A la troisième apparition, pour la première fois, la Dame parle. Bernadette lui présente une écritoire et lui demande d’écrire son nom. Elle lui répond : « Ce n’est pas nécessaire. » Elle ajoute : « Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde mais dans l’autre. Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant quinze jours ? » A la huitième apparition, la Dame dit : « Pénitence ! Pénitence ! Pénitence ! Priez Dieu pour les pécheurs ! Allez baiser la terre en pénitence pour les pécheurs ! « A la neuvième apparition, elle dit : «Allez boire à la fontaine et vous y laver. Vous mangerez de cette herbe qui est là. A la treizième apparition, la Dame lui demande : « Allez dire aux prêtres qu’on vienne ici en procession et qu’on y bâtisse une chapelle ». A la seizième apparition, elle me dit : « Que soy era immaculada councepciou » : Je suis l’Immaculée conception !
Messages de la Vierge
Marie révèle au monde pour la première fois qu’elle est née préservée de la faute originelle. Elle rappelle avec force la nécessité de faire pénitence, pour se sauver, mais surtout sauver l’âme des pécheurs. Les gestes qui nous paraissent effarants qu’elle demande à Bernadette : ramper, manger de l’herbe….nous rappellent que l’important sur terre n’est pas, à travers la symbolique de ces gestes, notre corps et le monde physique, mais le salut de notre âme et celui des autres. En demandant la construction d’une église, elle souligne l’importance de la prière. Dans l’économie de ses mots, la Vierge nous signifie en creux l’importance du silence (donc de la méditation) et du choix des mots.
Cette fois encore – comme à toutes les Apparitions- la Vierge fait preuve de caractère et répond, à sa manière, aux questions ou requêtes qu’on lui pose. Non elle n’écrira pas son nom ; non, l’églantier ne fleurira pas, mais Catherine Latapie verra son bras déboîté reprendre sa souplesse dans l’eau de la source, à la douzième apparition. Car la Vierge est aussi médiatrice de toutes les grâces et pas seulement spirituelles. Enfin, la Vierge rappelle à Bernadette que la vie humaine n’est pas le lieu du bonheur : Bernadette mourra à 35 ans, après avoir passé l’essentiel de sa vie à l’infirmerie du couvent.
* La Pénitence selon le glossaire de l’église catholique
Faire pénitence, c’est implorer le pardon de Dieu. Le mot s’est peu à peu confondu avec les diverses pratiques de pénitence. Pour l’essentiel, la pénitence vise à la réparation de la faute commise. Elle est le signe de la « conversion » à laquelle le Christ nous a tous appelés : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle » (Mc 1, 15).
Eléments supra naturels
La flamme du cierge ne brule pas les mains de Bernadette.
Les 70 guérisons inexpliquées de personnes ayant manifesté une dévotion envers la Vierge de Lourdes. ( reconnues officiellement après enquête)
Le corps non perverti par la corruption de Bernadette Soubrirous.
Marie parle le patois de Bernadette
Marie confirme le dogme de l’Immaculée conception reconnue par le pape en 1854, quatre ans plus tôt.
La guérison du bras déboité de Catherine Latapie
Eléments conformes aux autres apparitions
La prière personnelle apprise à Bernadette
La découverte d’une source
L’apparition dans une grotte
Des guérisons miraculeuses
Le choix d’une jeune fille pauvre et humble
Le secret révélé aux voyants « rien que pour eux »
Bâtir une chapelle et y venir en procession
L’appel à la prière et à la pénitence, pour sauver les pécheurs.
Comme aux enfants de Fatima, la Vierge ne promet pas à Bernadette d’être heureuse « ici bas ».
Lors de la 17 ème Apparition, Bernadette tient son cierge allumé. La flamme entoure longuement sa main sans la brûler. Ce fait est immédiatement constaté par le médecin, le docteur Douzous.
Marie s’exprime dans le patois local.
Eléments spécifiques
Le « coup de vent » du Jeudi 11 Février signale l’apparition de la Vierge. (Le vent, pour les chrétiens, est un des « signes » de la présence de l’Esprit saint.)
Marie demande à Bernadette de faire des gestes de pénitence : ramper, baiser la terre, manger de l’herbe.
A noter l’exquise politesse de la Vierge envers une enfant de 14 ans : « Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant quinze jours ? »
Lien avec d’autres apparitions
La révélation de l’Immaculée conception confirme les mots inscrits sur la médaille miraculeuse vue par Catherine Labouré à Paris, rue du bac, en 1830 : « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous »
A San Nicolas de los Arroyos (Argentine), le 11 Janvier 1989, la Vierge dit à la voyante : Gladys Quiroga de Mota, « qu’elle apporte un peu du ciel de Lourdes.
