Appel de la Vierge à sainte Marguerite Bourgeois 1620/1700. France

Alors qu’elle a 20 ans, sainte Marguerite Bourgeoys (née à Troyes en France le 17 avril 1620 et décédée le 12 janvier 1700 à Ville-Marie au Québec) est appelée par la Vierge au cours d’une procession, le jour de la fête du Rosaire.

Durant 13 ans, elle fait l’école aux enfants pauvres ; ressentant un appel à la mission, son vœu est confirmé lorsqu’elle entend la vierge lui dire : «  je ne t’abandonnerai pas ».

Elle s’embarque pour le Canada, construit une chapelle dédiée à notre Dame de bon secours, ouvre une école, revient en France chercher 7 jeunes filles et fonde en 1658 la congrégation notre Dame de Montréal qui se charge de l’éducation religieuse des jeunes filles et d’un système d’action sociale. 

Par Pierre le Ber — Domaine public

Article tiré du site  » Notre histoire avec Marie »

Aller à Jésus par Marie

Louis Grignion est né le 31 janvier 1673 à Montfort-sur-Meu, petit village à l’ouest de Rennes. Grand missionnaire apostolique, il sillonne l’Ouest de la France et enseigne comment aller « à Jésus par Marie », grâce à une consécration qui entraîne à vivre par Marie, en Marie et avec Marie, dans un cœur-à-cœur intime qui nous conduit très sûrement au Christ. Il meurt le 28 avril 1716 en pleine mission à Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée). Il n’avait que 43 ans et 16 ans de sacerdoce. En 2016 fut célébré le tricentenaire de sa mort. 

Le nouveau-né de la famille Grignion est baptisé le 1er févier 1673 sous le prénom de Louis, en souvenir de saint Louis, roi de France. Plus tard, à l’occasion de sa confirmation, il souhaite ajouter le nom de Marie au sien, pour marquer déjà sa grande dévotion à la Vierge Marie. Puis il ajoute à Louis-Marie le nom du lieu de son baptême pour en marquer l’importance dans sa vie chrétienne. 

Après sa formation au séminaire Saint-Sulpice à Paris,
 Louis-Marie Grignion de Montfort est ordonné prêtre le 5 juin 1700. Il est initié à la mission à Nantes puis à Poitiers auprès des mendiants et petites gens. Son objectif est d’annoncer la Bonne Nouvelle et renouveler l’esprit du christianisme chez les chrétiens. Doué d’un zèle apostolique rare et d’un caractère entier, le Père de Montfort n’accepte pas les demi-mesures, et s’engage de toute son âme. Sa vie entière, il se met en priorité au service des plus défavorisés qu’il identifie à Jésus. Un soir à Dinan, portant sur son dos un miséreux couvert de lèpre trouvé sur son chemin, il frappe à la porte de la maison des missionnaires en criant : « Ouvrez à Jésus-Christ ! » L’homme défiguré par sa triste maladie, dormira dans le lit de Louis-Marie. On le surnommait ainsi « le bon Père de Montfort » à cause de son souci des pauvres.  

« Dieu seul » est sa devise. C’est un homme de Dieu qui nourrit sa vie spirituelle de silence et de prières. Il se retire parfois dans des ermitages, comme celui de Mervent (Vendée). C’est là qu’il prépare ses prédications, écrit ses cantiques et ouvrages de spiritualité. Il contemple les mystères du Salut et les trois Personnes de la sainte Trinité sont chez lui sujets d’une réflexion théologique profonde et aboutie. Pour lui, Jésus-Christ, sagesse éternelle et incarnée, doit être cherché, connu, et aimé par-dessus tout. L’aimer veut dire l’imiter et porter la croix sans rougir : uni à la croix, ils deviennent inséparables. « La croix est la sagesse et la sagesse est la croix », souligne le Père de Montfort.  

Dès son enfance, Louis-Marie a une grande dévotion envers la Vierge Marie. 

Il invite sa sœur à prier le rosaire avec lui. Par la Vierge Marie, il découvre le chemin le plus aisé, court et sûr pour aller à Jésus et demeurer fidèle aux promesses du baptême. C’est ainsi qu’il propose aux fidèles la consécration à Jésus par les mains de Marie. « C’est par la très Sainte Vierge Marie que Jésus-Christ est venu au monde, et c’est aussi par elle qu’il doit régner dans le monde. »(Traité de la Vraie Dévotion à la Sainte Vierge n°1) Pour aller à Jésus-Christ, il faut trouver Marie. 

Le Père de Montfort souligne que la finalité de toutes nos dévotions est Jésus-Christ.« Si donc nous établissons la solide dévotion de la très Sainte Vierge, ce n’est que pour établir plus parfaitement celle de Jésus-Christ, ce n’est que pour donner un moyen aisé et assuré pour trouver Jésus-Christ. Si la dévotion à la Sainte Vierge éloignait de Jésus-Christ, il faudrait la rejeter comme une illusion du diable. Mais tant s’en faut ! Cette dévotion ne nous est nécessaire que pour trouver Jésus-Christ parfaitement, l’aimer tendrement et le servir fidèlement. »(Traité de la Vraie Dévotion à la Sainte Vierge n°62)

Avant de mourir, le Père de Montfort passe le flambeau à quelques disciples,
hommes et femmes. Des congrégations religieuses naissent à sa suite : les « Filles de la Sagesse », la « Compagnie de Marie » (Missionnaires Montfortains), les « Frères de Saint-Gabriel » et les différents associés laïcs. 

Louis-Marie Grignion de Montfort est béatifié le 22 janvier 1888
 à Rome par le pape Léon XIII et canonisé le 20 juillet 1947 à Rome par le pape Pie XII.  

Aujourd’hui, beaucoup se consacrent à Jésus-Christ par Marie
 selon la méthode du saint. L’un des plus illustres est sans conteste le pape Jean-Paul II dont la devise Totus tuus (« Je suis tout à toi, ô Jésus en Marie ») est empruntée au Père de Montfort.

« Si donc nous établissons la solide dévotion de la très Sainte Vierge, ce n’est que pour établir plus parfaitement celle de Jésus-Christ, ce n’est que pour donner un moyen aisé et assuré pour trouver Jésus-Christ. Si la dévotion à la Sainte Vierge éloignait de Jésus-Christ, il faudrait la rejeter comme une illusion du diable. Mais tant s’en faut ! Cette dévotion ne nous est nécessaire que pour trouver Jésus-Christ parfaitement, l’aimer tendrement et le servir fidèlement. »(Traité de la Vraie Dévotion à la Sainte Vierge n°62)

Prière à la « Sainte Vierge Marie » de Saint Louis Marie Grignon de Montfort ;

Tiré de site-catholique.fr

Voici la version courte de « l’acte de consécration à la Très Sainte Vierge Marie » de Saint Louis Marie Grignion de Montfort (1673-1716), grand apôtre de Marie et Fondateur des Montfortains (ou Compagnie de Marie) et des Filles de la Sagesse.

« Je vous choisis, aujourd’hui, ô Marie, en présence de toute la Cour Céleste, pour ma Mère et ma Reine. Je vous livre et consacre, en toute soumission et amour, mon corps et mon âme, mes biens intérieurs et extérieurs, et la valeur même de mes bonnes actions passées, présentes et futures, vous laissant un entier et plein droit de disposer de moi et de tout ce qui m’appartient, sans exception, selon votre bon plaisir, à la plus grande Gloire de Dieu, dans le temps et l’éternité. Amen. »

d’après le site le Carmel en France

I – La vierge Marie et le Carmel

Tout ce qui porte le mot Carmel (ou l’un de ses dérivés), en patronymie, toponymie ou dans d’autres domaines, a un lien, proche ou distant, avec le mont Carmel, une montagne d’Israël, en bord de Méditerranée, souvent mentionnée dans l’Ancien Testament.

