Un poème de Paul Claudel

La Vierge à Midi
Auteur : Paul Claudel
Il est midi. Je vois l’église ouverte. Il faut entrer.
Mère de Jésus-Christ, je ne viens pas prier.
Je n’ai rien à offrir et rien à demander.
Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.

Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela
Que je suis votre fils et que vous êtes là.
Rien que pour un moment pendant que tout s’arrête.
Midi ! Etre avec vous, Marie, en ce lieu où vous êtes.

Ne rien dire, mais seulement chanter
Parce qu’on a le coeur trop plein,
Comme le merle qui suit son idée
En ces espèces de couplets soudains.

Parce que vous êtes belle, parce que vous êtes immaculée,
La femme dans la Grâce enfin restituée,
La créature dans son honneur premier
Et dans son épanouissement final,
Telle qu’elle est sortie de Dieu au matin
De sa splendeur originale.

Intacte ineffablement parce que vous êtes
La Mère de Jésus-Christ,
Qui est la vérité entre vos bras, et la seule espérance
Et le seul fruit.

Parce que vous êtes la femme,
L’Eden de l’ancienne tendresse oubliée,
Dont le regard trouve le coeur tout à coup et fait jaillir
Les larmes accumulées,

Parce qu’il est midi,
Parce que nous sommes en ce jour d’aujourd’hui,
Parce que vous êtes là pour toujours,
Simplement parce que vous êtes Marie,
Simplement parce que vous existez,

Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée !

La Prière de Georges Brassens

https://www.youtube.com/watch?v=1xTHNXIcOCws

Par le petit garçon qui meurt près de sa mère
Tandis que des enfants s’amusent au parterre
Et par l’oiseau blessé qui ne sait pas comment
Son aile tout à coup s’ensanglante et descend
Par la soif et la faim et le délire ardent
Je vous salue, Marie

Par les gosses battus, par l’ivrogne qui rentre
Par l’âne qui reçoit des coups de pied au ventre
Et par l’humiliation de l’innocent châtié
Par la vierge vendue qu’on a déshabillée
Par le fils dont la mère a été insultée
Je vous salue, Marie

Par la vieille qui, trébuchant sous trop de poids
S’écrie « mon Dieu ! » par le malheureux dont les bras
Ne purent s’appuyer sur une amour humaine
Comme la Croix du Fils sur Simon de Cyrène
Par le cheval tombé sous le chariot qu’il traîne
Je vous salue, Marie

Par les quatre horizons qui crucifient le monde
Par tous ceux dont la chair se déchire ou succombe
Par ceux qui sont sans pieds, par ceux qui sont sans mains
Par le malade que l’on opère et qui geint
Et par le juste mis au rang des assassins
Je vous salue, Marie

Par la mère apprenant que son fils est guéri
Par l’oiseau rappelant l’oiseau tombé du nid
Par l’herbe qui a soif et recueille l’ondée
Par le baiser perdu par l’amour redonné
Et par le mendiant retrouvant sa monnaie

Je vous salue Marie !


Je vous salue, MarieSource : LyricFindParoliers : Georges Charles Brassens / Francis Jammes / Oswald Antoine Marie D’AndreaParoles de La Prière © Warner Chappell Music France

Certaines apparitions mariales et leurs statues respectives ont reçu un couronnement canonique du pape,

Un couronnement canonique (latin : « coronatio canonica ») est un acte religieux institutionnel réalisé par le pape via la publication d’une bulle pontificale. Cet acte religieux consiste à remettre une couronne, une tiare ou auréolestellaire à une image (statue, peinture, …) du Christ ou de la Vierge Marie (voire très exceptionnellement de saint Joseph) ayant une dévotion et une vénération spécifique dans un diocèse ou une localité donnés. Il est fréquent qu’un légat du pape ou un nonce apostolique et à de rares occasions le pape lui-même se rendent sur place pour déposer solennellement (et en personne) la couronne sur la tête de la statue (ou du tableau, …).

Le pape Benoît XVI couronnant la statue de Notre-Dame de Lourdes durant la journée mondiale des malades le 11 février 2007.
Par SICDAMNOME — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=45114950

Ainsi : Notre-Dame de LourdesNotre-Dame de FátimaNotre-Dame de GuadalupeNotre-Dame du Perpétuel SecoursNotre-Dame de Manaoag (en)Notre-Dame du PilierNotre-Dame de Walsingham…ainsi que de nombreuses autres.

