9 – FATIMA, 1917

Portugal / 13 Mai au 13 Octobre 1917 Notre dame de Fatima

I – Généralités

Pays de l’apparition

Portugal

Site 

Fatima

Fatima, paroisse rurale de 2500 âmes en 1917, située à 130 km au nord de Lisbonne, dans le district (département) de Santarem. Elle appartient au diocèse de Leiria, dans la Basse-Beira. Elle est formée d’une quarantaine de hameaux, perdus dans les replis d’un plateau, rattaché au massif montagneux appelé Serra de Aire. Son nom était pour ainsi dire ignoré de tous — même des Portugais. À huit cents mètres au sud du village, de chaque côté d’une route tortueuse, balayée par les vents, grossièrement pavée, et tout juste assez large pour laisser passer deux charrettes à bœufs, se trouve le hameau d’Aljustrel. Les habitants sont des paysans rudes et laborieux, constamment occupés aux travaux des champs, sur ce sol ingrat. Les maisons sont petites, sans étages, couvertes de tuiles. La façade, d’ordinaire blanchie à la chaux, est coupée de deux petites fenêtres et d’une porte étroite à laquelle on accède du chemin par deux ou trois marches de pierres.

Vue panoramique de la cathédrale de Fatima
Par Andreas Trepte — Travail personnel, CC BY-SA 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4397390

Désignation  

Notre-Dame de Fátima est le nom sous lequel est invoquée la Vierge Marie telle qu’elle est apparue à trois enfants à Fátima, petit village du centre du Portugal, à six reprises au cours de l’année 1917

Contexte historique

L’histoire politique du Portugal est troublée à cette époque : en 1910 la République a été proclamée instaurant la séparation de l’église et de l’Etat. Les gouvernements se succèdent à un rythme accéléré. En 1915, un coup de force ouvre une période de dictatures, notamment celle du Général Pimenta de Castro de janvier à mai 1915, puis celle de Sidónio Pais, de décembre 1917 au 14 décembre 1918, date de son assassinat. En 1916, le Portugal, d’abord neutre, s’engage dans la Première Guerre mondiale au côté de son ancien protecteur, la Grande-Bretagne. 

II – Le ou les voyants (es) 

Lucia dos Santos 

Née le 22 Mars 1907 et morte le 13 Février 2005 à Coimbra au Portugal, Lucia Dos Santos est une religieuse portugaise de l’Ordre du Carmel. Avec ses cousins Jacinta Marto et Francisco Marto, elle dit avoir été témoin de l’apparition de Notre-Dame de Fátima. En 1926, elle aurait vécu le comble de sa vie religieuse en étant témoin d’une théophanie trinitaire, c’est-à-dire une apparition divine de la Sainte Trinité.

Également dénommée Sœur Marie Lucie de Jésus et du Cœur Immaculé, elle vivait recluse depuis 1948, avec interdiction formelle de communiquer avec l’extérieur, au carmel de Sainte-Thérèse à Coimbra, où elle menait une vie pieuse et contemplative. La cause pour sa béatification a été engagée par l’Eglise catholique.


Lucia Dos Santos , enfant
Par attribué à Joshua Benoliel — Cette image a été extraite d’un autre fichier : ChildrensofFatima.jpg, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=56167336

Francisco Marto 

Né le 11 Juin 1908 et mort à 11 ans le 4 Avril 1919 à Fatima au Portugal, Francisco Marto est un des trois pastoureaux qui disent avoir vu la Vierge à la Cova da Iria (en) entre le 13 mai et le 13 octobre 1917. Béatifié en même temps que sa sœur Jacinta, le 13 mai 2000 par le pape Jean-Paul II, il est canonisé par le pape François le 13 mai 2017 à Fátima au cours des célébrations du centenaire des apparitions.

En 1915, les trois enfants voient « l’Ange du Portugal ». Puis en 1917, ils voient la Vierge Marie dans le petit village de Fátima. Après les apparitions, le comportement du frère et de la sœur se modifient, et dès lors Francisco se met à prier seul et dire son rosaire avec application. Impressionné par les paroles de la Vierge selon lesquelles « il ne fallait plus offenser Dieu », il se retirait dans la solitude pour « consoler Jésus des péchés du monde ».

Sur les conseils de la Vierge, lors d’une des apparitions, il entre à l’école primaire. Mais son professeur, qui ne croit pas aux apparitions (dont la nouvelle s’est répandue), traite durement le petit et lui fait subir régulièrement des humiliations. Plusieurs de ses camarades le battent également dans la cour de récréation. François se sent poussé à rechercher toujours plus de solitude pour prier et offrir ses sacrifices. Il lui avait été dit qu’il « aurait beaucoup à souffrir pour réparer tant de péchés qui offensent Notre Seigneur et son Cœur Immaculé ».

Francisco se dit triste, non pas de « souffrir pour le Bon Dieu », mais « parce qu’il sait Notre Seigneur bien triste à cause des offenses des hommes ». Il arrête de se rendre à l’école pour passer plus de temps en prière. Il aime aller dans l’église adorer en silence le Saint Sacrement dans le tabernacle. Lorsqu’on lui demande ce qu’il fait, il répond : « Je le regarde et il me regarde ». Les trois enfants, particulièrement Francisco, avaient l’habitude de pratiquer des mortifications, mais dans une de ses apparitions la Vierge leur aurait recommandé de se modérer sur ce point.

En 1918, tous les membres de la famille Marto (sauf le père et son fils Jean) sont atteints de la grippe espagnole qui balaye l’Europe et fit plus de mort que la Première Guerre mondiale. En décembre la famille va mieux. Pour François et Jacinthe, ce rétablissement est de courte durée : fin décembre ils rechutent gravement dans la maladie. Le jeune garçon alterne les phases de rémission et de rechute. Même malade, le garçon continue de dire son chapelet quotidien qu’il récite en continu (il récite plusieurs rosaires par jour). Lorsque la maladie l’empêche de parler, il poursuit sa prière en silence.

Mi-février, dernière rechute dont il ne se relèvera pas. Sa santé empire de jour en jour. Sur son lit de mort, il offre ses souffrances pour « consoler Nôtre-Seigneur et convertir les pécheurs ». Il déclare même : « D’ici peu, Jésus va venir me chercher pour aller au Ciel avec Lui, et alors je resterai toujours à le voir et à le consoler. Quel bonheur ! ». Le 3 avril, le petit demande à recevoir les derniers sacrements. Le curé vient le confesser et lui porter la communion qu’il reçoit pour la première fois. Francisco décède dans la maison familiale le 4 avril 1919. Le 5 avril, Francisco est enterré dans le cimetière paroissial, dans une simple tombe avec une petite croix de bois. Sa sœur Jacinta, trop malade ne peut assister aux funérailles.

Francisco Marto, enfant
Par Inconnu — http://www.heiligenlexikon.de/Fotos/Francisco_Marto2.jpg, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4255023

Jacinta Marto

Jacinta Marto, ou Jacinthe Marto, née le 11 mars 1910 à AljustrelFátima, et morte le 20 février 1920 à Lisbonne, est une des trois pastoureaux qui disent avoir vu la Vierge Marie à la Cova da Iria  entre le 13 mai et le 13 octobre 1917.

Jacinta Marto
Par Inconnu — Santuario de Fátima website, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4255016

Elle meurt en 1920 de la grippe espagnole, après une longue agonie de plusieurs mois. Elle est béatifiée le 13 mai 2000 par le pape Jean-Paul II,  en même temps que son frère François. Sa canonisation est célébrée le 13 mai 2017 à Fátima au cours du voyage du pape François pour le centenaire des apparitions mariales de Fátima.