L’ordre du Carmel est un ordre religieux catholique contemplatif. Ses membres sont appelés carmes (pour les hommes) et carmélites (pour les femmes). Leur père spirituel est le prophète Élie. Fondé par des ermites sur le mont Carmel en Palestine à la fin du XIIe siècle, les premiers Carmes quittent leurs ermitages au début du XIIIe siècle pour se réfugier en Europe. Après bien des tribulations, l’ordre érémitique se transforme en ordre monastique. Il connaît de nombreuses réformes dont la plus marquante est la réforme instituée par Thérèse d’Avila au XVIe siècle.

Blason de l’ordre du Carmel
Fontana, Giacomo — http://www.cedoc.mo.it/estense/img/insegne/html/02210.html, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=8326559

L’Ordre du Carmel est composé de trois branches :

Frères carmes
mons.wikimedia.org/w/index.php?curid=10787278

Au XVIe siècle en Espagne, Thérèse de Jésus (d’Avila) et Jean de la Croix initient un renouveau qui aboutit à la séparation entre les nouveaux frères dits déchaussés (Ordre des Carmes Déchaux : o.c.d.) et ceux qui poursuivent l’« antique observance » (Ordre des Carmes : o. carm.).

Le Carmel s’est senti appelé dès ses origines à vivre une relation privilégiée avec la Vierge Marie.

Les Carmes eurent très vite l’intime conviction qu’il faut appartenir à Marie pour appartenir pleinement au Christ. Le Carmel va ainsi sans cesse associer le service de Marie à celui de Jésus, la consécration à Marie à la consécration au Christ réalisée par le baptême.

En vivant cette consécration à Marie dans l’Église, le Carmel va témoigner de la grâce que représente la consécration volontaire au service de la Mère du Sauveur pour vivre en vérité sa vie chrétienne. Nous pouvons découvrir à travers son histoire comment il n’a pas cessé d’approfondir la conscience qu’il avait de cette mission mariale. Nous nous laisserons enseigner ainsi le sens et la portée de la consécration à Marie pour notre marche à la suite de Jésus.

Notre dame du mont Carmel et sa protection sur l’Ordre,
Tableau de Tommaso de Vigilia ( XVème siècle)

II – Le patronage de Marie sur le Mont Carmel ( XIIè et XIII ème siècles)

La petite église construite par les ermites latins du Mont Carmel au milieu de leurs cellules fut dédiée à Marie. Pour comprendre l’importance symbolique de ce fait, il faut nous resituer dans le contexte religieux et sociologique du Moyen-âge. Nous sommes dans une société féodale dans laquelle le petit peuple était consacré au service d’un seigneur (institution du servage) pour bénéficier en échange de sa protection.

Cette réalité sociale est transposée dans le domaine religieux : placer une église sous le patronage d’un(e) saint(e), c’est pour ceux qui desservent cette église, se mettre au service de ce saint ou de cette sainte afin d’obtenir sa protection. Servir signifie rendre un culte et honorer ainsi celui ou celle dont on espère appui et secours dans les épreuves.

Lors des Croisades, toute la Terre Sainte est considérée comme le domaine du Seigneur Jésus, mais aussi de Marie, Dame de la Terre Sainte. Partir en croisade constitue alors un moyen éminent de vivre cette consécration au Christ Jésus, qui est celle de tout chrétien en raison de son baptême. La Règle du Carmel exprime ce propos dès les premières lignes : « vivre dans la dépendance de Jésus-Christ et le servir d’un cœur pur et d’une bonne conscience. » 

C’est dans ce contexte que nos ermites placent leur église sous le patronage direct de Marie, Mère de Jésus et Dame de la Terre Sainte. Ce faisant, ils choisissent de lui appartenir, de la servir, de lui rendre hommage afin de bénéficier de sa protection contre les puissances du mal et de pouvoir suivre fidèlement Jésus, leur Seigneur. Nous voulons souligner la force de cette appartenance à Marie. Il s’agit bien d’une consécration initiale à laquelle l’Ordre cherchera à être fidèle lorsque, ayant quitté la Terre Sainte et abandonné la petite église aux avatars des guerres et de l’usure du temps, il lutta pour obtenir d’être placé sous le patronage direct de celle qu’il désignera comme la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel.

Pour le moment, il honore essentiellement en Marie, « la Mère de Jésus », celle par qui le Fils de Dieu a pu recevoir une existence humaine, par qui il a été élevé dans ce village de Nazareth situé à quelques vingt kilomètres du Mont Carmel.

Le Mont Carmel
Par Chadner — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4659486

Il contemple en elle la femme, qui dans la pureté de son cœur fut à l’écoute de la Parole de Dieu et sut consentir à sa mission de mère du Messie. Les Carmes appartiennent au grand mouvement spirituel du XIIe siècle caractérisé par une grande attention à la dimension humaine de la personne de Jésus. Le pèlerinage en Terre Sainte repose sur le désir de connaître les lieux où Jésus a vécu pour mettre presque physiquement ses pas dans les siens. Marie est profondément liée à cette histoire humaine de Jésus. Nul ne l’a connu mieux qu’elle et nul ne peut mieux qu’elle introduire le croyant dans la connaissance de Jésus afin qu’il discerne en lui le mystère de la Parole de Dieu, le Verbe éternel, qui a pris chair de la Vierge Marie, « la Mère de Jésus ».

III – La protection mariale lors du retour en Europe

Durant les décennies du XIIIe siècle au cours desquelles les Carmes reviennent en Europe par groupes successifs, ceux-ci sont confrontés à la difficile question de leur intégration dans l’Église d’Occident. En cette période d’intense effervescence religieuse où les Franciscains et les Dominicains se développent de manière spectaculaire, l’Église cherche à limiter le foisonnement des ordres religieux.

Le Concile de Latran de 1215 reconnaît les ordres de Saint François et de Saint Dominique et interdit la naissance de nouveaux ordres. Honorius III, en 1226, admet que l’existence des Carmes puisse être antérieure à 1215. Le Concile de Lyon de 1274 supprime 22 ordres religieux nés après 1215, mais sursoit à la suppression des Carmes et des Ermites de Saint Augustin.

Les Carmes, qui avaient prié la Vierge Marie pour leur sauvegarde, attribuent à sa protection cette décision tant espérée, qui fut votée le 17 juillet 1274. Ils retiennent cette date du 17 juillet pour célébrer la fête de Notre-Dame du Mont Carmel en signe de reconnaissance envers celle, qui les a ainsi préservés de la disparition. Ce ne sera en fait qu’en 1298 que le Pape Boniface VIII transformera le décret du Concile de Lyon concernant le Carmel en acte d’approbation définitive de l’existence de l’Ordre.

IV – Le signe du scapulaire

C’est dans le contexte de menace et d’incertitude antérieur à 1274 que saint Simon Stock, prieur général de l’Ordre, aurait reçu de la Vierge Marie le scapulaire en signe de sa protection sur l’Ordre. Sans pouvoir nous prononcer sur les origines exactes de ce fait, ni sur ses circonstances, nous pouvons seulement constater que l’Ordre va rapidement imposer aux religieux le port de cette pièce d’étoffe, puis l’introduire finalement comme partie intégrante de l’habit religieux lui-même. Compte tenu de l’importance symbolique de l’habit religieux au Moyen-âge, sa modification était un acte grave, qui engageait l’autorité de l’Église. L’existence de ce fait supposait donc une reconnaissance par l’Ordre entier de ce que le scapulaire avait été le signe d’une grâce mariale de première importance. Il sera appelé l’habit de la Vierge et signifiera la consécration à Marie de la même manière que l’habit religieux signifie la consécration au Christ.