Le premier message de la Vierge à Ida Peerdeman à Amsterdam, a été donné le 25 mars 1945, fête de l’Annonciation, et également jour anniversaire de celui où la « Belle Dame » de Lourdes (1858) révélait solennellement son identité en patois des Pyrénées, à Bernadette Soubirous: «Que soy era Immaculada Councepciou !» (en français : « Je suis l’Immaculée Conception »).
Comme on le verra régulièrement, les apparitions de la Vierge se confortent les unes les autres : l’espace temps de Marie n’est pas le nôtre !
V- Reconnaissance et sanctuaires
Reconnaissance
Suscitant de vives polémiques, les apparitions, que seule la jeune fille vit, furent rapidement l’objet d’enquêtes et de contre-enquêtes. Une commission d’enquête, mise en place par l’évêque de Tarbes, en juillet 1858, se prononce en faveur de ces apparitions le 18 janvier 1862, (soit quatre ans plus tard). Au nom de toute l’Église, l’évêque du lieu, Mgr Laurence, publia un mandement par lequel il reconnaissait officiellement les apparitions de Lourdes : « Nous sommes […] convaincus que l’Apparition est surnaturelle et divine, et que, par conséquent, ce que Bernadette a vu, c’est la Très Sainte Vierge. » La Vierge y est depuis lors honorée sous le vocable « Notre-Dame de Lourdes ».
Sanctuaire (s)
Au cours d’une de ces apparitions, Bernadette a creusé le sol pour y prendre de l’eau. L’eau de cette source est rapidement réputée miraculeuse et il commence à être question de guérisons. S’en tenant à ce qu’elle avait vu et entendu, Bernadette niera avoir été témoin de guérisons ou y avoir contribué : « On m’a dit qu’il y avait eu des miracles, mais à ma connaissance, non », déclare-t-elle en septembre 1858. Dans un contexte post-révolutionnaire de vives polémiques sur les questions religieuses et, quelques années après les apparitions mariales de la rue du Bac et de la Salette, celles de Lourdes suscitent un engouement populaire important et croissant.
La presse nationale commence à s’y intéresser, durant l’été 1858, notamment avec la publication, par Louis Veuillot, d’un article très remarqué dans L’Univers. Le préfet de Tarbes, suivant les consignes du ministère des Cultes, maintient une interdiction d’accès à la grotte jusqu’en octobre 1858. L’aménagement de la grotte et la construction d’une basilique sur le rocher qui la surplombe commencent en 1862. Depuis, les sanctuaires de Lourdes constituent le plus grand centre de pèlerinage catholique français.
Les sanctuaires comprennent la grotte, lieu des apparitions, la basilique de l’Immaculée-Conception, la basilique du Rosaire, les abords du gave, une esplanade, la basilique Saint-Pie X, une prairie, un accueil pour les malades, les fontaines, les piscines, l’église Sainte-Bernadette, un chemin de croix monumental et nombre de bâtiments de service. Les principaux éléments de cet ensemble de 52 hectares (et notamment les trois basiliques et l’Esplanade du Rosaire) sont situés sur la rive gauche du Gave de Pau qui fait une boucle au niveau du pont Saint-Michel, mais le domaine s’étend aussi largement sur la rive droite en aval de ce pont.
Le centre de pèlerinage accueille chaque année 6 millions de pèlerins ou visiteurs venus du monde entier selon le secrétariat général des sanctuaires, dont environ 60 000 malades et invalides. C’est le troisième lieu de pèlerinage catholique, en fréquentation, après le Vatican et la basilique Notre-Dame de Guadalupe de Mexico. Avec un parc hôtelier de plus de 12 000 chambres, Lourdes est la deuxième ville hôtelière de France, après Paris, mais troisième en nombre d’hôtels après Nice.
70 guérisons inexpliquées sur 7000 dossiers déposés y ont été recensées. Six personnes affirment avoir été guéries par l’intercession de Notre-Dame de Lourdes alors qu’elles n’étaient pas venues à Lourdes.La majorité des personnes a été guérie au contact de l’eau de Lourdes (50), la plupart aux piscines du Sanctuaire.
*Les sept dernières guérisons
- Serge PERRIN du Lion d’Angers (France). Hémiplégie droite itérative, avec lésions oculaires, par troubles circulatoires carotidiens bilatéraux. 41 ans au 01-05-1970. Diocèse et date de reconnaissance : Angers 17-06-1978.
