Notre dame de Pontmain
I – Généralités
Pays de l’apparition
France
Site
Pontmain est une commune française, située dans le département de la Mayenne en région Pays de la Loire, peuplée de 894 habitants (les Pontaminois).Le village de Pontmain est un lieu important de pèlerinage à Notre-Dame de Pontmain qui est apparue à plusieurs enfants le 17 janvier 1871. Une nouvelle église a été édifiée sur la commune à la suite de cette apparition, entre 1873 et 1877. En 1872, la commune de Pontmain est créée par scission du territoire de Saint-Ellier-du-Maine, longtemps simple hameau de la commune de Saint-Ellier-du-Maine, Pontmain est érigé en commune en 1876.
De 1914 à 1918, un camp de concentration existe à Pontmain. Il accueillait des internés civils originaires de nations ennemies, qui y vivaient avec leur famille. Plusieurs centaines de personnes vécurent ainsi les années de guerre. On y retrouve des Allemands, mais aussi des Autrichiens, des Alsaciens-Mosellans, des Flamands et des Luxembourgeois, des Ottomans, etc.
Désignation
Notre-Dame de Pontmain est le vocable sous lequel est appelée la Vierge Marie à l’occasion d’une apparition survenue le 17 janvier 1871 dans le petit village de Pontmain, en Mayenne.
Contexte historique
L’apparition de la Vierge à Pontmain se situe dans le contexte de la guerre contre la Prusse. Les armées françaises sont défaites. Metz, la plus importante forteresse d’Europe, assiégée en août, a dû se rendre à l’ennemi en octobre, Paris est assiégée et ses habitants meurent de faim. Le Second Empire est tombé et les troupes prussiennes et alliées occupent une grande partie du territoire français. Le 12 janvier 1871, les Prussiens sont au Mans et progressent vers l’ouest (donc vers la Mayenne). Les populations locales, dont de nombreux hommes partis en guerre sans donner de nouvelles, sont effrayées, et se tournent alors vers la religion, priant pour être épargnés. Outre les désordres liés à la guerre, une épidémie de typhoïde et de variole se déclenche.
II – Le ou les voyants (es)
Le 2 février 1872, Mgr Wicart, évêque de Laval, reconnaît quatre voyants officiels : Eugène Barbedette est né le 4 novembre 1858. Il meurt le 2 mai 1927. Il est enterré dans le cimetière de Châtillon-sur-Colmont.
Joseph Barbedette est né le 20 novembre 1860. Il meurt le 3 novembre 1930. Il est enterré dans le cimetière de Pontmain.
Françoise Richerest née en 1861. Elle meurt le 28 mars 1915. Elle est enterrée dans le cimetière de Châtillon-sur-Colmont.
Jeanne-Marie Lebossé, orpheline de père et ayant sa mère paralysée, meurt le 12 décembre 1933. Elle est enterrée dans le cimetière central de Bordeaux, dans le caveau de sa communauté.
Destinée des voyants (es)
Eugène Barbedette devient prêtre et est ordonné en 1883. Curé dans plusieurs paroisses du diocèse de Laval, il a laissé le souvenir d’un prêtre « droit, zélé, fervent et intransigeant ». Il meurt le 2 mai 1927. Joseph Barbedette désire devenir missionnaire et entre chez les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée. Il est ordonné prêtre en 1884. Il meurt le 3 novembre 1930. Françoise Richerest est une âme profondément chrétienne, accomplissant simplement sa tâche de chaque jour « pour faire plaisir au Bon Dieu et à la Bonne Vierge ».
Elle gagne sa vie comme domestique, puis comme institutrice dans plusieurs petites écoles de campagne. Vers 1900, elle devient gouvernante de l’abbé Eugène Barbedette. Elle meurt le 28 mars 1915. Jeanne-Marie Lebossé, orpheline de père et ayant sa mère paralysée, est recueillie par sa tante Sœur Timothée, directrice de l’école de Pontmain. En 1881, elle entre chez les Sœurs de la Sainte Famille de Bordeaux. Pendant dix ans, elle sera paralysée, et en mars 1933 elle sera réduite à une impuissance absolue. Elle meurt le 12 décembre 1933.