Scapulaire de Notre Dame du mont Carmel
Par FERNANDES Gilbert — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=49405062

À travers le port du scapulaire comme ‘habit de la Vierge’, les Carmes expriment donc leur appartenance à Marie, en qui ils reconnaissent tout particulièrement leur Mère. Ils ont en effet bénéficié de sa maternelle protection à l’heure du danger le plus extrême. Marie peut donc encore protéger ceux qui se consacrent à elle dans les moments les plus difficiles et spécialement à l’heure de la mort. Elle peut communiquer à ses enfants la grâce du salut accompli par son Fils : « Marie, notre Mère » en vue de la vie éternelle.

C’est pourquoi, par la suite, le port du scapulaire sera compris également comme une protection contre les peines de purification encourues après la mort en vue de la vision de Dieu : le vêtement de Marie habille de la sainteté du Christ ceux et celles qui ont ainsi exprimé leur confiance en la Miséricorde divine que Dieu a voulu faire rayonner sur le visage de Marie. Par la suite, le scapulaire du Carmel va jouer un rôle considérable pour développer dans l’esprit du peuple chrétien le sens et la valeur de la consécration à Marie et donc le désir de lui appartenir corps et âme pour mieux suivre le Christ.

V- Notre Dame du mont Carmel , fête patronale de l’ordre ( XIVème siècle)

Le choix de la fête patronale de l’Ordre constitue également un signe important de sa consécration à Marie. Sa date fut changeante durant les XIIIe et XIVe siècles et variable également selon les régions. Ce fut toujours pourtant une fête de la Vierge avec une prépondérance notable des fêtes de l’Immaculée Conception et de l’Assomption de Marie. En 1374, à l’Université de Cambridge, les Carmes remportèrent une victoire importante dans un débat avec leurs opposants pour faire reconnaître le titre de ‘Frères de la Vierge’, qu’ils revendiquaient. Cet événement survenant tout juste cent ans après que le Concile de Lyon ait épargné l’Ordre, la coïncidence des dates n’a pas manqué de frapper les esprits.

Le Pape Urbain VI, en 1379, confirmait par ailleurs le titre « Ordre de la Bienheureuse Marie, Mère de Dieu, Notre-Dame du Mont Carmel », ainsi que celui de « Frères de la Bienheureuse Marie, Mère de Dieu, Notre-Dame du Mont Carmel 

Le pape Urbain VI
Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=150285

En reconnaissance pour tous ces bienfaits l’Ordre, en Angleterre d’abord puis sur le continent, décida de solenniser la fête de Notre-Dame du Mont Carmel. On y rattache également la célébration du don du scapulaire et de tous les bienfaits accordés par Marie à son Ordre. Lors de l’adoption de cette fête sur le continent, sa date fut déplacée au 16 juillet pour un motif que nous ignorons et elle devint la fête patronale de l’Ordre tout entier. Celui-ci retrouvait ainsi une expression de sa consécration initiale à Marie sur le Mont Carmel. En solennisant ainsi la fête de Notre-Dame du Mont Carmel, l’Ordre veut célébrer en elle « la Reine et la Beauté du Carmel ». Plus que jamais servie et honorée, elle est objet de contemplation, de joie, d’émerveillement : elle resplendit de la Gloire de son Fils et attire à lui ses enfants. En raison de la diffusion de la dévotion au scapulaire du Carmel dans tout le peuple chrétien, cette fête devint extrêmement populaire, spécialement aux XVIeet XVIIe siècles.

VI – L’apport de Thérèse d’Avila ( XVIème siècle)

À la suite des fondateurs de l’Ordre, la Réformatrice du Carmel voit en Marie « la Mère et la Souveraine de l’Ordre comme modèle d’oraison et d’abnégation dans le pèlerinage de la foi, elle qui le cœur et l’esprit tendus pour accueillir et contempler la Parole de Dieu, …, s’unit dans l’amour, la souffrance et la joie au mystère pascal du Christ. » (Constitutions des Carmes Déchaux n°48) Avec son attention à la relation entre « Marie et la Sainte Humanité du Christ », elle apparaît comme une parfaite héritière de la tradition mariale de l’Ordre, mais elle lui donne une impulsion nouvelle.

Elle étend sa contemplation de la Sainte Humanité du Christ à l’ensemble de la Sainte Famille et associe Marie et Joseph dans un même culte. Elle voit en Saint Joseph l’humble serviteur du Christ et de sa Mère, un modèle de communion priante avec Jésus et le protecteur très prévoyant de l’Ordre. Elle place presque toutes ses fondations sous son patronage et se trouve ainsi à l’origine du culte de Saint Joseph dans l’Église.

saint Joseph, l’homme juste
Carmel de Terre Sainte

Elle met parallèlement en valeur l’enfance de Jésus, cette période cachée de la vie du Sauveur où il était soumis à Marie et à Joseph, grandissant en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes (cf. Lc.2,51s).

La dévotion à l’Enfant Jésus se diffuse ensuite à toute l’Europe au fur et à mesure que le Carmel réformé s’y implante. Le plus célèbre en France est l’Enfant Jésus vénéré au Carmel de Beaune, mais il fut surpassé en notoriété par le Saint Enfant Jésus de Prague, qui devint partout le porteur de la dévotion à l’Enfance de Jésus.

Le saint enfant Jésus de Prague
The original statue 19-inch (48 cm) high, wooden and coated wax statue of the Infant Jesus of Prague given by Princess Polyxena von Lobkowicz (1566–1642) to the Discalced Carmelites in 1628
Par Fotobanka ČTK, René Fluger; — http://www.pragjesu.info/image-infant-jesus-l.htm, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=20428346

Cette contemplation de Jésus Enfant a pour but de nous aider à grandir dans la grâce de l’enfance spirituelle vécue par Jésus, en le suivant dans son obéissance confiante envers Marie et Joseph. Il s’agit d’accéder ainsi peu à peu à la confiance filiale envers Dieu reconnu comme le Père véritable de Jésus et notre Père. L’intuition sous-jacente à cette attitude spirituelle est que nous pouvons nous associer par la foi aux étapes de la croissance humaine de Jésus pour parvenir avec lui à la stature de l’homme parfait devant Dieu.

La Vierge Marie a su reconnaître dans la vie de son Fils la Parole que Dieu lui adressait et elle y a consenti jusqu’au bout. Notre consécration à Marie nous ouvre à cet accueil de la Parole de Dieu depuis sa conception dans le sein de la Vierge jusqu’à sa mort sur la Croix. La possibilité de cet accueil repose sur le lien profond existant entre « Marie et la Sainte Humanité du Christ. »

VII – L’expérience mariale de Marie de Sainte Thérèse ( XVII ème siècle)

Dans le cadre, non plus de la Réforme thérésienne, mais de la réforme dite de ‘Touraine’, qui eut lieu en France et demeura rattachée à la branche originelle du Carmel, nous rencontrons la figure de Marie Petyt (1623-1677).

Maria Petyt (1623-1677) (Marie de Sainte Thérèse) est une laïque du Tiers-Ordre carmélitain. Mystique flamande et écrivaine, ses écrits empreints de spiritualité mariale s’intègrent dans le cadre de la Réforme de Touraine du Carmel qui a eu lieu en France au xviie siècle.

