La première comédie musicale racontant l’histoire de Bernadette Soubirous s’est achevée par une longue ovation des 1 400 spectateurs émus par le spectacle. Le 1er Juillet 2019.
( par Eric Bureau (texte) et Olivier Lejeune (photo), nos envoyés spéciaux à Lourdes (Hautes-Pyrénées) Le 1 juillet 2019 à 23h56)
lls ont longtemps prêché dans le désert. Il a fallu neuf ans à Roberto Ciurleo et Éléonore de Galard pour mener sur scène « Bernadette de Lourdes », la première comédie musicale racontant l’histoire de Bernadette Soubirous, la jeune fille qui en voyant apparaître la vierge le 11 février 1858, fit de Lourdes un lieu de pèlerinage mondial pour les catholiques.
On comprend que ce lundi soir, les deux producteurs, à qui l’on doit « robin des bois » et « les trois mousquetaires », aient fini la première de leur spectacle, bouleversés par la longue ovation offerte par les 1 400 spectateurs présents à Lourdes dans l’espace Robert-Hossein. Des prêtres, des religieuses, mais aussi beaucoup de non-croyants touchés par cette histoire unique et par la jeune artiste parisienne qui la porte sur ses épaules pendant 1h40.
Eyma bluffante en Bernadette Soubirous
Eyma, découverte lors de la 2e saison de « The Voice Kids », est la révélation du spectacle. Du haut de ses 17 ans elle habite avec un naturel et un talent bluffants, cette adolescente de 14 ans qui se battit, il y a 160 ans, contre les attaques, les moqueries et les jalousies, et mourut en retraite à seulement 35 ans. Autour d’elle, tout le monde est à sa place, son père (David Ban), sa mère (Sarah Caillibot), le curé de Lourdes (Christophe Héraut), le commissaire (Grégory Deck)…
Les musiques de Grégoire donnent du souffle au spectacle, en particulier les chansons d’Eyma, « Pourquoi moi » et « Madame », et le collectif final « Allez dire ». Traduits en trois langues – français, anglais et italien – les textes poétiques Lionel Florence et Patrice Guirao – duo réputé du « Roi Soleil » aux « Trois Mousquetaires » – élèvent l’histoire au-delà de son strict caractère religieux.
Évidemment, « Bernadette de Lourdes » c’est du sérieux. Pas de chorégraphies et d’humour déplacés. L’Église n’aurait pas soutenu le projet et Lourdes héberge le spectacle s’il n’avait respecté sa sainte. La reconstitution de la grotte de Massabielle est très réussie – les apparitions sont moins convaincantes – et les lumières donnent des allures de peintures à certains tableaux de toute beauté. On est souvent touché. Et surtout on y croit.