Jacinthe Marto est née le 11 mars 1910 à Aljustrel (près de Fátima). Elle est la fille cadette d’Olímpia et de Manuel Marto. Elle est baptisée le 19 mars dans l’église paroissiale. Jacinta, comme son frère François et sa cousine Lucie dos Santos, sont des enfants typiques de la campagne portugaise de l’époque. Ne fréquentant pas l’école, elle travaille comme bergère avec son frère et sa cousine Lúcia. Elle est décrite comme une enfant ayant une volonté forte et avec un talent pour la danse et la poésie. Au printemps 1918, elle fait sa première communion, alors que son frère, plus âgé, est refusé au sacrement par le curé du village.

En 1915, les trois enfants voient « l’Ange du Portugal ». Puis en 1917, ils voient la Vierge Marie dans le petit village de Fátima. Après les apparitions, le comportement du frère et de la sœur évoluent. Jacinthe est très impressionnée par une vision de l’Enfer qui a eu lieu au cours de la troisième apparition. Bouleversée par le sort affreux qui attend les pécheurs, elle décide dans sa simplicité de faire pénitence et de s’infliger des sacrifices pour leur conversion, suivant en cela la proposition faite par la Vierge, au cours de la première apparition. Après les apparitions, Jacinthe entre à l’école primaire sur les recommandations de la Sainte Vierge. D’après les souvenirs de Lucie, Jacinthe était une enfant affectueuse et très gentille, et le fait d’être délicate la rendait émotionnellement plus fragile.

Le 23 décembre 1918, Jacinthe et son frère François tombent malades, victimes de la grippe espagnole qui balaye l’Europe en 1918 à la suite de la Première Guerre mondiale. Après une broncho-pneumonie, la petite fille déclare une pleurésie purulente, qui lui cause de grandes souffrances. Le 21 janvier 1920, elle est emmenée à Lisbonne où elle est admise à l’orphelinat de Notre-Dame des Miracles au 17 de la Rue da Estrela. Le 2 février 1920, elle est transférée à l’hôpital Dona Estefania de Lisbonne. Jacinthe, atteinte de pleurésie et ne pouvant pas être anesthésiée (en raison du mauvais état de son cœur), est admise dans plusieurs hôpitaux successifs. Elle finit par succomber, toute seule, le 20 février 1920, dans l’hôpital Dona Estefania de Lisbonne. Elle est enterrée au cimetière de Vila Nova de Ourém, dans la tombe de famille du baron d’Alvaiázere.

Au cours de sa dernière maladie, elle aurait reçu plusieurs visites de la Vierge Marie. Si la petite Jacinthe est décédée plusieurs mois après son frère (et dans de grandes souffrances), c’est, d’après les propos du Pape Jean-Paul II lors de sa béatification : « en s’offrant héroïquement comme victime pour la conversion des pécheurs ».

III – L’Apparition (généralités) 

Dates

Du 13 Mai 1917 au 13 Octobre 1917

Nombre et durée des apparitions

Elles sont au nombre de six, tous les 13 du mois entre Mai et Octobre 1917

Emplacement des apparitions

Dans un champ appelé la Cova da iria, un dimanche midi, alors que les 3 enfants gardent leurs moutons, ils voient un éclair alors que le ciel est bleu ; au dessus d’un petit chêne vert, une dame vêtue de blanc, plus brillante que le soleil leur apparaît. 

La Chapelle des Apparitions
Par János Korom Dr. from Wien, Austria — Fatima 0751, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=49990614

Récit 

Les apparitions mariales de Fátima se sont déroulées, d’après le témoignage des voyants, en 1917. Elles ont été précédées de trois apparitions d’un ange, en 1915 et 1916. Cet ange qui s’est présenté aux voyants sous le titre de « l’ange du Portugal » invite les enfants à prier et leur enseigne une prière : la prière de l’ange de Fatima.

Statue de l’ange du Portugal
Par Castinçal — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=26653733

L’une des peux prières « enseignée par l’ange »

«  Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et de vous aime. Je vous demande pardon pour tous ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et ne vous aiment pas !

Commentaires sur cette prière : ces mots expriment les trois vertus théologales : La Foi, l’Espérance et la Charité ou l’amour, qui nous ont transmises directement par Dieu.

Les apparitions mariales sur le site de Fátima sont au nombre de six et débutent le 13 mai 1917. « Une dame toute vêtue de blanc » apparait à trois petits bergers (Françoiset Jacinthe Marto, et leur cousine Lucie dos Santos) et leur demande de revenir le mois suivant pour prier. De mois en mois l’apparition se reproduit et les enfants sont accompagnés par une foule de plus en plus nombreuse jusqu’à l’apparition du 13 octobre 1917 où plusieurs dizaines de milliers de croyants et curieux se pressent pour voir le « miracle » qui aurait été promis par la Vierge. Il se produit alors dans le ciel un phénomène lumineux appelé par la suite « le miracle du soleil » ou la « danse du soleil ». Parmi les observateurs il y a des universitaires et des non-croyants. Tous attestent du phénomène « non explicable ». 

IV – Analyse de l’Apparition

Apparence de la Vierge

Une dame vêtue de blanc, plus brillante que le soleil leur apparaît. « Peu après, nous avons vu le reflet de la lumière, puis Notre-Dame au-dessus du chêne vert. Notre-Dame, une fois disparue dans l’immensité du firmament, nous vîmes saint Joseph près du soleil avec l’Enfant-Jésus et Notre-Dame vêtue de blanc avec un manteau bleu. »

Statue de Notre Dame de Fatima
Par Photo: Andreas Praefcke — Photographie personnelle, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11861087

Attitudes de la Vierge

La vierge utilise ses mains ouvertes pour « engloutir » de lumière les 3 voyants, pénétrant en eux par la poitrine jusqu’au plus intime de leur âme, les faisant se voir ; elle s’en sert pour  pénétrer le centre de la terre pour y découvrir l’enfer. Elle s’en sert aussi pour déclencher le miracle du soleil tournoyant : « Ouvrant alors les mains, elle les fit se refléter dans le soleil, puis, pendant qu’elle s’élevait, le reflet de sa propre lumière continua à se projeter dans le soleil ».  Comme d’habitude, elle s’élève en direction du levant jusqu’à disparaître dans l’immensité du firmament. Plusieurs fois, la Vierge apparaît triste (même si la bonté n’est pas absente) : son cœur apparaît transpercé, comme dans le revers de l’image miraculeuse de la rue du Bac à Paris,

Revers de la médaille de l’image miraculeuse, à droite
Telle que reproduite après une vision de la Vierge à Catherine Labouré, à Paris, rue du Bac, en 1830.

Paroles de la Vierge

Première apparition le 13 Mai 1917

  • « N’ayez pas peur. Je ne vous veux aucun mal » 
  • D’où êtes-vous ? Lui demandai-je. « Je suis du Ciel. » 
  • Et que voulez-vous de moi ?  « Je suis venue pour vous demander que vous veniez ici les six prochains mois, le 13 de chaque mois, à cette même heure. Par la suite, je dirai qui je suis et ce que je veux. Ensuite, je reviendrai encore ici une septième fois. » 
  •  Et moi, est-ce que j’irai également au Ciel ? Oui, tu iras. 
  • Et Jacinta ? « Elle aussi. »
  • Et Francisco ? « Lui aussi, mais il doit réciter beaucoup de chapelets. »

J’ai alors eu l’idée de demander pour deux filles qui étaient mortes récemment. Elles étaient mes amies et elles venaient chez moi apprendre à tisser avec ma sœur aînée :

  • Est-ce que Maria das Neves est déjà au ciel ? « Oui, elle y est. » 
  •  Et Amélia ? « Elle restera au purgatoire jusqu’à la fin du monde. »
  • « Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu’Il voudra vous envoyer, en acte de réparation pour les péchés dont Il est offensé et de supplication pour la conversion des pécheurs ? » Oui, nous le voulons. 
  • « Vous allez donc avoir beaucoup à souffrir, mais la grâce de Dieu sera votre réconfort. »

Ce fut en prononçant ces paroles : «la grâce de Dieu, etc.», qu’elle ouvrit les mains pour la première fois et nous communiqua une lumière très intense (comme un reflet qui aurait émané d’elles) pénétrant en nous par la poitrine et jusqu’au plus intime de notre âme, nous faisant nous voir nous-mêmes en Dieu, qui était cette Lumière, plus clairement que ce nous aurions pu voir dans le meilleur des miroirs.»