Cette femme a une vie mystique profonde qu’elle vit dans le monde comme tertiaire du Carmel. Sa vie de prière est tout entière fondée sur sa consécration à Marie. Avant que Saint Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716) ne répande en France la doctrine de la vraie dévotion à la Vierge, cette femme avait laissé un très beau témoignage sur son expérience d’une vie de communion avec le Christ vécue par Marie, avec Marie, en Marie et pour Marie.

La communion avec la Vierge Marie, tout entière habitée par l’Esprit du Christ, nous donne de vivre comme elle sous la conduite de l’Esprit Saint. Elle nous entraîne par sa prière et son exemple vers une pleine conformité au Christ et ainsi vers une totale conformité avec Dieu.

Louis-Marie Grignion de Montfort 

Louis Marie Grignion de Montfort est un prêtre catholique français, né le 31 janvier 1673 à Montfort-la-Cane (province de Bretagne) et mort le 28 avril 1716 à Saint-Laurent-sur-Sèvre (province du Poitou).

Louis Marie Grignion de Montfort
le fondateur des frères St-Gabriel, accompagné d’un des premiers frères qu’il a formé.

Il est le fondateur de deux congrégations religieuses : la Compagnie de Marie (les Pères montfortains) d’où seront issus les Frères de Saint-Gabriel et une congrégation féminine : les Filles de la sagesse. Il est aussi le représentant majeur de la seconde génération de l’école française de spiritualité. Béatifié au XIXe siècle par Léon XIII, en 1888, il est canonisé au XXe siècle par Pie XII, en 1947. Liturgiquement, il est commémoré le 28 avril.

La vie mariale n’est pas une dévotion particulière, une réalité ajoutée à la vie intérieure. Elle consiste en une considération de plus en plus fréquente et habituelle des vertus de la Vierge à partir de l’Évangile. A l’exemple de Marie, nous apprenons ainsi comment nous laisser guider intérieurement par les mouvements de la grâce. Marie est ainsi à la fois modèle et maîtresse de vie spirituelle.

L’amour pour Saint Joseph prend place dans la communion profonde à la vie de Marie. Cet amour a pleinement habité le cœur de Marie dans son chemin d’union à Dieu. En effet seul l’amour peut nous unir à Dieu et l’amour de Marie pour Joseph a pleinement fait partie de ce chemin. Dans la communion aux sentiments de Marie dans son union à Dieu, nous faisons place à l’amour qu’elle avait pour Joseph en vénérant à notre tour la personne de son époux.

La prière à Saint Joseph trouve ainsi sa juste place en ce qu’elle nous introduit dans cet amour commun, qui unissait Marie et Joseph dans le service et l’amour de Jésus. Plus cette communion avec Marie, l’épouse de Joseph, s’approfondit, plus elle conduit à la communion avec Dieu dans le Christ Jésus que Marie et Joseph ont aimé et servi dans la foi.

VIII – Le renouveau opéré par Thérèse de Lisieux ( XIXème siècle)

Une carmélite va renouveler de manière prophétique la spiritualité mariale dans l’Église. Elle avait bénéficié de la protection maternelle de Marie lors d’une maladie grave dans son enfance. Désirant suivre Jésus dans la solitude et le silence de la prière afin d’offrir sa vie pour l’Église et le salut des hommes, elle entre à l’âge de quinze ans dans l’Ordre de la Vierge. Tandis que la dévotion mariale de son époque plaçait la gloire de Marie à une hauteur inaccessible bien au-dessus des Saints et des Anges, Thérèse redécouvre combien Marie est humaine et proche de nous.

Statue de la Vierge du sourire à laquelle Thérèse attribua sa guérison

La nouveauté de la spiritualité mariale de Thérèse est qu’elle ne veut rien connaître d’autre sur Marie que ce que nous en disent les évangiles. Elle refuse toutes les extrapolations pieuses faites sur la base de suppositions et ne veut contempler Marie qu’à partir de l’Écriture : Marie a connu une vie toute simple, accomplissant les humbles travaux de sa vie familiale à Nazareth auprès de Joseph et de Jésus.

Elle a répondu dans l’obscurité de la foi aux appels de Dieu pour accomplir jusqu’au bout la mission qui lui était confiée. Elle est un modèle accessible pour tout disciple de Jésus, modèle de confiance et d’humilité, modèle de simplicité et d’espérance, modèle de charité active dans les taches de la vie quotidienne.

Thérèse redécouvre l’intimité des Carmes avec Marie à travers l’écoute silencieuse de la Parole de Dieu, qui constitua le cœur de la vie de celle-ci. « Marie, notre Sœur dans la foi », est non seulement la Sœur des ‘Frères de la Vierge’, mais aussi celle de tout chrétien désireux de marcher avec elle jusqu’au bout sur le chemin de la confiance et de l’amour à la suite du Christ.

La Vierge, l’Enfant Jésus et sainte Anne (Santa Anna Metterza), aussi appelée La Vierge à l’Enfant avec sainte Anne, est un tableau de Léonard de Vinci, une peinture à l’huile sur panneau de peuplier qui est conservée au musée du Louvre à Paris.

Le début de la lente et complexe genèse du tableau remonterait à 1501, date de sa première mention dans la correspondance d’Isabelle d’Este. Léonard de Vinci ne cessa ensuite de perfectionner cette composition ambitieuse, qu’il laissa inachevée à sa mort en 1519.

Le thème

C’est celui de la « Sainte Anne trinitaire » où voisinent Sainte Anne, la Vierge Marie et l’enfant Jésus. D’après la tradition, Sainte Anne meurt avant la naissance de Jésus et le thème est donc plus symbolique, réunion de trois générations. Ce thème pictural apparaît au XIIIe siècle et connaît son apogée au xve siècle.

L’agneau symbolise le sacrifice, Jésus le tenant dans ses bras signifie qu’il accepte son destin; Marie, en tant que mère veut le prendre dans ses bras pour l’éloigner de ce destin de souffrance. Les premières esquisses de l’œuvre montrent Sainte Anne tentant de retenir le geste de la Vierge vis-à-vis de son fils. Le tableau terminé montre, au contraire, une attitude retenue de Sainte Anne, acceptant symboliquement le destin de son petit-fils.

La Composition

Un groupe de quatre personnages grandeur nature formant une pyramide avec une idée de spirale, composition géométrique dynamique chère à de Vinci : au centre, la Vierge assise sur les genoux de sainte Anne, sa mère. À ses pieds, sur la droite en bas du groupe, l’Enfant Jésus qui enlace et enjambe un agneau sacré, semble s’échapper des mains de sa mère.

Leonardo da Vinci - Virgin and Child with St Anne C2RMF retouched.jpg
La Vierge à l’enfant

Les têtes des quatre personnages sont alignées en une diagonale tombant vers la droite, trois différents sfumati moulant les visages des trois personnes. Leurs pieds sont dans l’eau, évoquant peut-être le baptême.

Jeux de regards entre les protagonistes de la scène : Anne regarde Marie qui regarde Jésus qui la regarde à son tour, comme l’agneau qui le regarde.

Si sainte Anne est statique, hiératique, assise, campée sur ses jambes, un bras en appui sur la hanche, Marie adopte une pose plus dynamique, tendue vers Jésus l’enlaçant de ses bras. LLe décor proche est austère, composé de roches, d’un arbre feuillu (symbole de l’infécondité d’Anne ? Élément du paysage fleuri initial

La Technique

Le tableau est fait sur plusieurs planches de peuplier chevillées. La préparation est à base de colle animale et de sulfate de calcium. Il existe des traces de report d’un dessin préparatoire (technique du spolvero), fines perforations esquissant quelques points du dessin, et des traces de repentirs. Les couleurs utilisées sont le bleu de lapis-lazuli, le blanc de plomb, le brun des terres, le rouge de kermès, le vert de cuivre, le jaune de plomb et d’étain. L’œuvre comporte de très nombreuses couches de glacis. Les coups de pinceaux sont quasi invisibles, peut-être fondues par le doigt de l’artiste, comme l’atteste la présence de traces digitales.