III – L’Apparition (généralités)
Date
La nuit du 17 janvier 1871
Nombre et durée des apparitions
Une seule
Tonalité de l’apparition
La tonalité générale de l’apparition est « grave » et tient compte du contexte difficile du moment : le voile noir qui recouvre la tête de la Vierge, sa tristesse, le crucifix rouge, les petites croix blanches et les cierges allumés rappellent une cérémonie funéraire.
Nature de l’Apparition (privée ou publique)
Les grandes personnes ne voient rien sinon les trois étoiles. Ne voyant que les étoiles, la religieuse retourne à l’école et en revient avec une autre sœur.
Emplacement des apparitions
Eugène sort de la grange pour « voir le temps ». C’est alors qu’il déclare avoir aperçu au-dessus de la maison d’en face, une belle Dame.
Récit
Le témoignage du Père Henri-Michel Ledauphin
Pontmain, le 17 janvier 1871. Une journée qui commence comme les autres. Ce matin, l’église était remplie de fidèles, comme les autres jours. Il y a beaucoup de neige et il fait un froid glacial « à fendre les pierres ». Vers midi et demi, la terre a tremblé ; ce qui a fortement impressionné tous les habitants, surtout en cette période troublée. C’est la guerre franco-prussienne. Depuis le 23 septembre dernier, 38 jeunes de la paroisse sont partis à la guerre et l’on est sans nouvelles. On vit dans l’angoisse et dans la peur.
Et puis il y a cette épidémie de typhoïde qui commence à reprendre. Malgré tout, on prie avec ferveur car il en est ainsi à Pontmain. Depuis l’arrivée de notre curé, l’abbé Michel Guérin, le 24 novembre 1836, dans chaque famille, on prie le chapelet tous les jours. Ce soir, deux enfants, Eugène et Joseph Barbedette, aident leur père, dans la grange, à piler les ajoncs pour la nourriture de la jument. La nuit est tombée. Il est environ 5 h ½. (17H30) Jeannette Détais, une vieille femme, vient donner quelques nouvelles qu’elle a pu glaner un peu plus loin, près des fuyards de l’armée de la Loire en déroute.
Eugène profite de l’arrêt du travail pour sortir à la porte pour voir le temps. Et voilà que tout à coup, en plein ciel, au dessus de la maison d’en face, il voit une ‘Belle Dame’ qui tend les bras comme dans un geste d’accueil et qui lui sourit. Elle est vêtue d’une robe bleue semée d’étoiles d’or (comme la voûte de l’église peinte ainsi en 1860). Sur la tête, elle a un voile noir surmonté d’une couronne d’or avec un liseré rouge au milieu. Aux pieds, elle porte des chaussons bleus avec une boucle d’or. Elle est au milieu d’un triangle formé de trois grosses étoiles.
La Belle Dame sourit à l’enfant. Ce sourire sera le seul dialogue car, de toute l’apparition, la Belle Dame ne dira pas un seul mot.Le jeune frère Joseph, venu à la porte, voit lui aussi la ‘Belle Dame’ tandis que les grandes personnes ne voient rien, sinon les trois étoiles. Victoire, leur mère, ne verra rien non plus, malgré qu’elle soit retournée à la maison chercher ses lunettes. Elle se rend à l’école demander à sœur Vitaline de venir devant la grange. Ne voyant que les étoiles, la sœur retourne à l’école et en revient avec une autre sœur, Marie-Edouard, et trois petites pensionnaires.