Notre Dame de Lourdes

Notre Dame de Lourdes et sa couronne

La statue actuelle est en place depuis 1877. Elle a été exécutée par la Maison Raffl de Paris pour rappeler le couronnement de Notre-Dame de Lourdes. Celui-ci s’est fait en deux temps : d’abord
sur l’esplanade a été couronnée une statue sculptée par le Père Piboumic ; dans un deuxième temps la maquette de la statue de
Cabuchet a été couronnée dans la basilique de l’Immaculée Conception. Récemment, la statue de Cabuchet a été reproduite dans un matériau moderne pour être portée en tête de la procession du soir. L’œuvre de Cabuchet est, incontestablement, plus gracieuse que celle de Fabish. Qui dit « couronnement » dit « couronne ». Celle de Lourdes est l’œuvre de Mellerio, le plus grand joaillier de l’époque. Les pierres précieuses et les
sommes nécessaires pour réaliser ce trésor furent recueillies, par ses soins, grâce à une souscription nationale, par
voie de presse, qui eut grand succès. ( lettre pour le 150ème anniversaire des apparitions dans  » Message de Lourdes » )

Notre dame de Guadalupe

Notre Dame de Guadalupe

En 1887, le pape Léon XIII rédige une bulle papale autorisant le couronnement canonique de l’image. Le couronnement canonique de l’image de Notre-Dame de Guadalupe se déroule en 1895. Le 12 octobre 1945, le pape Pie XII renouvelle le couronnement canonique de la Vierge la déclarant « Reine et Mère » pour le Mexique et l’Amérique. En 1966, le pape Paul VI offre une rose d’or à l’image de Notre-Dame. En 2013, le pape François accorde une seconde rose d’or à l’image de la Vierge. En 2016, le pape François fait don d’une nouvelle couronne en argent plaqué or accompagnée d’une prière à l’image lors de sa visite apostolique à la basilique.

Notre Dame de Fatima

Notre Dame de Fatima

La statue de Notre-Dame de Fátima, installée devant la chapelle des apparitions a été réalisée par un sculpteur en cèdre du Brésil sur les indications de Lúcia dos Santos (seule voyante de Fátima survivante) en 1920.

Cette statue, représentant Notre-Dame de Fátima est solennellement couronnée le 13 mai 1946 par le cardinal Benedetto Aloisi Masella, légat du pape Pie XII.

La statue effectue quelques voyages au Portugal et au Vatican, mais pour répondre aux très nombreuses sollicitations, une copie est réalisée : « la Vierge pèlerine de Fátima ». Cette statue pèlerine fait le tour du monde et visite 64 pays en 50 ans. La statue « pèlerine » est maintenant installée dans la basilique de Notre-Dame du Rosaire de Fatima. Douze nouvelles copies ont été réalisées, poursuivant les voyages autour du monde.

Fatima : la balle de 9 mm est devenue le joyau de la couronne de la Vierge

Le 13 mai 1981, jour anniversaire de la première apparition de la vierge à Fatima, le pape Jean Paul II est victime d’une tentative d’assassinat place Saint-Pierre à Rome. Mehmet Ali Ağca est déjà un tireur confirmé lorsqu’il empoigne dans sa sacoche un pistolet semi-automatique Browning calibre 9 mm, au passage de la papamobile.

Mehmet Ali Ağca a accompli son funeste apprentissage parmi les gangs d’Europe de l’Est à la main du KGB et l’organisation islamiste et nationaliste turque des « Loups gris ». Le véhicule du Saint-Père est grand ouvert ce jour là et les fidèles portent leurs enfants à bout de bras jusqu’au successeur de Pierre qui distribue les bénédictions et les accolades, souriant. Lorsque le Pape passe à trois mètres du tueur, il ouvre le feu à deux ou six reprises selon les versions. Un complice, Oral Çelik, situé à vingt mètres de là, est chargé de semer la confusion en lançant une grenade et en tirant à son tour. À la faveur de la panique, les deux tueurs devaient trouver refuge à l’ambassade bulgare. Mais deux femmes se sont mises en travers de ce plan macabre.

La révélation de Fatima devient réalité

Oral Çelik ne tire qu’un seul coup de feu et s’enfuit, sans lancer sa grenade. La course de Mehmet Ali Ağca est arrêtée par une religieuse qui le plaque au sol… Mais une balle a frappé le pape Jean Paul II de plein fouet. Une seconde l’effleure au coude et touche deux autres personnes, l’américaine Ann Odre et la jamaïcaine Rose Hill. L’événement présente des similitudes troublantes avec la révélation de Fatima.

