Certaines apparitions mariales et leurs statues respectives ont reçu un couronnement canonique du pape,
Un couronnement canonique (latin : « coronatio canonica ») est un acte religieux institutionnel réalisé par le pape via la publication d’une bulle pontificale. Cet acte religieux consiste à remettre une couronne, une tiare ou auréolestellaire à une image (statue, peinture, …) du Christ ou de la Vierge Marie (voire très exceptionnellement de saint Joseph) ayant une dévotion et une vénération spécifique dans un diocèse ou une localité donnés. Il est fréquent qu’un légat du pape ou un nonce apostolique et à de rares occasions le pape lui-même se rendent sur place pour déposer solennellement (et en personne) la couronne sur la tête de la statue (ou du tableau, …).
Ainsi : Notre-Dame de Lourdes, Notre-Dame de Fátima, Notre-Dame de Guadalupe, Notre-Dame du Perpétuel Secours, Notre-Dame de Manaoag (en), Notre-Dame du Pilier, Notre-Dame de Walsingham…ainsi que de nombreuses autres.
Notre Dame de Lourdes
La statue actuelle est en place depuis 1877. Elle a été exécutée par la Maison Raffl de Paris pour rappeler le couronnement de Notre-Dame de Lourdes. Celui-ci s’est fait en deux temps : d’abord
sur l’esplanade a été couronnée une statue sculptée par le Père Piboumic ; dans un deuxième temps la maquette de la statue de
Cabuchet a été couronnée dans la basilique de l’Immaculée Conception. Récemment, la statue de Cabuchet a été reproduite dans un matériau moderne pour être portée en tête de la procession du soir. L’œuvre de Cabuchet est, incontestablement, plus gracieuse que celle de Fabish. Qui dit « couronnement » dit « couronne ». Celle de Lourdes est l’œuvre de Mellerio, le plus grand joaillier de l’époque. Les pierres précieuses et les
sommes nécessaires pour réaliser ce trésor furent recueillies, par ses soins, grâce à une souscription nationale, par
voie de presse, qui eut grand succès. ( lettre pour le 150ème anniversaire des apparitions dans » Message de Lourdes » )
Notre dame de Guadalupe
En 1887, le pape Léon XIII rédige une bulle papale autorisant le couronnement canonique de l’image. Le couronnement canonique de l’image de Notre-Dame de Guadalupe se déroule en 1895. Le 12 octobre 1945, le pape Pie XII renouvelle le couronnement canonique de la Vierge la déclarant « Reine et Mère » pour le Mexique et l’Amérique. En 1966, le pape Paul VI offre une rose d’or à l’image de Notre-Dame. En 2013, le pape François accorde une seconde rose d’or à l’image de la Vierge. En 2016, le pape François fait don d’une nouvelle couronne en argent plaqué or accompagnée d’une prière à l’image lors de sa visite apostolique à la basilique.
Notre Dame de Fatima
La statue de Notre-Dame de Fátima, installée devant la chapelle des apparitions a été réalisée par un sculpteur en cèdre du Brésil sur les indications de Lúcia dos Santos (seule voyante de Fátima survivante) en 1920.
Cette statue, représentant Notre-Dame de Fátima est solennellement couronnée le 13 mai 1946 par le cardinal Benedetto Aloisi Masella, légat du pape Pie XII.
La statue effectue quelques voyages au Portugal et au Vatican, mais pour répondre aux très nombreuses sollicitations, une copie est réalisée : « la Vierge pèlerine de Fátima ». Cette statue pèlerine fait le tour du monde et visite 64 pays en 50 ans. La statue « pèlerine » est maintenant installée dans la basilique de Notre-Dame du Rosaire de Fatima. Douze nouvelles copies ont été réalisées, poursuivant les voyages autour du monde.
Fatima : la balle de 9 mm est devenue le joyau de la couronne de la Vierge
Le 13 mai 1981, jour anniversaire de la première apparition de la vierge à Fatima, le pape Jean Paul II est victime d’une tentative d’assassinat place Saint-Pierre à Rome. Mehmet Ali Ağca est déjà un tireur confirmé lorsqu’il empoigne dans sa sacoche un pistolet semi-automatique Browning calibre 9 mm, au passage de la papamobile.
Mehmet Ali Ağca a accompli son funeste apprentissage parmi les gangs d’Europe de l’Est à la main du KGB et l’organisation islamiste et nationaliste turque des « Loups gris ». Le véhicule du Saint-Père est grand ouvert ce jour là et les fidèles portent leurs enfants à bout de bras jusqu’au successeur de Pierre qui distribue les bénédictions et les accolades, souriant. Lorsque le Pape passe à trois mètres du tueur, il ouvre le feu à deux ou six reprises selon les versions. Un complice, Oral Çelik, situé à vingt mètres de là, est chargé de semer la confusion en lançant une grenade et en tirant à son tour. À la faveur de la panique, les deux tueurs devaient trouver refuge à l’ambassade bulgare. Mais deux femmes se sont mises en travers de ce plan macabre.
La révélation de Fatima devient réalité
Oral Çelik ne tire qu’un seul coup de feu et s’enfuit, sans lancer sa grenade. La course de Mehmet Ali Ağca est arrêtée par une religieuse qui le plaque au sol… Mais une balle a frappé le pape Jean Paul II de plein fouet. Une seconde l’effleure au coude et touche deux autres personnes, l’américaine Ann Odre et la jamaïcaine Rose Hill. L’événement présente des similitudes troublantes avec la révélation de Fatima.
En 1917, la Vierge Marie montrait aux trois bergers : « Un évêque vêtu de blanc (…) tué par un groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une arme à feu et des flèches »… Avant que la religieuse ne plaque l’assassin et l’empêche de vider son chargeur, une autre, jamais identifiée aurait levé la main, bousculé le tireur ou modifié la trajectoire des balles. Un geste mystérieux mais providentiel.