A leur arrivée, les deux plus jeunes, Françoise Richer et Jeanne-Marie Lebossé s’écrient : « Oh ! La belle Dame ! Qu’elle est belle ! » Et la décrivent à leur tour. Sœur Marie-Edouard s’en va prévenir monsieur le curé tandis que sœur Vitaline commence à prier avec les gens qui accourent de plus en plus nombreux. « Monsieur le curé, dit sœur Marie-Edouard depuis la porte du presbytère, venez vite chez les Barbedette, il y a un prodige : les enfants voient la Sainte Vierge ! » Le curé, saisi par la surprise, répond : « Un prodige ! La Sainte Vierge ! La Sainte Vierge ! Mais, ma sœur, vous me faites peur ! » La vieille servante, Jeannette Pottier, intervient : « Faut aller voir, monsieur le curé ! »
Et elle allume la lanterne pour sortir dans la nuit. Lorsqu’il arrive au milieu de ses paroissiens, les enfants, que l’on avait séparés pour éviter qu’ils puissent communiquer entre eux, s’écrient : « V’là d’qué qui s’fait ! » (voilà quelque chose qui se fait) et ils décrivent un grand ovale bleu qui est venu entourer la Belle Dame. A l’intérieur quatre bobèches* sont fixées portant quatre bougies éteintes. Ces bougies rappellent celles que l’abbé Guérin allumait sur l’autel de la Sainte Vierge depuis le 8 décembre 1854, à tous les offices de la paroisse. En même temps apparaît une petite croix rouge sur la robe, à l’endroit du cœur.
* Bobèche :petite pièce concave à rebord, percée à son milieu d’un trou cylindrique, qu’on adapte aux chandeliers, aux lustres, aux girandoles, afin de recueillir leur cire fondue.
Et puis voilà que l’attention se relâche. On commence à parler, à discuter. La Belle Dame devient triste : « V’là qu’elle tombe en humilité » dit Eugène. « Prions ! » ajoute monsieur le curé. Sœur Marie-Edouard commence le chapelet. Aussitôt, la Dame sourit à nouveau. Tout au long du chapelet, au rythme des Ave Maria, la Belle Dame grandit lentement. L’ovale grandit dans les mêmes proportions et les étoiles se multiplient sur sa robe et autour d’elle. « C’est comme une fourmilière, ça se tape sur sa robe, disent les enfants. Oh ! Qu’elle est belle ! »
Après le chapelet, on chante le Magnificat. Au début du chant, les enfants s’écrient : « V’là cor’de qué qui s’fait » (voilà encore quelque chose qui se fait). Une grande banderole vient se dérouler entre le bas de l’ovale et le toit de la maison. Des lettres commencent alors à s’écrire, en majuscule, couleur d’or. « C’est un M » – « Un A » – « un I » – « un S ». Le mot MAIS qui va rester tout seul jusqu’au moment où arrive Joseph Babin, un charretier, qui revient d’Ernée, à 20 km de là, et qui lance à la foule : « Vous pouvez bien prier, les Prussiens sont à Laval ». Le mot PRIEZ vient s’écrire alors après MAIS.
Le message continue de s’écrire lettres après lettres. A la fin des litanies que l’on chante après le Magnificat, les enfants peuvent lire une première ligne se terminant par un gros point : MAIS PRIEZ MES ENFANTS DIEU VOUS EXAUCERA EN PEU DE TEMPS. Au début de l’Inviolata* qui va suivre, des lettres commencent une seconde ligne : MON. Au moment où l’on chante « O Mater alma Christi carissima », le mot FILS vient s’écrire à la suite. « MON FILS » lisent les enfants.
Alors c’est un cri de joie général : « C’est Elle ! C’est bien Elle ! C’est la Sainte Vierge ! » Jusque là, on pensait que ce pouvait être Elle. Mais maintenant, on en est sûr. C’est bien écrit : MON FILS. Pendant que l’on termine l’Inviolata* et que l’on chante le Salve Regina, le message continue et se termine MON FILS SE LAISSE TOUCHER. Il n’y a pas de point final mais cette deuxième ligne est soulignée par un gros trait d’or comme les lettres.
* Inviolata : Hymne à la vierge Marie
« Chantons notre cantique à Marie » dit alors M. le curé ; et les paroles s’élèvent joyeuses vers le ciel, alors que, dimanche dernier, on l’avait chanté la gorge serrée : « Mère de l’Espérance dont le nom est si doux, Protégez notre France. Priez, priez pour nous. » Au début, la Vierge lève les mains à hauteur de ses épaules et agite les doigts au rythme du cantique. Puis un rouleau « couleur du temps » passe et efface la banderole et le message. Suit un autre cantique « Mon doux Jésus » avec le refrain « Parce Domine, parce populo tuo ». (Pardonnez Seigneur, pardonnez à votre peuple). Les enfants, joyeux jusque là, deviennent subitement tout tristes. C’est que la Vierge elle aussi est devenue toute triste.