Notre-Dame annonce aux pastoureaux une vie de souffrance : «Vous allez avoir beaucoup à souffrir.» Pour qu’ils puissent supporter une croix aussi lourde, elle leur promet l’aide d’une grâce dont elle leur permet de ressentir la mystérieuse réalité. «Alors, sous l’effet d’une impulsion intérieure qui nous fut également communiquée, nous sommes tombés à genoux et nous avons répété du fond du cœur : « Ô ! Très Sainte Trinité, je Vous adore. Mon Dieu, mon Dieu, je Vous aime dans le Très Saint Sacrement. » Après ces premiers instants, Notre-Dame ajouta : « récitez le chapelet tous les jours pour que le monde puisse obtenir la paix et la fin de la guerre. Ensuite, elle commença à s’élever tranquillement, montant en direction du levant, jusqu’à disparaître dans l’immensité du ciel.»

Seconde apparition le 13 Juin

Malgré la fête de saint Antoine, la plus populaire et la plus courue de la paroisse, les trois enfants se présentèrent à la Cova da Iria, faisant le sacrifice de ne pas participer aux réjouissances particulières de cette journée. Voici comment s’engagea le dialogue entre la Visiteuse céleste et ses confidents. «Que voulez-vous de moi ? Demanda Lucia.

  • « Je veux que vous veniez ici le 13 du mois qui vient, que vous récitiez le chapelet tous les jours et que vous appreniez à lire. Ensuite je vous dirai ce que je veux. »
  • J’ai demandé la guérison d’un malade. « S’il se convertit, il guérira durant l’année. »
  • Je voudrais vous demander de nous emmener au Ciel. « Oui, Jacinta et Francisco, je vais les emmener bientôt. Mais toi tu restes ici encore quelque temps. Jésus veut se servir de toi pour me faire connaître et aimer. Il veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur immaculé. À ceux qui s’y adonneront, je promets le salut et ces âmes seront chéries par Dieu, comme des fleurs posées par moi pour orner son trône. »
  • Je vais rester seule ici ? Demandai-je tristement. « Non ma fille. Cela te fait beaucoup souffrir ? Ne te décourage pas. Je ne t’abandonnerai jamais. Mon Cœur immaculé sera ton refuge et le chemin qui te conduira jusqu’à Dieu. »

Ce fut au moment où elle dit ces dernières paroles qu’elle ouvrit les mains et nous communiqua pour la seconde fois le reflet de cette lumière immense. En elle nous nous sommes vus comme engloutis en Dieu. Jacinta et Francisco paraissaient être dans la partie de cette lumière qui s’élevait vers le Ciel et moi dans celle qui se répandait sur la Terre. Devant la paume de la main droite de Notre-Dame, il y avait un Cœur qui semblait percé par les épines qui l’entouraient. Nous comprîmes qu’il s’agissait du Cœur de Marie, outragé par les péchés de l’humanité et qui demandait réparation.

Troisième apparition le 13 Juillet

La plus importante des apparitions de la Cova da Iria, l’apparition -clé, le fondement de tout le message de Fatima, est la troisième apparition, celle du 13 juillet. Écoutons une fois de plus la description de Lucia : «Que voulez-vous de moi ? Demandai-je

  • « Je veux que vous veniez ici le 13 du mois prochain, que vous continuiez à dire le chapelet tous les jours, en l’honneur de Notre-Dame du Rosaire, pour obtenir la paix du monde et la fin de la guerre, parce qu’elle seule peut vous secourir. »
  • Je voudrais vous demander de nous dire qui vous êtes et de faire un miracle pour que tous croient que Vous nous apparaissez. « Continuez à venir ici tous les mois. En octobre je dirai qui je suis, ce que je veux, et je ferai un miracle que tous pourront voir pour croire. »

Là, elle formula quelques demandes dont je ne me rappelle plus très bien. Ce dont je me souviens c’est que Notre-Dame a dit qu’il fallait réciter le chapelet pour obtenir les grâces durant l’année. Et elle continua : « Sacrifiez-vous pour les pécheurs et dites plusieurs fois, spécialement lorsque vous ferez un sacrifice : « Ô ! Jésus, c’est par amour pour vous, pour la conversion des pécheurs et en réparation pour les péchés commis contre le Cœur immaculé de Marie. »

En disant ces paroles, elle ouvrit de nouveau les mains comme lors des deux mois passés. Le reflet parut pénétrer la terre et nous vîmes quelque chose comme une mer de feu. Plongés dans ce feu, les démons et les âmes ressemblaient à des braises transparentes, noires ou bronzées, ayant forme humaine, qui flottaient dans le brasier, portées par les flammes qui sortaient d’elles, avec des nuages de fumée tombant de tous côtés, ressemblant à la chute des étincelles dans les grands incendies, sans poids ni équilibre, au milieu de cris et de gémissements de douleur et de désespoir, qui horrifiaient et faisaient trembler d’effroi. Les démons se distinguaient par des formes horribles et sordides d’animaux effrayants et inconnus, mais transparents comme des braises de charbons noirs. Effrayés et comme pour appeler au secours, nous avons dirigé notre regard vers Notre-Dame, qui nous dit avec bonté et tristesse : 

« Vous avez vu l’enfer, où vont les âmes des pauvres pécheurs. Pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur immaculé. Si l’on fait ce que je vais vous dire, de nombreuses âmes obtiendront le salut et auront la paix. La guerre va finir, mais si on ne cesse pas d’offenser Dieu… une autre, bien pire, commencera. ( Elle parlait de la guerre 1939/45). Lorsque vous verrez une nuit éclairée par une lumière inconnue, sachez qu’il s’agit du grand signe que Dieu vous donne, qu’il va punir le monde de ses crimes par le moyen de la guerre, de la famine et des persécutions contre l’Église et le Saint-Père.

Pour l’empêcher, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis. Si on répond à mes demandes, la Russie se convertira et on aura la paix; sinon, elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église. Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, plusieurs nations seront anéanties. Finalement, mon Cœur immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie qui se convertira, et il sera accordé au monde un certain temps de paix. Au Portugal se conservera toujours le dogme de la foi. Etc. Cela ne le dites à personne.

À Francisco, oui, vous pouvez le dire.  Quand vous récitez le chapelet, dites après chaque dizaine : « Ô ! Mon Jésus pardonnez-nous, délivrez-nous du feu de l’enfer, attirez toutes les âmes vers le Ciel, principalement celles qui en ont le plus besoin. » Après un instant de silence, j’ai demandé : Vous ne me demandez rien d’autre ? « Non, aujourd’hui je ne te demande rien d’autre. » Et, comme d’habitude, elle commença à s’élever en direction du levant jusqu’à disparaître dans l’immensité du firmament.»

Quatrième Apparition 13 Août

Que voulez-vous de moi ?