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Redécouverte de l’œuvre à l’occasion de la restauration du tableau

Un constat d’état de l’œuvre révèle des soulèvements inquiétants de la matière picturale, causés par le vieillissement des couches de vernis, qui, en se rétractant, ont tiré la peinture originale. Une restauration fondamentale du tableau a été envisagée dès les années 1990, époque à laquelle sont effectués quelques tests de nettoyage assez concluants.

En février 2010, le musée du Louvre a annoncé qu’il allait décrocher le tableau pour qu’il puisse subir une méticuleuse restauration. Cette restauration annoncée sous haute surveillance répond à une urgence en termes de sauvegarde de l’œuvre a précisé Vincent Pomarède, le chef du département. Vincent Delieuvin a précisé qu’« il s’agit d’alléger et uniformiser le vernis, afin qu’il cesse de tirer sur la couche picturale, faire de même avec les paquets formés par des repeints

La restauration, dirigée par Cinzia Pasquali, restauratrice d’origine romaine choisie à l’issue d’un appel d’offres, débute fin 2010 au Centre de recherche et de restauration des musées de France, grâce au mécénat de Barry Lam (en), et duré 15 mois.

En mars 2012, le conservateur en charge des peintures italiennes au département des peintures du musée du Louvre, Vincent Delieuvin, a placé ce chef-d’œuvre de Léonard de Vinci au cœur d’une exposition exceptionnelle, intitulée « La sainte-Anne, l’ultime chef-d’œuvre de Léonard de Vinci », rassemblant pour la première fois l’ensemble des documents liés à ce panneau.

Esquisses de composition, dessins préparatoires, études de paysage et le magnifique carton (dit de Burlington House) de la National Gallery de Londres – jamais présenté à côté du tableau depuis la mort de Léonard – illustrent, entre autres, cette longue méditation et rendent compte des différentes solutions successivement envisagées par le maître.

La présentation d’autres œuvres peintes de Léonard de Vinci permet par ailleurs de montrer en quoi la Sainte Anne est le véritable aboutissement des multiples et diverses recherches de l’artiste sur la nature et l’art.

Afin de donner toute sa dimension au caractère novateur de cette œuvre, l’exposition l’a replacée dans la tradition iconographique liée à son sujet et s’intéresse à l’influence considérable qu’elle exerça, sur l’art italien du début du XVIe siècle.

Salvador mundi : le tableau le plus cher du monde…et au coeur des catholiques, quel que soit le prix !

Salvador Mundi
Le Sauveur du monde
Par Léonard de Vinci — Getty Images, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=64103353Circa 1490-1519, oil on panel, 45.4 cm × 65.6 cm (25.8 in × 17.9 in), private collection. (Photo by VCG Wilson/Corbis via Getty Images)

Le rosaire est un exercice de piété catholique qui consiste à dire trois chapelets d’oraisons. Consacré à la Vierge Marie, Mère de Jésus-Christ, il tire son nom du latin ecclésiastique rosarium qui désigne la guirlande de roses dont les représentations de la Vierge sont couronnées.

Dominique de Guzmán au XIIIe siècle aurait eu la révélation du rosaire lorsque le catharisme se répandait dans le Sud-Ouest de la France. À la bataille de Muret en 1213, il aurait soutenu de sa prière, dans la paroisse, par les Ave Maria, les soldats de Simon de Montfort.

Dominique se serait retiré ensuite pour prier dans la forêt de Bouconne, aux portes de Toulouse. Au terme de trois jours de prière, il aurait reçu le rosaire comme moyen de convertir les populations du pays toulousain adeptes du dualisme cathare. Cette légende ne fait que traduire l’attachement des dominicains à la récitation du rosaire, mais celui-ci ne s’est stabilisé que beaucoup plus tardivement, vers le xve siècle.

Sur un tableau de Bernardo Cavallino intitulé La vision de saint Dominique, le saint embrasse le rosaire que la Vierge Marie lui confie. Sinon, il est représenté tenant des lys, symbole de pureté et la Bible, pour sa prédication notamment l’Évangile selon Matthieu.

L’institution du Rosaire vers 1737
Giambattista Tiepolo gallerie dell’Accademia de Venise
Par Giambattista Tiepolo, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=53560893Accademia – Istituzione del Rosario –

Dominique Nuñez de Guzman (en espagnol : Domingo Núñez de Guzmán), né vers 1170 à Caleruega, en Espagne, et mort le 6 août 1221 à Bologne, en Italie, est un religieux catholique, prêtre, fondateur de l’ordre des frères prêcheurs appelés couramment « dominicains ». Canonisé par l’Église en 1234, il est célèbre sous le nom de saint Dominique. Autrefois fêté le 4 août, puis le 6 août,  jour de sa « naissance au ciel ». IL est fêté le 8 Août depuis le concile Vatican II.

Saint Dominique, détail du Christ aux outrages, une fresque de Fra Angelico au couvent San Marco.
Par Fra Angelico — The Yorck Project (2002) 10.000 Meisterwerke der Malerei (DVD-ROM), distributed by DIRECTMEDIA Publishing GmbH. ISBN : 3936122202., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=147522

Jean-Paul II priait tous les jours le rosaire et lui a consacré une lettre apostolique : Rosarium Virginis Mariae.  Paul VI a lui aussi encouragé cette prière dans son exhortation apostolique « Marialis cultus ». C’est Jean-Paul II qui a ajouté les cinq mystères lumineux : baptême du Seigneur, noces de Cana, proclamation du Royaume, Transfiguration, institution de l’eucharistie.

La guérison inexpliquée de Thérèse

Vers le mois de décembre 1882, la santé de Thérèse se dégrade étrangement : elle est prise continuellement de maux de tête, de douleurs au côté. Elle mange peu, dort mal ; des boutons apparaissent. Son caractère change également : elle se fâche parfois avec Marie, et se chamaille même avec Céline, pourtant si proche d’elle. Au parloir du carmel, Pauline s’inquiète pour sa jeune sœur, à qui elle prodigue conseils et réprimandes affectueuses.

Sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face en 1894

Pendant les vacances de Pâques 1883, Louis Martin organise un voyage à Paris avec Marie et Léonie. L’oncle Guérin accueille de son côté Céline et Thérèse. Le 25 mars, soir de Pâques, on évoque au repas le souvenir de Zélie. Thérèse s’effondre alors en larmes et on doit la coucher. Elle passe une nuit très agitée ; son oncle inquiet fait appel le lendemain à un médecin. Celui-ci diagnostique « une maladie très grave dont jamais aucune enfant n’a été atteinte ». Devant la gravité de son état, on adresse un télégramme à Louis, qui revient en hâte de Paris..

Plusieurs fois par jour, elle souffre de tremblements nerveux, d’hallucinations et de crises de frayeur. Puis elle est prise d’un grand état de faiblesse et, bien qu’elle garde toute sa lucidité, on ne peut la laisser seule. Pourtant, la malade répète qu’elle veut assister à la prise d’habit de Pauline, prévue le 6 avril. Le matin du jour fatidique, après une crise particulièrement forte, Thérèse se lève comme par miracle et, apparemment guérie, se rend avec sa famille au carmel.