Elle ne pleure pas, mais un frémissement au coin des lèvres marque l’intensité de sa douleur. C’est alors qu’une croix d’un rouge vif apparaît devant la Vierge. Sur la croix, Jésus, d’un rouge plus foncé. Au sommet de la croix, sur une traverse blanche, est écrit : JESUS CHRIST. La Vierge prend la croix à deux mains et la présente aux enfants pendant qu’une petite étoile vient allumer les quatre bougies de l’ovale avant d’aller se placer au dessus de la tête de la Vierge. La foule prie en silence et beaucoup pleurent. Puis sœur Marie-Edouard chante l’Ave Maris Stella*. Le crucifix rouge disparait et la Vierge reprend l’attitude du début. Le sourire « un sourire plus grave » revient sur ses lèvres et une petite croix blanche apparaît sur chacune de ses épaules. Il est 8 h ½.
* Ave Maris Stella est une hymne catholique à la Vierge Marie, qui appartient au répertoire grégorien. Son titre latin signifie « Salut, étoile de la mer »
« Mes chers amis, dit M. le curé, nous allons faire tous ensemble la prière du soir ». Tout le monde se met à genoux, là où il est, qui dans la neige, qui dans la grange pour ceux qui ont voulu s’abriter du froid glacial. Jeannette Pottier, la vieille servante, commence la prière : « Mettons-nous en présence de Dieu et adorons-le. » Au moment de l’examen de conscience, les enfants signalent la présence d’un voile blanc qui vient d’apparaître aux pieds de la Vierge et qui monte lentement en la cachant à leurs yeux.
Le voile arrive à hauteur de la couronne, s’arrête un instant et, brusquement, tout disparaît : le voile, la couronne, l’ovale, les bougies et les trois étoiles. « Voyez-vous encore ? » Demande M. le curé. « Non, M. le curé, tout a disparu, c’est tout fini ! ». Il est près de 9 h. ( 21H) Le 26 janvier, l’armistice est signé avec la Prusse (dont le roi a été proclamé empereur allemand). Les habitants de Pontmain et des alentours y voient une grâce de l’apparition, d’autant plus que les Prussiens ne sont pas entrés à Laval. Les pèlerins affluent alors à Pontmain.
IV – Analyse de l’Apparition
Apparence de la Vierge
Il est environ 5 h ½. Eugène profite de l’arrêt du travail pour sortir à la porte voir le temps.Tout à coup, en plein ciel, au dessus de la maison d’en face, il voit une ‘Belle Dame’. Elle est vêtue d’une robe bleue semée d’étoiles d’or (comme la voûte de l’église peinte ainsi en 1860). Sur la tête, elle a un voile noir surmonté d’une couronne d’or avec un liseré rouge au milieu. Aux pieds, elle porte des chaussons bleus avec une boucle d’or.
* Le Magnificat désigne le cantique chanté par la Vierge Marie après l’Annonciation, lors de la visite qu’elle rend à sa cousine Élisabeth âgée et enceinte (épisode couramment appelé la Visitation). Également appelé Cantique de Marie, ainsi que Cantique de la Vierge, ce chant est tiré de l’Évangile de Luc, 1, 46-56.
Attitudes de la Vierge
Eugène voit une ‘Belle Dame’ qui tend les bras comme dans un geste d’accueil et qui lui sourit. « Prions ! » ajoute M. le curé. Sœur Marie-Edouard commence le chapelet. Aussitôt, la Dame sourit à nouveau. « Chantons notre cantique à Marie » dit alors M. le curé et les paroles s’élèvent joyeuses vers le ciel. Au début, la Vierge lève les mains à hauteur de ses épaules et agite les doigts au rythme du cantique. Mais les enfants, joyeux jusque là, deviennent subitement tout tristes.
C’est que la Vierge elle aussi est devenue toute triste. Elle ne pleure pas mais un frémissement au coin des lèvres marque l’intensité de sa douleur. C’est alors qu’une croix d’un rouge vif apparaît devant la Vierge. Sur la croix, Jésus, d’un rouge plus foncé. La Vierge prend la croix à deux mains et la présente aux enfants. Puis sœur Marie-Edouard chante l’Ave Maris Stella*. Le crucifix rouge disparait et la Vierge reprend l’attitude du début. Le sourire, un sourire plus grave, revient sur ses lèvres.