En 1917, la Vierge Marie montrait aux trois bergers : « Un évêque vêtu de blanc (…) tué par un groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une arme à feu et des flèches »… Avant que la religieuse ne plaque l’assassin et l’empêche de vider son chargeur, une autre, jamais identifiée aurait levé la main, bousculé le tireur ou modifié la trajectoire des balles. Un geste mystérieux mais providentiel.

Le Pape est opéré pendant cinq heures, dans un état critique, tandis qu’une foule en prière se presse devant son hôpital. Il survit à l’attentat, à la grande surprise de Mehmet Ali Ağca. Le 27 décembre 1983, lorsque Jean Paul II rend visite au tueur en prison, celui-ci lui demande : « Pourquoi êtes-vous encore en vie ? Je sais que j’ai visé juste et que la balle était puissante et mortelle. » Le Saint-Père lui répond : « Une main a tiré, une autre a guidé », faisant référence à la « main invisible de la Vierge Marie », qui aurait dévié la balle.

L’objet de mort dans la couronne de la Reine de la Paix

Le projectile qui a blessé grièvement Jean-Paul II est ensuite, à sa demande, enchâssé dans la couronne de la statue de Notre-Dame de Fatima. Puisqu’elle a été touchée par la « main invisible de la Vierge », elle est devenue une relique.

3 mai 1982 : Lors de sa visite le pape Jean-Paul II remercie la Vierge de l’avoir sauvé lors de l’attentat du 13 mai 1981. Fatima, Portugal.

Notre-Dame du Perpétuel Secours 

Our Mother of Perpetual Help, a 15th Century Marian Byzantine icon. Has METER THEOU (« Mother of God ») monograms.Par Inconnu — old Byzantine icon, Domaine public, Lien

Notre Dame du perpétuel secours est une icône« miraculeuse » (Imago Beatae Mariae Virginis miraculis illustris) datant du XIVe siècle, de type byzantin dite Strastnaya (« aux instruments de la Passion »). D’origine crétoise d’après la légende, son type iconographique fut attribué à Andréas Ritzos vers 1492. Elle serait parvenue à Rome en 1480. Selon la tradition elle aurait appartenu à un riche marchand crétois qui, en voyage vers Rome mais se sentant proche de la mort la confia à un ami. L’épouse de cet ami garda ce tableau qui lui plaisait, jusqu’à ce que la Vierge leur apparaisse pour leur demander d’être placée en la basilique Saint-Jean-de-Latran.

Notre Dame de Mananoag :

Icône de Notre Dame de Mananoag
Philippines

Des documents datant de 1610 attestent qu’un agriculteurs d’ âge moyen a entendu la voix mystérieuse d’une femme. Il regarda autour et vit au sommet d’un nuage recouvert d’un nuage, une apparition de la Vierge Marie , tenant un chapelet dans sa main droite et l’enfant Jésus dans son bras gauche ; le tout au milieu d’ une lueur céleste. La Vierge lui a dit qu’elle voulait qu’une église soit construite ; une chapelle a été construite sur le sommet de la colline de l’apparition, formant le noyau de la ville. actuelle

L’image en ivoire date du 16ème siècle et est actuellement au sein de la basilique mineure de Notre – Dame du Très Saint Rosaire de Manaoag. Le sanctuaire est un lieu de pèlerinage dans le pays et est administré par l’ Ordre des prêcheurs dans les archidiocèse de Lingayen-Dagupan . Le pape Pie XI a accordé un couronnement canonique à l’image le 22 Avril 1926.

La basilique de Nuestra Señora del Pilar, ou basilique Notre-Dame du Pilier,

La basilique de Nuestra Senora del PIlar est un édifice religieux situé à Saragosse, capitale de la Communauté autonome d’Aragon en Espagne. On y conserve et vénère la colonne (pilar en castillan) sur laquelle la Vierge Marie serait apparue à l’apôtre saint Jacques en 40 ap. J.-C. Le pape Clément XII fixa la date de la fête de la ‘Virgen del Pilar’ au 12 octobre. Elle est également fêtée le 2 janvier à Saragosse.

Notre Dame du pilier de Notre Dame de Paris

La vierge du pilier de Notre Dame de Paris

C’est auprès de cette statue que Paul Claudel se convertit au catholicisme, religion de son enfance, en assistant, en curieux, aux vêpres à Notre-Dame de Paris, le 25 décembre 1886, jour de Noël.