  • « Je veux que vous continuiez à aller à la Cova da Iria, le 13 du mois, que vous continuiez à réciter le chapelet tous les jours. Le dernier mois, je ferai le miracle pour que tous croient. »
  • Que voulez-vous que l’on fasse de l’argent que les gens laissent à la Cova da Iria ? « Faites deux brancards de procession ; le premier tu le porteras avec Jacinta et deux autres petites filles vêtues de blanc ; l’autre sera porté par Francisco, plus trois autres garçons. L’argent des brancards sera pour la fête de Notre-Dame du Rosaire et ce qui restera aidera à construire une chapelle que l’on fera faire.
  • J’aimerais vous demander la guérison de quelques malades… »Oui, quelques-uns guériront durant l’année. » Et, prenant un air plus triste : « Priez, priez beaucoup et faites des sacrifices pour les pécheurs, car de nombreuses âmes vont en enfer du fait que personne ne prie et ne se sacrifie pour elles. » Et, comme d’habitude, elle commença à s’élever en direction du levant.» 

Cinquième Apparition le 13 Septembre

  • « Continuez à réciter le chapelet pour obtenir la fin de la guerre. En Octobre viendront également Notre-Seigneur, Notre-Dame des Douleurs, Notre-Dame du Carmel et saint Joseph avec l’Enfant-Jésus pour bénir le monde. Dieu est content de vos sacrifices, mais il ne veut pas que vous dormiez avec la corde, portez-la seulement durant le jour. »
  • Ils m’ont prié de vous demander beaucoup de choses : la guérison de quelques malades, d’un sourd-muet… »Oui, j’en guérirai certains, d’autres, non. En octobre, je ferai le miracle pour que tous croient. »

Sixième apparition le 13 Octobre

«Lorsque nous sommes arrivés à la Cova da Iria, près du chêne vert, une injonction intérieure m’a poussée à demander à la foule de fermer les parapluies, avant que nous ne récitions le chapelet. Peu après, nous avons vu le reflet de la lumière, puis Notre-Dame au-dessus du chêne vert.

  • Que voulez-vous de moi ? « Je veux te dire que l’on fasse construire ici une chapelle en mon honneur, que je suis Notre-Dame du Rosaire, que l’on continue à réciter le chapelet tous les jours. La guerre va finir et les militaires rentreront bientôt chez eux. »
  •  J’avais beaucoup de choses à vous demander : de guérir des malades, de convertir des pécheurs, etc. La vierge répondit: « Les uns, oui, les autres, non. Il faut qu’ils se corrigent, qu’ils demandent pardon pour leurs péchés. » Et prenant un air plus triste : « Qu’ils n’offensent pas davantage Dieu, Notre-Seigneur, qui est déjà très offensé. »

Messages de la Vierge  

Le message de Fatima porte sur la prière* et les fins dernières**.

* Notre Dame de la Prière

Notre Dame du Rosaire est, dans le catholicisme, une des nombreuses dénominations de la Vierge Marie, donnée depuis qu’elle s’est présentée sous ce vocable à saint Dominique, au XIIIe siècle à Prouille. L’Ordre dominicain en fut un ardent propagateur. Tout commence lorsque saint Dominique, originaire d’Espagne, entame ses prédications dans le pays cathare et décide pour cela de se fixer dans la ville proche de Fanjeaux. Il a, en 1208, une apparition de la Vierge Marie qui se présente sous le vocable de Notre-Dame du Rosaire et qui lui tend un chapelet. Les dominicains seront d’ardents propagateurs du rosaire

Dominique Nuñez de Guzman (en espagnol Domingo Núñez de Guzmán), né vers 1170 en Espagne dans un milieu aisé et mort le 6 août 1221 à Bologne, est un religieux catholique, prêtre, fondateur de l’ordre des frères prêcheurs appelés couramment « dominicains ». Canonisé par l’Église en 1234, il est célèbre sous le nom de saint Dominique. Autrefois fêté le 4 août puis le 6 août jour de sa « naissance au ciel »1, il est fêté le 8 août depuis le concile Vatican II.

Dominique recevant le rosaire des mains de Notre Dame
Par Didier Descouens — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=45607412

** Les fins dernières  

Cette expression concerne les questions, parfois regroupées sous le vocable général d’eschatologie : la fin des temps, le jugement, le ciel, le purgatoire, l’enfer et la résurrection de la chair.

Représentation de l’enfer dans l’Hortus deliciarum de Herrade de Landsberg (autour de 1180).Par Herrade de Landsberg — https://www.degruyter.com/view/j/mial.2016.21.issue-1/mial-2016-0010/graphic/mial-2016-0010_01.jpg, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=440837

A Fatima, la Vierge confirme l’existence du ciel et du purgatoire. La souffrance, offerte, les sacrifices, et la prière, intense, faits par amour pour Jésus, sont le moyen de guérir les malades, d’obtenir la paix, de sauver les âmes de l’enfer, parce qu’ils interviennent en réparation des offenses commises envers Dieu et envers Marie. La dévotion à Marie est un moyen d’obtenir le salut : Marie déclare en effet que non seulement son fils veut se servir de Lucie pour la faire connaître et aimer, mais aussi « veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur immaculé. À ceux qui s’y adonneront, je promets le salut et ces âmes seront chéries par Dieu. Les malades peuvent guérir, mais ils doivent se convertir et demander pardon. 

Le message religieux de Fatima

Selon sœur Lucie (dans son dernier livre publié en 2006), tout le message sous-jacent aux apparitions de Notre-Dame de Fatima est le suivant : « Pendant l’intégralité du message, en commençant par les « apparitions de l’Ange », nous trouvons un appel à la prière et au sacrifice offerts à Dieu par amour et pour la conversion des pécheurs. » En 1967, le pape Paul VI exprimait cette même idée dans l’Exhortation apostolique Signum Magnum:

« La contemplation de Marie nous encourage, en fait, à la prière confiante, à la pratique de la pénitence, à la crainte de Dieu et nous rappelle souvent ces paroles par lesquelles Jésus-Christ a annoncé que le royaume des cieux est proche : « repentez-vous et croyez à l’Évangile » (Mc 1, 15 ; Mt 3, 2 ; Mt 4, 17), et son avertissement sévère : « à moins que vous vous repentiez, vous périrez tous de même » (Lc 13, 5). » 

La consécration de la Russie et du monde à Marie, demandée par sœur Lucie, en 1940, au pape Pie XII, est considérée par l’Église catholique comme une demande émanant de Notre-Dame de Fátima. Si l’on confie la Russie au cœur de Marie et si l’on communie « les premiers samedis », la Russie se convertira. Sinon elle répandra ses erreurs à travers le monde et une autre guerre (1939/45) commencera. Le pape Pie XII répond à cette demande et consacre le monde en 1942 au Cœur immaculé de Marie.

Le pape Jean-Paul II réitère cette consécration en 1982, 1982 et 1984. Le pape François le fait à son tour en 2013. Le 16 juin 2010, le Liban et le Moyen-Orient sont consacrés au Cœur Immaculé de Marie. Cette célébration s’est déroulée au sanctuaire de Notre-Dame du Liban en présence de représentants de l’épiscopat libanais, du nonce apostolique MgrGabriele Giordano Caccia, ainsi que de personnalités politiques.

Conclusion : à travers les révélations de ce qu’on nomme le secret de Fatima, Dieu nous rappelle d’abord que si les hommes ne se convertissent pas et ne reviennent pas à l’Evangile, ils périront (vision de l’enfer*) ou subiront les affres de régimes athées (communisme). Il nous rappelle aussi que seules la prière (voir prière de l’ange de Fatima**) la pénitence et l’intercession de la Vierge, (consécration d’un pays au cœur de Marie), peuvent conduire au salut et à la paix, et « sauver » les pécheurs, sachant que ce sont les hommes qui préparent eux-mêmes leur châtiment. (Dieu nous incite seulement à prendre le bon chemin, mais respecte la liberté qu’il nous a donnée). 