Paroles de la Vierge
Le sourire de la Vierge sera le seul dialogue car, de toute l’apparition, la Belle Dame ne dira pas un seul mot mais les messages visuels sont forts : une grande banderole vient se dérouler entre le bas de l’ovale et le toit de la maison. Des lettres commencent alors à s’écrire : « Mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera ; en peu de temps, mon fils se laisse fléchir ».Une croix d’un rouge vif apparaît devant la Vierge. Au sommet de la croix, sur une traverse blanche, est écrit : « Jésus Christ ».
Messages de la Vierge
Une fois de plus, la vierge demande de prier et atteste de l’efficacité de la prière : si on le prie, son fils nous exaucera en peu de temps ! La croix brandie devant les enfants par la Vierge rappelle l’importance du sacrifice de son fils et, sans doute, la nécessité de commémorer ce sacrifice en pratiquant le rite de l’Eucharistie et la prière du Vendredi de la Passion. Ce geste signifie aussi que le sacrifice de son fils Jésus sur la croix a toujours tout son sens, au cas où les hommes sembleraient l’oublier.
La phrase écrite « mon fils se laisse toucher » insiste sur la capacité de compassion de son Fils Jésus à l’égard de ceux qui invoquent son pardon. L’émotion et les attitudes de la Viergenous rappellent qu’elle est profondément humaine. Elle sourit à plusieurs reprises et bat même des mains en mesure au rythme du cantique ; puis, elle devient triste avant de sourire à nouveau et redevenir triste un peu plus tard ; elle ne pleure pas, mais un frémissement au coin des lèvres marque l’intensité de sa douleur.
Autres Visions et/ou éléments supra-naturels
L’apparition de Pontmain donne lieu à une véritable scénographie autour de la Vierge : la vierge est vêtue d’une robe bleue semée d’étoiles d’or comme la voûte de l’église peinte ainsi en 1860. Les enfants décrivent un grand ovale bleu qui est venu entourer la Belle Dame. A l’intérieur quatre bobèches* sont fixées portant quatre bougies éteintes. En même temps apparaît une petite croix rouge sur la robe, à l’endroit du cœur. Tout au long du chapelet, au rythme des Ave Maria, la Belle Dame grandit lentement. L’ovale grandit dans les mêmes proportions et les étoiles se multiplient sur sa robe et autour d’elle. Une croix d’un rouge vif apparaît devant la Vierge.
La Vierge prend la croix à deux mains et la présente aux enfants pendant qu’une petite étoile vient allumer les quatre bougies de l’ovale avant d’aller se placer au dessus de la tête de la Vierge. Le crucifix rouge disparait et la Vierge reprend l’attitude du début. Une petite croix blanche apparaît sur chacune de ses épaules. Il est 8 h ½. ( 20H30) Au moment de l’examen de conscience, les enfants signalent la présence d’un voile blanc qui vient d’apparaître aux pieds de la Vierge et qui monte lentement en la cachant à leurs yeux. Le voile arrive à hauteur de la couronne, s’arrête un instant et, brusquement, tout disparaît : le voile, la couronne, l’ovale, les bougies et les trois étoiles
Les phases visuelles de l’apparition
1- Marie apparaît dans un triangle formé par trois grosses étoiles d’or en plein ciel.
2- Un ovale bleu avec quatre bougies éteintes vient entourer la Dame.
3- Une petite croix rouge apparaît sur sa poitrine à l’endroit du cœur. Pendant le chapelet, la Belle Dame grandit lentement au fur et à mesure des Ave Maria. L’ovale grandit aussi et les étoiles se multiplient sur sa robe et autour d’elle.
5- Au début du Magnificat*, une banderole blanche se déroule en dessous de l’ovale et des lettres d’or viennent s’écrire tour à tour.
6- Au début du cantique « Mère de l’espérance », Marie va lever les mains à hauteur de ses épaules et remuer les doigts au rythme du cantique. Après un autre cantique dont le refrain est « Parce Domine » son visage est empreint d’une tristesse indicible.