« J’étais debout, près du deuxième pilier, à droite, du côté de la sacristie. Les enfants de la maîtrise étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être le Magnificat. En un instant mon cœur fut touché et je crus ».

Notre Dame de Walsingham , le « Nazareth » de l’Angleterre, situé à Norwich, comté de Norfolk

L’histoire de Notre Dame de Walsingham dont on ne peut mesurer la réalité, est la suivante : un vieux manuscrit de la fin du XVesiècle raconte que Notre Dame serait apparue, en 1061, à deux reprises, à une noble veuve, Lady Richedis de Faverches, qui désirait l’honorer. Par trois fois, la Vierge aurait conduit Lady Richedis, « en esprit » à Nazareth pour lui montrer sa maison de Nazareth et l’emplacement où Elle se tenait lorsqu’Elle reçut l’ange Gabriel.

Lady Richedis prit les mesures de la maison pour la reproduire à Walsingham. La Vierge Marie voulait, en effet, que le peuple de Grande Bretagne célèbre l’Annonciation, source de la Rédemption de l’humanité.   Richedis de Faverches entreprit donc de faire construire une chapelle ; après pas mal de difficultés, la maison fut construite en bois et ornée d’une statue de la Vierge Marie tenant l’Enfant Jésus assis dans ses bras. Walsingham resta, durant tout le Moyen Âge, l’un des plus grands pèlerinages d’Europe du Nord. Malheureusement, le 4 août 1538, le roi Henri VIII le fit détruire après avoir rompu avec Rome en 1533, parce que le pape refusait de bénir son nouveau mariage.

Notre Dame de Walsingham

Depuis 1922, à l’initiative du prêtre anglican Alfred Hope Patten, un sanctuaire anglican fut rétabli à Walsingham, et des pèlerinages organisés. En 1950, le sanctuaire catholique de l’Annonciation fut consacré. En 1954 la nouvelle statue Notre Dame de Walsingham était couronnée. En 1968 le sanctuaire catholique fut confié aux pères maristes. Enfin, en 1973 un autel en plein air fut construit. 

Claudel : l’annonce faite à Marie
Illustration

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc ( Lc1,26-38)

En ce temps-là,
l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu
dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,
à une jeune fille vierge,
accordée en mariage à un homme de la maison de David,
appelé Joseph ;
et le nom de la jeune fille était Marie.

L’ange entra chez elle et dit :
« Je te salue, Comblée-de-grâce,
le Seigneur est avec toi. 

À cette parole, elle fut toute bouleversée,
et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.

L’ange lui dit alors :
« Sois sans crainte, Marie,
car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ;
tu lui donneras le nom de Jésus.
Il sera grand,
il sera appelé Fils du Très-Haut ;
le Seigneur Dieu
lui donnera le trône de David son père ;
il régnera pour toujours sur la maison de Jacob,
et son règne n’aura pas de fin. »

Marie dit à l’ange :
« Comment cela va-t-il se faire,
puisque je ne connais pas d’homme ? »

L’ange lui répondit :
« L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ;
c’est pourquoi celui qui va naître sera saint,
il sera appelé Fils de Dieu.
Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente,
a conçu, elle aussi, un fils
et en est à son sixième mois,
alors qu’on l’appelait la femme stérile.
Car rien n’est impossible à Dieu. »

Marie dit alors :
« Voici la servante du Seigneur ;
que tout m’advienne selon ta parole. »
Alors l’ange la quitta.

25 mars 2020

Quelle est la place de Marie dans le dessein de Dieu ? Catholiques et protestants réfléchissent ensemble. Découvrez le Groupe des Dombes, association de théologiens catholiques et protestants.

Source site Croire / La Croix

Le Groupe des Dombes, association de théologiens catholiques et protestants, s’est attelé à partir de 1991 à la recherche d’un accord catholique-protestant sur «la vraie place de Marie dans le plan de Dieu». Son rapport final, Marie dans le dessein de Dieu et la communion des saints (Bayard Éditions 1997 et 1998), invite catholiques et protestants à relire ensemble les Écritures pour y vérifier notre compréhension du rôle et de la place de Marie dans l’histoire du salut. Au sujet de Marie, c’est la défense de la grâce qui préoccupe les protestants : ils contestent la doctrine mariale au nom de l’Écriture seule, du Christ seul, de la grâce seule…

Une réticence tardive

Chacun sait, note le pasteur Albert Greiner, les réserves, les réticences, l’attitude critique des chrétiens protestants à l’égard de beaucoup d’affirmations et de pratiques catholiques et orthodoxes concernant la Vierge Marie. Ce que l’on sait moins, c’est le caractère relativement tardif de ces réactions, dont les plus polémiques remontent seulement au XVIIIe et même au XIXe siècle, où elles sont nées en réponse au développement et au durcissement de la mariologie catholique.