La Vierge sous entend que les prières peuvent sauver les âmes qui souffrent en enfer : « Vous avez vu l’enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs ; pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur immaculé. Si l’on fait ce que je vais vous dire, beaucoup d’âmes seront sauvées et il y aura la paix. ».

Autres Visions et/ou éléments supra-naturels

A – La Vision de l’enfer : 

« En disant ces paroles, elle ouvrit de nouveau les mains comme lors des deux mois passés. Le reflet parut pénétrer la terre et nous vîmes quelque chose comme une mer de feu. Plongés dans ce feu, les démons et les âmes ressemblaient à des braises transparentes, noires ou bronzées, ayant forme humaine, qui flottaient dans le brasier, portées par les flammes qui sortaient d’elles, avec des nuages de fumée tombant de tous côtés, ressemblant à la chute des étincelles dans les grands incendies, sans poids ni équilibre, au milieu de cris et de gémissements de douleur et de désespoir, qui horrifiaient et faisaient trembler d’effroi. Les démons se distinguaient par des formes horribles et sordides d’animaux effrayants et inconnus, mais transparents comme des braises de charbons noirs. »

B – Des prédictions 

La Vierge annonce la fin de la première guerre mondiale (1914/18)  et la seconde guerre mondiale…. « Finalement, mon Cœur immaculé triomphera.Le Saint-Père me consacrera la Russie qui se convertira, et il sera accordé au monde un certain temps de paix. Au Portugal se conservera toujours le dogme de la foi. »

C – L’ange de Fatima

Les apparitions de la Vierge ont été précédées de trois apparitions d’un ange en 1915 et 1916. Cet ange qui s’est présenté aux voyants sous le titre de « l’ange du Portugal » invite les enfants à prier et leur enseigne une prière : la prière de l’ange de Fatima.

D – Le miracle du soleil tournoyant

Lors de la 3e apparitions (le 13 juillet 1917), Lucia demande à la dame  « un miracle » pour que les gens croient à ces apparitions. La dame promet un miracle pour le mois d’octobre. Lors de la 5e apparition, le 13 Septembre, 30 000 personnes encadrent déjà les « voyants ». La « dame » promet à nouveau un « miracle » pour la prochaine rencontre le 13 octobre. 

Il se produit alors dans le ciel un phénomène lumineux appelé par la suite « le miracle du soleil » ou la « danse du soleil ». Parmi les observateurs il y a des universitaires et des non-croyants. Tous attestent d’un phénomène « non explicable ». Le Miracle du soleil, ou la danse du soleil, est le nom donné au phénomène solaire observé à Fátima, dans le cadre des apparitions mariales de Fátima le 13 octobre 1917.

Cet événement a été observé par plus de 30 000 personnes (les estimations varient de 30 à 100 000) pendant environ 10 minutes à Cova da Iria, près de Fátima au Portugal. Le 13 octobre 1930, l’Église catholique a qualifié cet événement de miracle. Ce phénomène a donné lieu à une nombreuse littérature cherchant à expliquer son origine. Différentes hypothèses ont été émises : phénomènes solaires, hallucination collective, problème rétinien (dont rétinopathie), jusqu’à l’apparition d’un objet volant non identifié. Des films se sont également inspirés (ou ont évoqué) cet événement historique.

Foule rassemblée à Fatima pour observer le miracle du soleil tournoyant
Par Judah Ruah, photograph for the news paper O Seculo, published the 1917-09-29 on the news paper Illustracao Portugueza — Illustracao Portugueza 1917-09-29 Reporter de Cristo website, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=21975698
La foule priant face à la danse du soleil à la Cova da iria, Fatima, le 13 Octobre 1917

Le matin du 13 octobre 1917, Avelino d’Almeida, rédacteur en chef du journal O Século, publie un article ironique sur les apparitions de Fátima où il ne voit que superstition et supercherie.

Il se rend néanmoins sur place pour assister au « miracle annoncé ». Au petit matin, c’est une foule très importante qui se dirige vers la Cova da Iria, le lieu des apparitions. Les estimations du nombre de spectateurs varient de 30 000 à 50 000 pour Avelino de Almeida jusqu’à 100 000 pour le DrJoseph Garrett, professeur de sciences naturelles à l’Université de Coimbra, également présent ce jour-là. Dans la foule, avec les « citoyens ordinaires » se trouvent aussi des nobles, des ingénieurs, des médecins, des notaires ainsi que des journalistes et des photographes. Le ciel est complètement couvert par les nuages, et il tombe une pluie incessante. La pluie a transformé le lieu en un vaste bourbier, et les pèlerins ou curieux sont trempés jusqu’aux os et transis de froid. Les enfants arrivent avec leur famille et commencent à réciter le chapelet.

À midi, bien que la pluie continue toujours de tomber, Lucie demande de fermer les parapluies et la foule lui obéit. Peu de temps après, les enfants voient « la dame » leur apparaître. L’apparition se présente alors à Lucie comme étant Notre-Dame du Rosaire et lui demande de faire bâtir une chapelle en son honneur. Elle annonce la fin proche de la guerre, et demande également la conversion des pécheurs. Selon de nombreux témoins, après la période pluvieuse, les nuages ont éclaté et le soleil est apparu, le ciel dégagé est devenu bleu. D’après les enfants, la pluie s’est arrêtée lorsque « Notre-Dame du Rosaire s’est élevée vers le ciel ».

Les témoins décrivent le soleil comme « un disque opaque tournant dans le ciel ». Le soleil a été décrit comme significativement plus terne que la normale, et « jetant des lumières multicolores sur le paysage, les gens, et les nuages environnants ». Les témoins indiquent qu’ensuite le soleil a tournoyé dans le ciel : « à un certain moment, le soleil s’arrête, et puis recommence à danser, à tournoyer; il s’arrête encore une fois, et se remet encore une fois à danser, jusqu’au moment, enfin, où il parait se détacher du ciel, et s’avancer sur nous. Ce fut un instant terrible ! ». Après dix minutes, tout redevient normal. Les témoins ont également déclaré que leurs vêtements précédemment mouillés sont devenus soudainement et complètement secs, de même que le sol, préalablement détrempé par la pluie, n’était plus qu’humide et boueux, et bien moins qu’auparavant » (les flaques d’eau ont même été asséchées). Ce phénomène a également été observé par des témoins jusqu’à plus de dix kilomètres à la ronde. Pourtant l’observatoire astronomique n’a rien relevé de particulier à ce moment-là.

Dans l’assemblée, un témoin particulier : Avelino de Almeida, journaliste anticlérical et rédacteur en chef du quotidien de LisbonneO Século, publie dans l’édition du lundi 15 octobre d’O Século, un compte rendu qui fait sensation dans tout le pays, et attire à son auteur les vifs reproches des libres-penseurs, qui ne lui pardonnent pas d’avoir donné une telle publicité aux faits de Fátima, et de les avoir appuyés de son autorité.

Témoignage du docteur Manuel Formigao, prêtre et professeur au séminaire de Santarem 

« Comme un coup de tonnerre, les nuages ont été déchirés, et le soleil à son zénith est apparu dans toute sa splendeur. Il se mit à tourner vertigineusement sur son axe, comme la plus magnifique roue de feu que l’on puisse imaginer, en prenant toutes les couleurs de l’arc-en-ciel et envoyant des éclairs de lumière multicolores, produisant l’effet le plus étonnant. Ce spectacle sublime et incomparable, qui a été répété par trois fois, a duré pendant environ dix minutes. La foule immense, vaincue par un tel prodige extraordinaire, se jeta à genoux ». 