- Delizia CIROLLI de Paternò (Italie). Sarcome d’Ewing du genou droit. 12 ans au 24-12-1976. Diocèse et date de reconnaissance : Catania (Italie) 28-06-1989.
- Jean-Pierre BÉLY de La Couronne (France). Sclérose en plaques évolutive depuis 15 ans. 51 ans au 9.10.1987. Diocèse et date de reconnaissance : Angoulême 9.02.1999
- Anna SANTANIELLO de Salerne (Italie). Décompensation cardiaque par maladie mitrale suite à un rhumatisme articulaire aigu. 41 ans au 19-08-1952. Diocèse et date de reconnaissance : Salerne (Italie) 21-09-2005
- Sœur Luigina TRAVERSO de Novi Ligure (Italie). Paralysie de la jambe gauche (lombosciatique paralysante sur méningocèle). 30 ans au 23-07-1965. Diocèse et date de reconnaissance : Casale-Monferrato (Italie) 11-10-2012
- Danila CASTELLI de Bereguardo (Italie). Hypertension artérielle avec de graves et récurrentes crises. 43 ans au 04-05-1989. Diocèse et date de reconnaissance : Pavia (Italie) 20-06-2013
- Plus d’attelle, de pied tordu, d’antalgique. Envolées aussi les séquelles neurologiques. Bernadette MORIAU, religieuse de Beauvais au prénom prédestiné, est devenue officiellement ce dimanche 11 Février 2018, à 78 ans, la 70e miraculée de Lourdes. Sa guérison a eu lieu 11 juillet 2008. C’est donc après de dix ans d’enquête du Bureau des constatations médicales du Sanctuaire de Lourdes que les autorités religieuses ont franchi le pas. Le miracle s’est produit quelques jours à peine après son retour d’un pèlerinage dans la cité mariale. A l’époque sœur Bernadette, infirmière de profession, vit un véritable calvaire. Elle souffre depuis l’âge de 26 ans d’une maladie invalidante des lombaires. Elle a subi de nombreuses opérations chirurgicales, mais rien n’y avait fait. La dernière guérison reconnue datait de 2013. Depuis 1862, 80 % des 70 miracles de lourdes ont concerné des femmes. Mais jusqu’ici aucune ne se prénommait Bernadette.
L’annonce faite à Marie de Paul Claudel
L’Annonce faite à Marie est un « mystère » en quatre actes et un prologue de Paul Claudel créé le 22 décembre 1912 par la troupe du théâtre de l’Œuvre (salle Malakoff) dans une mise en scène d’Aurélien Lugné-Poe
Dans un « Moyen Âge de convention », Violaine, fille d’Anne Vercors, et fiancée à Jacques Hury, rencontre l’architecte Pierre de Craon, qui l’a autrefois désirée et a, depuis, contracté la lèpre. Violaine consent à lui donner, par compassion et charité, un baiser d’adieu. Mais la scène a été surprise par sa sœur Mara, amoureuse de Hury, et celle-ci va tout tenter pour nuire à sa rivale. C’est à ce moment que le père, Anne, annonce son intention subite d’abandonner la prospérité du domaine familial pour se rendre en Terre sainte laissant à Jacques le patronage de la maison et la main de Violaine.
À la suite du baiser donné à Pierre de Craon, Violaine contracte également la lèpre et, dénoncée par sa sœur, elle se voit reniée par les siens et abandonnée par son fiancé qui l’envoie dans une léproserie et épouse Mara. Elle se retire dans la forêt malade pour se vouer à Dieu. Mais voici que meurt l’enfant né du mariage de Mara et de Jacques. Désespérée, Mara va supplier la lépreuse dans sa caverne durant la nuit de Noël : elle ne l’aime pas, mais elle a foi dans la vertu de sa sainteté qui peut obtenir de Dieu un miracle. Violaine l’associe à ses prières et ressuscite l’enfant dont les yeux prennent alors la couleur des yeux bleus de Violaine alors qu’ils étaient noirs comme Mara.
À l’acte suivant, Violaine est tuée par Mara, toujours jalouse et, avant de mourir, elle obtient pour cette dernière le pardon de son père et de son mari. Et, tandis que la lèpre de Pierre de Craon a été mystérieusement guérie, Mara trouve enfin la paix dans le pardon, au son des cloches de l’Angélus dont le premier versicule donne son titre à la pièce : Angelus Domini nuntiavit Mariae (« L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie »). L’histoire de cette jeune fille Violaine devenant progressivement une sainte, assimilée à la Vierge Marie donne finalement la signification de ce mystère : la « possession d´une âme par le surnaturel », comme l´a décrit Claudel lui-même.