« Les réformateurs ne rejetaient pas Marie. Celle-ci, »trésorière de grâce« selon Calvin, a gardé la doctrine qui nous ouvre aujourd’hui le Royaume des cieux : »Elle a gardé cela comme un dépôt, et par son moyen nous l’avons reçu. Voilà l’honneur que Dieu lui a fait. Voilà en quelle sorte il nous faut regarder à elle : non pour nous y arrêter, ni pour en faire une idole, mais afin que, par son moyen, nous soyons conduits à Notre Seigneur Jésus-Christ, car c’est là aussi qu’elle nous renvoie. » 

La Santissima Anunziata

Pas de mariologie pour les Églises de la Réforme

Dans les Églises de la Réforme, il n’y a pas de mariologie, pas de dévotion mariale : ni culte ni prière à Marie. L’allergie à la doctrine mariale catholique reste vivace. Un catéchisme dit, par exemple : «L’Église évangélique (NDLR : c’est-à-dire protestante) croit tout ce qui est écrit au sujet de Marie dans la Bible, c’est-à-dire que nous ne croyons ni à son Immaculée Conception (sa naissance miraculeuse d’une mère légendaire, Anne), ni à son Assomption, c’est-à-dire à sa montée corporelle au ciel, ni à sa participation à l’œuvre du salut, dont la Bible ne parle pas». 

Tout comme Calvin, les réformés s’interdisent de donner à Marie une autre place que la sienne. Selon le pasteur André Dumas, «au nom de leur fidélité au témoignage apostolique, comme au nom du respect et de l’affection qu’elles portent à la Mère du Seigneur, nos Églises s’élèvent avec force contre toute tentative d’exalter Marie, d’établir un parallélisme entre elle et le Christ, comme aussi entre elle et l’Église, en lui conférant des titres qui, à leurs yeux, la défigurent plus qu’ils n’attestent son vrai visage.»

Œcuménisme

Les catholiques ont longtemps alimenté leur hostilité au protestantisme à la conviction que «les protestants ne croient pas à la Sainte Vierge». Mais l’antagonisme au sujet de Marie cède heureusement le pas à l’approche œcuménique. On s’efforce de comprendre les raisons de l’autre. Les catholiques sont plus attentifs à ne pas faire de Marie une sorte de rivale du Christ, à ne pas enfermer le Seigneur dans le rôle du juge auquel on n’échappe que grâce à l’intercession de sa Mère. Marie, comblée de grâce, oui. Mais le chrétien n’est-il pas comblé, lui aussi, de la grâce du Christ ? Marie «médiatrice de toute grâce» mais pas au même plan que Jésus, «le seul Médiateur entre Dieu et les hommes» (1 Timothée 2,5).

Le protestantisme, de son côté, connaît un printemps de la réflexion sur Marie. La Mère du Seigneur y est resituée dans le mystère du salut à sa place d’humble servante et d’admirable témoin de la foi, au premier rang des créatures rachetées. Cela s’appuie sur une piété nourrie de l’Évangile, qui reprend en compte la foi même de Marie, toute de louange, la foi du Magnificat. En Marie, le chrétien découvre que Dieu jette son regard sur les petits, et donc sur lui aussi. La Vierge, écrivait Luther, n’a pas chanté le Magnificat «seulement pour elle, mais pour nous tous, afin de nous entraîner à le chanter à sa suite».

Tiré du journal  » Le Figaro »: par Marie-Noëlle Tranchant et Jean TalabotPublié le 14/08/2017 à 15:32, mis à jour le 14/08/2017 à 16:27

Mater Dei de Don Emilio Cordero (1950)

Une vie de la Vierge pieusement reconstituée à partir des sources bibliques, et qui témoigne de la dévotion populaire. Il part de la chute originelle et se prolonge au-delà de l’Assomption, par l’évocation de la présence surnaturelle de Marie et de ses représentations dans l’art. Tourné par un jeune prêtre à destination d’un public chrétien, ce film ingénu fait partie du patrimoine parce qu’il s’agit du premier film en couleurs italien. Comme tel il a mérité une restauration du Centro sperimentale di Cinematografia en 2005.