Le 18 décembre 1917, le Dr José Maria Proença de Almeida Garret, témoin direct, décrivit ainsi ce qu’il avait contemplé : 

«Quelques instants plus tôt, le soleil avait percé victorieusement l’épaisse couche de nuages qui l’avait caché, pour briller clairement et intensément. Je me suis retourné vers cet aimant qui attirait tous les regards et j’ai pu le voir semblable à un disque au bord net et à l’arête vive, lumineuse et luisante, mais qui ne faisait pas mal aux yeux… Il ne ressemblait en rien à la lune d’une nuit transparente et pure, parce que l’on voyait et sentait qu’il s’agissait d’un astre vivant… On ne pouvait pas non plus le confondre avec le soleil visible par temps de brouillard (d’ailleurs inexistant ce jour-là) puisqu’il n’était pas opaque, diffus ou voilé. À Fatima, le temps était chaud et ensoleillé.  Ce qui fut merveilleux, c’est que pendant un long moment, nous avons pu scruter l’astre, flamme de lumière et braise de chaleur, sans la moindre douleur oculaire et sans qu’aucun éblouissement ne nous aveugle. Ce disque nacré était animé d’un mouvement étourdissant… Il tournait sur lui-même à une vitesse vertigineuse.  Tout à coup, on entendit une clameur, comme un cri d’angoisse montant de la foule. Le soleil, conservant sa vitesse de rotation, se détacha du firmament et, sanguinaire, il prit la direction de la Terre, menaçant de nous écraser sous le poids de son énorme meule de feu. Ces secondes furent terrifiantes… 
Tous ces événements, je les ai observés personnellement et sereinement, sans émotion ni agitation… Ce phénomène a dû s’étaler sur environ dix minutes.»

E – Les visions de saint Joseph et de l’enfant Jésus. 

«Notre-Dame une fois disparue dans l’immensité du firmament, nous vîmes saint Joseph près du soleil avec l’Enfant-Jésus et Notre-Dame vêtue de blanc avec un manteau bleu. Saint Joseph et l’Enfant-Jésus paraissaient bénir le monde, avec les gestes en forme de croix qu’ils faisaient de la main. Peu après, une fois dissipée l’image de cette apparition, je vis Notre-Seigneur et Notre-Dame (qui pour moi ressemblait à Notre-Dame des Douleurs). Notre-Seigneur semblait bénir le monde de la même manière que saint Joseph. Cette apparition s’évanouit à son tour et il m’a semblé voir de nouveau Notre-Dame sous une forme proche de Notre-Dame du Carmel.»

Saint Joseph et l’enfant Jésus
Icône

F – Le secret de Fatima

Les secrets de Fátima sont trois révélations, ou visions, qui auraient été adressées en 1917 par la Vierge Marie à Lúcia dos Santos et ses cousins Jacinta et Francisco Marto, dans la petite ville de Fátima au Portugal. Le terme des trois secrets de Fátima est régulièrement utilisé, mais il s’agit en fait des trois parties d’une unique révélation (ou vision) donnée le 13 juillet 1917, révélation que la Vierge Marie aurait demandé de ne pas divulguer immédiatement.

En juillet-août 1941, rédigeant son troisième Mémoire sur les apparitions, Lúcia dos Santos (devenue sœur Lucie) précise, pour la première fois, que ce secret comprend trois éléments différents : « Le secret comprend trois choses distinctes, écrit-elle, et j’en dévoilerai deux ». Les deux premiers secrets sont officiellement publiés en 1941, le troisième n’est révélé qu’en l’an 2000 par le pape Jean-Paul II. Celui-ci, révélé tardivement, a entraîné de nombreux débats avant et après sa divulgation. Après sa tentative d’assassinat le 13 mai1981, le Pape Jean-Paul II demande l’enveloppe contenant la troisième partie du secret.

Le Cardinal Franjo Seper, Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, remet le 18 juillet 1981, deux enveloppes : l’une blanche, avec le texte original de sœur Lucie en langue portugaise et l’autre de couleur orange, avec la traduction du texte en langue italienne. Le 11 août suivant, les deux enveloppes sont remises aux Archives du Saint-Office. En avril 2000, Lucie confirme au cardinal Bertone, que la lettre et le texte du « troisième secret » sont bien ceux qu’elle a rédigés en janvier 1944, et que ce texte est complet . En juin 2000, le Vatican publie officiellement la troisième et dernière partie du secret, livrant sa traduction ainsi qu’une copie de la lettre originale rédigée par sœur Lucie.

Les trois parties du secret de Fatima

La première partie est une vision de l’enfer. Notre Dame nous montra une grande mer de feu, qui paraissait se trouver sous la terre et, plongés dans ce feu, les démons et les âmes, comme s’ils étaient des braises transparentes, noires ou bronzées, avec une forme humaine. Ils flottaient dans cet incendie, soulevés par les flammes, qui sortaient d’eux-mêmes, avec des nuages de fumée. Ils retombaient de tous côtés, comme les étincelles retombent dans les grands incendies, sans poids ni équilibre, avec des cris et des gémissements de douleur et de désespoir qui horrifiaient et faisaient trembler de frayeur.

Les démons se distinguaient par leurs formes horribles et dégoûtantes d’animaux épouvantables et inconnus, mais transparents et noirs. Cette vision dura un moment, grâce à notre bonne Mère du Ciel qui auparavant nous avait prévenus, nous promettant de nous emmener au Ciel (à la première apparition). Autrement, je crois que nous serions morts d’épouvante et de peur. Puis nous avons levé les yeux vers Notre Dame qui nous a dit si gentiment et si tristement : « vous avez vu l’enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs, pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur immaculé. Si l’on fait ce que je vais vous dire, beaucoup d’âmes seront sauvées et il y aura la paix. ».

La deuxième partie du secret

Cette partie concerne une révélation privée faite oralement par la Vierge aux trois enfants. Ce secret concerne la Russie et la consécration de la Russie au Cœur immaculé de Marie. « La guerre va finir – nous sommes en 1917 – Mais si l’on ne cesse d’offenser Dieu, sous le pontificat de Pie XI* en commencera une autre pire encore. Lorsque vous verrez une nuit illuminée par une lumière inconnue, sachez que c’est le grand signe que Dieu vous donne, qu’Il va punir le monde de ses crimes par le moyen de la guerre, de la faim et des persécutions contre l’Église et le Saint-Père. Pour empêcher cette guerre, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis.

Si on accepte mes demandes, la Russie se convertira et on aura la paix ; sinon elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église. Les bons seront martyrisés ; le Saint-Père aura beaucoup à souffrir ; diverses nations seront détruites. À la fin, mon Cœur immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie, qui se convertira, et il sera concédé au monde un certain temps de paix. Au Portugal se conservera toujours le dogme de la Foi, etc. »

Pie XI, né Ambrogio Damiano Achille Ratti le 31 mai 1857 à Desio, dans le royaume de Lombardie-Vénitie, dans la province de Monza et de la Brianza (Italie) est le 259e pape de l’Église catholique. Élu le 6 février 1922, son pontificat est marqué par le règlement de la question romaine, avec la reconnaissance et l’institution de l’État de la Cité du Vatican, par les accords du Latran, en 1929. Il est confronté à la montée du communisme, du fascisme et du nazisme en Europe. Il meurt au Vatican le 10 février 1939. Le 2 Février, Benito Mussolini accepte la proposition d’Adolf Hitler de transformer le pacte anti-Komintern en une alliance militaire défensive. Le 6 Février, Neuville Chalmberlain déclare aux Communes que toute menace contre les intérêts vitaux de la France entraînera l’assistance du Royaume-Uni.