Elle passe ainsi toute la journée, pleine de gaieté et d’entrain. Mais le lendemain, c’est une rechute brutale : la malade délire et semble privée de sa raison. Le médecin, très inquiet, ne trouve toujours pas l’origine de son mal. Louis Martin se demande si sa « pauvre petite fille » ne va pas mourir ou sombrer dans la folie.

Toute la famille prie pour Thérèse, on fait dire une neuvaine de messes à l’église Notre-Dame des Victoires à Paris, on place dans sa chambre une statue de la Vierge. Mais la malade ne retrouve provisoirement la raison que lorsqu’elle reçoit une lettre de sa sœur carmélite, qu’elle lit et relit maintes fois.

Le 13 mai 1883, jour de la Pentecôte, Léonie, Marie et Céline tentent de calmer Thérèse qui ne les reconnaît pas. Impuissantes à la soulager, elles s’agenouillent au pied du lit et se tournent vers la statue de la Vierge. « Ne trouvant aucun secours sur la terre », la petite Thérèse se tourne elle aussi vers sa « Mère du Ciel ».

Thérèse est alors bouleversée par la beauté de la Vierge

…et surtout par le sourire qu’elle lui adresse : « Ah ! Pensais-je, la sainte Vierge m’a souri, que je suis heureuse … »

À ce moment, la malade se détend devant ses sœurs stupéfaites. Dès le lendemain, toute trace de la maladie disparaît, si ce n’est deux petites alertes dans le mois suivant. Thérèse demeure fragile, mais elle ne souffre à l’avenir d’aucune nouvelle manifestation de ces troubles. Le médecin ayant conseillé à la famille d’éviter à la fillette toute émotion forte, elle est désormais choyée à l’excès par son entourage.

Fin mai 1883, elle peut reprendre les visites à Pauline, au parloir du carmel. Questionnée par sa sœur Marie, Thérèse, qui s’était pourtant promis de garder le secret du sourire de la Vierge, finit par tout lui raconter. Les carmélites crient au miracle et la pressent de questions. Sa joie se change alors en souffrance : elle s’imagine avoir trahi la Vierge. D’autant qu’un doute insidieux s’infiltre en elle : n’a-t-elle pas simulé sa maladie ? : « Je me figurais avoir menti… je ne pouvais me regarder sans un sentiment de profonde horreur. Ah ! Ce que j’ai souffert, je ne pourrai le dire qu’au ciel ! » Le doute et la culpabilité la harcèlent ainsi pendant cinq années.

Thérèse aurait voulu être prêtre pour prêcher sur la Vierge !

(paroles recueillies par Mère Agnès de Jésus le 21 août 1897 – CJ 21.8.3) :

« Que j’aurais donc bien voulu être prêtre pour prêcher sur la Sainte Vierge ! Une seule fois m’aurait suffi pour dire tout ce que je pense à ce sujet. J’aurais d’abord fait comprendre à quel point on connaît peu sa vie. Il ne faudrait pas dire des choses invraisemblables ou qu’on ne sait pas ; par exemple que, toute petite, à trois ans, la Sainte Vierge est allée au Temple s’offrir à Dieu avec des sentiments brûlants d’amour et tout à fait extraordinaires ; tandis qu’elle y est peut-être allée tout simplement pour obéir à ses parents.

Pourquoi dire encore, à propos des paroles prophétiques du vieillard Siméon, que la Sainte Vierge, à partir de ce moment-là a eu constamment devant les yeux la passion de Jésus ? « Un glaive de douleur transpercera votre âme » avait dit le vieillard. Ce n’était donc pas pour le présent, vous voyez bien, ma petite Mère ; c’était une prédiction générale pour l’avenir.

Thérèse de Lisieux

Pour qu’un sermon sur la Ste Vierge me plaise et me fasse du bien, il faut que je voie sa vie réelle, pas sa vie supposée ; et je suis sûre que sa vie réelle devait être toute simple. On la montre inabordable, il faudrait la montrer imitable, faire ressortir ses vertus, dire qu’elle vivait de foi comme nous, en donner des preuves par l’Évangile où nous lisons : « Ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. » Et cette autre, non moins mystérieuse : « Ses parents étaient dans l’admiration de ce qu’on disait de lui. » Cette admiration suppose un certain étonnement, ne trouvez-vous pas, ma petite Mère ?

On sait bien que la Sainte Vierge est la Reine du Ciel et de la terre, mais elle est plus Mère que reine, et il ne faut pas dire à cause de ses prérogatives qu’elle éclipse la gloire de tous les saints, comme le soleil à son lever fait disparaître les étoiles. Mon Dieu ! que cela est étrange ! Une Mère qui fait disparaître la gloire de ses enfants ! Moi je pense tout le contraire, je crois qu’elle augmentera de beaucoup la splendeur des élus.

C’est bien de parler de ses prérogatives, mais il ne faut pas dire que cela, et si, dans un sermon, on est obligé du commencement à la fin de s’exclamer et de faire Ah ! ah ! on en a assez ! Qui sait si quelque âme n’irait pas même jusqu’à sentir alors un certain éloignement pour une créature tellement supérieure et ne se dirait pas : « Si c’est cela, autant aller briller comme on pourra dans un petit coin ! »

Ce que la Sainte Vierge a de plus que nous, c’est qu’elle ne pouvait pas pécher, qu’elle était exempte de la tache originelle, mais d’autre part, elle a eu bien moins de chance que nous, puisqu’elle n’a pas eu de Sainte Vierge à aimer ; et c’est une telle douceur de plus pour nous, et une telle douceur de moins pour elle ! Enfin j’ai dit dans mon Cantique : « Pourquoi je t’aime, ô Marie ! » tout ce que je prêcherais sur elle. O Marie, si j’étais la Reine du Ciel et que vous soyez Thérèse, je voudrais être Thérèse afin que vous soyez la Reine du Ciel !

8 septembre 1897 (Thérèse écrivit ces lignes, les dernières de sa vie, au dos d’une image de la Sainte Vierge, le 8 septembre 1897, septième anniversaire de sa profession, cinq semaines avant sa mort.)

Marie, étais-tu vraiment la plus belle ? La plus douce et la plus simple, sûrement ! De la simplicité qui parle au coeur, de la douceur qui apaise les tourments. Ceux qui t’approchaient, sans doute, devaient se sentir bien pour la route. Tu calmais la colère des uns, encourageais les autres ;
Mère de toutes et tous on te dit ; de là haut sur nous tu poses, sans cesse, ton regard et nous souris, prépares nos coeurs impurs à la félicité du monde à venir. Tu interviens à propos auprès du Fils, pour réparer un peu, de ce que nous cassons tous les jours ici bas.
En disant oui franc à l’ange, c’est notre oui timide à Dieu que tu confortais
En portant le fils, c’est de nous, aussi, que tu enfantas ; 
En requérant du vin à Cana, c’est un peu de notre soif de pardon que tu étanchais ;
En fuyant en Egypte, c’est un peu de nous que tu protégeas ;
Avec ta pureté et ta blancheur, c’est un peu de nos fautes que tu lavais ;
Avec ton sourire, c’est un peu de notre chagrin que tu chassas ;
Debout au pied de la croix, c’est un peu de nos souffrances que tu témoignais;
En quittant la terre, c’est un peu de notre corps que tu emportas ;
Et je ne doute pas que le jour venu, après nous avoir tant de ton regard couvés, tu seras là au pied du lit, à prier pour moi, me tenir la main, aider mon pauvre corps à gravir, les quelques marches qui nous séparent encore
Et me recommander au Fils
avec les mots de la mère ;
Tu l’es déjà tellement, que ce n’est pas une petite âme de plus, qui te gêneras vraiment, Toi qui portes déjà, le soleil sur les épaules et a mis la lune sous tes pas.