Don Camillo Monseigneur de Camine Gallone (1961)

Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=57717883

C’est la quatrième comédie de la série très populaire des Don Camillo, avec Fernandel et Gino Cervi, et elle fait une place particulière à la Madone. Devenus respectivement évêque et sénateur, Don Camillo et Peppone reprennent leurs anciennes querelles lorsque Peppone prétend construire une Maison du peuple à la place d’une petite chapelle consacrée à la Vierge. Pas si facile de la faire disparaître du paysage…

L’Évangile selon Saint Matthieu de Pier Paolo Pasolini (1964)

Dans ce beau film austère, Pasolini a fait le choix émouvant de confier à sa propre mère, très aimée, le rôle de Marie. Et, peut-être en souvenir des peines qu’elle a connues, il insiste surtout sur la femme éprouvée. La Mater dolorosa, qui souffre et accepte. Jusqu’à l’annonce de la Résurrection, où la joie éclate.

Par Inconnu — http://www.artribune.com/wp-content/uploads/2014/09/pier-paolo-pasolini.jpg, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=44806979
Susanna Pasolini dans le rôle de Marie.

La Voie lactée de Luis Bunuel (1969)

Sur le chemin de Compostelle, deux vagabonds (Laurent Terzieff et Paul Frankeur) rencontrent diverses figures de l’Église à travers les âges. Dans cette comédie satirique qui dénonce le dogmatisme et le fanatisme religieux, Bunuel fait une place à part à Marie : celle de la pure simplicité du cœur, de la foi sans calcul, de l’amour sans réserve. Son apparition convertit des incroyants, touchés au cœur. «Il n’y a pas de mystère plus profond et plus doux que celui de la Vierge Marie», dit un des personnages.

● Jésus de Nazareth de Franco Zeffirelli (1977)

Cette vie de Jésus devenue un grand classique du cinéma religieux a offert au cinéma une très harmonieuse image de Marie, sous les traits d’Olivia Hussey. Elle est à la fois très belle et très réservée, d’une sensibilité vibrante et d’une intériorité profonde, d’une grande expressivité (dans la joie du Magnificat ou dans le cri devant son fils mort) et d’une constante dignité.

Jesus de Nazareth de FrancoZeffirelli avec Olivia Hussey (dans le role de la Vierge Marie, as Virgin Mary) en 1977 Neg:B30003PL

La Passion du Christ de Mel Gibson (2003)

Au cœur de la méditation tourmentée du cinéaste, la vision de Marie au Calvaire est une des plus impressionnantes par son ampleur tragique et sa profondeur théologique : d’abord prostrée, comme enfoncée en terre, Marie se redresse en même temps que s’élève la croix de son Fils, pour devenir, debout (stabat mater), la mère de Jean et de l’Église.

La Vierge, les Coptes et moi de Namir Abdel Messeeh (2012)

D’une famille copte émigrée en France, le réalisateur revient en Égypte pour enquêter sur les apparitions de la Vierge à Zeitoun, en 1968. Le documentaire se transforme en fiction, Namir décidant de faire apparaître Marie à l’écran, chose plus facile avec une actrice qu’avec la Vierge. Étrangement, les cousins et les voisins du village, qui ont participé au film et connaissent ses trucages, découvrent la scène avec une gravité émerveillée. Magie du cinéma ou présence de l’invisible? Une comédie fine et drôle pour y songer.

Le 13e jour de Ian et Dominic Higgins (2015)

Le récit des apparitions de Marie aux trois petits bergers du village portugais de Fatima, en 1917. Une lecture historique riche de nombreux détails factuels. Et une évocation poétique des bouleversements de l’ordre naturel, notamment avec la célèbre «danse du soleil», dont furent témoins des centaines de gens.

1948 : La Martinique s’apprête à recevoir Notre Dame de Boulogne, une vierge rédemptrice. On l’appelle La Madone ou encore, Notre Dame du Grand Retour. Le bateau qui la transportait accoste au petit matin du 6 mars 1948 à la compagnie générale du transatlantique. L’après midi, la statue était présentée à la foule.

Depuis plusieurs jours, la ville prenait un air de fête.

Des drapeaux aux fenêtres, des guirlandes dans les rues, les trottoirs fleuris. A l’angle des rues Lamartine et Schoelcher, une énorme couronne royale brille de mille feux. La vierge illuminée arrive enfin dans la rade de Fort-de-France. La Foule est impressionnante. Elle vient sauver le peuple Martiniquais de tous ses péchés, dit-on. Pendant trois mois, elle passe alors de paroisse en paroisse. Par la côte Caraïbe, elle atteint le Nord en Avril, redescend ensuite vers le Sud, toujours portée par une ferveur indescriptible. Veillées de prière, chants, messes de minuit. Comme en Guadeloupe lors de son passage, c’est partout la même foi. Les cases les plus humbles prennent des airs de fête, les églises sont trop petites, les prêtres pas assez nombreux lors de la confession.