7- Une croix rouge vif apparaît devant elle, portant le crucifié d’un rouge foncé.
8- Au sommet de la croix, une traverse blanche avec un nom écrit en lettres rouges couleur sang : Jésus-Christ.
9 – Marie prend la croix à deux mains et la présente aux enfants.
10 – Une petite étoile vient allumer les bougies de l’ovale.
11 – Le crucifix rouge disparaît ;
12 – Marie reprend l’attitude du début et sourit à nouveau.
13 – Deux petites croix blanches apparaissent sur ses épaules.
Outre l’apparition elle-même mettant en ordre des étoiles,on peut s’étonner d’un étrange concours de circonstance : les Prussiens qui devaient prendre Laval ce soir-là n’y sont pas entrés. Le lendemain, ils se sont repliés. L’armistice est signé le 25 janvier. (La Vierge est apparue le 17 Janvier) Les 38 jeunes de Pontmain reviennent tous sains et saufs. »
Eléments conformes aux autres apparitions
Marie garde le silence comme à Rome devant Alphonse Ratisbonne et lors de 7 des 18 apparitions de Lourdes.
La vision du crucifix accompagne l’apparition comme à Amsterdam. La Vierge apparaît dans un environnement priant : depuis l’arrivée de notre curé, l’abbé Michel Guérin, le 24 novembre 1836, dans chaque famille, on prie le chapelet tous les jours.
La Vierge rappelle l’importance de la prière pour recevoir une réponse positive de son fils Jésus.
La vierge apparaît à des enfants.
Eléments spécifiques
Les principaux voyants sont deux garçons.
La scénographie autour de la Vierge
Lien avec d’autres apparitions / Notre Dame de Bechouate
Dans les années 1900, quelqu’un apporte une copie de la statue de la Vierge de Pontmain au Liban, dans le village de Béchouate. Lorsque la Vierge apparaîtra dans ce village, en 1976 et 2004, le père Claude Poussier, recteur du sanctuaire de Pontmain, rappellera l’origine française de cette statue, en faisant lui même le pèlerinage à Béchouate, en janvier 2005. À cette occasion, le message de la Vierge de Pontmain, traduit en arabe, sera inscrit sur le sanctuaire de Béchouate.
V- Reconnaissance et sanctuaires
Reconnaissance
Monseigneur Casimir Wicart, évêque de Laval, ordonne une enquête sur les apparitions. Il vient lui-même interroger les quatre enfants ayant déclaré voir la « dame » (Joseph et Eugène Barbedette, Françoise Richer et Jeanne-Marie Lebossé). Selon la procédure habituelle, l’enquête est fouillée, mais rapidement (le 2 février 1872), il reconnaît l’authenticité de l’apparition et approuve le culte de la Vierge de Pontmain : « Nous jugeons que l’Immaculée Vierge Marie, Mère de Dieu, a véritablement apparu le 17 janvier 1871, à Eugène et Joseph Barbedette, Françoise Richer et Jeanne-Marie Lebossé dans le hameau de Pontmain ».
Sanctuaire
L’affluence des pèlerins à Pontmain a été rapide. Pour le premier anniversaire des apparitions, le 17 janvier 1872, on comptait déjà 8 000 personnes.. En 1903, les oblats sont expulsés de France, à la suite de la politique de séparation de l’Église et de l’État. Ils ne reviendront qu’après la Première Guerre mondiale. Pendant cet intervalle, c’est le curé du village qui s’occupe des pèlerins. Ils sont toujours présents aujourd’hui et accueillent les pèlerins à la maison des Oblats de Pontmain, ancien juniorat et noviciat de la congrégation. Le magazine Pèlerin, dans son numéro spécial 15 août 2016, indique une fréquentation moyenne de 250.000 pèlerins par an.
La Basilique Notre Dame de l’Espérance de Pontmain est édifiée entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, à proximité du site de l’apparition de Notre-Dame de Pontmain le 17 janvier 1871. Monseigneur Wicart, évêque de Laval, pose la première pierre de la basilique de Pontmain le 17 juin 1873, mais meurt peu après. Ses successeurs suivent sa voie. L’édifice est de style néo-gothique. Il n’est pas orienté est-ouest mais vers la maison de l’Apparition. Les deux flèches de la basilique, qui abritent 39 cloches, sont visibles à plus de 10 km de Pontmain.