( JB / Assomption 15 Août 2017 )

La première comédie musicale racontant l’histoire de Bernadette Soubirous s’est achevée par une longue ovation des 1 400 spectateurs émus par le spectacle. Le 1er Juillet 2019.

( par Eric Bureau (texte) et Olivier Lejeune (photo), nos envoyés spéciaux à Lourdes (Hautes-Pyrénées) Le 1 juillet 2019 à 23h56)

 La jeune Eyma, 17 ans, interprète le rôle de Bernadette Soubirous dans le spectacle musical qui raconte l’histoire de la petite bergère bigourdane, à l' espace Robert-Hossein, à Lourdes.
La jeune Eyma, 17 ans, interprète le rôle de Bernadette Soubirous dans le spectacle musical qui raconte l’histoire de la petite bergère bigourdane, à l’ espace Robert-Hossein, à Lourdes. 
Le Parisien/Olivier Lejeune

lls ont longtemps prêché dans le désert. Il a fallu neuf ans à Roberto Ciurleo et Éléonore de Galard pour mener sur scène « Bernadette de Lourdes », la première comédie musicale racontant l’histoire de Bernadette Soubirous, la jeune fille qui en voyant apparaître la vierge le 11 février 1858, fit de Lourdes un lieu de pèlerinage mondial pour les catholiques.

On comprend que ce lundi soir, les deux producteurs, à qui l’on doit « robin des bois » et « les trois mousquetaires », aient fini la première de leur spectacle, bouleversés par la longue ovation offerte par les 1 400 spectateurs présents à Lourdes dans l’espace Robert-Hossein. Des prêtres, des religieuses, mais aussi beaucoup de non-croyants touchés par cette histoire unique et par la jeune artiste parisienne qui la porte sur ses épaules pendant 1h40.

Eyma bluffante en Bernadette Soubirous

Eyma, découverte lors de la 2e saison de « The Voice Kids », est la révélation du spectacle. Du haut de ses 17 ans elle habite avec un naturel et un talent bluffants, cette adolescente de 14 ans qui se battit, il y a 160 ans, contre les attaques, les moqueries et les jalousies, et mourut en retraite à seulement 35 ans. Autour d’elle, tout le monde est à sa place, son père (David Ban), sa mère (Sarah Caillibot), le curé de Lourdes (Christophe Héraut), le commissaire (Grégory Deck)…

La jeune Eyma, 17 ans, interprète le rôle de Bernadette Soubirous dans le spectacle musical qui raconte l’histoire de la petite bergère bigourdane, à Lourdes/Le Parisien/Olivier Lejeune
La jeune Eyma, 17 ans, interprète le rôle de Bernadette Soubirous dans le spectacle musical qui raconte l’histoire de la petite bergère bigourdane, à Lourdes/Le Parisien/Olivier Lejeune  

Les musiques de Grégoire donnent du souffle au spectacle, en particulier les chansons d’Eyma, « Pourquoi moi » et « Madame », et le collectif final « Allez dire ». Traduits en trois langues – français, anglais et italien – les textes poétiques Lionel Florence et Patrice Guirao – duo réputé du « Roi Soleil » aux « Trois Mousquetaires » – élèvent l’histoire au-delà de son strict caractère religieux.

Évidemment, « Bernadette de Lourdes » c’est du sérieux. Pas de chorégraphies et d’humour déplacés. L’Église n’aurait pas soutenu le projet et Lourdes héberge le spectacle s’il n’avait respecté sa sainte. La reconstitution de la grotte de Massabielle est très réussie – les apparitions sont moins convaincantes – et les lumières donnent des allures de peintures à certains tableaux de toute beauté. On est souvent touché. Et surtout on y croit.

La jeune Eyma, 17 ans, sur la scène lundi soir/Le Parisien/Olivier Lejeune
La jeune Eyma, 17 ans, sur la scène lundi soir/Le Parisien/Olivier Lejeune  

On a dit beaucoup de choses de Marie, la mère  » biologique » de Jésus. L’analyse de ses propos, au cours de ses nombreuses apparitions, permet de préciser la vision beaucoup trop simple que l’on donne d’elle.

Marie est d’abord une personne humble

Ceci est vrai ; c’est bien « en simplicité » que Marie apparaît au fil de l’Evangile ; dans ses messages, elle insiste pour dire qu’elle et Son fils choisissent les voyants et voyantes « parmi les petits et les humbles »et que ce sont ceux-là que son fils aime ! A lourdes, Bernadette refuse l’image qu’on veut fabriquer de l’Apparition ; elle répète qu’elle a vu une toute jeune fille très simple et non une  » Dame » en majesté, au port altier.

Ensuite, Marie est une personne obéissante ;

« Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole » Dit Marie à l’ange Gabriel lui annonçant sa mystérieuse maternité ; (Luc 1,38) la qualité d’obéissance est rappelée à maintes reprises par Marie dans ses messages ;  » Obéissez à votre père spirituel, à l’évêque, au pape », dit-elle souvent, sous-entendant que l’église catholique et ses clercs manqueraient parfois à cette vertu !  » D’aucuns y voient un symbole de soumission au mari et aux hommes ; Marie insiste pourtant pour évoquer le rapport mari/femme, en terme de respect réciproque.

Mais Marie est également une mère  » à toute épreuve ».

Quel amour maternel a dû déployer Marie ! A Bethléem, pour accoucher dans une grange ; sur un chemin caillouteux, pour fuir précipitamment en, Egypte devant les menaces d’Hérode, le bât d’un âne suffisant à emporter le strict nécessaire. Mère encore pour accepter les paroles de Jésus affirmant que ses vrais parents sont ceux qui écoutent la Parole du Père, pour accepter sa rebuffade aux noces de Cana ; mère toujours pour supporter la disparition de Jésus, pendant 3 jours, lors d’une visite au temple de Jérusalem ; enfin, que dire de l’épreuve du chemin de croix, de celle, insupportable à toute mère, même la plus indigne, du calvaire ?

Marie, patronne de l’église.

Je lis parfois que Marie n’était pas une intellectuelle, c’est aller vite en besogne ; et le fait qu’elle  » médisait tout cela en son coeur » ne suffit pas pour la priver d’intelligence conceptuelle, sauf à confondre instruction et intelligence ! Et qui était donc Pierre, le chef de l’église, sinon un pêcheur ? Et comment admettre que Marie, reconnue, depuis, patronne de l’Eglise, ne serait douée que de qualités de coeur ? Ce qui m’a frappé en lisant les innombrables messages de ses Apparitions, c’est tout au contraire qu’ils révèlent, à ma surprise, une femme de forte personnalité, parlant clair et parfois de manière rude, bien loin de l’image d’Epinal d’une jeune fille douce et plutôt introvertie ! La vision du monde qu’elle développe à maintes reprises, est tout sauf la vision d’une femme simple ; s’il restait un argument, regardons comment la petite Thérèse de Lisieux, quasi analphabète, a pu se faire reconnaître comme docteur de l’Eglise ! Car rien n’est impossible à l’Esprit !

Et puis, avons nous oubliés ce que dit Paul de la Sagesse ? Elle est donnée aux petits, pas aux savants ni aux sages !  » Le Seigneur est avec vous! » répétons nous à chaque prière du  » Je vous salue Marie » ; si le Seigneur est « avec elle », comment admettre que Marie ne serait « que » ce que nous, petits humains, voudrions voir en elle ?