Les dons affluent !

Durant ce périple, les dons affluent dans la barque de la Madone: pièces, sous, francs, bijoux, billets.  Le 6 mai, c’est le grand départ, ils étaient 50 000, voire 70 000 venus saluer et remercier la Vierge D’où Personne ne le savait dans la nuit, la population la voit disparaître dans les flots. En fait, Notre Dame du Grand Retour n’est pas partie. Elle a été entreposée à Sainte-Thérèse, sous une bâche. Ce sont des dockers qui la découvriront et les interrogations de tous ces croyants qui avaient cru en son départ pour d’autres cieux sont nombreuses. Grande escroquerie  » Pourquoi a-t-on menti à tous ces chrétiens ? Pour le Clergé qui avait organisé sa venue, il n’y a jamais eu de supercherie. La statue attendait un statut… Mais alors qu’a-t-on fait de l’argent du peuple dans la barque. A-t-il vraiment servi à la construction des églises de Jossaud et de Bellevue ? La disparition du Latecoère en plein Atlantique quelques mois plus tard vient alimenter  » le milan « . Sur cette page d’histoire, chacun croit détenir sa vérité. Aujourd’hui, même si la ferveur de 1948 a disparu, Notre Dame du Grand Retour est bien ancrée à Jossaud et les pèlerins viennent toujours la vénérer.

Yolande, âgée alors de 25 ans, raconte..

    » On nous a annoncé qu’une vierge devait arriver. Elle traversait de nombreux pays et nous avions enfin la chance à la Martinique de la recevoir. Le Clergé avait organisé sa venue avec faste. A la date prévue, Notre Dame du grand retour est arrivée. Toute la population de la Martinique était dans la ville. Pour l’accueillir. Il y avait des banderoles de bienvenue. Tout le monde chantait. C’était une fête extraordinaire. La ville était décorée comme elle ne l’a jamais été. La Vierge ne passait guère plus de 24 heures dans une commune. Généralement, elle arrivait l’après midi. On la dirigeait à l’Église, le lendemain matin, le pèlerinage commençait vers l’autre commune d’accueil, ses habitants venaient la rencontrer à mi-chemin. Les gens marchaient sur des kilomètres pieds nus, les bras en croix.

Lors de son départ, toute la population s’est retrouvée à Fort-de-France place de la Savane. Il fallait voir des hommes et des femmes pleurer. On sentait que c’était profond. La Vierge a été mise sur un gros bateau et puis elle a disparu en fait elle était cachée dans un entrepôt à Calebassier (Fort-de-France). On a également entendu qu’un prêtre devait ramener tout l’argent en France à bord de Latécoère. Cet avion, qui venait tous les mercredis en Martinique, s’est écrasé en mer, en plein Atlantique, avec le prêtre et l’argent. Nous avons été trompés. « Denyé fwa yo kouyonnen nou « disaient des personnes révoltées. Les gens étaient tristes, écoeurés, déçus. Certains ont abandonné la religion Catholique.

Dans une atmosphère d’hystérie collective, les milliers de fidèles qui suivent cette longue procession offrent ce qu’ils ont de plus cher, en particulier de l’argent et des bijoux.Cet argent, qu’est-il devenu ? Avec qui était la Vierge du Grand retour ? Aujourd’hui encore, soit plus de soixante ans après, cet épisode suscite encore beaucoup de passion, de rancœur et d’amertume. http://mapage.noos.fr/dsiroy/journal5.htm

MaryamMariam, ou Meryem (en arabe : مريم), est la mère de ʿĪsā, c’est ainsi qu’est appelé Jésus dans le Coran et la tradition musulmane. Maryam est la forme araméenne du nom « Marie », alors que Myriam en est la forme en hébreu. À la suite du Nouveau Testament, l’islam professe la conception virginale de Jésus/ʿĪsā en son sein. Elle est la seule femme nommément citée dans le Coran et la dix-neuvième sourate porte son nom. Elle est d’ailleurs citée plus souvent dans le Coran que dans le Nouveau Testament, bien qu’elle ait plus d’importance dans le christianisme que dans l’islam. Le prénom Maryam est courant parmi les musulmanes.