Le Pape est opéré pendant cinq heures, dans un état critique, tandis qu’une foule en prière se presse devant son hôpital. Il survit à l’attentat, à la grande surprise de Mehmet Ali Ağca. Le 27 décembre 1983, lorsque Jean Paul II rend visite au tueur en prison, celui-ci lui demande : « Pourquoi êtes-vous encore en vie ? Je sais que j’ai visé juste et que la balle était puissante et mortelle. » Le Saint-Père lui répond : « Une main a tiré, une autre a guidé », faisant référence à la « main invisible de la Vierge Marie », qui aurait dévié la balle.
L’objet de mort dans la couronne de la Reine de la Paix
Le projectile qui a blessé grièvement Jean-Paul II est ensuite, à sa demande, enchâssé dans la couronne de la statue de Notre-Dame de Fatima. Puisqu’elle a été touchée par la « main invisible de la Vierge », elle est devenue une relique.
Notre-Dame du Perpétuel Secours
Notre Dame du perpétuel secours est une icône« miraculeuse » (Imago Beatae Mariae Virginis miraculis illustris) datant du XIVe siècle, de type byzantin dite Strastnaya (« aux instruments de la Passion »). D’origine crétoise d’après la légende, son type iconographique fut attribué à Andréas Ritzos vers 1492. Elle serait parvenue à Rome en 1480. Selon la tradition elle aurait appartenu à un riche marchand crétois qui, en voyage vers Rome mais se sentant proche de la mort la confia à un ami. L’épouse de cet ami garda ce tableau qui lui plaisait, jusqu’à ce que la Vierge leur apparaisse pour leur demander d’être placée en la basilique Saint-Jean-de-Latran.
Notre Dame de Mananoag :
Des documents datant de 1610 attestent qu’un agriculteurs d’ âge moyen a entendu la voix mystérieuse d’une femme. Il regarda autour et vit au sommet d’un nuage recouvert d’un nuage, une apparition de la Vierge Marie , tenant un chapelet dans sa main droite et l’enfant Jésus dans son bras gauche ; le tout au milieu d’ une lueur céleste. La Vierge lui a dit qu’elle voulait qu’une église soit construite ; une chapelle a été construite sur le sommet de la colline de l’apparition, formant le noyau de la ville. actuelle
L’image en ivoire date du 16ème siècle et est actuellement au sein de la basilique mineure de Notre – Dame du Très Saint Rosaire de Manaoag. Le sanctuaire est un lieu de pèlerinage dans le pays et est administré par l’ Ordre des prêcheurs dans les archidiocèse de Lingayen-Dagupan . Le pape Pie XI a accordé un couronnement canonique à l’image le 22 Avril 1926.
La basilique de Nuestra Señora del Pilar, ou basilique Notre-Dame du Pilier,
La basilique de Nuestra Senora del PIlar est un édifice religieux situé à Saragosse, capitale de la Communauté autonome d’Aragon en Espagne. On y conserve et vénère la colonne (pilar en castillan) sur laquelle la Vierge Marie serait apparue à l’apôtre saint Jacques en 40 ap. J.-C. Le pape Clément XII fixa la date de la fête de la ‘Virgen del Pilar’ au 12 octobre. Elle est également fêtée le 2 janvier à Saragosse.
Notre Dame du pilier de Notre Dame de Paris
C’est auprès de cette statue que Paul Claudel se convertit au catholicisme, religion de son enfance, en assistant, en curieux, aux vêpres à Notre-Dame de Paris, le 25 décembre 1886, jour de Noël.
« J’étais debout, près du deuxième pilier, à droite, du côté de la sacristie. Les enfants de la maîtrise étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être le Magnificat. En un instant mon cœur fut touché et je crus ».
Notre Dame de Walsingham , le « Nazareth » de l’Angleterre, situé à Norwich, comté de Norfolk
L’histoire de Notre Dame de Walsingham dont on ne peut mesurer la réalité, est la suivante : un vieux manuscrit de la fin du XVesiècle raconte que Notre Dame serait apparue, en 1061, à deux reprises, à une noble veuve, Lady Richedis de Faverches, qui désirait l’honorer. Par trois fois, la Vierge aurait conduit Lady Richedis, « en esprit » à Nazareth pour lui montrer sa maison de Nazareth et l’emplacement où Elle se tenait lorsqu’Elle reçut l’ange Gabriel.
Lady Richedis prit les mesures de la maison pour la reproduire à Walsingham. La Vierge Marie voulait, en effet, que le peuple de Grande Bretagne célèbre l’Annonciation, source de la Rédemption de l’humanité. Richedis de Faverches entreprit donc de faire construire une chapelle ; après pas mal de difficultés, la maison fut construite en bois et ornée d’une statue de la Vierge Marie tenant l’Enfant Jésus assis dans ses bras. Walsingham resta, durant tout le Moyen Âge, l’un des plus grands pèlerinages d’Europe du Nord. Malheureusement, le 4 août 1538, le roi Henri VIII le fit détruire après avoir rompu avec Rome en 1533, parce que le pape refusait de bénir son nouveau mariage.
Depuis 1922, à l’initiative du prêtre anglican Alfred Hope Patten, un sanctuaire anglican fut rétabli à Walsingham, et des pèlerinages organisés. En 1950, le sanctuaire catholique de l’Annonciation fut consacré. En 1954 la nouvelle statue Notre Dame de Walsingham était couronnée. En 1968 le sanctuaire catholique fut confié aux pères maristes. Enfin, en 1973 un autel en plein air fut construit.