La Marie céleste n’est pas la Marie humaine ; comme nous tous et avant nous, elle est ressuscitée dans la lumière du christ et son esprit comme son corps, ont bien peu à voir avec ceux de la petite jeune fille de Nazareth. Je crains que l’Eglise n’ait pas encore pris conscience que Marie de Nazareth n’est plus ; elle a été remplacée par la reine de la Terre et des cieux ; Dans la prière qu’elle recommande à Ida Peerdeman à Amsterdam, ne dit elle pas :  » Que la dame de tous les peuples  » qui fut un jour Marie » soit notre avocate » ! L’Eglise l’a déclarée Patronne de l’Eglise ? que ne lui accorde-t-elle plus de crédit, pour se contenter d’hommages !

Marie, messagère et avocate ;

 » Ecoutez ma mère » ne cesse de répéter Jésus dans des messages concomitants à eux de sa mère ; le concile lui a reconnu ce rôle d’intermédiaire privilégiée ; mais Marie ne s’en contente pas : à Amsterdam, elle revendique la reconnaissance d’un cinquième dogme : celui de co-rédemptrice et annonce qu’il y aura de fortes réticences pour l’Eglise à l’admettre ; ce qui est exactement le cas ; mais à choisir, je préfère écouter Marie de préférence aux propos d’une assemblée, même illustre, d’évêques et de théologiens.

Enfin, Marie est un être humain comme nous,

….aimante, tendre, qui pleure, qui sourit, qui laisse transparaître ses émotions ; elle est tout sauf un être froid ; aux voyantes et voyants, inquiets et souffrants, elle répète sans cesse qu’elle est toujours avec elles et ne les laissera jamais tomber ; elle accompagne pendant sa maladie et ses mois d’agonie, le petit Francisco Marto de Fatima, qui souffre de son douloureux cancer et lui annonce l’arrêt de ses souffrances ; mais il est vrai qu’elle demande beaucoup à ceux qui sont ses instruments, gage du rachat de beaucoup d’autres et gage de leur salut . JB

Les Augustins de l’Assomption (AA) constituent une congrégation de religieux catholiques (prêtres et frères) fondée à Nîmes par le père Emmanuel d’Alzon en 1845, approuvée par Rome en 1857 (décret de louange), en 1864 (décret d’approbation) et 1923 (décret d’approbation définitive des constitutions). La règle de la congrégation reprend celle de saint Augustin d’Hippone qu’elle complète par ses propres constitutions. 

Cette congrégation internationale est propriétaire du groupe de presse Bayard, basé en France mais aussi présent à l’international dont les titres les plus anciens sont le quotidien La Croix et l’hebdomadaire Le Pèlerin. Spécialisée dans l’organisation de pèlerinages depuis sa fondation, elle est en particulier impliquée dans l’organisation du pèlerinage à Lourdes le 15 août.

Les assomptionnistes sont présents sur presque tous les continents et se repartissent en provinces et en vicariats. La Province d’Europe des Assomptionnistes est une des plus anciennes et des plus importantes.

La spiritualité des Augustins de l’Assomption

Elle est centrée autour du royaume de Dieu, elle se traduit par la devise que lui a donné le Père d’Alzon, Adveniat Regnum Tuum. En y ajoutant ensuite le triple amour — amour du Christ, amour de la Vierge Marie et amour de l’Église — le fondateur y voyait l’expression la plus abrégée de l’esprit de l’Assomption.

Le Père Emmanuel d’Alzon, fondateur
Par Inconnu — Desconocida, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=16884656

Ce triple amour implique donc une spiritualité christocentrique, une place faite à Marie, un service de l’Église. Champ sans frontière, l’amour du royaume de Dieu est décliné autour de trois axes : l’unité, la vérité et la charité. Il ne se restreint donc pas à une activité précise mais a vocation à orienter l’existence de ceux qui vivent de ce charisme. 

Se voulant hommes de foi et hommes de leur temps, les Assomptionnistes sont appelés à se porter « là où Dieu est menacé dans l’homme et l’homme menacé comme image de Dieu ». Le Père d’Alzon dit qu’« un bon assomptionniste doit être hardi, généreux et désintéressé ». 

La congrégation est également marquée par l’esprit de saint Augustin dont elle suit la règle. À la source de celle-ci, l’unité de la communauté orientée vers Dieu : « Avant tout, vivez unanimes, ayant une seule âme tournée vers Dieu ».

Le but de la congrégation

Il est d’œuvrer à l’avènement du « règne de Dieu, en nous et autour de nous ». Très large, il ne peut donc se réduire à une œuvre précise. Le chapitre général de 2005 propose une reformulation du charisme apostolique : 

« Être des hommes de communion, qui proposent la foi, solidaires des pauvres ». C’est une ré-expression des trois dimensions d’unité, de vérité et de charité.

Immeuble d’adveniat à Paris ( VIIIème)

Souvent, ce sont les circonstances historiques qui ont amené à lancer ou à prendre une activité précise. Citons notamment :l

La pastorale des jeunes avec plusieurs communautés d’accueil de jeunes et des foyers d’étudiants ;

Une auberge de jeunesse chrétienne nommée Adveniat située à Paris, rue François Ier (Paris VIIIe) ;

Des collèges (Espagne, États-Unis, Belgique, Congo, Madagascar) ;

Le groupe de presse Bayard, connu pour ses titres La CroixLe PèlerinPrions en Église mais aussi pour sa presse jeunes (Pomme d’ApiAstrapiOkapiJ’aime lire) ;

Le pèlerinage à Lourdes, organisé tous les ans le 15 août (fête de l’Assomption, depuis 1873 ;

Le Forum104, espace de rencontre culturel et interspirituel situé à Paris ;

L’animation de sanctuaires (Chili, Argentine, Canada) ;

Des centres d’accueil pour entreprises (Valpré près de Lyon et le Centre Port-Royal à St Lambert-des-Bois près de St Quentin-en-Yvelines) ;

Présence dans les pays d’Europe Orientale à majorité orthodoxe (Russie, Roumanie, Bulgarie, Grèce) ;

Des paroisses (Europe, Afrique, Amérique, Océanie) ;

Une péniche accueillant des exclus, sans-papiers, migrants (Conflans-Sainte-Honorine) ;

Des aumôneries (scolaires, hospitalières, pénitentiaires, de mouvements).

L’Assomption de Marie

L’Assomption de Marie qui est appelée Dormition dans la tradition orientale, est la croyance religieuse orthodoxe et catholique selon laquelle la Vierge Marie, mère de Jésus, n’est pas morte comme tout un chacun mais est entrée directement dans la gloire de Dieu (ce qu’on traduirait communément par « montée au ciel »). Sans fondement directement scripturaire, mais très ancienne dans la Tradition des Églises d’Orient comme d’Occident (et fêtée liturgiquementdès le VIIIe siècle), la croyance fut définie comme dogme religieux (c’est-à-dire ‘vérité de foi chrétienne’) par l’Église catholique en 1950. Tout en partageant la même foi en l’Assomption, les Églises orientales n’ont jamais souhaité définir la ‘Dormition’ en termes dogmatiques.

L’Assomption

Dans l’Église catholique, l’Assomption de la Sainte Vierge-Marie est célébrée liturgiquement de manière solennelle, le 15 août, et s’accompagne fréquemment de processions religieuses. Dans le calendrier anglican la fête de l’Assomption a disparu en 1549, mais le 15 août est resté la fête principale de la Vierge Marie (sans référence à son Assomption). La date du 15 août serait celle de la consécration à Jérusalem de la première église dédiée à Marie, Mère de Jésus fils de Dieu, au Ve siècle, après le concile d’Éphèse (431).