Troisième partie du secret 

La troisième partie se présente comme une vision allégorique, susceptible de diverses interprétations. Concernant le troisième secret, sœur Lucie écrit au pape Jean-Paul II le 12 mai 1982, son interprétation du secret. Dans cette lettre, elle écrit : « La troisième partie du secret se réfère aux paroles de Notre Dame : « Sinon la Russie répandra ses erreurs à travers le monde, favorisant guerres et persécutions envers l’Église. Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, diverses nations seront détruites » ».

La religieuse estime que cette vision (troisième secret) est donc « une révélation symbolique, qui se réfère à cette partie du message ». Pour elle cette vision était « conditionnée par le fait que nous acceptions » la demande de la Vierge de consacrer la Russie à son Cœur Immaculé. Sœur Lucie conclut : « Comme nous n’avons par tenu compte de cet appel du message, nous constatons qu’il s’est réalisé ».

Mais dans son courrier, elle précise bien que, pour elle, ce n’est pas Dieu qui a « puni le monde », mais que les malheurs sont les conséquences des actes des hommes. Elle écrit : « Et ne disons pas que c’est Dieu qui ainsi nous punit ; au contraire, ce sont les hommes qui préparent eux-mêmes leur châtiment. Dans sa sollicitude, Dieu nous avertit et nous incite à prendre le bon chemin, respectant la liberté qu’il nous a donnée ; c’est pourquoi les hommes sont responsables ». Le 27 avril 2000, le pape missionne le cardinal Bertone auprès de sœur Lucie pour discuter avec elle de l’interprétation de cette vision.

Au cours de cette réunion, « Lucie réaffirme sa conviction que la vision de Fatima concerne avant tout la lutte du communisme athée contre l’Église et les chrétiens, et elle décrit l’immense souffrance des victimes de la foi du XXe siècle ». À la question sur l’identité de « évêque vêtu de blanc », elle confirme sa certitude qu’il s’agit du pape, mais sans connaitre son identité (qu’il s’agisse de Benoît XVPie XIIPaul VIJean-Paul II ou d’un autre). À l’occasion de la béatification à Fatima de Francisco et Jacinta Marto, le pape Jean-Paul II fait lire une allocution qui va dans le même sens que l’interprétation de sœur Lucie .

Pour l’Église : « c’est donc une vision consolante qui veut qu’une histoire de sang et de larmes soit perméable à la puissance de guérison de Dieu. Ainsi, toute cette vision se produit afin de faire apparaître la liberté de l’homme et pour l’orienter dans une direction positive. Car le sens de la vision n’est donc pas de montrer un film sur l’avenir irrémédiablement figé, mais l’inverse : mobiliser les forces pour tout changer en bien ». C’est pourquoi la phrase de la Vierge « Mon Cœur immaculé triomphera » signifie que « le Cœur ouvert à Dieu, purifié par la contemplation de Dieu, est plus fort que les fusils et que les armes de toute sorte ». Il affirme : le message de Fatima nous invite à nous fier à cette promesse.

G – L’attentat contre le pape Jean Paul II 

Le mercredi 13 mai 1981, alors que 25 000 personnes sont massées place Saint-Pierre pour l’audience hebdomadaire, deux coups de feu claquent. Il est 17h17 et Mehmet Ali Agça vient de tirer sur Jean-Paul II, à trois mètres de distance ; l’attentat d’Ali Agça s’est produit le jour anniversaire de la première apparition de Fatima, le 13 mai 1917. (64 ans après) 

Par Inconnu — http://wf2.xcdn.pl/files/12/03/12/552196_28_4.jpg, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=58847943

Un an après l’attentat, Jean-Paul II s’est rendu à Fátima et, en action de grâce, a fait incruster une des balles qui faillit le tuer dans la couronne de la statue de Notre-Dame de Fátima.

H – La vision de Tuy du Jeudi 13 Juin 1929

Le 20 juillet 1926, sœur Lucie, l’un des trois voyants de Fatima et la seule survivante,  quitte le couvent de Pontevedra pour entrer au noviciat des Dorothées, installé à Tuy, petite cité espagnole. Après sa prise d’habit le 2 octobre 1926, elle prononçait ses premiers vœux le 3 octobre 1928. En 1929, l’humble Maria das Dores poursuit à Tuy sa vie cachée, si bien cachée que la plupart de ses compagnes ignorent encore qu’elle est la voyante de Fatima. Elle met en pratique le message de Notre-Dame, vivant sa règle à la perfection dans le don total aux saints Cœurs de Jésus et de Marie. La messagère était prête. Alors se réalisa la promesse du grand Secret  : «  Je viendrai demander la consécration de la Russie…  ».  Écoutons sœur Lucie raconter l’événement  :

«  (…) Ce fut à cette époque que Notre-Seigneur m’avertit que le moment était venu où il voulait que je fasse connaître à la sainte Église son désir de la consécration de la Russie et sa promesse de la convertir… La communication s’est produite ainsi  :

«  (13 / 6 / 1929). J’avais demandé et obtenu la permission de mes supérieures et de mon confesseur de faire une heure sainte de 11 heures à minuit, dans la nuit du jeudi au vendredi de chaque semaine. «  Me trouvant seule une nuit, je m’agenouillai près de la balustrade, au milieu de la chapelle, pour réciter, prosternée, les prières de l’Ange. Me sentant fatiguée, je me relevai et continuai à les réciter les bras en croix. La seule lumière était celle de la lampe [du sanctuaire].

Soudain, toute la chapelle s’éclaira d’une lumière surnaturelle et, sur l’autel, apparut une croix de lumière qui s’élevait jusqu’au plafond. Dans une lumière plus claire, on voyait sur la partie supérieure de la croix, une face d’homme, avec un corps jusqu’à la ceinture  ; sur sa poitrine une colombe, également lumineuse, et cloué à la croix, le corps d’un autre homme. Un peu en dessous de la ceinture (de celui-ci), suspendu en l’air, on voyait un calice et une grande hostie sur laquelle tombaient quelques gouttes de sang qui coulaient sur les joues du Crucifié et d’une blessure à la poitrine. Coulant sur l’Hostie, ces gouttes tombaient dans le Calice. 

Sous le bras droit de la Croix se trouvait Notre-Dame avec son cœur Immaculé dans la main… C’était Notre-Dame de Fatima avec son Cœur Immaculé,… dans la main gauche… sans épée ni roses, mais avec une couronne d’épines et des flammes… 

Sous le bras gauche [de la Croix], de grandes lettres, comme d’une eau cristalline qui aurait coulé au-dessus de l’autel, formaient ces mots  : “ Grâce et Miséricorde ”. Je compris que m’était montré le mystère de la très Sainte Trinité, et je reçus sur ce mystère des lumières qu’il ne m’est pas permis de révéler.