À l’intérieur, dix grandes verrières représentant les apparitions mariales en France et des scènes de la vie de Jésus-Christ. La basilique est achevée en 1890, mais en raison de la vacance du siège de Laval, n’est consacrée que le 15 octobre 1900 par Mgr Pierre Geay. Le 21 février 1905, le pape Pie X élève le sanctuaire de Pontmain au rang de basilique et la rattache à Sainte-Marie-Majeure. Les 22, 23 et 24 septembre 1908, l’église est proclamée solennellement « Basilique Notre Dame de l’Espérance de Pontmain », en présence de 2 archevêques, 4 évêques, 600 prêtres et 15 000 pèlerins. En 1946 se déroulent les cérémonies du 75e anniversaire de l’apparition, présidées par le nonce apostolique Mgr Roncalli, futur pape Jean XXIII.
* Notre-Dame de Pont main à Béchouate (Liban)
Mais que se passe-t-il donc à Bechouate ?
Une statue représentant la Sainte Vierge telle qu’Elle est apparue à Pontmain en 1871, s’anima en août 2004 et opéra des guérisons miraculeuses au Sanctuaire de Notre-Dame de Béchouate situé à Deir El-Ahmar, à une centaine de kilomètres de Beyrouth, dans la plaine de la Bekaa, zone frontalière où les différentes factions belligérantes commercialisent du cannabis et du pavot, dans une enclave chrétienne isolée au milieu de villages chiites. Le 21 août 2004, deux touristes jordaniens, musulmans sunnites, et un enfant de 9 ans, Muhammad al-Hawadi, pénétrèrent dans l’église de Béchouate, un village maronite de la plaine de la Bekaa, au Liban. Ils étaient accompagnés d’un ami de la famille, chrétien maronite. L’objet de leur visite n’était pas religieux : ils n’étaient pas venus là pour prier, mais pour visiter une église de petite dimension construite en 1830. Incontestablement ils se comportaient comme des touristes, tout en maintenant la distance nécessaire à ceux qui venaient prier.
Soudain, devant la statue représentant la Vierge Marie de Pontmain, l’enfant demanda: « Ammo François,c’est–à-dire oncle François, qui est cette femme qui me sourit?Puis, l’enfant ajouta : cette statue est-elle électriquement animée? L’ami de la famille répondit d’abord qu’il ne s’agissait « que d’une statue de plâtre, qui ne bouge, ni ne sourit »,mais, s’approchant, il aperçut un mouvement du chapelet passé autour des mains jointes de la statue. Un fidèle, originaire du village, présent dans l’église se joignit au groupe et s’exclama que lui aussi voyait « les yeux de la Vierge s’animer comme pour faire le signe de croix ». C’est alors qu’une prière, « plus grande que son âge, sortit des lèvres »du jeune garçon musulman : Salut à toi, Vierge Marie, Reine du monde, de la paix et de l’amour. Des vieillards, des enfants et des femmes tombent de par le monde. Instaure la paix, l’amour et la liberté sur la face de la terre, ô Reine du monde.
Les “signes”
Quelques instants plus tard, les visiteurs virent une « huile odorante »s’écouler de la statue de la Vierge. (Voir plus loin un phénomène identique avec la vierge d’Akita au Japon). Un habitant du village s’empressa de faire sonner les cloches. Le soir même, les premiers pèlerins affluaient, et de nombreux fidèles constatèrent que la statue exsudait une huile odorante. Le lendemain, une foule de dévots se pressait dans la chapelle. L’événement transforma, en quelques jours, un village isolé en un vaste centre de pèlerinages interreligieux réunissant des dévots de différentes confessions, chrétiens et musulmans. Des dizaines de milliers de pèlerins de tout le Liban et des pays voisins arrivèrent et continuent à arriver. Mais ce n’est pas tout. Le 29 août 2004 soit huit jours seulement après le miracle précédent, le Ciel envoya un nouveau signe, encore plus fort. Un jeune étudiant, Serge Nakhlé, paralysé à 75% à la suite d’une chute depuis un balcon, et devenu complètement insensible du côté droit, venu en pèlerinage avec une partie de sa famille, se mit à prier devant la statue de la Sainte Vierge et demanda : donne-moi seulement un signe que ce que je demande n’est pas impossible à Dieu. Immédiatement, la statue de la Vierge Marie fit un signe de croix avec le crucifix qu’elle tenait dans ses deux mains et ses yeux s’animèrent, évoquant à nouveau le signe de croix.