Virgin Mary and Jesus, old Persian miniature. In Islam, they are called Maryam and Isa. NOTE:

Naissance

La naissance de Maryam est relatée dans la troisième sourate du Coran. La littérature islamique raconte qu’Imran et Hannah étaient âgés et sans enfants, mais qu’un jour, la vue d’un oiseau sur un arbre donnant la becquée à son petit suscita le désir d’un enfant dans le cœur de Hannah. Elle pria Allah de satisfaire à son désir d’enfant et s’engagea à vouer l’enfant au service d’Allah, si sa prière était réalisée. Elle pria que son enfant soit protégé de Satan, et la tradition islamique rapporte un hadith qui affirme que les seuls enfants nés sans le contact de Satan étaient Maryam et ʿĪsā. Le récit de sa naissance est semblable à celui d’apocryphes comme le De nativitate Maria appelé Protévangile de Jacques.

Premières années

Le Coran dit que Maryam grandit en prière dans le temple. Elle était confiée au prophète Zechariah (Zacharie dans la Bible). Chaque fois que Zechariah entrait dans la chambre de Maryam, il trouvait auprès d’elle de la nourriture. Il lui demandait d’où cela provenait, et elle répondait qu’Allah donne de la nourriture à qui Il veut sans compter.

Des érudits de l’islam ont débattu pour savoir si la nourriture que recevait Maryam avait une origine miraculeuse ou bien normale. Les tenants de l’origine surnaturelle de cette nourriture avancent que si cette nourriture avait une origine naturelle, Zechariah, étant prophète, aurait su que la nourriture vient habituellement d’Allah par des voies naturelles, et n’aurait pas posé de question. Ce rôle de la nourriture se retrouve déjà dans le protévangile de Jacques.

L’annonciation

Le Coran reprend le récit chrétien de l’Annonciation et de la fécondation miraculeuse de Marie par le Saint-Esprit. Selon la littérature islamique, Gabriel apparut à Maryam, qui était encore jeune, sous la forme d’un bel homme au visage lumineux, et lui annonça la naissance de ʿĪsā. Après son étonnement immédiat, elle fut rassuré par la réponse de l’ange, qui lui dit que tout était possible à Allah. A d’autres endroit, l’Esprit insufflant la fécondation à Marie est le Verbe de Dieu (Kalima), équivalant au Logos chrétien. La sourate 3, au verset 59, créé un paralélisme entre cette création d »Isa et celle d’Adam, analogie déjà présente dans les textes d’Ephrem de Nisidie.

Les commentateurs du Coran remarquent dans le verset de la sourate 3 que Maryam était proche d’être une femme parfaite et qu’elle était dépourvue de presque toute imperfection. Bien que l’islam révère de nombreuses femmes, dont Khadidja et Fatimah, la femme et la fille de Mahomet, nombre de commentateurs interprètent ce verset dans un sens absolu, et affirment que Maryam fut la meilleure femme de tous les temps. D’autres commentateurs, cependant, tout en maintenant que Maryam est la « reine des saints », ont interprété ce verset comme indiquant que Maryam fut la meilleure femme de tous les temps, et que Fatimah et Khadidja furent aussi vertueuses qu’elle.

D’après le journal  » La Croix » du mercredi 11 Mars 2020

70% des sanctuaires sont situés en milieu rural, d’après une enquête de l’Association des recteurs de sanctuaires ( ARS), relayée dans le rapport d' »Eglise en périphérie ».

60% des sanctuaires sont dédiés au culte marial

29% à celui d’un saint ; 7% à Jésus. 11% des édifices de cet échantillon ont été créés au XXème siècle.

Prieurale saint Pierre et saint Paul de Souvigny ( Allier)
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45% des sanctuaires connaissent une hausse des fréquentations, pour des motivations spirituelles ou touristiques ; ces lieux se distinguent encore par l’importance des pratiques de piété populaire comme le chapelet ( 68%), les processions ( 53%) et les chemins de croix ( 49%)

Notre Dame de Paris

Notre-Dame de Paris, Gothic style, 1163-1345

Par Zuffe — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=78061649

 » Puisse le sourire de le Bonne Vierge continuer à veiller sur les hommes et sur ceux qui n’y croient pas. S’il venait à s’effacer, qu’aurait-on à offrir en remplacement ? Des grimaces de ouistitis sur le parvis. « 

Sylvain Tesson/ Notre Dame de Paris / Ô reine de douleur, après l’incendie du 15 Avril 2019.