La vision de la Trinité dite vision de Tuy

«  Ensuite, Notre-Dame me dit  : “ Le moment est venu où Dieu demande au Saint-Père de faire, en union avec tous les évêques du monde, la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé, promettant de la sauver par ce moyen. Elles sont si nombreuses les âmes que la justice de Dieu condamne pour des péchés commis contre moi, que je viens demander réparation. Sacrifie-toi à cette intention et prie. ” «  Je rendis compte de cela à mon confesseur, qui m’ordonna d’écrire ce que Notre-Seigneur voulait que l’on fasse.  »

Dans les deux lettres qu’elle adressa en mai 1930 au P. Gonçalves, son confesseur, la voyante exprima les demandes du Ciel en unissant étroitement la dévotion réparatrice des cinq premiers samedis à la consécration de la Russie  : «  Le bon Dieu promet de mettre fin à la persécution en Russie, si le Saint-Père daigne faire, et ordonne aux évêques du monde catholique de faire également, un acte solennel et public de réparation et de consécration de la Russie aux très saints Cœurs de Jésus et de Marie, et si Sa Sainteté promet, moyennant la fin de cette persécution, d’approuver et de recommander la pratique de la dévotion réparatrice indiquée ci-dessus.  »  

Hélas, c’était peine perdue… aucun pape ne fera rien ! Voilà pourquoi, plus tard (en août 1931), le Seigneur se plaignant, dit : « Ils n’ont pas voulu écouter ma demande. Comme le roi de France, ils s’en repentiront, et ils le feront, mais ce sera tard ! La Russie aura déjà répandu ses erreurs dans le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église : le Saint-Père aura beaucoup à souffrir ».(révélation de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à Sœur Lucie, en août 1931, lors d’un séjour de convalescence à Rianjo, une petite ville proche de Pontevedra).

Pourquoi Notre Seigneur fait-il référence au roi de France ? Tout simplement parce qu’en 1689, Jésus-Christ se révéla à sainte Marguerite-Marie en ces termes : »Fait savoir au fils aîné de mon Sacré-Cœur (donc, au roi Louis XIV) que, comme sa naissance temporelle a été obtenue par la dévotion aux mérites de ma sainte Enfance, de même il obtiendra sa naissance de gloire éternelle par sa consécration à mon Cœur adorable. Mon Cœur veut régner dans son palais, être peint sur ses étendards et gravé dans ses armes pour les rendre victorieuses de tous ses ennemis et de tous ceux de la sainte Église. Mon Père veut se servir du roi pour l’exécution de Son dessein, qui est la construction d’un édifice public où serait placé le tableau de mon Cœur pour y recevoir les hommages de toute la France ». Notre Seigneur promettait donc à la France, Sa « fille aînée, comme Il l’appelait, sa toute puissante protection moyennant trois choses :

  1. – Mettre Son Sacré Cœur sur les armes du roi et les étendards de la France ;
  2. – Lui élever une Église nationale ;
  3. – Que dans cette Église la France Lui soit solennellement consacrée par son souverain
Vision de Marguerite-Marie, par Armand Cambon Cathédrale de Montauban
Par Didier Descouens — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=63403481

Marguerite Alacoque, en religion sœur Marguerite-Marie, née le 22 juillet 1647 à Verosvres, et morte le 17 octobre 1690 à Paray-le-Monial, est une religieuse de l’ordre de la Visitationmystique et inspiratrice du culte du Sacré-Cœur de Jésus et reconnue sainte par l’Église catholique. Elle a été béatifiée en 1864, puis canonisée en 1920.

Sainte Marguerite Marie
Sanctuaire du Sacré-coeur

Eléments conformes aux autres apparitions 

  • L’apparition dans un cadre paysager, près d’un arbre. 
  • La lumière qui entoure la vierge
  • La demande de construction d’une chapelle
  • La condition  très pauvre des enfants ; leur piété 
  • La difficulté et l’hostilité que rencontrent les voyants
  • Le contexte historique difficile

Eléments spécifiques

  • Les apparitions préalables de l’Ange et la prière qu’il communique aux enfants 
  • La confirmation de l’enfer 
  • Le miracle public le plus spectaculaire de toutes les Apparitions mariales. Fatima est probablement l’Apparition qui situe le mieux l’origine supra naturelle de la Vierge aux yeux des tiers, quand elle prévient d’un miracle et que celui ci se réalise effectivement à la date prévue devant des dizaines de milliers de personnes ; à travers ce qu’on a appelé le miracle ou la danse du soleil. Dieu, maître de l’Univers, donne une toute petite idée de son extraordinaire puissance ! A noter que le pape Pie XII aura également cette vision au Vatican.
  • La connaissance et le détail du sort réservé, dans l’autre vie, aux personnes citées par les enfants

Lien avec d’autres apparitions 

La voyante d’Amsterdam, Ida Peerdeman, qui a 12 ans à l’époque, eut sa première apparition de la vierge l’après-midi du 13 octobre 1917, qui fut aussi le jour du miracle du soleil de Fatima. Avec Lourdes et Tepeya (Notre Dame de Guadalupe), Fatima est l’un des sanctuaires le plus connu et l’un des plus fréquentés.  

V- Reconnaissance et sanctuaires 

Reconnaissance

L’évêque de Leiria, MgrJosé Alves Correia da Silva, après avoir mené une enquête canonique reconnaît officiellement les apparitions mariales en 1930, et approuve la dévotion à Notre-Dame de Fátima. François et Jacinthe Marto, atteints de la grippe espagnole meurent très vite (en 1919et 1920). Ils sont béatifiés le 13 mai 2000 par le pape Jean-Paul II. Lucie Dos Santos, entrée au noviciat des sœurs Dorothée, puis au Carmel de Coimbra, décède en 2005. Son procès en béatification est en cours. Jacinta et Francisco sont canonisés par le pape François, le 13 mai 2017 lors de son voyage à Fatima, pour centenaire des Apparitions mariales de Fátima.

Statue de Jean Paul II près de l’église de la sainte Trinirté
Par János Korom Dr. from Wien, Austria — Fatima 0239, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=49989868

Sanctuaire (s)

Le 28 avril 1919 est construite la première chapelle sur le site des apparitions, par des pèlerins, sans le soutien de l’Église (le curé de Fátima ayant reçu la consigne de se tenir à l’écart de ces manifestations de dévotion). C’est une petite chapelle faite de pierres et de chaux, couverte de tuiles et mesurant 3,30 m de longueur, 2,80 m de largeur et 2,85 m de hauteur. La construction de la première grande église est entamée dès 1928 (avant la reconnaissance officielle des apparitions).

L’église Notre-Dame-du-Rosaire est terminée en 1953. Elle obtient l’année suivante le titre de basilique. Les tombes des trois enfants sont transférées dans le transept en 1951, 1952 et 2006. En dehors de la grande esplanade, utilisée pour les grands rassemblements et les processions, le sanctuaire compte plusieurs chapelles et deux grandes structures : le centre pastoral Paul VI (1979-1982), et la basilique de la Sainte Trinité (2004-2007) qui est la 4e église au monde en capacité, avec près de 9 000 places. 

Fátima est aujourd’hui un centre mondial de pèlerinages très connu. Chaque année, près de cinq millions de pèlerins et de touristes s’y rendent, ce qui en fait le quatrième lieu de pèlerinage catholique du monde (après la basilique de Notre-Dame de Guadalupe au Mexique, la basilique Saint-Pierre au Vaticanet les sanctuaires de Lourdes en France.

En 1942, un groupe de femmes portugaises décide d’offrir une couronne d’or à la vierge de Fátima en « action de grâce de la protection accordée au Portugal durant la Seconde Guerre mondiale » (et sa non-participation au conflit). Cette couronne, réalisée gratuitement par 12 artisans joaillers a été officiellement déposée sur la tête de la statue de la Vierge le 13 mai 1946 par le cardinal Benedetto Aloisi Masella, légat pontifical de Pie XII. Cette couronne « de reine » fait référence à la décision du roi Jean IV du Portugal, en 1646, de proclamer la Vierge Marie : « reine et patronne du Portugal ».

L’intérieur de la basilique Notre dame du sanctuaire à Fatima
Par Andreas Trepte — Travail personnel, CC BY-SA 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1860784
La basilique de la sainte Trinté
Par Therese C — Flickr: DSCN5574, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=16091401