Immédiatement la famille de Serge s’éloigna de la foule pour rejoindre sa voiture, mais avant de partir, la mère du jeune homme, inquiète, lui demanda s’il ne souhaitait pas retourner devant la statue. Serge répondit affirmativement et entra à l’intérieur de la petite église, et, comme en extase, se rendit à nouveau devant la statue, mais sans utiliser son déambulateur. Bientôt il se rendit compte que sa famille pleurait, mais des larmes de joie. En effet, Serge se tenait debout, sans son déambulateur et sans aucune aide ; de plus, la sensibilité de tout son côté droit était revenue. Notons ici que toute cette scène fut filmée. Rentré à la maison, le jeune homme poursuivit sa rééducation, bien qu’il ait retrouvé tout son sens de l’équilibre qu’il avait perdu suite à l’accident. Son médecin ne comprit pas cette extraordinaire guérison. Notons ici que depuis le mois d’août 2004, d’autres guérisons physiques ont été évoquées, notamment un cas d’hémiplégie et un autre relatif à de graves problèmes articulaires. Face à l’affluence des fidèles, et sous la direction de l’Évêque du lieu, les responsables de l’église de Béchouate s’organisèrent.
Il y a aujourd’hui huit Messes quotidiennes, une toutes les heures et demi. Les prêtres conduisent une procession autour de l’église et assurent la confession de très nombreux pèlerins. Peu à peu, la population locale favorisa l’accueil des fidèles : restauration et distribution d’eau potable notamment. Des services de premiers secours ont été mis en place. Le Père Claude Poussier, qui était en 2004, recteur du Sanctuaire marial de Pontmain, se rendit à Béchouate du 22 janvier au 3 février 2005 afin de s’entretenir avec les autorités religieuses locales. Monseigneur Mounged El Hachem lui parla de l’extraordinaire affluence des pèlerins au sanctuaire de Béchouate-Pontmain : plus d’un million de personnes en 5 mois à peine. Les pèlerins, venant du Liban, de Syrie, de Jordanie et d’Égypte, étaient des chrétiens et des musulmans. Pendant la présence du recteur français de Pontmain, 35 cas de guérison furent enregistrés. De plus, l’Évêque libanais précisa qu’on assistait à “d’extraordinaires améliorations de santé et des guérisons intérieures en grand nombre.”
La position de l’Église
Aujourd’hui, les autorités religieuses cherchent à comprendre le sens des manifestations de la Sainte Vierge à Béchouate. L’Évêque du lieu pense que, “le monde étant en train de vivre des événements extrêmement graves du fait de la tension entre Orient et Occident, entre Christianisme et Islam, les manifestations de la Sainte Vierge à Béchouate sont un appel à ne pas vivre dans la peur et à créer l’entente entre chrétiens et musulmans.”Le Père Claude Poussier estime que « pour le Liban qui vit actuellement un moment crucial de son histoire, le message de Notre-Dame de Pontmain… est un signe qui est donné à tous, un appel à la fraternité et à l’entente entre des communautés différentes. »
Il faut rappeler que la Vierge Marie lors de son apparition à Pontmain le 17 janvier 1871, ne parla jamais, mais une grande banderole apparut sur laquelle était inscrite la phrase suivante: “Mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon Fils se laisse toucher.” L’apparition de Pontmain montre que notre Mère à tous exauce ceux qui ont recours à Elle et que la prière possède le pouvoir d’arrêter les guerres et le mal. Si de nombreux fidèles s’étant rendus dans la Mayenne ont fait état de grâces reçues à l’occasion de pèlerinages, Notre-Dame de Pontmain réalise aujourd’hui encore des prodiges, cette fois-ci au Liban.